Difficile de prendre la plume, même pour une simple critique, après avoir terminé ce livre impressionnant. Si, pour reprendre Wittgenstein cité par l'auteur, "Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence", alors il aurait sans doute mieux valu que je m'abstienne.
Diégane Faye, jeune écrivain sénégalais, gravite dans le cercle littéraire parisien de la jeune Afrique. Après avoir étudié puis publié un premier roman remarqué, il se cherche. Il fréquente d'autres écrivains africains, mais semble s'être coupé de ses racines et pense ne plus retourner au Sénégal. le hasard, qui nous le rappelle l'auteur n'est qu'un destin écrit à l'encre invisible, lui fait rencontreras un bar une autrice sénégalaise à la réputation sulfureuse mais qu'il admire énormément. Il découvre alors qu'elle possède un exemplaire unique d'un livre publié en 1938 puis détruit suite à une accusation de plagiat, "Le Labyrinthe de l'inhumai". Cette 'histoire l'avait fasciné et 'il avait recherché éperdument ce livre. Il s'y replonge et se lance à la poursuite de cet écrivain mystérieux, quintessence de la littérature.
Comme le livre au coeur de la quête des Diégane, "
La plus secrète mémoire des hommes" est en lui même un condensé époustouflant, magnifiquement écrit, d'histoire et de littérature. Il traverse les grands événements du XXe siècle, l'histoire coloniale, et mêle poésie, philosophie, quête existentielle, autobiographique, réflexion sur le sens de l'écriture, mais aussi enquête policière et fantastique.
Je suis éblouie, mais je sais que cette lecture va mûrir longtemps en moi et qu'il me faudra du temps pour en appréhender toute la signification.