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3,8

sur 2910 notes
La confusion du texte rend illisible certains passages. Je suis très perplexe sur le succès dithyrambique de ce livre … je me suis forcée à aller jusqu'au bout mais il a vraiment fallu que je me fasse violence : j'ai pensé qu'à un moment donné tout allait s'éclairer et que je comprendrais le chef d'oeuvre. Peine perdue.
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Un tourbillon qui lasse, pour résumer en 4 mots. En 400 pages l'auteur étire la sauce sous le prétexte de retrouver la trace d'un auteur africain mystérieux. On s'y perd malgré de profondes réflexions et références à la littérature. Car d'un chapitre à l'autre on ne sait plus quel est le sujet, ni le ou la narratrice. Heureusement il y a le talent du conteur avec sa magie, ses mystères, ses visions qui nous plonge dans la mythologie africaine et développe une toile en forme de patchwork qui incarne la multiplicité des facettes de la littérature avec La question : écrire ou ne pas écrire...
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Quelle claque ce roman !
Je ne suis d'ordinaire pas top attirée par les prix Goncourt mais celui-là m'a intrigué dès le début.
J'ai été happée par l'univers, entre enquête et mystère. Mais le plus marquant est l'écriture, la littérature... Tout est très beau, c'est de la poésie, du velours.
En effet, ce n'est pas un livre facile. Mais si vous adhérez, vous serez transporté dans cet ailleurs !
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Le livre retrace les parcours de deux auteurs sénégalais fictifs : Diégane Latyr Faye, qui vit à notre époque à Paris, et T.C. Elimane, qui publia en 1938 un ouvrage intitulé le labyrinthe de l'inhumain, lequel est auréolé de mystère puisque désormais introuvable. Diégane en prend connaissance suite à une rencontre avec une autrice africaine qui le détenait. Fasciné par le roman, il s'embarque alors dans une enquête sur les traces d'Elimane.
On est assez vite captivé par l'histoire de ces deux auteurs, avec en trame de fond des interrogations sur l'écriture en général et l'écriture en tant qu'auteur africain.
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Ce livre est surprenant sur la forme. du journal aux échanges épistolaires en passant par des récits de personnes qui ont connu Tc Elimane. J'ai trouvé cette lecture très agréable et cette écriture superbe.

Le lien entre vie et littérature, entre le pourquoi et le comment le texte né et se déploie.

L'histoire de ce 20eme siècle délirant entre deux guerres mondiales, colonisation, décolonisation et exil sans parler de massacres entre ethnies en Afrique. Entre renoncements et retours vers le pays et la famille. Mais avant tout il s'agit de littérature et de quête de sens.

Je referme ce livre conquise.

Juste mon ressenti. D'autres ont résumé l'intrigue. Ce que j'ai aimé aussi c'est le mystère de la création, littéraire ici.

Je n'aime pas toujours les prix Goncourt ou autres mais en l'occurrence je recommande vivement cette lecture
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Diegane est un jeune écrivain sénégalais étudiant à Paris. Il découvre par hasard un livre publié en 1938 par T. C. Elimane. Subjugué, il part en quête de cet auteur entouré de mystère, en France d'abord puis sur les terres africaines, en passant par Amsterdam et l'Amérique Latine.

Cette enquête pour retrouver le magnétique Elimane et son livre maudit, est menée comme un thriller mystique et envoutant, à travers les légendes africaines et les mystères de l'écriture. C'est un roman d'introspection pour Diegane, en quête de sens et de légitimité.

C'est aussi l'histoire d'un livre dans le livre, avec une mise en abîme dans laquelle l'auteur se livre à une réflexion profonde sur la place ambiguë de la littérature africaine d'aujourd'hui, dans laquelle subsiste les restes du colonialisme et qualifiée de « francophonie », lui préférant une littérature universelle et intemporelle.

Mohamed Mbougar Sarr possède une plume précise, envoutante et poétique. le rythme du roman est riche et intense, labyrinthique, truffé de métaphores subtiles où chaque mot est à sa juste place. Ses réflexions sont profondes. J'ai eu la chance de le rencontrer lors d'une dédicace, et j'ai été attendrie par sa gentillesse et son humilité. Tant de talent, d'humour et de psychologie chez un si jeune auteur méritait bien le Prix Goncourt 2021. C'est un grand moment littéraire comme on en connait peu dans une vie.
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Surtout, surtout, ne me demandez pas de quoi ça parle !
D'abord je ne suis pas sûr de pouvoir vous répondre, et puis de toute façon, comme le rappelle très justement l'étonnant Mohamed Mbougar Sarr dès le début de son livre, "cette question incarne le Mal en littérature".
Il ajoute même un peu plus loin - et je vais m'empresser de suivre ce bon conseil - : "n'essaie jamais de dire de quoi parle un grand livre. Ou, si tu le fais, voici la seule réponse possible : rien. Un grand livre ne parle jamais que de rien, et pourtant, tout y est. Ne retombe plus jamais dans le piège de vouloir dire de quoi parle un livre dont tu sens qu'il est grand."

Ainsi donc La plus secrète mémoire des hommes ne parle de rien.
Mais alors un rien superbe, un néant remarquable, un vide incroyablement plein. L'histoire, en très bref, d'un génial écrivain-fantôme nommé T.C. Elimane, natif du Sénégal et auteur d'un chef d'oeuvre unique, inclassable et controversé : le Labyrinthe de l'inhumain. Depuis sa parution en 1938, ce livre maudit enflamme les esprits de tous les amoureux de Littérature. La vraie, la grande, celle qui nourrit en profondeur et produit les oeuvres essentielles dont on ressort grandis, les textes qui appauvrissent en ce sens qu'ils "ôtent de nous le superflu" ("de leur lecture, on sort toujours dénué : enrichi, mais enrichi par soustraction").

Qui fut donc cet insaisissable Elimane, ce « Rimbaud nègre » de plus en plus mystérieux à mesure que s'enchainent les témoignages de ceux qui l'ont rencontré ? Où et pourquoi a-t-il disparu ? Faut-il le qualifier de génie absolu ou de misérable faussaire ? Est-il vrai qu'"être un grand écrivain n'est peut-être rien de plus que l'art de savoir dissimuler ses plagiats et références" ? À quoi reconnaît-on une véritable prouesse artistique, et quelle peut être l'ampleur de son impact sur nos vies ? Parle-t-on encore aujourd'hui d'écriture, ou seulement d'identité ? "Du style ou des écrans médiatiques qui dispensent d'en avoir un ? de la création littéraire ou du sensationnalisme de la personnalité ?"
Autant de questions qui, sous la plume terriblement affûtée de Mohamed Mbougar Sarr, s'entremêlent en une ébouriffante mise en abyme.

Avec sa composition déstructurée, ses trois livres segmentés en sept sous-parties et quatre biographèmes (attention, première alerte "mot compliqué" !), avec sa chronologie morcelée et ses narrateurs multiples s'exprimant tous à la première personne du singulier, voilà sans conteste un roman qui sort de l'ordinaire !
Ajoutez à cela une écriture très travaillée (où certains, paraît-il, ont vu un exercice de style vain et sans chair trahissant une forme de pédantisme...) et assaisonnez le tout d'un festival de vocables oubliés (*) que même mon correcteur orthographique a bien du mal à identifier et vous obtenez - en plus d'une probable tendinite en cas d'utilisation compulsive d'un trop volumineux dictionnaire - un texte étourdissant, un dédale de virtuosité et d'érudition, une recherche de Littérature qui confine à la quête mystique, bref un Goncourt en puissance.
Un Goncourt qui m'a plu (je sais, c'est mal), un livre labyrinthique et un peu bavard, certes, mais dans lequel je me suis perdu avec délice.


- - - - -
(*) Quelqu'un ici a-t-il déjà connu une "térébrante tristesse", ou craint-il les "transports suprêmes de l'épectase" ? Qui a pour habitude de "gamahucher gourmandement" ? Qui saurait définir "l'entéléchie de la vie", ou la "cantilène des corps" ? Qui a déjà entendu parler de prolégomène, de mystagogie ou de schibboleth ?
Si l'en est un(e) parmi vous, qu'il ou elle n'hésite pas à me contacter en privé !
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Quelle belle plume que celle de Mohamed Mbougar Sarr, une prose riche et poétique.
Ce livre suit la quête de Diegane qui part à la recherche de TC Elimane, auteur d'un unique roman qui change la conception de la littérature de ceux qui le lise.
Sous forme d'une enquête littéraire mais aussi d'une quête humaine, l'auteur nous transporte dans des paysages variés et des personnages assez complexes.
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Comme souvent avec moi, les évènements qui aboutissent à la lecture d'un livre sont multiples. Il y a d'abord forcément eu l'annonce que le Prix Goncourt 2021 était attribué à Mohamed Mbougar Sarr. Je ne guette pas avec impatience l'annonce des prix de la rentrée, mais en amoureux des livres, je ne peux être longtemps tenu à l'écart de l'information. J'avais aussi entendu que le Prix faisait partie de ceux qui avaient divisé les lecteurs. Pas suffisant pour me faire me précipiter chez le libraire, mais assez pour inscrire le nom du livre dans ma mémoire.

Autre circonstance beaucoup plus fortuite, mon épouse passe dans une friperie, un tas de livres abandonné et un peu abimés, la vendeuse lui dit qu'ils vont les jeter, elle peut les prendre si ça l'intéresse. Elle prend le tout, trois ou quatre livres et dedans évidemment La plus secrète mémoire des hommes, comme rongé à un coin par des souris, égratigné comme il le fut par certaines critiques.

Les circonstances m'obligeaient donc à prévoir une lecture prochaine et une inscription en livre A lire... et MaggyM en profitait pour me le choisir en lecture de challenge, la boucle était bouclée, le chemin du livre vers moi s'était tracé.

Je commençais donc la lecture et rapidement, l'enchantement. Un livre sur la littérature et les écrivains, recette facile mais diablement efficace pour intéresser les lecteurs. Un style varié, fait de très beaux morceaux de littérature, de passages parfois bien plus rentre-dedans, un auteur qui ne recule pas non plus devant la description des scènes de sexe, tout en finesse et sensualité.... L'évocation de nombreux noms d'auteurs africains me donne envie d'aller rapidement vérifier si ils sont totalement inventés ou plus directement inspirés d'auteurs réels... et sous un article consacré au livre, je tombe sur un commentaire, plussoyé par un autre lecteur, qui évoque "un auteur qui coche toutes les cases (Africain, musulman, anticolonialiste crachant sur la France), N'y a-t-il plus d'auteurs en France ?"... Je reste sidéré, me dit que c'est forcément quelqu'un qui n'a pas lu le livre, mais retrouve plusieurs commentaires du même genre un peu partout... Je revérifie la liste des Goncourt pour m'assurer que je vis bien dans le même monde que ces gens... Je suis rassuré, 4 auteurs que ces gens qualifieraient d'"étrangers" depuis 2000, les auteurs français cochent encore plus de cases, rassurez-vous messieurs...

La découverte de cette mouvance de lecteurs me fait comprendre une partie de la polémique du livre que je n'avais pas vraiment imaginé, comme quoi nous ne vivons en effet pas dans le même monde. En vérifiant sur Babelio, je me rassure un peu en voyant que les mauvaises critiques pointent des défauts plus littéraires selon eux.

Cela guide malgré moi ma lecture et je me confirme au fil des pages que le récit n'est aucunement anticolonialiste... mais qu'il vient bien sûr interroger l'influence de la colonisation et des apports culturels européens sur les auteurs africains. L'auteur ouvre le livre en évoquant la difficulté pour les auteurs africains d'être vraiment acceptés par la critique occidentale et surtout par ce qui est attendu d'eux ou ce qu'on critique particulièrement chez eux. Et j'ai trouvé amusant le fait qu'il semble tout le long du texte distiller ces attendus : les récits « exotiques » remplis de magie rituelle ; les mots extrêmement savants dont certains auteurs d'Afrique parsèment leurs romans, comme s'il fallait démontrer qu'on écrit mieux qu'un Français… Mais il y imprime aussi et surtout sa patte et démontre qu'il est un écrivain à part entière, loin des stéréotypes.

Et pour revenir à Babelio, c'est cette patte qui me semble avoir été mal comprise. Certains critiquent une certaine complexité dans le style, une difficulté à se retrouver dans les narrateurs qui brouillent les repères et perd le lecteur. Je conseille à ces lecteurs de ne jamais s'attaquer à Faulkner et de ne même pas approcher Joyce, de peur qu'ils leur donnent une note négative en étoiles… J'ai personnellement apprécié le choix des récits dans le récit, de ces narrateurs qui nous narrent ce que quelqu'un avait raconté à quelqu'un d'autre qu'il leur a ensuite retranscrit , comme une métaphore du rôle de passeur que remplit la littérature avec ses messages qui traversent les siècles en passant entre les mains des auteurs, les yeux des lecteurs et les bouches des critiques.

Parce que, au-delà d'une enquête à la recherche d'un auteur maudit à travers trois continents, au-delà d'un récit où l'on peut voir des auteurs africains exprimer des positions très variées et pas du tout stéréotypées sur les apports ou les erreurs de l'Occident envers leur continent, c'est surtout une vraie ode à la littérature que ce roman, parce que comme le dit si bien l'auteur, puisque « aucune blessure n'est unique », puisque tout « devient affreusement commun », la littérature est certes dans une « impasse » mais que c'est bien dans celle-ci qu'elle a « une chance de naître ». Pour ces mots, pour cette plongée avec son lecteur dans ce qui fait l'essence de l'humanité, Mohammed Mbougar Sarr coche toutes les cases de ce qui fait pour moi un lauréat mérité du Goncourt, en effet.
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Je suis venue à ce livre avec hésitations: l'histoire ne me tentait pas et j'étais freinée par certains retours qui la qualifiaient de longue, voire d'ennuyeuse.
C'est donc mitigée et dubitative que j'accueillis les encouragements de mon libraire lorsqu'il m'incitat à découvrir cette pépite.
Mais comme il a bien fait!!!
Je suis littéralement tombée sous le charme de ce bouquin, à la construction pourtant peu académique, voire carrément déroutante!
La plume est MA-GNI-FI-QUE! Je n'ai cessé, au cours de ma lecture, de le noter, de l'annoter, les arabesques formées par mon stylo accompagnant fébrilement les borborygmes manifestant l'exaltation de ma joie et de mon admiration.
Cette quête philosophique, ces rencontres, ces sauts dans le passé, inextricablement entremêlés dans la narration du présent et, partout, à chaque page, la beauté et la prodigieuse finesse du style de l'auteur!

D'ordinaire, je n'aime pas les "récompenses" attribuées à toute chose. Ou, plutôt, devrais-je dire, je m'en méfie car je n'apprécie pas l'injonction implicite qu'elles renferment inévitablement.
Pourtant, en ce qui concerne de joyau littéraire, je dois reconnaître que l'attribution du prix Goncourt a participé, au moins autant que les encouragements de mon libraire, au fait que j'aie succombé.
Sans cela, je serais probablement passée à côté de ce bijou qui m'aura marquée, hantée même et auquel, sans doute, je reviendrai avec bonheur.

Si, comme moi, vous aimez la douce musique des beaux textes, alors foncez: vous DEVEZ lire ce livre...!

Extrait:
"A ma droite, le crépuscule se déploie comme filmé au ralenti. le fil aiguisé de l'horizon a d'abord tranché l'iris du soleil à l'horizontale, en son milieu exactement, comme chez Bunuel; il s'est ensuite répandu, du lumineux oeil crevé, une mer de cinabre que brochent de petits éclats indigo et bleus, profonds, presque noirs, qui croissent et muent ensuite en grandes tumeurs sur le corps du ciel. La nuit tombe avec douceur sur le monde, comme une feuille à la surface d'un lac".

"La fidélité à un soi ossifié à travers le temps n'est pas qu'une chimère; elle me semble être un aveuglement dont se rit la vie: la vie, son imprévisible mouvement, ses incertitudes, ses circonstances qui, parfois, broient valeurs et principes qu'on pensait, prétendait, immuables. J'entends parfois dire qu'il faut rester fidèle à l'enfant qu'on a été. C'est la plus vaine ou funeste ambition qu'on puisse avoir au monde. (...). Devenir adulte est toujours une infidélité qu'on fait à nos tendres années. Mais là réside toute la beauté de l'enfance: elle existe pour être trahie, et cette trahison est la naissance de la nostalgie, le seul sentiment qui permette, un jour peut-être, à l'extrémité de la vie, de retrouver la pureté de jeunesse".
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