Je serais curieux de connaître les critères du jury au moment d'élire le prix Goncourt de l'année. On trouve en effet parmi les derniers lauréats :
- Des romans destinés au plus grand nombre de lecteurs, faciles d'accès, comme "
Rouge Brésil" de
Jean-Christophe Ruffin (2001), ou "L'anomalie" de Hervé le Tellier (2020) ;
- Des romans plus intimistes, moins populaires, comme "Leurs enfants après eux" de
Nicolas Mathieu (2018), "
Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon" de
Jean-Paul Dubois (2019), ou encore "Les bienveillantes" de Jonathan Little (2006) ;
- Des romans dont on se demande s'ils sont destinés à être lus au delà d'un petit cercle d'élus autour de l'auteur, comme "Boussole" de Mathias Énard (2015).
Sarr
Pour moi, "
La plus secrète mémoire des hommes" appartient, hélas, à cette troisième catégorie...
Je me suis accroché pourtant, mais je n'ai pas pu aller au-delà du premier tiers du livre !
L'écriture n'est pas en cause : elle n'est pas facile à lire, mais elle est agréable et riche. On sent que l'auteur maîtrise son art. J'aurais pu retrouver le plaisir de lecture que j'avais connu avec "
Terre ceinte", un précédent roman de
Mohamed Mbougar Sarr.
Hélas, l'histoire que nous raconte ce roman tombe trop vite, et trop profondément, dans le nombrilisme. Il ne fait guère de doute que l'auteur s'est incarné dans son héro, Diégane, à moins que ce ne soit dans la peau de l'énigmatique T.C. Elimane, ce mystérieux écrivain, ou, peut-être, un peu dans les deux. Mais il m' a oublié en route, moi, le lecteur...
En résumé : cette lecture m'a profondément ennuyé. C'est à se demander si l'auteur a écrit ce livre pour être lu ou seulement pour se faire un plaisir d'écrivain...
Ce qui ne m'éclaire pas beaucoup sur les critères de choix des Goncourt.
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http://michelgiraud.fr/2023/..