Oui, bien sûr, il y a des gens qui parlent, qui se disputent à propos d'un roman. Un roman que l'on admire à sa sortie, que l'on encense même, le plus grand livre de ces quinze dernières années... pour mieux le faire tomber de son piédestal quelque temps après. Peu importe que ce soient les mêmes qui soufflent le chaud et le froid, peu importe le sujet.
Comme dans toute l'oeuvre de Sarraute, l'essentiel est ailleurs. On revient toujours à ces
tropismes. Ces mouvements intérieurs, ces sensations qui affleurent et qu'il est très difficile de définir. Tout ce qui vit en chacun lorsqu'on se parle, qu'on se regarde, qu'on se croise. Mouvements, sensations qui, lorsqu'il s'agit de débattre de la valeur d'un livre, débordent, jaillissent et frétillent dans un formidable élan de vie.