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Citations sur Huis clos - Les mouches (290)

S'il y avait une âme, une seule, pour affirmer de toutes ses forces que je n'ai pas fui, que je ne peux pas avoir fui, que j'ai du courage, que je suis propre, je... je suis sûr que je serais sauvé !
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Suppose qu'un gars de Corinthe, un de ces gars qui rient le soir avec les filles, trouve, au retour d'un voyage, son père assassiné, sa mère dans le lit du meurtrier et sa sœur en esclavage, est-ce qu'il filerait doux, le gars de Corinthe, est-ce qu'il s'en irait à reculons, en faisant des révérences, chercher des consolations auprès de ses amis? ou bien est-ce qu'il sortirait son épée et est-ce qu'il cognerait sur l'assassin jusqu'à lui faire éclater la tête?
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GARCIN
Alors? On ne peut pas éteindre?

LE GARçON
La direction peut couper le courant. Mais je ne me rappelle pas qu'elle l'ait fait à cet étage-là. Nous avons l'électricité à discrétion.

GARCIN
Très bien. Alors il faut vivre les yeux ouverts...

LE GARçON, ironique
Vivre...

GARCIN
Vous n'allez pas me chicaner pour une question de vocabulaire. Les yeux ouverts. Pour toujours. Il fera grand jour dans mes yeux. Et dans ma tete.
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Jupiter – Pauvres gens ! Tu vas leur faire cadeau de la solitude et de la honte, tu vas arracher les étoffes dont je les avais couverts, et tu leur montreras soudain leur existence, leur obscène et fade existence, qui leur est donnée pour rien.
Oreste – Pourquoi leur refuserais-je le désespoir qui est en moi, puisque c’est leur lot ?
Jupiter – Qu’en feront-ils ?
Oreste – Ce qu’ils voudront : ils sont libres, et la vie humaine commence de l’autre côté du désespoir.
(Les Mouches, p. 238, Scène 2, Acte 3).
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Seuls les actes décident de ce qu'on a voulu.

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GARCIN - Je n'ai pas rêvé cet héroïsme. Je l'ai choisi. On est ce qu'on veut.
INES - Prouve-le. Prouve que ce n'était pas un rêve. Seuls les actes décident de ce qu'on a voulu.
GARCIN - Je suis mort trop tôt. On ne m'a pas laissé le temps de faire mes actes.
INES - On meurt toujours trop tôt - ou trop tard. Et cependant la vie est là, terminée: le trait est tiré, il faut faire la somme. Tu n'es rien d'autre que ta vie.
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INES
Pour qui jouez-vous la comédie? Nous sommes entre nous.

ESTELLE, avec insolence
Entre nous?

INES
Entre assassins. Nous sommes en enfer, ma petite, il n'y a jamais d'erreur et on ne damne jamais les gens pour rien.
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Pas de ça ! Je veux choisir mon enfer ; je veux vous regarder de tous mes yeux et lutter à visage découvert.
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Egisthe : Je n'ai pas de secret.
Jupiter : Si. Le même que moi. Le secret douloureux des dieux et des rois : c'est que les hommes sont libres. Voilà quinze ans que je joue la comédie pour leur masquer leur pouvoir.
Jupiter
Tu vois bien que nous sommes pareils.
Egisthe : Pareils ? Par quelle ironie un Dieu se dirait-il mon pareil ? Depuis que je règne, tous mes actes et toutes mes paroles visent à composer mon image; je veux que chacun de mes sujets la porte en lui et qu'il sente, jusque dans la solitude, mon regard sévère peser sur ses pensées les plus secrètes. Mais c'est moi qui suis ma première victime : je ne me vois plus que comme ils me voient, je me penche sur le puits béant de leurs âmes, et image est là, tout au fond, elle me répugne et me fascine. Dieu tout-puissant, qui suis-je, sinon la peur que les autres ont de moi ?
Jupiter : Qui donc crois-tu que je sois? (Désignant la statue) Moi aussi, j'ai mon image. Crois-tu qu'elle ne me donne pas le vertige ? Depuis cent mille ans je danse devant les hommes. une lente et sombre danse. il faut qu'ils me regardent : tant qu'ils ont les yeux fixés sur moi, ils oublient de se regarder eux-mêmes.
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ouvrez donc ! j'accepte tout : les brodequins, les tenailles, le plomb fondu, les pincettes, le garrot, tout ce qui brûle, tout ce qui déchire, je veux souffrir pour de bon. Plutôt cent morsures, plutôt le fouet, le vitriol, que cette souffrance de tête, ce fantôme de souffrance, qui frôle, qui caresse et qui ne fait jamais assez mal.
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