AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les chemins de la liberté, tome 2 : Le sursis (32)

Toujours partir, toujours se reprendre, toujours s'enfuir. Dès qu'elle se plaisait un peu quelque part, elle se troublait, elle se sentait coupable. Elle regardait la mer, elle pensa: "j'ai toujours peur."
Commenter  J’apprécie          20
Ouvert, ouvert, la cosse éclate, ouvert, ouvert, comblé, moi-même pour l’éternité, pédéraste, méchant, lâche. On me voit ; non. Même pas : ça me voit. Il était l’objet d’un regard. Un regard qui le fouillait jusqu’au fond, qui le pénétrait à coup de couteau et qui n’était pas son regard ; un regard opaque, la nuit en personne, qui l’attendait là, au fond de lui, et qui le condamnait à être lui-même, lâche, hypocrite, pédéraste pour l’éternité. Lui-même, palpitant sous ce regard et défiant ce regard. Le regard. La nuit. Comme si la nuit était regard. Je suis vu. Transparent, transparent, transpercé. Mais par qui ? Je ne suis pas seul, dit Daniel à haute voix.
Commenter  J’apprécie          20
Pas de guerre, pas d'avions sur Paris ; les plafonds ne crèveraient pas sous les bombes : il allait falloir vivre.
Commenter  J’apprécie          20
On dirait bientôt: les soldats de 38 - comme on disait: les soldats de l'an II, les poilus de 14. Ils creuseraient leurs trous comme les autres, ni mieux ni plus mal, et puis ils se coucheraient dedans, parce que c'était leur lot.
Commenter  J’apprécie          20
Tous les hommes ont peur. Tous. Celui qui n'a pas peur n'est pas normal; ça n'a rien à voir avec le courage.


Commenter  J’apprécie          20
Ce que c'est con, la guerre. Je ne connais rien de plus con.


Commenter  J’apprécie          20
Il y eut un bref silence puis il entendit la voix incertaine de son frère :
- Qu'est-ce que tu veux dire?
- Eh bien, je ne pense rien du tout.
- Si tu veux, dit Jacques avec un agacement imperceptible. Tu ne penses rien mais tu es désespéré, c'est la même chose.
Mathieu se força à relever la tête et à sourire :
- Je ne suis pas désespéré non plus.
- Enfin, dit Jacques, tu ne vas pas me faire croire que tu pars résigné, comme un mouton qu'on mène à l'abattoir?
- Ben, dit Mathieu, je lui ressemble tout de même un peu, au mouton, tu ne trouves pas? Je pars parce que je ne peux pas faire autrement. Après ça, que cette guerre soit juste ou injuste, pour moi, c'est très secondaire.
Commenter  J’apprécie          20
[ … ] Le vieillard attendait, lui aussi,
dans le salon aux persiennes demi-closes. Il était seul,
il rota et s'approcha de la fenêtre. La colline descendait
vers le fleuve, verte et blanche. Le Rhin était tout
noir, il avait l'air d'une route bitumée après la pluie.
Le vieillard rota encore une fois, il avait un goût aigre
dans la bouche. Il se mit à tambouriner contre la vitre
et les mouches effrayées voletèrent autour de lui.

C'était une chaleur blanche et poussiéreuse, pompeuse,
sceptique, surannée, une chaleur à collerette, du temps
de Frédéric II ; au fond de cette chaleur, un vieil Anglais
s'ennuyait, un vieil Anglais du temps d'Édouard VII
et tout le reste du monde était en 1938.
pp. 28-29
Commenter  J’apprécie          10
Je suis, je suis, je suis pédéraste, mon Dieu.
Commenter  J’apprécie          10
Un jour de honte, un jour de repos, un jour de peur, le jour de Dieu, le soleil se levait sur un Dimanche.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (626) Voir plus



    Quiz Voir plus

    L'oeuvre littéraire et théâtrale de Jean-Paul Sartre

    Dans Huis Clos, l'enfer c'est...

    Les oeufs
    Les autres
    La guerre
    Les voisins

    8 questions
    348 lecteurs ont répondu
    Thème : Jean-Paul SartreCréer un quiz sur ce livre

    {* *}