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4,26

sur 5398 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai été très décontenancée au début de ma lecture. Je crois que je m'attendais à un récit un peu plus léger sur la jeunesse de l'auteur et en fait ce premier volume s'avère être plutôt grave (et je pense que la suite est identique). Mais passée cette surprise, j'ai beaucoup apprécié cette découverte. Riad Sattouf raconte son enfance assez hors du commun, surtout pour l'époque (fin des années 70 et début des années 80). Né d'une mère bretonne et d'un père syrien, il passe son enfance tout d'abord en Libye puis en Syrie pour le travail de son père. Ce dernier est une figure très importante du récit. Ses discours, bien que progressistes sur certains aspects notamment l'éducation du peuple arabe, font état d'une autre époque et d'une autre mentalité sur bien des points. Certains de ses propos sur les femmes ou les noirs en particulier sont assez dérangeants et même parfois choquants. Pourtant, on sent une vraie admiration chez son fils pour ce père qu'il croit être le plus fort.
La mère reste en retrait dans ce premier volume et je me suis souvent posée la question de savoir comment elle vivait ces déménagements dans ces pays étrangers et tellement différents de sa culture.
Ce récit est l'occasion de découvrir la vie en Libye sous Kadhafi puis en Syrie sous Afez al Assad. On peut alors mieux comprendre ce qui conduira ces deux pays à la guerre des années plus tard.
J'aime la façon très personnelle qu'à Riad Sattouf pour raconter ses souvenirs. Il nous place vraiment dans la tête du petit garçon qu'il était en évoquant les odeurs particulières des personnes qu'il rencontre. On sent chez lui un don pour l'observation et le dessin.
Après un premier tome si intéressant, j'ai envie de lire rapidement le deuxième pour découvrir la suite de l'enfance de l'auteur.
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J'ai découvert cet auteur véritablement qu'assez récemment avec « Retour au collège » bien que j'avais lu auparavant Petit Verglas ou le fameux Pascal Brutal. En l'occurrence, il s'attaque à un récit autobiographique assez ambitieux. C'est un témoignage assez intéressant de ce qui se passait en Lybie et en Syrie à la fin des années 70 et au début des années 80. Cet ouvrage vient d'être primé du fauve d'or lors du festival d'Angoulême de 2015 non sans raison.

Sur le fond et la forme, je n'ai rien à dire de particulier. J'aime ce genre de roman graphique où l'auteur se dévoile sans complaisance et nous dresse le portrait de sa famille. C'est une démarche tout à fait honnête. L'itinéraire est en tout cas assez passionnant à suivre.

Je sais que nos sociétés occidentales ne sont pas exemptes de tous vices et sont souvent des donneurs de leçons. Cependant, j'aime y vivre car je me sens en liberté même si elle est relative par certains côtés (avoir de l'argent procure encore plus de libertés). Dans les pays où l'islam occupe une large part, les minorités que ce soit des chrétiens, des gays ou surtout des femmes sont persécutés. Les Etats sont souvent sur un mode autoritaire avec peine de mort ou châtiment corporel. Je ne partage pas du tout l'idéal ou la vision du père de notre auteur qui est mis en avant dans cet ouvrage. C'est pourtant un intellectuel au début laïc et qui va tomber progressivement dans le piège de la religion. Bon, j'emploie le mot intellectuel mais c'est déjà exagéré que de le dire surtout quand on voit ses réactions et son attitude. Con et antipathique en réalité doublé par un antisémitisme pourrait penser de nombreux lecteurs alimentant des pensées extrémistes.

Oui, il faut en vouloir pour justifier la vie sous un régime dictatorial de Kadhafi ou d'Hafez el-Assad. Ainsi, lorsque son épouse d'origine française s'émeut en voyant des pendus dans la rue, il justifie par le fait que c'est nécessaire pour gouverner les masses arabes. Il est vrai qu'à la révolution française, nous avons fait pareil. C'était il y a trois siècles. Bref, on éprouve un certain malaise car certains événements font froid dans le dos. Heureusement qu'il y a l'humour mais on n'a pas franchement envie de rire quand on découvre cette société.

On s'aperçoit également que les dictatures permettent de conférer une stabilité à un pouvoir politique. Les successions de coup d'état et la guerre civile ne sont pas propices à conférer la prospérité au peuple. Il faut parfois sortir de la vision occidentale pour comprendre les choses en profondeur. Cependant, cela reste condamnable sur la forme (culte de la personnalité, répression politique…).

Je ne sais pas où l'auteur veut en venir et s'il dénonce véritablement cette vision des choses. L'oeil est pour l'instant candide et naïf : celui d'un enfant de deux ans qui se rappelle de tout. A voir dans les deux autres tomes qui suivront. Gageons que l'arabe du futur soit un homme éclairé vivant dans une société pacifique, démocratique et prospère. Oui, à condition de sortir de l'obscurantisme religieux.
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Une BD autobiographique exceptionnelle, qui mérite complètement sa très bonne réputation, et que j'ai pour ma part "descendue" d'une traite.
Ça sonne terriblement vrai : j'ai retrouvé tous les "travers" (en tout cas ce que nous, occidentaux, considérons comme des travers) des Syriens expatriés avec lesquels j'ai très souvent eu l'occasion de discuter.
C'est très souvent drôle, et cela dresse un portrait sans concession des grandes dictatures panarabes des années 70-80.
Sattouf a un regard acéré et est à la fois tendre... et pas toujours tendre avec ce père déchiré entre deux cultures.
Le thème du choc culturel, certes un grand classique, est ici délicieusement exploité.
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- Oubliant svt la géopolitique, ce récit m'en sert les rudiments.
- le contexte historique difficile est dédramatisé par la fraîcheur d'une famille bretonne et syrienne.
- le dessin, simple, donne toute son importance à l'histoire.
- L'humour, saillant parfois lors de la rencontre entre le monde des adultes et l'innocence de Riad, donne droit à des saynètes hilarantes voire surréalistes (la 1ère journée à l'école).
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Riad SATTOUF est cet homme qui a fait trembler le monde du Festival BD d'Angoulême et qui a révélé en 2016, au grand jour, l'absence totale de femmes sur la liste des 30 nominés.

Alors que le Collectif des créatrices de BD contre le sexisme avait appelé au boycott du Festival et que personne n'avait réagi, ou presque, il n'aura fallu qu'un post de Riad SATTOUF pour faire exploser la bulle !

"Riad Sattouf
1 Mutual Friend · January 5 at 5:29pm ·

Bonjour!

J'ai découvert que j'étais dans la liste des nominés au grand prix du festival d'Angoulême de cette année. Cela m'a fait très plaisir !

Mais, il se trouve que cette liste ne comprend que des hommes.

Cela me gêne, car il y a beaucoup de grandes artistes qui mériteraient d'y être.

Je préfère donc céder ma place à par exemple, Rumiko Takahashi, Julie Doucet, Anouk Ricard, Marjane Satrapi, Catherine Meurisse (je vais pas faire la liste de tous les gens que j'aime bien hein !)...

Je demande ainsi à être retiré de cette liste, en espérant toutefois pouvoir la réintégrer le jour où elle sera plus paritaire! Merci!

On se voit à Angoulême!

Riad"

Riad SATTOUF aurait pu être une femme, peu importe. Il doit être reconnu en tant qu'individu pour les valeurs qu'il revendique mais aussi et surtout, pour son art, il s'agit d'un auteur de BD.

Il s'est fait remarquer avec "L'Arabe du futur", lauréat en 2014 du Grand Prix RTL de la BD et en 2015 du Prix du Premier Album au Festival BD d'Angoulême.

La moindre des choses, aujourd'hui, est de présenter cet album magnifique qui retrace "l'histoire vraie d'un enfant blond et de sa famille dans la Libye de Kadhafi et la Syrie d'Hafez Al-Assad", entre 1978 et 1984. Et cette histoire est celle de Riad SATTOUF justement.

Roman graphique autobiographique, "L'Arabe du futur" retrace sa petite enfance composée de voyages et marquée par le choc des cultures. Son père est Syrien, sa mère est Française. Ses parents se sont rencontrés sur les bancs de l'Université à Paris. Quand son père est diplômé, il cherche un poste qu'il trouve en Lybie. Lui et sa mère découvrent une autre manière de vivre. Pour la naissance du 2ème enfant, sa mère et Riad prennent l'avion pour la Bretagne, retour au Cap Fréhel. Un dernier voyage l'emmènera en Syrie, sur la trace des origines de son père.

Cet album est riche d'enseignements historiques. Il permet de replacer dans leurs contextes des hommes et des femmes qui ont vécu sous les régimes de Kadhafi et Hafez Al-Assad, 2 hommes arrivés au pouvoir suite à des coups d'Etat.

J'aime beaucoup le graphisme de l'album. Les dessins sont simples, la bichromie avec l'alternance de pages oranges, bleues, roses, permet de se repérer dans la chronologie des événements. La police de caractère est très lisible, ce qui permet de profiter pleinement du plaisir de la lecture.

Ce qui est très drôle, c'est l'humour de l'auteur mis au service du regard d'un enfant sur son environnement, sa famille, ses grands-parents, paternels et maternels, ses oncles et tantes, ses cousins...

Cet album met aussi le doigt sur les différences, les stéréotypes. Quand un petit garçon aux longs cheveux blond platine débarque en Lybie, tout est possible...

Les tomes 2 et 3 sont sortis, poursuivez la découverte !
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
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Alleï [ou akbar], c'est parti !!! Cette 87ème critique babélienne de "L'Arabe du futur (tome1)" de Riad SATTOUF est un sacré défi... L'apparition de l'ouvrage (dit de "bandes dessinées") en 2014 nous rappelle l'impression de fraîcheur -- aussi étonnante que bienvenue, etc. -- produite à une époque lointaine (1978) par le surgissement de... "Les Ritals" de Francois Cavanna ! Certes, le Pôpa du p'tit Riad nous semble franchement moins attachant que le Pôpa de "Franchva"... mais quand même !!! On n'oserait, bien sûr, dire qu'il nous semble à la fois très tendre et... "très con"... mais p'têt' ben qu' l'époque était elle-même "très con", c'est à-dire "à croyances" : époque bénie et baignée de notre nostagie, peut-être... époque incroyablement idéologique et formidablement naïve !!! Mais que dira-t-on de notre propre époque à (minables) "djihadistes" coupeurs-de-têtes, à tristes armées d'électeurs "lepénistes" (eux aussi, si tristement régressifs) : là où règne l'omnipotence de "Places boursières" désormais intouchables et sacrées, mornes armées de Servants du Fric, culs-serrées qui font la pluie et le beau temps sur la planête ??? Un monde où semble manquer le sens élémentaire de la fraternité humaine... Ce qui ne manquait guère en 1982-1984, nous semble-t-il !

Riad Sattouf : eh bé en voilà, un sacré frère d'humain, et qui sait nous rendre ses parents -- ses sympathiques darons, si opoosés et aimants -- à la fois universels et touchants... Plein d'humour tendre et étrange. Il nous recrée "SON" monde et nous le fait illico aimer... Peu de gens savent faire ça de façon aussi personnelle et, je dirais, aussi pudique et respectueuse ! Franchement rien à voir avec le narcissisme exténuant de tous les "M'as-tu-vu(e)/M'as-tu-lu(e)" du moment... Tiens, l'éternelle "Dame-aux-zoulis-chapiaux" en photo sur ses couvrantes répétitives : va falloir se prendre "ça" encore dans les dents à la "Rentrée" (?) soi-disant "littéraire" (?) !!! (rires)

Car le rêve paternel foireux de "L'Arabe du futur" est évidemment à pleurer de rire : plus c'est naïf, plus cet homme -- naïf et foncièrement bienveillant -- a envie d'y croire ! Et la Môman (Bretonne, pas forcément têtue...) suit amoureusment le Pôpa dans ses galères (Syrie, Libye, France par escales... ). Et le p'tit Riad (à la "chevelure de Brigitte Bardot") doit se débrouiller avec cet "On the Road" familial franco-maghrébo-moyen-oriental perpétuel ! Plein d'odeurs originales et de gens bizarres...

Vindîoooou, l'arrivée du p'tit noyau familial sattoufien dans son logement-de-fonction bien pourrave de la Lybie du Grrrrrand Colonel Kadhafi, me rappelle furieusement --- personnellement -- le premier appartement qu'on nous octroya à notre arrivée à Bordj-Menaïel en Kabylie algérienne en 1982 : on y entendait certes (dehors) les crapauds chanter tout autour de l'hosto (Note flûtée bucolique...), mais la tuyauterie bouchée nous valait tous les concerts de moustiques dans la nuit (Cf. "Souvenirs d'Algérie Heureuse"- Et v'lan pour l'auto-citation...) : l'enfer-sur-Terre d'insomnies, on vous dit !

Bref, vive l'humour, vive l'amour (y compris l'amour filial) et m... aux dictateurs, aux imbéciles qui les vénèrent, aux lepénistes grincheux (pléonasme) et aux trancheurs-de-tête ("Daech" ou l'asile psychiatrique à ciel ouvert... et sans neuroleptiques) ! :-D Bref, vive Riad & vive sa vie !!! ... Quelle belle oeuvre, toute pleine d'humilité... Soit : "Vive la vie & Fuck-la mort !", bien sûr... Combat sans fin et quotidien, comme nous le savons tous !
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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Cette bande dessinée de Riad Sattouf est époustouflante. Cette lecture autobiographique de l'enfance de l'auteur en Libye et en Syrie par la suite, est une ode à son père et à ses contradictions.
On découvre, au travers les yeux de ce petit Riad, beau blond de 3 ans, la vie au Moyen-Orient et les conditions difficiles qui s'y retrouvent.
Mais quel sort est réservé à ces gens qui vivent sous cette dictature? C'est assez inimaginable et en plus, l'auteur nous montre l'attitude des jeunes entre eux, ils jouent à la guerre de bien violente façon. Il fait pas bon être un jeune chiot en Syrie…
Alternant entre la France et le Moyen-Orient, l'auteur est assez peu bavard sur sa mère qui endure une destinée peu enviable mais on sent beaucoup d'amour pour son père, un intellectuel. Celui-ci est tiraillé entre son athéisme autoproclamé et sa foi au Coran, ses valeurs modernes et son admiration des dictateurs.
J'ai beaucoup apprécié le temps passé en compagnie de cette famille exceptionnelle qui tente de tisser des ponts entre les croyances de chacun et qui se retrouve plus que souvent en équilibre précaire.
Vraiment hâte au prochain album pour l'étape suivante du beau blondinet!
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Ceux qui peuvent donner un avis éclairé sur le Moyen-Orient ce sont décidément ceux qui y ont vécu. Après Guy Delisle, Riad Sattouf en apporte une preuve supplémentaire. Une BD très touchante.
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Voilà une façon originale, et même décalée, de connaître, de l'intérieur, l'histoire de la Lybie d'abord. Quelle misère ce pays ! Tout cela par les yeux d'un enfant, cela en fait un récit juste et vrai ! C'est léger et très grave et triste en même temps. Je dois dire que, contre toute attente, ça bouleverse quelque peu…
Le point de vue sur les français par des yeux venus d'ailleurs était également intéressant. Puis nous avons fini par la Syrie, une découverte encore pour moi.
Côté personnage, j'ai eu beaucoup de pitié pour la mère de Riad. Et un certain mépris pour son père que je trouve idiot, méchant, qui ne me fait pas rire du tout !
Enfin, un détail, mais le code couleur était super, très intéressant même à revoir une fois le livre fini.
En conclusion, à bien des égards, ce livre est un délice et très instructif !

~ Challenge multidéfis 20 : sujet grave/difficile avec humour
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101 critiques pour L'arabe du futur... Bon, je vais pas vous la refaire, juste vous dire que c'est un régal de finesse et d'humour.
J'adore Riad Sattouf, et vous ?
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