Suite de l'enfance en Syrie du dessinateur Riad Satouff...
Hormis le dessin de Satouff, drôle et léger, l'histoire, elle, ne l'est pas tant que ça.
Milieu des années 80 en Syrie, on ne rigole pas tous les jours sous le régime de Hafez al Hassad, le père de Bachar, celui qui règne/terrorise maintenant...
Et puis Palmyre n'était encore pas détruite.
Riad Satouff se souvient, dans les détails, de cette curieuse période, où son père voulait faire construire une maison dans son champs, juste à côté de la maison d'un général. Il voulait en construire une plus belle...
En attendant, Riad va à l'école de son village. Et ils sont bizarres les cours en Syrie pour des petits enfants... Les châtiments corporels sont normaux, recommandés même... Et puis il faut connaitre les versets du Coran, et l'hymne Syrien...
Et la vie est chère, et hormis le boulghour, la nourriture reste difficile à trouver.
Il est content Riad, quand il revient en France pour les vacances, même si sa famille en Syrie, il les aime bien, mais quand même, difficile de bien aimer un oncle qui a tué de ses mains sa propre fille, et qui se promène en liberté après 3 mois de prison, respecté et admiré par ses voisins...
Oui, la Syrie, c'est différent comme mentalité...
Curieuse quand même de lire la suite des aventures du petit Riad. Courageux le gamin.
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Et voici le deuxième opus de l'Arabe du futur où l'on retrouve avec plaisir le petit Riad et sa famille dans le village syrien de Ter Maaleh près de Homs. Cet album est très réussi et confirme le succès du premier volume. L'auteur puise dans ses souvenirs lointains, plus ou moins diffus, pour nous raconter son enfance dans le pays d'Hafez Al-Assad et nous faire partager sa vie de tous les jours dans un environnement souvent surprenant mais qu'il semble accepter docilement par affection pour ses parents.
Nous sommes en 1984 et Riad, toujours aussi beau et blond, a maintenant 6 ans. Il se prépare, avec anxiété, à intégrer l'école primaire. Quelle école ! La violence y règne en permanence : les élèves entre eux (Riad se fait insulter et traiter de sale juif en raison de sa couleur de cheveux…) mais aussi de la part de l'institutrice, une sorte d'ogresse, qui applique des méthodes autoritaires alliant châtiments corporels (un coup de règle sur les doigts pour des motifs insignifiants) et bourrage de crâne. Il est primordial d'apprendre et de chanter l'hymne national en début de cours. de même, elle enseigne, sans les expliquer, les sourates du Coran, que les écoliers doivent apprendre par coeur et réciter impérativement même s'ils ne les comprennent pas. Plus grave encore elle fait l'apologie du président, que dis-je, du dictateur Hafez Al-Assad et recommande de voter pour lui aux prochaines élections ; il sera réélu avec 100 % des voix !
Avec ses yeux candides d'enfant, Riad observe et s'étonne, mais il ne dit rien et intériorise son ressenti, même s'il a parfois du mal à s'endormir. Il écoute scrupuleusement son père, toujours un peu fantasque, apparemment fier de son pays et encore plein d'illusions. Il constate le rôle supérieur de l'homme dans la société musulmane, la femme quant à elle est un être inférieur, soumise à l'homme (mari, père, frère…) elle n'a aucun droit. Voilà ce qui lui est inculqué.
« Les femmes sont impures. Elles sont plus fragiles, plus faibles, le Satan vient plus facilement en elles. Mais quand elles sont mariées ça va ! ... Mais une femme ne doit montrer ses cheveux qu'à son mari. Une femme sans voile, c'est interdit par le Sacré. » … « La femme doit toujours se tenir quelques mètres derrière son mari. C'est ainsi. Une femme qui marche devant son mari, c'est interdit par le sacré. »
On pourrait encore citer bien d'autres préceptes de moralité qui régissent les lois sociales en vigueur. Riad Satouf à encore en mémoire, enfoui dans ses souvenirs d'enfant, le drame de sa jeune tante qui enceinte de trois mois hors mariage a été assassinée par son père et son frère ainé. Un type de crime courant au Moyen-Orient commis pratiquement en toute impunité.
Comment Clémentine, la mère de Riad, peut elle accepter ces conditions de vie qui lui sont imposées ? Pourquoi ne se révolte-t-elle pas ? Elle est forte et conciliante, même si on imagine que la dépression la guette. Aucune activité, un hébergement précaire sans confort, indigne du 20ème siècle. Heureusement elle a la possibilité d'aller se ressourcer pendant les vacances scolaires dans sa famille en Bretagne. Quel émerveillement pour le petit garçon : la nature, la mer et aussi l'hypermarché, ce gigantesque temple de la consommation, qui vend « de tout » en abondance dans un même lieu. Il n'en croit pas ses yeux !
Comme dans le premier épisode de l'Arabe du futur, l'auteur plonge dans sa mémoire pour raconter quelques épisodes de son enfance, qui l'ont marqué, des atmosphères, des ressentis, des étonnements. Il décrit les faits tels qu'il se les rappelle sans jamais juger ni prendre parti, mais toujours avec réalisme et beaucoup d'humour. J'ai hâte de lire le troisième opus qui est hélas momentanément indisponible à ma médiathèque ; la rançon du succès !
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Dans ce deuxième tome, Ryad Sattouf nous emmène à l'école de son village en Syrie où il expérimente les méthodes "modernes" d'éducation avec les châtiments corporels, l'apprentissage de l'arabe littéraire - qu'il ne comprend pas - et l'imitation du bruit de la pluie.
J'aime beaucoup la façon dont il réussit à transmettre les critiques qu'il fait de la société syrienne à travers un regard d'enfant ingénu, qu'il s'agisse du bourrage de crâne idéologique - à l'école comme à la maison par son père- ou de la place des femmes (analphabétisme, mariages forcés, crimes dits "d'honneur"...).
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Ayant apprécié L'arabe du futur, c'est avec plaisir que je me suis plongée dans le second tome, qui couvre l'année 1984 et 1985 quand le petit Riad découvre l'école, en Syrie. Il apprend à lire et écrire l'arabe, découvre la famille de son père et, malgré ses cheveux blonds et deux semaines de vacances en France avec sa mère, fait tout pour devenir un vrai petit syrien et plaire à son père...
Tout m'a plu dans cet ouvrage, aussi réussi que le premier. L'histoire m'a beaucoup intéressé. Les illustrations sont toujours aussi réussies et les textes toujours aussi pertinents. L'ensemble donne un roman graphique qui m'a captivé de la première à la dernière page. On découvre une école très différente de la notre, en France, et il y a une violence assez étonnante autant de la part des enfants entre eux que des adultes. Je ne m'attendait pas à ça.
Je suis ravie d'avoir le troisième tome sous la main :)
Ma note : 5 étoiles, évidemment !
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Une belle continuité du tome 1 où l'on retrouve le petit Riad à l'école élémentaire de son village syrien, entouré de camarades figés devant l'institutrice armée d'une férule et dont le visage amène cache bien une violence larvée. La propagande religieuse et politique est à l'honneur et la récréation dans le champ attenant révèle le caractère des garçons et les futures dissensions entre Juifs et Musulmans. Riad Satouff raconte tout, les petits comme les grands événements, toujours avec humour et avec ce ton bon enfant propre aux premières découvertes. Crimes d'honneur, racisme, superstitions, dictature, ignorance, violences verbales, asservissement féminin, Riad observe et rend compte. J'entame bientôt le tome 3 avec hâte.
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J'ai suivi avec plaisir le petit Riad enfant dans ce second tome, il est question principalement ici de sa rencontre avec l'école syrienne, la maitresse qui donne des coups de règles pour tout et rien, de ses camarades pauvres, des uniformes imposés pour l'école ainsi que les chants patriotes.
Il est également question de la place de la femme dans la société syrienne, de l'importance des relations sociales et puis vient le temps pour le petit Riad de retrouver ses grands-parents en Bretagne, durant cette période il va vraiment se rendre compte de tout ce qu'il manque dans leur maison syrienne au niveau des aliments, des équipements etc...
Je lirai le tome 3 avec grand plaisir car on apprend beaucoup sur le Moyen Orient en suivant Riad.
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Dans la lignée du premier tome.
On retrouve avec plaisir le petit Riad et sa famille, en Syrie. C'est pour lui le moment d'aller à l'école et d'apprendre l'arabe. Avec humour et du recul, il nous montre un univers violent : l'institutrice qui n'hésite pas à frapper avec une règle les enfants quand ils parlent, quand il puent ou ne savent pas répondre. Les enfants entre eux font également preuve de violence et le petit Riad avec ses cheveux blonds est souvent la cible de leurs plaisanteries.
Le père de Riad continue ses efforts pour essayer d'avoir un meilleur poste à l'Université, sa mère s'occupe du petit frère. Il montre la réalité de la vie quotidienne : le marché noir, les repas pas variés, l'importance de la famille, la religion.. C'est à la fois distrayant car il y a humour et tendresse pour cette famille et enrichissant d'un point de vue culturel.
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