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EAN : 978B004B3LCY0
Olizane (30/11/-1)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Avec la plume caustique d'un Voltaire et la truculence d'un Toepffer , Henri de Saussure relate à ses proches , son exploration des Antilles et du Mexique de 1854 à 1856. le verbe haut et l'invective facile , il se veut à 24 ans meilleur que Humboldt . Voyageur infatigable et sans égards pour ses compagnons , il est toujours prêt à braver mille dangers pour visiter les curiosités et observer les phénomènes naturels qui hantent son " Kosmos " genevois .
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Mexico, le 39 juillet 1993 (Adressée à Louis de Roguin)

Cher Monsieur

Je vous remercie bien vivement de l'aimable envoi du livre d' Henri de Saussure: "Voyage aux Antilles et au Mexique".
J'ai mis longtemps à vous en accuser réception, mais j'ai tenu à le lire deux fois, pour bien m'en pénétrer.
Je dois être la personne au monde la mieux placée pour apprécier cet ouvrage, car je pense être un des derniers voyageurs scientifiques à avoir parcouru plusieurs milliers de kilomètres à cheval à travers le Mexique, notamment dans les régions parcourues, avant moi, par Henri de Saussure.
Je pense plus particulièrement au trajet entre Metztitlan et le Capadero, décrit aux pages 389 à 404, que j'ai fait dans les deux sens, en passant par Yatipan: Je ne parle pas d'autres milliers de km. en Jeep, des mois d'enquêtes ethnologiques, ou de fouilles archéologiques. Maintenant, j'ai depuis longtemps abandonné ma selle à mon fidèle muletier, mais je conserve encore mes grands pantalons de cuir…
Après ces contacts prolongés avec la nature mexicaine et avec l'humanité mexicaine, je suis en mesure d'apprécier tout le courage qu'il a fallu à M. de Saussure, pour parcourir d'aussi longs et pénibles trajets, en dépit d'une santé gravement altérée, dans des années exceptionnellement pluvieuses, et au milieu d'une horrible guerre civile.
Henri de Saussure était un homme extrêmement, tenace et hardi, n'hésitant pas à risquer sa vie en intimidant des hommes apparemment moins braves que lui. Il ne se laissa pas décourager par les échecs dus à la maladie, au Pico de Orizaba et à Xochicalco.
Les bas-reliefs de Xochicalco l'auraient convaincu des dons artistiques des anciens indiens. Mais il put admirer le lienzo de Tlaxcala et se donna une peine infinie pour copier tout le codex que M. Becker lui avait fait connaître. En lisant ces pages, j'ai vibré a l'unisson, ayant moi-même dessiné tant d'antiquités divers et étant actuellement plongé dans une étude de Codex.
Vous avez très bien fait de demander une préface à Joaquín Galarza. Il s'en est très bien acquitté, de façon à atténuer un peu la susceptibilité qu'éveillera, chez beaucoup de Mexicains actuels, la lecture de nombreux passages du livre. Il a insisté, heureusement, sur la page sentimentale, inspirée par la tristesse de quitter un pays qu'il avait fini par aimer malgré tout.
Étant ethnologue et historien, je me suis attaché, en ce pays, à connaître les hommes, et surtout les Indiens dont j'ai appris deux langues, et pour lesquels j'ai de l'affection. Il est certains qu'un aristocrate genevois du milieu du XIXe siècle n'était pas préparé pour comprendre les Indiens, ni les gens de langue espagnole du Mexique. D'où un ton général de critiques acides qui, finalement, donne son caractère à l'ouvrage, car il est le reflet de la personnalité de l'auteur.
Pour qui connaît les Indiens et les Métis des terres chaudes, il va de soi, par exemple, qu'un voyageur arrivant dans un village en fin octobre, au moment de la grande fête des morts, ne puisse trouver personne pour l'accompagner avant le 3 ou 4 novembre, et cela pour des raisons autant païennes que catholiques.
J'ajouterai que personne ne peut parcourir le Mexique sans se sentir un peu naturaliste, A ce titre j'ai regretté que, dans ses lettres, M. de Saussure se soit montré aussi discret sur ses recherchées de zoologie et de botanique, voir même de géologie. Il a visiblement réservé ces matières pour les cahiers de notes scientifiques qu'il rédigeait et dont on aurait aimé connaître un peu le contenu.
Mais j'ai eu plaisir à connaître certains détails, même critiques, sur la personne de François Sumichrast qui a joué un rôle non négligeable dans l'étude de la nature au Mexique.
L'ouvrage d'Henri de Saussure restera un classique parmi les récits de voyages scientifiques faits à travers le Mexique au cours du XIXe siècle. Il eut été dommage de le laisser inédit, mais sa mise en œuvre a dû vous présenter pas mal de problèmes. L'auteur a su sortir des sentiers battus, ce qui n'était pas commun à son époque. Ses descriptions de scènes de guerre civile, ou de la vie paisible des haciendas sucrières sont très évocatrices, Il a été, je crois, le premier à signaler les ruines de Caltonac et de Castillo de Teayo. Je penserai à lui si je retourne un jour par là…
[…]
Guy Stresser-Péan
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Je regrette de ne pas être Tzar de toutes les Russies; je conquérerais le Mexique pour avoir le plaisir de les envoyer tous patiner en Sibérie!..."

Il faut oser l'écrire, même si ce n'est qu'uniquement dans sa correspondance à sa famille!
Quelles souffrances morales et physiques a-t-il du surmonter pour arriver un jour à détester les mexicains à ce point ? (Voir la critique de Guy Stresser-Péan sur ce livre)
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