AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,98

sur 153 notes
5
17 avis
4
10 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
0 avis
Roberto SAVIONO confie sous les illustrations de Asaf HANUKA, son quotidien d'homme placé sous haute protection policière pour avoir dénoncé dans ses écrits la mafia napolitaine.

Si l'on peut admirer le courage incroyable qu'il faut avoir pour briser l'omerta mafieuse, cela ne va pas sans la crainte que cette épée de Damoclès ne finisse par tomber. Il s'agit aussi de raconter une errance imposée, le regard pesant des autres qui critiquent celui qui est toujours en vie, la nostalgie des petits riens du quotidien, la solitude et l'isolement familial. La relation fraternelle est à cet égard pudique et très touchante.

Je suis toujours vivant est un bel ouvrage intime sur ce que l'on pourrait nommer la rançon du courage.

La lecture de cette bande-dessinée est très fluide. La couleur des dessins utilisée avec parcimonie se marie bien avec l'univers presque d'un polar de cette biographie.

Cette bande-dessinée donne envie de lire les livres de Roberto SAVIANO traitant de la Gomorra pour ceux, comme moi, qui ne les ont pas encore lus. Et je pense que lorsque l'on donne le goût de poursuivre la lecture c'est que l'exercice est donc plutôt bien réussi.
Commenter  J’apprécie          20
Je tiens Roberto Saviano en grande estime. J'ai le plus profond respect pour ses ouvrages et ses combats. Je rejoins la critique de JamiK pour cette BD... La question principale est: qu'est allé faire Roberto Saviano dans une BD sur sa vie?

Roberto Saviano a une excellente plume. On le sent dans la BD. D'ailleurs, elle est parfois un peu verbeuse, ce qui n'est jamais bon signe. Il se lie à Asaf Hanuka, qui est loin d'être un dessinateur de seconde zone. Il va multiplier les angles d'attaque, entre interviews, modification de la charte graphique, pleines pages, flashbacks, souvenirs d'enfance... de manière à tonifier un récit qui en a parfois bien besoin.

Qu'on ne s'y trompe pas... mes critiques sont destinées à l'objet BD, par à Saviano ou à Hanuka. Je pense que la BD n'était pas le bon médium pour parler de ces 15 ans de protection policière, des angoisses de se faire abattre ou empoisonner, des déménagements, des problèmes de mener une vie de couple, du fait de prévenir sa mère qu'il est vivant alors que les journaux l'annoncent exécuté, des procès ou des altercations avec la mafia qui met un contrat sur sa tête...

OK, il veut rajeunir son public, renouveler son auditoire, il se rappelle à la jeunesse qui n'était pas née il y a 15 ans et ne le connaît sans doute pas. Nous vivons à une époque où ce qui n'est pas vu n'est pas connu... Saviano a peur de tomber dans l'oubli, ce qui serait la plus belle victoire de Cosa Nostra, finalement. C'est sans doute la plrincipale utilité de cette BD à l'esthétique impeccable.
Commenter  J’apprécie          60
Parce qu'il a écrit Gomorra, roman-enquête sur la mafia napolitaine, Roberto Saviano se retrouve menacé de mort. Sous protection policière, sa vie est rythmée par les incessantes accusations qu'il reçoit.
Avec "Je suis toujours vivant" (titre très évocateur), l'auteur nous fait le récit de son quotidien peu ordinaire et partage ses réflexions sur ce qui a bouleversé sa vie. Une vie en sursis qui peut sembler en dehors du réel et dans laquelle même les choses simples nécessitent une sécurité absolue. Une lecture intéressante !
Commenter  J’apprécie          40
Dans son autobiographie illustrée, on approche Saviano de près, ce qui est devenu désormais quasiment impossible. Depuis la parution de son livre Gomorra sur la Camorra, sa vie est menacée par la mafia italienne. Depuis qu'il a 26 ans, il « survit » en protection rapprochée.

Cette BD est introspective, intime et mélancolique. L'action n'a pas sa place ici. Saviano évoque sa solitude, son impossibilité d'avoir une vie normale, amoureuse, amicale. Il passe d'un appartement à l'autre, s'enfermant dans des bunkers intérieur et émotionnel autant que physique. Il craint en permanence pour sa vie, la question de sa mort est son quotidien. Si sa vie sociale est limitée, cela ne l'empêche pas de continuer d'écrire, de s'exprimer, de dénoncer.

Le dessin sobre et pure avec une mise en couleur blanc, gris, noir, associée à une couleur unique et principale selon les lieux ou les moments renforce le message d'isolement et de solitude. J'ai par ailleurs découvert avec un plaisir immense les dessins d'Asaf Hanuka. Outre que son trait pur et net correspond à mes goûts, il renforce le caractère déterminé, clair et sans concession de Saviano.

La beauté et le côté artistique des illustrations équilibre à la perfection l'amertume et l'inquiétude permanente que semble être aujourd'hui le quotidien de Saviano.

Commenter  J’apprécie          50
J'ai été attirée par ce roman graphique sur/de Roberto Saviano. Et quel titre ! "Je suis toujours vivant".
Néanmoins je feuillette. Waouh les dessins, les couleurs, j'adore ! Allez hop emprunté !
.
Depuis "Gomorra" Roberto Saviano vit sous protection policière. Depuis 15 ans. 15 ans....
Ce livre raconte comment il en est arrivé à "Gomorra" et surtout son quotidien depuis 15 ans.
.
Lors d'un voyage en voiture, j'ai entendu à la radio un entretien avec lui. A la question "si vous pouviez revenir en arrière, écrireriez-vous Gomorra ?" Réponse directe sans aucune hésitation "non" suivie d'un long silence. C'est long un silence à la radio, pesant, glaçant, j'en ai eu un coup au coeur tant ce "non" résonnait.... Je m'attendais à un discours sur l'importance de dénoncer etc etc genre chevalier blanc. Pas du tout à ce "non". Ensuite il a rapidement décrit son quotidien : l'impossibilité de rencontrer une femme, ses amis, d'imaginer une famille, changer chaque soir de lieu pour dormir.... Et la peur qu'il a que cette vie soit la sienne jusqu'à la fin... Cette impossibilité d'imaginer que cela puisse durer....
Et là j'ai réalisé ce qu'était sa vie. Je l'ai trouvé honnête dans sa réponse, sincère et si courageux. du coup j'ai lu le livre en question (Piranhas), j'avais déjà lu Gomorra.
.
Cette BD décrit justement ce quotidien. Difficile d'imaginer ça, une prison pour un innocent qui a eu le malheur de dénoncer, avertir. Une vie consternante. Gâchée ?
Cet homme est très courageux.
La BD lui rend un bel hommage avec humour.
Commenter  J’apprécie          357
Depuis la parution en 2006 de son roman enquête, "Gomorra. Dans l'empire de la camorra", Roberto Saviano vit sous protection policière permanente.
Et il est toujours vivant comme il le clame dans cet album.
Pour lui-même
Contre la camorra
Pour sa famille et ses proches

C'est au fil d'épisodes et interviews qu'il nous décrit ce qui fait désormais sa vie: l'enfermement, aussi physique que psychologique et émotionnel, cet entre-deux entre la vie et la mort, le danger perceptible et informe, les souvenirs et ce qui aurait pu être, sa pugnacité intacte, et le poids des mots et celui de la parole ...

Asaf Hanuka nous décrit ces situations inimaginables, invivables et pourtant si réelles, d'un trait réaliste et épuré qui vire soudain aux métaphores les plus saisissantes, renforcées par un choix de couleurs puissant pour dresser ce portrait intime et intérieur, dans ce qui le porte et le secoue

Je suis admirative !
Commenter  J’apprécie          40
J'ai trouvé ce récit vraiment glaçant. Après qu'il ait écrit un livre dénonçant l'empire criminel de la camorra en Italie, la tête de l'auteur a été mise à prix par ce groupe mafieux.

Ces événements remontent à 2006, et depuis l'auteur vit sous surveillance policière. Il raconte ici à travers une interview et des souvenirs, comment il est devenu prisonnier pour être protégé.

Les dessins correspondent parfaitement à cette histoire violente et tragique. le trait est net et les couleurs restent assez sombres. On ressent l'enfermement subi par l'auteur, c'est assez éprouvant.

J'ai eu du mal à me repérer dans la temporalité du récit, le rythme varie selon ce que raconte Roberto Saviano, entre les moments d'ennui où il est pris entre quatre murs et les moments de danger lorsqu'il sort.

J'ai aussi ressenti l'injustice par rapport à cet homme, qui a eu le courage de parler et de mettre en lumière la mafia napolitaine et les dangers qu'elle représente au quotidien pour les locaux, et qui se voit réduit à se cacher et à fuir de lieu en lieu pour survivre.

Ce récit est un beau rappel de combien notre liberté est précieuse, mais aussi qu'elle ne dépend pas uniquement de nous et se construit aussi sur l'intérêt collectif.

Lien : https://www.instagram.com/da..
Commenter  J’apprécie          50
Je ne connaissais pas Roberto Saviano avant de lire ce roman graphique, donc je n'ai pas encore lu Gomorra, un roman-enquête sur la Camorra qui lui a valu des menaces de mort et une garde rapprochée depuis.
Dans ce roman graphique illustré - superbement - par Asaf Hanuka, que je ne connais pas non plus, Saviano revient sur l'écriture et la parution de ce roman qui a tout fait basculer, et les années qui ont suivi, des années à se déplacer d'un appartement à un autre, à se cacher, à vivre comme un survivant.
Il y évoque ce sentiment d'être le coupable, celui qu'on emprisonne, ainsi que la détresse de sa famille, celle de sa mère notamment qu'il ne peut se pardonner. Et, pire que les menaces de mort, les attaques anonymes qui surviennent à tout moment, comme ces reproches qui lui sont directement adressés lorsqu'il passe une soirée au restaurant, part en voyage, bref profite de la vie lui le fugitif.
Les illustrations ajoutent, aux paroles, une dimension symbolique forte comme celle de ce coeur / corps verrouillé par toutes ces années de méfiance.
Ce livre nous en apprend beaucoup sur notre endurance à la menace, à la solitude mais aussi sur les changements profonds que provoque l'exil forcé, même si c'est un exil dans son propre pays.
Après cette lecture, on a forcément envie d'en apprendre plus sur Gomorra.
Commenter  J’apprécie          230
Une merveille de verve et de résistance, c'est comme une discussion avec Roberto Saviano, journaliste et auteur sous protection judiciaire depuis des années suite à ses enquêtes et témoignages sur la Camorra.
Le dessin d'Asaf Hanuka porte haut et dignement le propos.
Commenter  J’apprécie          50
Ce roman graphique est un témoignage, celui d'un journaliste qui a dénoncé la Camorra et qui depuis quinze ans, vit retranché, protégé, pratiquement enfermé parce qu'un contrat a été mis sur sa tête. le propos est vraiment intéressant, c'est quelque chose de difficile à imaginer, on partage ses doutes, ses états d'âme, c'est raconté avec pudeur et justesse, sur l'isolement forcé, la paranoïa qu'il implique, la lutte solitaire…

Par contre, je suis moins convaincu de la pertinence de le présenter sous forme de roman graphique : le dessin ne fait qu'illustrer de façon redondante le propos, alors que les mots auraient suffi, dans leur concision, il rendent le propos sec et efficace. Les tentatives de symbolique des illustrations alourdissent la lecture inutilement, le texte éclaté en une multitude de phylactères et de didascalies se disperse alors que la prose sans artifice aurait eu plus d'impact.

C'est un livre très intéressant, mais je ne suis pas convaincu par l'utilité de l'avoir mis en bande dessinée, sinon pour atteindre un public différent de celui qu'il aurait été dans le cas d'un fascicule en prose.

Moi-même, je me trahis par mes propos, car c'est parce que je m'ouvre à toutes parutions nouvelles en bandes dessinées que je suis tombé sur cet ouvrage. Est-ce que je l'aurais lu s'il n'avait pas été édité en bande dessinée ? C'est peu probable, et j'aurais sans doute bien tort.
Commenter  J’apprécie          230




Lecteurs (280) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5233 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}