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S'inspirant d'un tableau de Gerard Richter, Bernhard Schlink propose un roman dans lequel le tableau d'une femme nue descendant un escalier devient un prétexte dans une rencontre complexe entre trois hommes et une femme.

Veuf et sexagénaire, un avocat allemand (le narrateur), en déplacement professionnel à Sydney, reconnaît un tableau représentant une femme qu'il identifie immédiatement, et de vieux souvenirs ressurgissent. Il se remémore une affaire qu'il avait traitée au début de sa carrière, une sorte de contrat amiable entre un industriel, Peter Gutlach, qui avait fait l'acquisition de ce tableau représentant sa femme Irène, et l'artiste Karl Schwind qui a peint le tableau mais qui était devenu l'amant de son modèle. Au centre de l'histoire la femme qui descend l'escalier et en qui on peut deviner la soumission d'une femme au pouvoir de l'homme ou peut-être la séduction d'une femme qui tient un homme sous son pouvoir.

Trois hommes, trois conceptions différentes du monde et que tout oppose, la soif de pouvoir d'un Gundlach manipulateur, la suffisance et l'égoïsme de Schwind, la nostalgie de l'avocat narrateur. Quant à Irène, on sait bien peu de choses sur elle, il restera une ombre dans le passé de cette femme vieillissante et malade à qui il ne reste que peu de jours à vivre. Il eut été intéressant d'en savoir plus sur son passé afin de mieux comprendre cette femme.

Un roman surprenant qui éveille la curiosité mais qui hélas transmet peu d'émotion.
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Lors d'un voyage professionnel à Sydney, un avocat ( le narrateur) reconnaît lors d'une visite à l'Art Gallery, le tableau de Karl Schwind, La femme sur l'escalier. Il ne pensait pas retrouver un jour ce tableau qui, quarante ans plus tôt, fut l'objet d'un contrat loufoque au début de sa carrière d'avocat. Il se souvient encore de ce couple, le peintre Karl Schwind et Irène, venu à son cabinet pour se plaindre de la dégradation du tableau par le riche industriel, Peter Gundlach.
Le peintre avait représenté la femme de Gundlach, Irène, descendant nue un escalier. Celle-ci avait ensuite quitté son mari pour s'installer avec le jeune peintre.
» Un vieil homme riche fait peindre sa jeune femme par un jeune peintre, ces deux tombent amoureux et partent ensemble. Un cliché, n'est-ce pas? »
Peut-être, si cette affaire s'arrêtait là. Mais ce n'est pas l'intention de l'auteur.
Les deux hommes se querellant pour la propriété du tableau et de son modèle, Gundlach propose à l'avocat de rédiger un contrat en vertu duquel il récupère sa femme en échange du tableau. L'avocat amoureux accepte d'aider Irène à s'échapper avec le tableau. Comment diable se retrouve-t-il aujourd'hui à Sydney? Une rapide enquête permet de retrouver Irène, en situation irrégulière sur une île proche de Rock Harbour. Notre avocat, toujours amoureux de la belle qui lui a fait faux bond dans sa jeunesse, s'empresse de la rejoindre pour comprendre le passé.
Il y retrouve une femme vieillissante, affaiblie par la maladie mais toujours dynamique pour soigner les habitants de l'île et s'occuper des jeunes en détresse. Très vite, avant que son corps ne la lâche, Irène fait aussi venir sur l'île Gundbach et Schwind.
» Je veux savoir ce qui est resté. Et ce qui, à l'époque…N'étais-je réellement qu'une conquête et une muse, pour eux? Et pour moi, qu'est-ce qu'ils étaient? Je pense que j'ai dû aimer chez eux l'opiniâtreté, l'âpreté avec laquelle Peter voulait devenir toujours plus riche et plus puissant, et Karl voulait peindre le tableau parfait….Je serais déjà contente si je les reconnaissais. Et si je retrouvais en moi pourquoi je les ai aimés. Pourquoi je les ai quittés. Ma vie, je la sens comme un vase qui est tombé par terre et s'est brisé en morceaux. »
Trois hommes, trois conceptions différentes du monde. Réunis comme des « hôtes incompatibles« , maintenant devenus vieux, ils s'opposent sur la nostalgie du passé et le mouvement du monde actuel, un monde sans alternative depuis la fin de la guerre froide selon Gundlach. L'art peut-il figer ce mouvement du monde?
Schwing et Gundlach, incapables une fois de plus de tenir compte des désirs d'Irène, regrettant simplement qu'elle fut l'échec de leur vie.
» Les grandes défaites d'autrefois ont réorienté notre vie dans une direction nouvelle. Les petites ne nous changent en rien, mais elles nous suivent et nous tourmentent, petits aiguillons obstinés dans notre chair. »
Seul le narrateur est encore ému par le corps vieillissant d'Irène. Pour elle, il invente et raconte la vie qu'ils auraient pu avoir ensemble si les choses avaient été différentes. Oublier le passé et la maladie qui la ronge pour lui créer un autre avenir. Ces moments de complicité entre le narrateur et Irène sont, pour moi, les plus beaux passages de ce roman.

Ce qui démarre comme une situation un peu loufoque se concrétise ensuite en une grande histoire romanesque et lucide sur les regrets du passé, l'envol de la jeunesse et les occasions manquées. Les personnages de Gundlach et Schwind stigmatisent le monde cupide et égoïste, embourbé dans un capitalisme immobile.
Irène représente l'érotisme, le rêve de l'engagement pour une grande cause.
Seulement, comme souvent dans les livres de Bernhard Schlink, il y a une ombre dans le passé d'Irène. Entre le moment où elle fut cette jeune femme pétillante de vie, femme d'un riche industriel, muse d'un jeune peintre, puis princesse en détresse pour l'avocat narrateur et celui où on la retrouve en Robinson Crusoé altruiste sur une île australienne. Qui était cette femme au foulard et lunettes noires repérée en RDA? J'aurais aimé en savoir davantage.
Mais est-ce là la question? Ne faut-il pas voir simplement dans ce livre le regret d'un instant de jeunesse à jamais figé sur la toile d'un artiste.
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Un avocat allemand en voyage d'affaires à Sydney découvre par hasard un tableau qu'il reconnait dans une galerie: portrait d'une femme dont il fut amoureux dans sa jeunesse. le tableau avait disparu, le modèle également. Et voilà le narrateur qui décide d'ajourner son retour pour retrouver la trace de la femme sur l'escalier.
Ça commençait bien, pourtant, j'aime bien la balade au jardin botanique de Sydney. Mais c'est tout, hélas. La suite est aussi élégante qu'un immeuble en béton de feu la RDA, les personnages ne s'éloignent pas des stéréotypes, l'intrigue est prévisible de bout en bout... Après quelques chapitres, je me suis surprise à penser qu'il ne manquerait plus qu'un soupçon d'espionnage: gagné! la belle Irène fut- elle compromise avec ses lunettes noires? Pas de réponse, ce n'était qu'un cliché de plus...
Décidément, je ne n'entre pas dans le monde de Bernhard Schlink, malgré tout le talent de son traducteur, Bernard Lortholary.
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Le choix de ce livre correspond à un des thèmes récurrents parmi mes lectures : j'aime à faire régulièrement des incursions dans le monde de l'art qui donne lieu, souvent, à des romans très intéressants.

Un avocat allemand d'un âge mûr, en voyage à Sydney, remarque un tableau dans une galerie, et des souvenirs ressurgissent. Il avait connu Irene, le modèle du tableau, et amie de l'artiste, Schwind, lors d'une affaire qui opposait ce dernier au propriétaire du tableau, Gundlach… une affaire bien tarabiscotée, d'ailleurs. L'essentiel n'est pas dans les démêlés juridiques passés, mais dans les rapports entre les quatre personnages, une femme et trois hommes. de Sydney, une rapide recherche va mener l'avocat vers le lieu où Irene a disparu depuis trente-cinq ans, ou presque.

Tout d'abord, notons un début de roman en deux époques, légèrement perturbant, où il faut prendre ses marques (bref, à ne pas commencer le soir, en piquant du nez sur le livre) mais rien de rédhibitoire. Toutefois, au bout d'une cinquantaine de pages, je me demandais toujours quel était le thème du livre : celui du conflit entre l'art et l'amour ? du pacte avec le diable ? de la jeunesse et des choix qu'on y opère ? Un peu tout cela à la fois. Il me semble que l'auteur revient essentiellement vers ses sujets de prédilection qui sont les trajectoires que prennent les vies, les erreurs, les changements et les bifurcations, les remords et les regrets…

Toutefois, j'ai été moins séduite par ce roman que par les précédents que j'ai lus : le liseur, le week-end, le retour. J'ai trouvé que les motivations des personnages étaient un peu rebattues : l'idéalisme d'Irène, la soif de pouvoir de Gundlach, le rêve artistique de Schwind… Seul le personnage de l'avocat voit son intériorité et ses intentions plus fouillées, plus subtiles, plus changeantes. J'espérais aussi une réflexion profonde sur les rapports entre les artistes et leurs oeuvres, sur le monde de l'art plus généralement, ce qui n'est pas tout à fait le cas. Bref, j'ai lu ce roman avec plaisir et intérêt, mais malgré le thème, il n'a pas été un coup de coeur.
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Le tableau Ema ( Nu sur un escalier) de Gerhard Richter, a inspiré Bernhard Schlink à écrire ce roman-ci.
En effet, l'actrice principale du roman est Irène inspiré par Ema.
Tout tourne autour d'elle, trois hommes qui se la disputent, on devine une intrigue, une passion, des amours cachés...
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Sixième livre de Bernhard Schlink. Sans doute un des moins convaincants.

Disons-le de suite... la femme sur l'escalier, ce n'est pas la concierge (selon l'expression consacrée), mais un modèle, une muse...

L'histoire est racontée par un brillant avocat d'affaires. Alors qu'il se balade à Sydney et dans la soixantaine bien entrenue, il voit un tableau, une femme nue descendant un escalier, et cela le projette dans le passé (première partie du livre). Il se revoit jeune et ambitieux, tombant amoureux de cette femme, sans réciprocité, laquelle est déjà l'objet d'un duel entre un riche entrepreneur et le peintre promis à un bel avenir.

Cette femme, Irène, se sert de l'avocat pour échapper à ses deux prétendants, égoïstes et exclusifs.

La deuxième partie nous ramène en Australie, au présent. L'avocat retrouve Irène sur une île. Elle est en situation illégale, mais s'en moque. C'est le moment du bilan, avec l'avocat d'abord. L'amour est toujours unilatéral. Puis avec le peintre et l'homme d'affaires qui débarquent tous les deux. L'enjeu reste "la Femme"... que ce soit Irène ou le tableau. Mais Irène mène le bal. Faire réapparaître le tableau, c'est un calcul, une stratégie, afin de faire venir ses amants et de faire ses adieux. Ce sont des moments très forts, que ce dialogues, ces rancoeurs, ces jalousies...

Rideau sur les deux anciens amants. Et la troisième partie commence. C'est la fin. Cancer du pancréas. Irène cède, affaiblie, éreintée. L'avocat va enfin pouvoir lui montrer son amour. Parce qu'elle le laisse faire. C'est aussi le moment pour lui de se remettre en question. le feu purificateur de l'incendie final est riche de symboles.

Comme le dit le personnage principal, "j'envie la jeunesse d'avoir derrière elle un passé qui est bref". C'est un des thèmes habituels de Schlink. le passé. Et comment il conditionne le présent. Mais on retrouve la violence des rapports humains. L'Allemagne est aussi bien présente, ce qu'elle était, ce qu'elle est devenue... Même à travers le combat communiste, anarchiste d'Irène qui n'est qu'effleuré. Ce sont des thèmes récurrents chez Schlink.

Qu'en penser?

Schlink a 70 ans... son écriture est froide, dépassionnée. Je pense que c'est son style. Mais cela colle bien au propos. Les colères des protagonistes sont calculées. Froides. Tactiques. Même l'amour de l'avocat est simple, routinier, pépère... Et la remise en question est lente, mais n'en est pas moins brutale. le dernier § en témoigne.

Si on ne connaissait pas Schlink, on pourrait penser qu'il donnera une suite à ce roman. Il y a de la matière. le tableau est reparti à New York, malgré tout. Irène a eu un passé militant. Elle a une fille que l'avocat a promis de retrouver. Il a soixante ans, mais semble n'avoir pas réglé ses comtpes avec le passé ni avec les deux amants d'Irène...

Schlink réinvente, en quelque sorte, le ménage à trois... en y mettant un valet, un laquais (selon les mots du peintre et de l'entrepreneur) en la personne de l'avocat, servile, amoureux. C'est une comédie de moeurs. Pour peu, on verrait débarquer Beaumarchais, ou le Théâtre des Galeries...

A titre personnel, j'ai été bluffé par la description de la maladie. Ma mère est morte d'un cancer (après en avoir combattu plusieurs) et je l'ai vue au travers d'Irène. Cette volonté d'aller de l'avant, alternant avec des moments d'abndon, de relâchement... Une certaine méchanceté aussi. Avec des moments de lumière ensuite.

Que m'a-t-il donc manqué alors? Plus de tension, plus de tripes. Une perte de contrôle. Suivre des personnes qui contrôlent tout, qui calculent, qui avancent leurs pions, rationnellement, avec mesure. Incapables de débordement, même dans leurs colères... je ne me suis pas senti impliqué, immergé. Et c'est ce que j'aime en général.
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Est-ce bien là le Bernhard Schlinck que nous connaissons ? Où est la profondeur de ses nouvelles (Mensonges d'été, Amours en fuite, ...) et de ses autres livres (Le Retour, Le week-end, ...) sans parler de son grand succès "Le liseur" ? Ici le scénario est assez improbable et les discutailleries des deux candidats acquéreurs du tableau sont grotesques. L'éditeur a-t-il publié le brouillon de l'ouvrage plutôt que le livre abouti ? Grande déception.

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De l'auteur, je n'avais pas lu son grand succès le liseur. Je l'avais vu en film, et j'avais beaucoup aimé.

L'auteur, dans ce dernier roman, reprend quelque peu le pitch de départ : un avocat, une femme mystérieuse qu'il n'a pas vu pendant quelques années.

Si l'écriture est très précise, les sentiments des uns et des autres restent très flous : j'ai eu cette impression que leurs paroles ne disaient jamais le fond de leurs pensées.

Par ailleurs, beaucoup de détails restent obscurs : qui est la fille d'Irène ? Qu'a-t-elle fait de répréhensible pour être obligée de se déguiser ? Pourquoi cette fuite et cette vie recluse en Australie ?

Au final, un roman tout en contraste qui part d'un tableau de Gerhard Richter Ema.

L'image que je retiendrai :

Celle de la mer au pied de la maison d'Irène, en Australie.

Une citation :

« Ma femme disait que le contraire du mal n'est pas le bien mais la bonne intention (…). Mais le contraire du mal n'est pas la mauvaise intention, c'est le bien. » (p.44)
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=1739
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J'ai toujours aimé les romans de cet auteur. Je crois que son écriture est celle qui me touche le plus. Dans ses romans, il y a toujours en filigrane ce besoin de comprendre sans juger - peut-être dû à son enfance allemande d'après-guerre. Ses personnages sont souvent "dépassionnés". le narrateur dans ce roman est un avocat qui retrouve un ancien amour qui l'a trahit. Il veut comprendre pourquoi. A travers son histoire, on comprend, en même temps que lui, qu'il a vécu ses années dans l'action (le choix et la nécessité) et non dans le "ressenti" imposant ce mode de fonctionnement à sa famille. Irène n'est que secondaire au final : le personnage principal est bien le narrateur. C'est lui qui va vivre son parcours initiatique en accompagnant Irène dans sa maladie. Comme souvent dans les romans de Schlink, la question identitaire est présente : le narrateur va abandonner son pourquoi pour découvrir comment exister. Ressentir. Vivre.
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J'avais déjà lu "le liseur" de cet auteur et j'en avais gardé un bon souvenir. Celui-là, je l'ai trouvé long, très long... L'histoire est plutôt originale pourtant, même si j'ai mis un grand moment à identifier les personnages, pourtant guère nombreux! Il y a une femme, centrale, du nom d'Irène,qui pose pour un peintre : le tableau la représente nue en train de descendre un escalier. le mari de cette femme devient le propriétaire du tableau. Mais sa femme le quitte et part avec le peintre. le mari demande alors à un avocat (le narrateur) d'établir un contrat stipulant que le tableau est rendu au peintre si Irène revient avec son mari...
L'avocat tombe lui aussi sous le charme d'Irène, qui lui fait croire qu'elle va tout quitter et partir avec lui. 20 ou 30 ans plus tard, l'avocat cherche à retrouver sa trace, et bien sûr, la retrouve... Cette dernière partie réunira à nouveau les protagonistes principaux...
Le style est trop lourd pour moi, trop empesé, tout cela manque de vie et de légèreté, d'humour, de présence, bref, je suis allée au bout parce que je voulais connaître la fin et j'ai fini par m'y faire, à ce style universitaire ;-) Mais ce roman me donne l'impression d'avoir été écrit il y a 50 ans!!!!
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