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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
S'inspirant d'un tableau de Gerard Richter, Bernhard Schlink propose un roman dans lequel le tableau d'une femme nue descendant un escalier devient un prétexte dans une rencontre complexe entre trois hommes et une femme.

Veuf et sexagénaire, un avocat allemand (le narrateur), en déplacement professionnel à Sydney, reconnaît un tableau représentant une femme qu'il identifie immédiatement, et de vieux souvenirs ressurgissent. Il se remémore une affaire qu'il avait traitée au début de sa carrière, une sorte de contrat amiable entre un industriel, Peter Gutlach, qui avait fait l'acquisition de ce tableau représentant sa femme Irène, et l'artiste Karl Schwind qui a peint le tableau mais qui était devenu l'amant de son modèle. Au centre de l'histoire la femme qui descend l'escalier et en qui on peut deviner la soumission d'une femme au pouvoir de l'homme ou peut-être la séduction d'une femme qui tient un homme sous son pouvoir.

Trois hommes, trois conceptions différentes du monde et que tout oppose, la soif de pouvoir d'un Gundlach manipulateur, la suffisance et l'égoïsme de Schwind, la nostalgie de l'avocat narrateur. Quant à Irène, on sait bien peu de choses sur elle, il restera une ombre dans le passé de cette femme vieillissante et malade à qui il ne reste que peu de jours à vivre. Il eut été intéressant d'en savoir plus sur son passé afin de mieux comprendre cette femme.

Un roman surprenant qui éveille la curiosité mais qui hélas transmet peu d'émotion.
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Le choix de ce livre correspond à un des thèmes récurrents parmi mes lectures : j'aime à faire régulièrement des incursions dans le monde de l'art qui donne lieu, souvent, à des romans très intéressants.

Un avocat allemand d'un âge mûr, en voyage à Sydney, remarque un tableau dans une galerie, et des souvenirs ressurgissent. Il avait connu Irene, le modèle du tableau, et amie de l'artiste, Schwind, lors d'une affaire qui opposait ce dernier au propriétaire du tableau, Gundlach… une affaire bien tarabiscotée, d'ailleurs. L'essentiel n'est pas dans les démêlés juridiques passés, mais dans les rapports entre les quatre personnages, une femme et trois hommes. de Sydney, une rapide recherche va mener l'avocat vers le lieu où Irene a disparu depuis trente-cinq ans, ou presque.

Tout d'abord, notons un début de roman en deux époques, légèrement perturbant, où il faut prendre ses marques (bref, à ne pas commencer le soir, en piquant du nez sur le livre) mais rien de rédhibitoire. Toutefois, au bout d'une cinquantaine de pages, je me demandais toujours quel était le thème du livre : celui du conflit entre l'art et l'amour ? du pacte avec le diable ? de la jeunesse et des choix qu'on y opère ? Un peu tout cela à la fois. Il me semble que l'auteur revient essentiellement vers ses sujets de prédilection qui sont les trajectoires que prennent les vies, les erreurs, les changements et les bifurcations, les remords et les regrets…

Toutefois, j'ai été moins séduite par ce roman que par les précédents que j'ai lus : le liseur, le week-end, le retour. J'ai trouvé que les motivations des personnages étaient un peu rebattues : l'idéalisme d'Irène, la soif de pouvoir de Gundlach, le rêve artistique de Schwind… Seul le personnage de l'avocat voit son intériorité et ses intentions plus fouillées, plus subtiles, plus changeantes. J'espérais aussi une réflexion profonde sur les rapports entre les artistes et leurs oeuvres, sur le monde de l'art plus généralement, ce qui n'est pas tout à fait le cas. Bref, j'ai lu ce roman avec plaisir et intérêt, mais malgré le thème, il n'a pas été un coup de coeur.
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Sixième livre de Bernhard Schlink. Sans doute un des moins convaincants.

Disons-le de suite... la femme sur l'escalier, ce n'est pas la concierge (selon l'expression consacrée), mais un modèle, une muse...

L'histoire est racontée par un brillant avocat d'affaires. Alors qu'il se balade à Sydney et dans la soixantaine bien entrenue, il voit un tableau, une femme nue descendant un escalier, et cela le projette dans le passé (première partie du livre). Il se revoit jeune et ambitieux, tombant amoureux de cette femme, sans réciprocité, laquelle est déjà l'objet d'un duel entre un riche entrepreneur et le peintre promis à un bel avenir.

Cette femme, Irène, se sert de l'avocat pour échapper à ses deux prétendants, égoïstes et exclusifs.

La deuxième partie nous ramène en Australie, au présent. L'avocat retrouve Irène sur une île. Elle est en situation illégale, mais s'en moque. C'est le moment du bilan, avec l'avocat d'abord. L'amour est toujours unilatéral. Puis avec le peintre et l'homme d'affaires qui débarquent tous les deux. L'enjeu reste "la Femme"... que ce soit Irène ou le tableau. Mais Irène mène le bal. Faire réapparaître le tableau, c'est un calcul, une stratégie, afin de faire venir ses amants et de faire ses adieux. Ce sont des moments très forts, que ce dialogues, ces rancoeurs, ces jalousies...

Rideau sur les deux anciens amants. Et la troisième partie commence. C'est la fin. Cancer du pancréas. Irène cède, affaiblie, éreintée. L'avocat va enfin pouvoir lui montrer son amour. Parce qu'elle le laisse faire. C'est aussi le moment pour lui de se remettre en question. le feu purificateur de l'incendie final est riche de symboles.

Comme le dit le personnage principal, "j'envie la jeunesse d'avoir derrière elle un passé qui est bref". C'est un des thèmes habituels de Schlink. le passé. Et comment il conditionne le présent. Mais on retrouve la violence des rapports humains. L'Allemagne est aussi bien présente, ce qu'elle était, ce qu'elle est devenue... Même à travers le combat communiste, anarchiste d'Irène qui n'est qu'effleuré. Ce sont des thèmes récurrents chez Schlink.

Qu'en penser?

Schlink a 70 ans... son écriture est froide, dépassionnée. Je pense que c'est son style. Mais cela colle bien au propos. Les colères des protagonistes sont calculées. Froides. Tactiques. Même l'amour de l'avocat est simple, routinier, pépère... Et la remise en question est lente, mais n'en est pas moins brutale. le dernier § en témoigne.

Si on ne connaissait pas Schlink, on pourrait penser qu'il donnera une suite à ce roman. Il y a de la matière. le tableau est reparti à New York, malgré tout. Irène a eu un passé militant. Elle a une fille que l'avocat a promis de retrouver. Il a soixante ans, mais semble n'avoir pas réglé ses comtpes avec le passé ni avec les deux amants d'Irène...

Schlink réinvente, en quelque sorte, le ménage à trois... en y mettant un valet, un laquais (selon les mots du peintre et de l'entrepreneur) en la personne de l'avocat, servile, amoureux. C'est une comédie de moeurs. Pour peu, on verrait débarquer Beaumarchais, ou le Théâtre des Galeries...

A titre personnel, j'ai été bluffé par la description de la maladie. Ma mère est morte d'un cancer (après en avoir combattu plusieurs) et je l'ai vue au travers d'Irène. Cette volonté d'aller de l'avant, alternant avec des moments d'abndon, de relâchement... Une certaine méchanceté aussi. Avec des moments de lumière ensuite.

Que m'a-t-il donc manqué alors? Plus de tension, plus de tripes. Une perte de contrôle. Suivre des personnes qui contrôlent tout, qui calculent, qui avancent leurs pions, rationnellement, avec mesure. Incapables de débordement, même dans leurs colères... je ne me suis pas senti impliqué, immergé. Et c'est ce que j'aime en général.
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De l'auteur, je n'avais pas lu son grand succès le liseur. Je l'avais vu en film, et j'avais beaucoup aimé.

L'auteur, dans ce dernier roman, reprend quelque peu le pitch de départ : un avocat, une femme mystérieuse qu'il n'a pas vu pendant quelques années.

Si l'écriture est très précise, les sentiments des uns et des autres restent très flous : j'ai eu cette impression que leurs paroles ne disaient jamais le fond de leurs pensées.

Par ailleurs, beaucoup de détails restent obscurs : qui est la fille d'Irène ? Qu'a-t-elle fait de répréhensible pour être obligée de se déguiser ? Pourquoi cette fuite et cette vie recluse en Australie ?

Au final, un roman tout en contraste qui part d'un tableau de Gerhard Richter Ema.

L'image que je retiendrai :

Celle de la mer au pied de la maison d'Irène, en Australie.

Une citation :

« Ma femme disait que le contraire du mal n'est pas le bien mais la bonne intention (…). Mais le contraire du mal n'est pas la mauvaise intention, c'est le bien. » (p.44)
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=1739
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J'ai toujours aimé les romans de cet auteur. Je crois que son écriture est celle qui me touche le plus. Dans ses romans, il y a toujours en filigrane ce besoin de comprendre sans juger - peut-être dû à son enfance allemande d'après-guerre. Ses personnages sont souvent "dépassionnés". le narrateur dans ce roman est un avocat qui retrouve un ancien amour qui l'a trahit. Il veut comprendre pourquoi. A travers son histoire, on comprend, en même temps que lui, qu'il a vécu ses années dans l'action (le choix et la nécessité) et non dans le "ressenti" imposant ce mode de fonctionnement à sa famille. Irène n'est que secondaire au final : le personnage principal est bien le narrateur. C'est lui qui va vivre son parcours initiatique en accompagnant Irène dans sa maladie. Comme souvent dans les romans de Schlink, la question identitaire est présente : le narrateur va abandonner son pourquoi pour découvrir comment exister. Ressentir. Vivre.
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Notre narrateur lors d'un voyage en Australie tombe sur un tableau montrant une femme qu'il a bien connu il y a de cela 40 ans. A l'époque, jeune avocat il est contacté par un artiste peintre et sa compagne Irène. Ce peintre a peint le tableau de la Femme sur l'escalier, une commande faite par un riche industriel. Cette femme n'est autre qu'Irène, qui a quitté l'industriel pour le peintre. Et le nouveau couple reproche à l'ancien mari d'avoir détruit la peinture. Les deux hommes se mènent une guerre pour reconquérir Irène. Notre narrateur à son tour tombe amoureux d'Irène et l'aide à voler le tableau avant de s'enfouir. En tombant sur ce tableau, il mène l'enquête et retrouve la trace de sa belle Irène.

Le roman mélange deux histoires. Celle d'il y a 40 ans, et celle actuelle en Australie. le narrateur se retrouve pour un court huis clos isolé sur une île avec Irène avant que n'apparaissent à leur tour les deux ancien amants (mari et peintre). Malgré une histoire un peu décalée et peu crédible, j'ai aimé la façon dont elle est racontée. L'auteur a su parfaitement mettre en avant les regrets qu'un homme peut avoir dans une vie, les questions qu'on se pose en se disant « Et si tout cela avait été autrement, si j'avais fait d'autres choix… « . Il décrit l'amour si passionnel et entier qu'a le narrateur pour Irène. Petit bémol sur des infos que l'auteur nous donne concernant le passé d'Irène et dont il ne dit pas plus. Je n'aime pas ce mystère dans lequel il nous laisse.
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La femme sur l'escalier - Bernhard Schlink

Gundlach, un vieil homme riche, fait peindre sa jeune femme nue par un jeune peintre ; elle en devient alors l'amant.

Reste à Gundlach le tableau qu'il maltraite à plusieurs reprises. Karl Schwind le restaure sans cesse, mais veut aussi le récupérer au titre des droits sur son oeuvre.

Le narrateur n'est autre qu'un avocat qui doit régler ce différend, mais lorsqu'il rencontre la femme du tableau, Irène, le charme opère et il en tombe aussi amoureux.

C'est alors qu'Irène propose à l'avocat un plan pour récupérer son corps et partir ensemble.

Après avoir été dupé, l'avocat retrouve le tableau dans la Salle de l'Art Gallery à Sydney s'ensuit l'histoire et les raisons de la disparition d'Irène.

Bernhard Schlink allie sous une forme légère dont la dernière partie ne répond plus vraiment au sujet du début, à retranscrire le féminisme, le sentimentalisme, le pouvoir, la faiblesse amoureuse et le droit puisqu'il en est issu.

Patricia Delahaie avec son premier roman « La faussaire » sur la base d'un fait divers véridique avait mieux réussi son roman.
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