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sur 4198 notes
J'ai vu le film de Stephen Daldry (2008) à deux reprises avec une émotion encore plus grande au deuxième visionnage, le duo Ralph Fiennes / Kate Winslet y était absolument bouleversant et cela reste pour moi l'un des rôles les plus beaux et forts de Ralph Fiennes (mais je n'ai pas la prétention de connaître toute sa filmographie), et, une fois n'est pas coutume, c'est le film qui m'a donné envie de découvrir le roman de Bernard Schlink qui l'a inspiré.
Le livre est très fidèle au souvenir que j'ai du film et j'ai revu ses interprètes à travers sa lecture. Trois parties comme autant de tranches de vies centrée autour d'une relation qui naît, vit, s'estompe et se transforme au gré des évènements d'une vie et d'un contexte historique dramatique qui finit pas rattraper ses protagonistes.
La question de la culpabilité, de la honte, de l'amour authentique et fidèle (à travers les épreuves du mensonge et des trahisons), du devoir moral, de la fidélité à l'image que l'on a de soi et de l'impact de nos expériences passées dans notre présent sont exposées avec des éléments de réponse très justes de son auteur. C'est un roman remarquable qui possède à la fois une valeur historique et philosophique, mais a également en lui aussi la force d'un témoignage, à tel point que l'on pourrait croire qu'il s'agit d'une histoire basée sur des faits réels. Son auteur allemand, juriste et juge de son état, pose son intérêt historique dans cette période trouble de l'Allemagne d'après-guerre dans laquelle les jeunes générations ont commencé à interroger leurs parents et grands-parents sur leur rôles durant la période nazie qui avait secoué le pays. Au fil des chapitres on suit la progression et la mutation d'une relation hors norme et en dehors de toute convention, cette relation libre - comme le sont toutes les relations authentiques - mais qui est aussi singulière que torturée pour chacun des protagonistes dont on perçoit la souffrance, sans parvenir toujours à la comprendre faute de l'avoir expérimentée.
L'auteur nous livre avec ce roman une expérience de vie centrée autour de son narrateur et d'un amour non conventionnel dans un contexte historique particulièrement dramatique qui a laissé une marque indélébile et particulièrement bouleversante dans sa vie. C'est un roman à lire pour s'interroger sur la question du jugement et de la responsabilité de chacun face aux évènements extérieurs sur lesquels on ne peut, bien souvent malgré soi, avoir de prise ou d'emprise assez forte pour s'en démarquer et s'en délier en toute exemplarité. Un roman magistral sur une expérience humaine, touchante au possible et profondément bouleversante.
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EDIT : je le précise d'emblée : ce n'est PAS un livre sur la 2ème Guerre Mondiale, ce n'est PAS une romance. Voilà les principaux sujets sur lesquels portent la déception des personnes qui n'ont pas aimé ce livre, donc autant prévenir les futurs lecteurs (cliquez sur le pouce si vous êtes d'accord !) : il n'y aura pas de débordements d'émotions, de descriptions dramatiques ou sentimentales, d'explications logiques et rationnelles aux comportements et aux choix des personnages (car la vie est chaos, en particulier pendant ces périodes de guerre, et aussi d'après-guerre, où la jeune génération toise la génération précédente et où cette dernière doit vivre avec ce qu'il s'est passé auparavant).
: FIN DE L'EDIT

Parfois, je choisis mes lectures en mode totalement aléatoire, sur des critères tels qu'un mois de naissance de l'auteur - c'est le cas ici.
La période de la Seconde guerre mondiale est une époque prisée par les auteurs, et j'avoue m'y plonger de moins en moins. Ici, c'est ce qu'il se passe après qui nous intéresse : comment les jeunes Allemands ont-ils jugé la génération qui les a précédés ?
Toute la première partie ne va pourtant pas aborder ce sujet du tout. Un garçon de quinze ans a une relation avec une femme de vingt ans plus âgée, et comme on sait que l'auteur écrit de loin en avant de sa vie et que visiblement cette relation n'a pas été traumatisante du fait de la différence d'âge, ce n'était pas trop gênant, d'autant moins que, si on n'avait pas eu d'information sur l'âge du garçon, on aurait tout aussi bien pu croire qu'il était majeur. Il me semble d'ailleurs que dans le film, la différence d'âge est tout aussi présente mais le garçon est majeur : le signe, peut-être, que ce n'est pas du tout le sujet de cette oeuvre.
La quatrième de couverture révèle que cette première partie cède la place à une deuxième, totalement différente, qui se déroule quelques années plus tard. C'est là que la différence générationnelle entre le garçon et la femme prend tout son sens. Hanna a vécu des choses graves, avant. Pendant la guerre.

Les questions de morale, de droits, de liberté, de pardon, soulevées lors du procès sont vraiment très intéressantes. Je ne suis pas sûre d'avoir tout digéré, d'ailleurs. Je ne m'attendais pas, en fait, à lire ce livre en entier ; mais j'ai été happée par cette histoire, par ce couple improbable, par cette façon d'analyser froidement la situation, avec beaucoup de recul et en même temps, de la douceur. A un moment, l'auteur évoque ce sentiment d'être anesthésié face à ce qui ne peut plus être ressenti, et c'est aussi ce sentiment qu'on éprouve face à tout le roman, une anesthésie qui dépouille l'écriture et l'histoire de ses artifices.

Comme quoi, c'est bien parfois de ne pas piocher dans sa PAL mais d'attraper un livre au hasard.
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Mickaël jeune homme de quinze ans fait au détour d'une ruelle la connaissance d'Hanna, une jeune femme de trente ans. Si au début, leur relation tâtonne un peu, il deviennent amants durant de longs mois. Mickaël tombe vite amoureux de cette jeune femme svelte, belle et mystérieuse. Puis un jour, plus rien. Hanna a tout quitté, son travail, son logement ainsi que la ville laissant un Mickaël triste et malheureux. le jeune homme mettra beaucoup de temps à l'oublier et à vivre sans elle.
Des années plus tard, il participe dans le cadre de ses études à un procès très important qui va remettre en cause ses sentiments, ses certitudes. Sur le banc des accusés se trouve Hanna. Pour lui, c'est le choc. Surtout lorsqu'il apprend son passé et le rôle qu'elle a eu.
Bernhard Schlink a une plume très agréable et parvient sans difficultés à susciter diverses émotions en nous, c'est indéniablement un roman qui fait réfléchir. Très bonne découverte.
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Je ne peux que redire ce que j'ai lu dans diverses critiques : cette quatrième de couverture tue le livre. En tout cas, plus aucun suspense haletant.
Ajoutez à cela que Bernhard Schlink n'est pas un styliste...
N'en jetez plus, le livre est un quasi cadavre.
Dommage, car en soi l'histoire aurait pu être prenante, est très bien construite et c'est intéressant d'être dans la tête d'un-des Allemand-s post-nazis, post-camps...

Pour ma part, je lis systématiquement les quatrièmes de couverture. Elles sont faites pour...
Damage is done.
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Ma première lecture de ce roman date de la publication et je gardais un souvenir fort mais assez transformé de la réalité du récit et c'est, amusée et interloquée, que j'ai redécouvert cette histoire.
Tout d'abord, j'avais totalement occulté la première partie qui, disons le en toute honnêteté, raconte ni plus ni moins Cette première partie m'a mise extrêmement mal à l'aise et je salue le talent de l'auteur pour décrire avec froideur, brutalité et une sensualité où suinte un brin de perversion, cette emprise. Les deux autres parties m'ont passionné. Bernhard Schlink est décidément un grand écrivain, saisissant la subtilité des sentiments et des psychologies sans condamner, sans banaliser, sans jugement montrant un spectre complexe dans la complexité des rapports humains.
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Avoir aimé passionnément, être initié à l'amour et à la sensualité à l'âge de 15 ans par une femme de 35 ans...
Puis la retrouver quelques années plus tard, de façon fortuite, comme étudiant en droit, sur le banc des accusés, en tant que criminelle nazie, ancienne gardienne d'un camp de concentration...

Jusqu'où le crime abominable de l'être aimé, nous éclabousse t-il ?
Est- on coupable d'avoir aimé à son insu, une criminelle nazie ?
La génération née après la guerre est-elle redevable des crimes de ses parents ?
Est-il possible de désaimer autant que l'on a aimé, en connaissant à présent cette vérité ?

Telles sont les questions qui taraudent de façon lancinante l'auteur tout au long de cet ouvrage obsédant. Ce qui donne un style parfois étrange, dû aux questionnements, à l'obsession de la question de la culpabilité individuelle et collective...

Mais... si finalement, la lecture, les livres pouvaient dans le pire du pire, redonner de l'espoir et contribuer à sauver le monde des crimes les plus impardonnables ?



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J'avais beaucoup aimé le film vu il y a longtemps et j'ai décidé de lire le livre tout récemment.
Autant le film est intéressant voire plaisant par la beauté des acteurs et la qualité de la réalisation,autant le livre est glaçant car écrit dans un style dénué de tout artifice et analysant en la disséquant la notion de culpabilité dans les camps Nazis en Allemagne;jamais l'auteur ne tranche sur la culpabilité ni ne pardonne,mais au final cette rencontre entre un jeune homme de 15 ans et cette femme de vingt ans son aîné marquera à jamais la vie de cet homme
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Que dire.. quel chef d'oeuvre.

L'histoire de ce garçon qui rencontre une femme mûre et se lie d'amour pour elle et pour toujours.

Un livre en trois parties, l'une plus bouleversante que l'autre. La première raconte la rencontre entre Hanna et Michaël et leur histoire d'amour. La deuxième évoque le procès d'Hanna et de le dernier sa future libération.

Je n'ai jamais lu un livre aussi beau, j'ai adoré et détesté la fin… J'ai eu du mal à me dire que ma lecture s'arrêtait.
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C'est un récit partiellement autobiographique que nous donne à découvrir Bernhard Schlink avec « le liseur ».
A travers les yeux de Michaël - double littéraire de l'auteur - le romancier allemand nous emmène au coeur de l'Allemagne d'après-guerre, dans un pays confronté à son Histoire.
Il y sonde la place du passé - dans lequel se mêle tout à la fois culpabilité, honte et désir de s'en dégager - dans le présent et nous interroge sur ce qui peut unir ou séparer les êtres.

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"Les blessures secrètes ont cela de mystérieux qu'elles ne saignent pas, et pourtant elles font plus mal que celles que l'on peut voir."
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Dans « le liseur », on retrouve les thèmes chers à l'auteur, ceux récurrents dans son oeuvre et qu'il ausculte ici avec une plume sobre et sensuelle : l'amitié, l'amour, la famille avec - en toile de fond - la Littérature.
Celle qui nourrit. Celle qui élève. Celle qui sauve.

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"Quand on lit, on peut tromper l'autre, se tromper soi-même, fuir en avant, revenir en arrière, s'arrêter pour réfléchir, sauter les étapes, tout comme dans la vie."
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