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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Du 18e siècle à nos jours, cinq générations de chirurgiens se succèdent dans la famille La Verle. le récit romanesque de leurs parcours est le prétexte d'un panorama historique qui retraçe l'évolution de leur profession sur les trois cents dernières années. Et il y a de quoi s'ébahir, frémir, et se féliciter des incommensurables progrès accomplis !


Les barbiers-chirurgiens, sans autre formation que leur apprentissage sur le tas, furent longtemps les maîtres du rasage et de la saignée, les praticiens des accidents et des plaies et bosses principalement. Il fallut attendre la seconde moitié du 19e siècle pour que la chirurgie entame une gigantesque révolution, grâce à l'anesthésie, l'antisepsie et l'asepsie, pourtant très controversées à leurs débuts. Des noms, auxquels l'auteur rend hommage, ont émaillé cette histoire. On en retrouve un grand nombre en énumérant les hôpitaux parisiens. Aujourd'hui, technologie, hyper-spécialisation, médiatisation, n'ont pas fini de bousculer les compétences des chirurgiens et les espérances des opérés.


Certes assez rapidement survolés pour permettre au récit de couvrir cinq générations, les personnages sont malgré tout vivants et attachants. Gilbert Schlogel parvient agréablement à nous glisser dans leur peau pour nous faire vivre de l'intérieur les différentes époques et le sort qu'elles réservaient aux patients, les tâtonnements des soignants et les combats qu'ils ont menés pour percer et avancer. L'on est frappé de l'impact des conflits armés, qui, de la Révolution aux guerres napoléoniennes, de la défaite de 1870 aux deux guerres mondiales, sans oublier la guerre d'Algérie, n'épargnent aucune génération des La Verle. Mais ce sont bien la chirurgie militaire et son importance pour le pouvoir politique qui ont, d'abord, permis la reconnaissance du métier de chirurgien…


On l'aura compris, c'est bien l'exploration historique qui rend cette lecture captivante. Fluide et sans temps mort, elle emporte le lecteur de surprises en découvertes, dans une narration vivante, parfois pittoresque, souvent terrifiante, tant le manque de connaissances et les croyances de chaque époque ont pu faire commettre d'erreurs et d'atrocités. Que de chemin parcouru depuis le charlatanisme et la boucherie sans anesthésie, que de débats encore quant au système de santé actuel, mais aussi, que de passion, par dévouement, par appât du gain ou par souci de notoriété, chez chacun des chirurgiens La Verle. Un livre aussi instructif que plaisant.

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1730, France. Entre Rouen et Amiens. A l'époque, les barbiers de ces villes faisaient chanter les scies musicales à amputer sans anesthésie sous les braillements de pauvres bougres bien obligés d'accepter qu'ils allaient quand même mourir de la gangrène.
Vous aurez 800 pages, 7 générations de chirurgiens et pratiquement 250 ans devant vous pour que s'améliore cet état de fait.
Un début à la Noah Gordon dans « le médecin d'Ispahan » se poursuivant par des intrigues, beignets d'histoires de famille succulents à la Ken Follett que l'on aime tellement croquer, dégoulinant du miel de l'aventure et du fiel des mystères.
La dynastie « de la Verle », Princes du sang unis par les mêmes liens saura vous faire frémir de leurs découvertes comme de leurs désillusions, caracolant dans un féerique arrière plan de la France des révolutions, des guerres, des conflits internes d'internes et de générations allant de réussites en déconvenues.
Vous apprendrez tout des procédés de l'autopsie, des triomphes de l'hygiène, des succès de la prophylaxie, de l'intérêt de la vaccination (piqûre de rappel au passage).
Sous vos yeux, la naissance de l'anesthésie, vécue comme la naissance d'une tragédie où ne s'affronte ni le bien ni le mal, mais le jeune-beau et le vieux-laid chirurgien à qui tout ça est bien égal.
Déconfits vous demeurerez devant les secrets de famille enfouis sous les cornettes des soeurettes de la conception ou de la création ou de la compromission peut-être…
C'est très plaisant à lire, à chaque page son lot de trépassés. Nous nous en laverions presque les mains avant que Berthollet ne nous l'impose avec son eau de Javel.
Ce qui m'a le plus surpris dans ce livre c'est la notion de progression de la chirurgie et à l'issue de cette lecture, je peux vous assurer que vous allez être ravis d'avoir vu le jour au 20ème siècle !
Les personnages sont intéressants sans être trop creusés, les époques se succèdent au rythme des pulsations du pouls de l'histoire où vous mesurerez le souffle épique à l'aide du stéthoscope récemment inventé.
Vous assisterez aux balbutiements de la Croix Rouge fière de ses exploits dès la guerre de 1870. Vous allez ausculter avec Laennec, accoucher avec Baudelocque, pasteuriser avec Pasteur.
Mon ton guilleret peut s'expliquer par le côté un tantinet aseptisé, gentillet et convenu de ce roman où souvent les protagonistes ne sont posés que pour servir d'alibi aux bistouris et autres outils.
N'avez-vous jamais vécu, lors d'une soirée entre amis où l'un des convives expose un sujet lourd et dramatique en y mettant tout son coeur pour ramollir le vôtre alors qu'un p'tit frisé fait des remarques « à deux balles » ? le charme est rompu.
Mon côté tempes argentées ne me permet plus de faire le p'tit frisé mais mon côté badin l'a emporté bien qu'il ne cadre guère avec cet ouvrage étayé et sérieux qui m'en a appris énormément sur l'histoire de la chirurgie, de la trépanation à la transplantation sans rejet de la greffe.
Pardon M. Schlogel de ce commentaire au scalpel, vous appartenez sans aucun doute à la race des « saigneurs ».
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« Miracle de l'éther et du phénol »

Gilbert Schlogel retrace la généalogie d'une lignée de chirurgiens avec la politique et les soubresauts de l'Histoire en toile de fond. Et je dois dire que, pour moi, c'est une réussite.
Tout débute avec Aubin de la Verle qui manifeste tout jeune le désir de soigner. C'est un enfant trouvé, justement à côté de la Verle, le 1er mars 1731. Il deviendra chirurgien-barbier, un sous-produit, à l'époque, par rapport aux médecins qui, eux, ont fait des études.
A travers l'histoire mouvementée de cette famille, c'est aussi l'histoire de l'évolution de la chirurgie mais aussi de la médecine et de la recherche qui est racontée.
Ils rencontreront tous les grands noms qui ont marqué les siècles : par exemple Jenner ( 1749-1833 ) grâce à qui naquit la « vaccination ».
Habilement conté, ce récit est passionnant.
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Un livre acheté sur un coup de coeur, en lisant ses critiques sur Babelio. Fan de roman historique, j'aime aussi les livres sur la médecine, alors je pensais d'avoir trouvé là une combinaison idéale. Presque !
D'un point de vue de roman purement historique où on apprend énormément de choses, ce livre est imbattable. Sur un fond de l'histoire de France se déroule toute l'histoire de la médecine moderne; cinq générations se succèdent depuis les chirurgiens-barbiers du dix-huitième siècle jusqu'aux débuts de la microchirurgie dans les années soixante-dix. Chaque siècle, chaque décennie apporte son lot de découvertes aux quatre coins du monde; toute cette expérimentation, les succès et les échecs - c'est absolument passionnant.
D'un point de vue d'un roman tout court, d'un roman où on s'attache vraiment aux personnages parce qu'on sent que ce sont les gens en chair et en os, le livre nous laisse un peu sur notre faim. C'est avant tout une histoire de la médecine, et Aubin, Benoît, Damien, Florian et Guillaume ne sont là que pour la porter en avant. Il n'y a pas beaucoup de passion dans les dialogues, et l'humour, aussi, est un peu absent dans le livre.
Malgré tout, étrangement, c'est un roman qui se lit très bien, impossible d'avoir un moment blanc où il ne se passe rien, bien au contraire. Une belle découverte !
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Un nouveau pilier de la terre version chirurgie.

L' histoire centrale qui justifie le livre est celle de l'évolution de la chirurgie et de la médecine générale depuis les chirurgiens barbiers.
On assiste aux progrès de l'inoculation, des gaz pour mettre les patients en léthargie et du lavage des mains à l'eau de Javel préfigurant les prémisses de l'asepsie lors des accouchements.
On est surpris de voir comment ces progrès se firent contre la pensée médicale dominante.
Suivent ensuite la biopsie, la radiographie, la transfusion, la pénicilline, la greffe et autres progrès récents.
Deux récits secondaires sont mis en perspective et intriqués : celui des événements importants de l'histoire de France et celui de l'entrelacs des relations affectives des protagonistes.

Gilbert Schlogel n'a pas les trucs des écrivains à succès qui savent, par des résumés, nous ramener à l'histoire lorsque nous nous sommes un peu perdus.
Ici, on s'égare parfois dans les filiations des personnages et l'arbre généalogique du début est le bienvenu.
Livre parfait pour une hospitalisation.
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Du XVIII siècle à nos jours, nous retraçons les évolutions de la chirurgie au travers de la famille de la Verle. Ce qui est intéressant c'est la découverte progressive de l'anesthésie, de l'asepsie, des greffes d'organes ...Le balbutiement de la recherche. Les chirurgiens qui ne veulent pas évoluer. Les places qui sont réservées pour tel ou tel médecin et tous les coups bas pour y arriver. Et tout ça sous les différentes époques avec les guerres, les épreuves de la vie. On parlera de Pasteur, de Jenner (vaccination), Larrey (en fin du livre , il y a une annexe biographique).
Un saga époustouflante et une belle histoire où on commence avec Guillaume qui raconte l'histoire de sa famille.
Pour ceux qui aiment l'histoire, l'évolution de la chirurgie et de la médecine en générale.
Que de progrès! Sublime .
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Un livre imposant... Il vaut mieux avoir du temps lorsqu'on se lance dans cette lecture, pour qu'elle ne soit pas trop hachée, sinon on risque de se perdre en route. L'intérêt pricipal est historique : l'auteur nous fait suivre les progrès de la chirurgie, depuis le 18ème siècle, juste avant la révolution française, jusqu'à une période récente. C'est très instructif et impressionnant. On éprouve un certain soulagement à vivre au 21ème siècle et à bénéficier des antalgiques, de conditions d'hygiène rigoureuses et de la penicilline !
Le livre présente deux autres aspects intéressants : d'abord la mise en perspective historique. Par exemple, il fait toucher du doigt l'ébranlement de la société qu'a signifié la révolution française, la période troublée qui a suivi, où la lutte politique entre royauté et bourgeoisie a continué. Il montre la barbarie des guerres (guerres napoléonniennes, 1ère guerre mondiale), les conditions exécrables dans lesquelles les chirurgiens exercent dans ces moments-là (on pense aux nombreux amputés d'Haïti, soignés après le séisme comme en période de guerre, tout cela n'est pas si loin de nous !).
Par ailleurs, il donne une vision internationale de la recherche médicale. C'est une bouffée d'oxygène en cette période de replis nationaux et culturels ! A toute époque, on constate que les grands chirurgiens ont voyagé, sont allés chercher les meilleurs enseignements là où ils étaient, partout dans le monde, et même chez les "ennemis héréditaires". Et les progrès médicaux ont toujours été le résultat de cette collaboration internationale. L'auteur n'est pas spécialement tendre avec sa corporation (lui-même est chirurgien) : à côté de précurseurs géniaux, il décrit un milieu assez imbu de lui-même, souvent fermé aux progrès (en particulier en ce qui concerne l'hygiène dans les hôpitaux et dans les salles d'opération). Il montre des gens aimant leur métier, soucieux de sauver leurs malades, mais aussi devenus rapidement des notables, liés aux magouilles politiques du pouvoir, souvent attirés par l'argent... Assez différents de ces "pôvres" chirurgiens qui manifestaient il y a quelques semaines !
Pour finir, ce livre est une saga familiale bien faite, qui se tient, avec des personnages qui ont une certaine profondeur, implantés dans un coin de Picardie que l'on voit se transformer au fil des années.
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Aubin de la Verle, enfant trouvé du XVIIIe siècle, devient chirurgien-barbier. Il est le premier d'une longue lignée de chirurgiens. le lecteur apprend beaucoup sur l'évolution de la médecine, de la chirurgie et des mentalités au fil des siècles, de la Révolution française à la fin du XXe siècle.

Ce roman est assez long et souffre parfois de quelques essoufflements, de personnages un peu moins intéressants que d'autres. Mais la lecture en est tout de même agréable et intéressante.
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Gilbert Schlogel dessine la grande fresque des découvertes chirurgicales, sous fond de conflits historiques, depuis la révolution Française jusqu'à nos jours.
La colonne vertébrale de ce livre, une famille de médecins, témoignera à la fois, des progrès scientifiques et des bouleversements politiques en France et en Europe.

Gilbert Schlogel - lui même médecin - a beaucoup documenté les pratiques ancestrales du milieu chirurgical ; il les as harmonieusement mêlées à l'Histoire de France et l'histoire d'une famille paysanne.
Et donc, c'est par le biais de destins particuliers, qu'on comprend le cheminement intellectuel qui a permis ces avancées.

Par l'épaisseur et le dynamisme de l'histoire, on peut dire qu'il s'agit d'un Dumas médical.
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Depuis que j'avais lu le livre le médecin d'Ispahan, j'ai commencé à m'intéresser à l'histoire de la médecine. C'est ainsi qu'au fil de mes recherches, je suis tombée sur ce livre. Au début, une certaine appréhension m'avait envahi : lire 900 pages sur la chirurgie risque d'être assez fastidieux.
Mais, au fur et à mesure de la lecture j'ai beaucoup apprécié cette saga historique qui s'étale sur plus de trois siècles. On découvre les différentes techniques de chirurgie depuis le XVIIIème siècle: les saignées, puis ensuite l'apparition de l'anesthésie et de l'asepsie, la radiologie... Les différents protagonistes ont côtoyé de grands noms de la chirurgie et de la médecine et c'est aussi une belle occasion de connaître ces individus qui ont amélioré de manière considérable cette discipline.
Bien sûr, il y a des passages difficiles notamment sur la description de certaines opérations mais c'est aussi un moyen d'apprécier le confort dans lequel on vit actuellement. Avant l'apparition de l'anesthésie, les patients devaient serrer les dents pour se faire opérer et bien souvent, on mourrait de gangrène ou d'infection.
Puis les conditions d'hygiène étaient totalement différentes : un chirurgien pouvait passer de l'autopsie à une opération sans laver ni ses instruments ni ses mains. On pense, de nos jours, que l'hygiène est élémentaire mais ce n'était pas l'opinion de l'époque.
Concernant les personnages, certains sont beaucoup plus attachants que d'autres. J'ai eu l'impression que l'auteur a manqué d'inspiration et on retrouve de vives ressemblances entre les pères et les fils, notamment dans leur histoire personnelle. Ce n'est pas lassant heureusement grâce aux foisonnements de détails historiques, qui arrivent à tempérer les incohérences dans certains passages.
A lire, surtout pour ceux qui ne connaissent rien dans ce domaine !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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