Hôtel des deux mondes

Remarquant pour la première fois les pièces de théâtre écrite par E-E Schmitt, je me suis essayée à l'Hôtel des deux mondes, bien qu'une première lecture de l'auteur (de ses romans, notamment) ne m'avait pas tant marquée. Au final, ce livre a fait à peine 2-3h. Absolument GÉNIAL ! On ne s'ennuie a aucun moment, les réflexions sont à la fois drôles et pertinentes, et la remise en question de la vie après la mort et tout ce qui touche à la spiritualité est permanente. En clin d'oeil au Huis Clos de Sartre, cette pièce m'a totalement emportée, bien que frustrée sur la fin, et ma vision des choses risque probablement de changer dans les jours à venir. Une lecture que je n'oublierai pas de sitôt !

J'ai voulu abandonner au début de ma lecture... certains passages étant obscènes pour être obscènes sans que ça apporte quoi que ce soit dans la pièce selon moi.
J'ai tout de même persévéré dans ma lecture et j'ai découvert une deuxième partie plus douce, plus réflexive. le tout sur fond d'une belle histoire. Et, enfin accrochée à la lecture, que la pièce se termine laissant libre cours au lecteur d'imaginer ce qu'il veut, même si cela peut être frustrant.

J'ai lu cette pièce de théâtre à la demande de ma fille qui l'a lue dans le cadre scolaire. Voilà une agréable façon de passer une heure un dimanche après-midi.
L'hôtel dont il est question est un passage entre la vie et la mort et des personnages bien différents s'y croisent : un mage, un président, une femme de ménage...
Le texte se lit vite et bien, on l'imagine facilement joué sur scène.
Petit bonus pour moi, la relation entre Julien et Laura m'a fait penser au film de Michel Gondry Eternal Sunshine of the spotless mind.

Une pièce de théâtre très sympa avec beaucoup de philosophie et de spiritualité, du Schmitt comme on l'aime

Une pièce de théâtre comique qui n'en aborde pas moins un thème très intéressant et donne à s'interroger sur le grand mystère : entre la vie et la mort Eric-Emmanuel Schmitt réalise encore une fois une prouesse littéraire mêlant philosophie, religion, spiritualité... Que nous réserve la mort, et qu'est ce qui nous pousse à avancer dans la vie? C'est l'amorce de réflexion que propose l'auteur dans ce huit clos.

J'ai bien aimé cette pièce de théâtre car elle traite de sujets très sérieux avec beaucoup d'humour. J'ai adoré tout particulièrement le personnage du Président, qui croit qu'il a droit à un régime de faveur sous prétexte qu'il a vécu dans l'opulence. Heureusement face à la mort, nous sommes tous égaux et c'est très bien ainsi.

Sourire de la mort, rêver d'une issue possible par un ascenseur, descendre redescendre, monter vers l'inconnu, original et poignant. Cette pièce de théâtre n'est pas sans rappeler Oscar et la dame en rose.

Cette pièce est une sorte de huis-clos dans le sens où les protagonistes, s'ils peuvent sortir de cet hôtel, n'en maîtrise ni leur entrée, ni leur sortie. Ils sont là en attente, n'ayant d'autre loisir que de relire leur vécu, s'entretenir avec les autres "clients" ou alors fuir dans un monde imaginaire, refusant la réalité. C'est un arrêt forcé dans leur vie trépidante (ou pas) qui va les amener à envisager le don de la vie d'une autre manière... ou pas!
Même si ce n'est pas le meilleur ouvrage, à mon goût, de l'auteur, cela reste un bon sujet traité avec le talent qu'on lui reconnaît.

[...] Son immense talent m'a tout de suite sauté aux yeux dès les premières pages. Je connaissais bien Eric-Emmanuel Schmitt romancier, pour avoir dévoré bon nombre de ses romans, mais je n'avais jamais lu ses pièces de théâtre. Such a shame ! J'ai donc ouvert le livre pour réparer ce grand tort, et j'ai découvert un fabuleux dramaturge. [...] Pour être plus exacte, je n'ai pas ouvert le livre, je me suis véritablement plongée dedans après seulement quelques phrases. D'emblée, Eric-Emmanuel Schmitt sait capter notre attention avec une foule de questions qui se posent : Julien (et les autres) est-il mort ou vivant ? Quel est cet endroit ? etc. L'auteur prend un malin plaisir à laisser ses personnages (et ses lecteurs !) faire des hypothèses plus invraisemblables les unes que les autres. Avec une intrigue qui n'est pas sans rappeler Et si c'était vrai d'un certain Marc Levy (mais séparons tout de même le bon grain de l'ivraie, d'autant plus que L'Hôtel des deux mondes a été écrit bien avant), l'auteur nous offre une histoire tout en finesse, où tout est savamment amené avec beaucoup de subtilité et de tendresse, et qui donne matière à penser. Une certaine tension qui s'installe, des passages terriblement touchants, des questions qui restent en suspens … Tout, absolument tout, dans ce livre nous tient en haleine et on ne peut que retenir notre souffle jusqu'au point final. Rien n'est relâché jusqu'au dénouement qui, soit dit en passant, est extrêmement frustrante (à tel point que c'en est devenu insoutenable pour moi). Mais je vous laisse le soin de découvrir ce qu'il en est par vous-même … L'Hôtel des deux mondes est un lieu étrange. Les personnages, avec leur histoire souvent incroyable et touchante qui pèse sur leurs épaules, se croisent, se rencontrent, se quittent … mais surtout attendent. Attendent dans l'angoisse ou la sérénité de vivre ou mourir, ce qui m'a rappelé Réparer les vivants de Maylis de Kérangal avec le côté captivant qui lui manquait. Et au milieu de ce chaos étonnamment calme où les personnages se résignent et se révoltent en même temps, on parle aussi d'amour et d'espoir. Comme quoi, tout est possible dans cet espace figé entre la vie et la mort, la réalité et le rêve, l'attente et l'accélération … [...]

La suite sur : https://lesmarquespagedunecroqueusedelivres.wordpress.com/2017/04/01/lhotel-des-deux-mondes-eric-emmanuel-schmitt/

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Une pièce de théatre est faite pour être vue, celle-ci est géante, de simplicité, beauté et sérénité.
Quand on l'interroge E. E. Schmitt dit:
L'abandon au mystère, tel est l'objet de cette pièce...
Julien, lorsqu'il arrive dans cet hôtel, est l'homme de notre temps : pessimiste, matérialiste, angoissé, il roule trop vite, il aime trop vite, il pense trop vite. Il possède tous les préjugés du prêt-à-penser contemporain : les certitudes négatives. Ce poids idéologique l'étouffe, l'empêche de vivre, le tient à distance des êtres et des choses, le désengage. Cette attente forcée, les rencontres qu'il y fait, la méditation sur son destin, vont le modifier radicalement. Il repart avec une force qu'il n'avait pas en entrant, la force de consentir.
Vertu de l'attente...
A lire et à voir