« J'ai toujours raté mes suicides. J'ai toujours tout raté, pour être exact : ma vie comme mes suicides. ». Telles sont les premiers mots énoncés pas Tazio, le narrateur et héro de l'histoire. Ne voyant pas d'autre sens à son existence que celui d'être admiré, reconnu et de posséder la gloire, il décide de mettre fin à ses jours. Il se trouve plat, inintéressant, sans beauté physique ou faciale visible. Il est vrai qu'il peut, effectivement, faire « tache » à coté de ses frères qui sont les plus beaux garçons que l'on n'eut jamais vus. Mais, au moment de se jeter du haut de la falaise, et de mourir soit cogné contre les rochers, soit écrasé contre l'eau et noyé, une voix l'interpelle ; « Donnez-moi vingt-quatre heures. ». Cette voix n'est qu'autre que celle de Zeus-Peter-Lama, un célèbre ‘'artiste'' connut pour ses oeuvres plus qu'hors normes, défiant toujours sa plus grande rivale ;
La Nature. C'est lui qui, par la suite, manipulera Tazio, le rendra dépendant de lui, le forçant à ne plus avoir aucune confiance, ni opinions, ni pensées. Ainsi il en fera son Oeuvre d'Art.
Pour ma part, j'ai vraiment beaucoup aimé le roman d'
Eric-Emmanuel SCHMITT. L'histoire est vraiment bien écrite et facile à comprendre. C'est un roman qui se lit très bien, composé d'humour et de références artistiques. Les personnages sont bien construits, que se soit Tazio ou Zeus-Peter-Lama. Tazio va être plutôt attachant, le lecteur peut s'identifier parfois à lui, et, étant le personnage principal, il se doit être un minimum drôle. Mais, la plus grande partie de l'humour revient à Zeus-Peter-Lama. J'ai beaucoup aimé le caractère de ce pseudo artiste, extravagant et extraverti, orgueilleux, comique, très fière et ayant toujours confiance en lui. Lorsqu'il s'agit d'avoir raison il n'y a pas à discuter ; il n'a jamais tort. Sans oublier son combat constant contre la Nature. Bien sur ce roman amène à réfléchir sur de l'art dans la société, ce qu'elle apporte. Ou encore l'existence de l'homme qui est médiocre ; celle d'un objet, plus intéressante, importante (mieux si on est un objet d'art). L'homme souffre, il se fait mal ; un objet, jamais. Personnellement, je pense qu'il amène également à réfléchir sur la place, minime et presque sans importance, qu'occupe le physique dans notre vie et notre façon de penser et de juger. C'est pour cela que je le conseil grandement aux personnes qui auraient besoin de réfléchir là dessus.