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3,6

sur 2029 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un jeune homme désespéré par sa banalité est décidé d’en finir avec la vie lorsqu’il rencontre un artiste qui lui propose de réaliser son rêve, faire de lui un être d’exception admiré de tous, le transformer en œuvre d’art. De ses transformations physiques, dont on ignore la teneur mais qu’on imagine monstrueuses, à son exposition dans des galeries d’art contemporain, le sujet perd toute liberté et devient objet, la création d’un homme vénal qui lui dénie par son intervention toute humanité.

Mélange de Dorian Gray et de Raphaël de Valentin de La Peau de chagrin, le héros d’Eric-Emmanuel Schmitt signe un pacte qui met en conflit son désir d’exister, de paraître et sa liberté. Un pacte diabolique scellé entre deux hommes qui s’imaginent pouvoir modifier l’œuvre de Dieu. C’est ce que ce roman d’Eric-Emmanuel Schmitt, un des plus réussis à mon sens, illustre en se concluant toutefois par une note optimiste puisque le héros sera sauvé par l’amour d’une femme.
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J'ai lu ce roman avec une certaine appréhension, car une artiste plasticienne contemporaine m'avait avoué avoir été très déçue par cette oeuvre. Contrairement à elle, j'ai beaucoup aimé ce livre. Je le trouve très original, plaisant à lire, agréablement écrit. Ce que j'apprécie surtout c'est le regard critique et sans concession que porte Eric-Emmanuel Schmitt sur les artistes spécialisés en art contemporain, qui sont parfois plus hommes d'affaires qu'artistes et prêts à inventer ou recopier n'importe quel concept pour faire monter les enchères, sans le moindre respect pour l'Art ni le public. L'auteur nous offre ici une satire du système et une critique sans équivoque de personnes sans scrupules ni talents mais qui sont opportunistes et savent utiliser les travers d'un milieu qui se veut avant-gardiste.
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Lorsque j'étais une oeuvre d'art est un conte moderne avec une morale et des idées philosophiques ainsi qu'une histoire que l'on peut qualifier d'absurde ou de "néo-absurde". En effet, on retrouve un jeune garçon de 20 ans voulant à tout prix mettre fin à ses jours sauf que malheureusement pour lui, le peintre de renommé mondial, Zeus-Peter Lama ( Quel étrange nom me diriez-vous! Mais cela ne fait qu'apporté un soupçon d'absurdité à cet ouvrage, bien évidemment.), lui fait un abominable lavage de cerveau par sa manipulation. le jeune garçon devient alors l'oeuvre d'un monstre assoiffé de succès et d'argent.

Cette histoire m'a fait un peu penser à un conte de Voltaire mais en un peu plus moderne et futuriste. Cet écrit, agréable à lire, m'a rendu dans tout mes états: la gène, la pitié, la colère, la déception et j'en passe...Mais pour tout vous dire, je ne me suis pas ennuyé du tout en lisant ce livre, je l'ai lu très vite et j'ai beaucoup apprécié. Cela ne fait que le troisième écrit que je lis de Schmitt mais c'est celui que j'ai le plus apprécié!
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Quel drôle de questionnement ?
Se considérer comme un objet à admirer ou à détester!..ah ! les canons de la beauté ! la dictature de l'esthétique ...le regard des autres....l'idée de ce roman est originale, traitée avec humour,
puis effectivement au fur et à mesure de ma lecture des"extrapolations"amusantes m'ont rattrapé : si la Joconde parlait ? Que dirai-t -elle de cette "peopolerie" de tous ces selfies et photos de toutes sortes ? de cet engouement pour les "Tournesols" de van Gogh , les couchers de soleil de Monet.......
et quand vous vous retrouvez dans un musée, ce roman résonne à vos oreilles.... roman d'une lecture très plaisante.
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Tout commence par un jeune homme désespéré qui souhaite en finir avec la vie et qui, au moment où il passe à l'acte, croise le chemin d'un homme excentrique qui lui propose un pacte : continuer à vivre et devenir un objet d'admiration en devenant une oeuvre d'art.
Croyant n'avoir rien à perdre, il accepte et abdique ainsi sa liberté.
Tout cela donne une belle histoire, plutôt oppressante, qui nous éclairé sur le sens et la valeur de l'existence.
Ce roman n'est pas sans rappeler celui de José-Carlos Somoza, Clara et la Pénombre.
Dans les deux cas, des personnes se trouvent devenir de simples objets de collection.
Profond, et très beau.
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Tazio est sur le point de se suicider lorsque le mystérieux Zeus-Peter Lama, artiste adulé, le convainc de vivre et de le laisser le transformer en oeuvre d'art. Un roman philosophique plein de fantaisie qui parle d'estime de soi, d'identité, d'autonomie de la pensée et de l'être et qui éreinte une certaine forme d'art spectacle contemporain pour mieux célébrer les oeuvres de l'esprit et du coeur. Étonnant, rafraîchissant et plus profond qu'il n'y paraît.
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Et si un homme désabusé par la vie acceptait de renier son humanité pour devenir une oeuvre d'art ? Et si cet homme devenait ainsi un objet à part entière, son corps modifié dans son entièreté par le travail d'un artiste prêt à tout pour rencontrer la gloire ?

Cette idée un peu folle, voire carrément absurde, c'est Éric-Emmanuel Schmitt qui l'a couché sur papier dans son livre Lorsque j'étais une oeuvre d'art. Celui-ci débute avec une scène hors du commun, le suicide imminent d'un jeune homme d'une vingtaine d'années. Si jeune et ayant pourtant déjà plusieurs tentatives à son actif, il est fermement résolu à se donner la mort, puisque la vie n'a définitivement rien à lui offrir. C'est sans compter l'apparition du dénommé Zeus-Peter Lama, grand artiste de son temps.

C'est de là que tout commence. L'artiste convainc le jeune homme de lui donner une seule journée pour lui montrer ce que la vie peut lui offrir, pour lui donner la beauté dont il a toujours rêvé, et amener l'attention d'un public sur lui, cet homme qui aura été jusque là transparent aux yeux d'autrui. Il accepte. Et il accepte également lorsque son sauveur, qu'il appellera alors par la suite son « Bienfaiteur », lui propose de lui céder son corps et sa vie afin de devenir son oeuvre. Transformé en véritable sculpture humaine, l'homme devenu objet d'art comprend rapidement son erreur ; il a comme pactisé avec le diable. Seulement, il est trop tard...

Éric-Emmanuel Schmitt nous plonge dans l'univers de l'art, avec ses extravagances et ses nouveautés toujours plus ahurissantes. Nous sommes plus précisément devenu spectateur de ce que l'on nomme le Body Art, cet art qui consiste à mettre le corps à contribution d'une oeuvre, ou à être modifié pour devenir une oeuvre vivante à part entière.
Au-delà de la mise en lumière de ce mouvement artistique très actuel, l'auteur nous fait nous poser une multitude de questions. Jusqu'où sommes-nous prêts à aller pour l'art ? Qu'est-ce qu'est réellement l'art ? Qui définit ce qui est une oeuvre d'art et ce qui ne l'est pas ? Y'a-t-il de la beauté dans chaque oeuvre ? Un homme peut-il réellement céder son humanité au profit de l'art ? Il est ainsi question de nature humaine, d'éthique et d'art.

Lorsque j'étais une oeuvre d'art est un livre marquant. L'écriture est fluide, le vocabulaire riche, et comme dans presque tout travail d'Éric-Emmanuel Schmitt, c'est imagé et poétique, un brin philosophique. Ce fut une lecture bien agréable pour moi, et je recommande chaudement ce petit livre qui se dévore.

[Critique écrite le : 04/12/2014. Challenge Petits Plaisirs.]
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Il a vingt ans et veut se jeter du haut d'une falaise. Il n'est pas réellement malheureux, juste désespérément vide. Est-ce que le non-être n'est pas pire que le mal-être ? Pour confirmer cette sensation, l'auteur ne lui donne pas de nom. Il n'est pas vraiment.

Zeus-Peter Lama, grand artiste de son époque, l'aperçoit quelques minutes avant le grand saut et lui propose un marché : il lui demande vingt-quatre heures. Cet homme est égocentrique, arrogant, détestable, ambitieux… Au cours de cette journée, il va lui proposer un pacte fou, devenir SON oeuvre d'art. Il renoncera à sa liberté mais ne passera plus jamais inaperçu.

Ce livre est étonnant ! le narrateur accepte cet accord hors du commun et devient la sculpture vivante de son créateur. Là où l'auteur a fait fort, c'est qu'à aucun moment, il nous décrit l'apparence de ce jeune homme. On a quelques bribes de description mais concernant l'ensemble, c'est au lecteur de faire sa propre idée. Et il faut avouer que sur ce point nous agissons souvent de la même manière, en imaginant le pire.

C'est un roman qui pose évidemment plein de questions. La beauté est-elle celle que l'on croit ? Est-on plus aimé quand tout le monde nous admire ? Comment faire la différence entre un amour d'apparence ou un amour profond ?

A une époque où l'apparence semble compter plus que tout, je reconnais que la beauté a son importance. Elle est ce que l'on voit en premier chez une personne. Elle est un sourire, un rire, une intonation, un regard, une voix, un toucher… Certains voudront être aimés pour ce qu'ils représentent et d'autres pour ce qu'ils ressentent. le mieux n'est-il pas de l'être pour ce que nous sommes ?
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4ème de couverture: "Lorsque j'étais une oeuvre d'art est un livre sans équivalent dans l'histoire de la littérature, même si c'est un roman contemporain sur le contemporain.
Il raconte le calvaire d'un homme qui devient son propre corps, un corps refaçonné en oeuvre d'art au mépris de tout respect pour son humanité. Malléable, transformable, il n'est plus qu'un corps sans âme entre les mains d'un esprit diabolique dont le génie tient avant tout à son manque de scrupule".

Torturé par le manque de reconnaissance et la solitude, Tazio tente de se suicider. Au moment où il va se jeter dans le vide, Zeus Peter Lama, artiste mégalo et milliardaire, lui propose de devenir une oeuvre d'art originale, unique, la première sculpture vivante, d'être reconnu et admiré dans le monde entier! Tazio accepte... Il est alors réduit au statut d'oeuvre d'art et perd son statut d'être humain, et avec lui sa liberté. Jusqu'au jour où il rencontre Hannibal et Fiona...

Mon opinion: très bien. Ce roman est vraiment troublant. A l'aide d'une intrigue originale, Eric Emmanuel nous amène à nous interroger sur l'art, le culte de la beauté, la société de consommation, l'importance du paraître. Jusqu'où doit on aller au nom du beau, de l'art et surtout de l'argent? le corps d'une personne peut il devenir la propriété de quelqu'un à l'instar de Tazio ou plutôt Adam bis (son nom d'oeuvre) qui appartient tour à tour à Zeus Peter Lama, son créateur, puis à un riche milliardaire et enfin ...à l'Etat!

Grâce à une histoire loufoque et une plume cinglante qui fait mouche, Eric Emmanuel Schmitt nous livre une fable contemporaine agréable, drôle, qui fait froid dans le dos mais qui pose de véritables questions.

A lire!!
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Le narrateur de cette histoire a 20 ans. Il commence par le récit d'une tentative de suicide. Aucun romantisme, pas d'envolées lyriques face au vide de la falaise, juste une certitude absolue : c'est le seul moyen qu'il a de fuir une vie ennuyeuse, insensée. Vingt ans, l'âge de l'absolu. Se sentant mal-aimé par ses parents au détriment de jumeaux plus âgés beaux et célèbres, il a compris à onze ans que toute lutte était vaine. Il est raté, un loupé, une erreur, il traîne depuis sa morne existence comme un boulet.
Et va y mettre un terme.
Surgit un inconnu qui va lui tendre la main et lui proposer un marché : si dans 24h il ne l'a pas fait changer d'avis, son chauffeur le reconduira sur la falaise pour qu'il saute. Pas par bonté, ni altruisme, d'ailleurs le narrateur le sent de suite. Mais il a besoin, désespérément, que quelqu'un ait besoin de lui, alors il acceptera de devenir... la créature de Zeus, bien entendu.
Zeus est un artiste hyper tendance, célébrissime, richissime, qui veut être le père de l'oeuvre ultime : l'être humain vivant comme matériau de son géni.
Le narrateur se donne tout entier. Il va devenir objet modulable, malléable. Souffrir, renoncer à son individualité, son humanité, son libre arbitre. Un objet n'a le droit ni de parler, ni de penser, ni de désirer. Il n'existe que parce qu'il est vu et utilisé.
Je n'ai pu m'empêcher de penser aux personnes victimes de violences conjugales, aux enfants maltraités : la certitude de rien valoir hors du regard dominant, qui donne vie, protège, mais également torture. Souffrir est déjà ressentir, être utilisé remplace être aimé.
Lorsque j'étais une oeuvre d'art se lit très vite, parce qu'on veut le dénouement le plus tôt possible et sans respirer pour ne pas être contaminé par la cruauté. J'ai lu quelques retours très contradictoires sur ce roman. Certains adorent, d'autres détestent. Moi, il m'a beaucoup plu. le style est simple, concis, brutal parfois. le coté schématique et caricatural ne m'a pas ennuyé, je l'ai perçu comme un jeu et cela m'a fait penser à Amélie Nothomb avec ses personnages outrés affublés de noms originaux. J'ai beaucoup aimé deux personnages que le narrateur croise plus tard, un peintre et sa fille, qui seront la lumière dans sa vie et dans son esprit.
Je crois qu'il faut le voir comme une réflexion sans prétention sur la façon dont on peut prendre sa vie en main, se prendre soi-même en main, et affronter les conflits, les non dits. Mais c'est avant tout un conte de fées, avec un jeune naïf, un diable déguisé en dieu, une fée et un magicien, pas mal de nymphes déglinguées et de trolls décérébrés, avec des joies et de la souffrance, du sexe et de l'amour , la laideur et la beauté, de l'espoir ... La vie, quoi !
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