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Derrière la Vienne vue, y a-t-il la Vienne de Thérèse, la Vienne d'un malheur ordinaire, d'une descente douce aux enfers, la Vienne des amours éphémères et des mariages promis, non désirés, échoués ? Derrière le faste, Schönbrunn, Sissi, les marchés de Noël, il y avait sans doute Thérèse, l'institutrice qui s'attache trop à ses élèves d'une saison et à ses hommes de quelques nuits, l'amante devenue mère par accident, qui se retrouve face à deux inconnus odieux, ce faux Casimir Tobisch, sans nom, le père évadé, et son fils, qu'elle avait voulu tuer avant sa naissance, et qui la tue. Comme toujours, le touriste qui revient n'a pas vu la merde sous les tapis. Il a entrevu la souffrance dans les toiles d'Egon Schiele. Il lui donne un nom dans la lecture d'un roman.
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Apres Mademoiselle Else, Schnitzler s'attache aux pas de Thérèse, jeune femme viennoise des années 1920 et parviens en définitive par ces deux récits à tracer une manière d'esquisse celle des femmes aux prises avec leur époque, ses conventions , ses parcours biaisés et ses statuts asymétriques, celle d'un combat désespérément inégal à l'issue tragique.
Pour Thérèse s'ajoute le déclassement social qui précipite sa descente aux enfers.
Le petit écrin de littérature qu'était Mademoiselle Else laisse la place ici à un récit sans apprêt , presque clinique.
Une importante partie du livre égrène les différentes places de préceptrice occupées par la jeune femme, ce qui par l'effet d'accumulation à l'inconvénient de par trop diluer le typage des personnages, y compris celui de Thérèse elle-même et rappelle assez souvent le célèbre Journal d'une femme de chambre . Mais là ou Mirbeau se vautrait complaisamment dans le scabreux , Schnitzler pêcherait au contraire par une approche délibérément elliptique, voire un peu désincarnée.
La dernière partie du livre qui dépeint désormais Thérèse dans le cadre presque enfin confortable d'une plus grande stabilité , redonne de la densité au livre, par la beauté tragique du récit d'un fatum ,d'une malédiction qui rattrape et s'accomplit, cruel et inexorable.
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On parle souvent de Stefan Zweig lorsqu'il est question de dépeindre l'intériorité des femmes.. Et pourtant ! Arthur Schnitzler déploie une palette impressionnante de nuances qui nous permettent de suivre les turpides de Thérèse. J'ai adoré ce roman et ai traîné pour le finir...
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Après Thérèse Raquin et Thérèse Desqueyroux, Thérèse tout court. le sort que Schnitzler réserve à son héroïne n'est pas moins accablant que celui de ses homonymes. Nous sommes dans les environs de Vienne au début du XXe siècle et Thérèse aspire à autre chose que ce que la société patriarcale a prévu pour elle. Elle cherche ses repères et elle sera ballotée par la vie ne pouvant compter que sur elle-même.
 
J'adore Schnitzler et Thérèse est le cinquième ouvrage que je lisais de lui. Ce roman est le dernier publié par l'auteur, quelques années avant sa mort, et il est aussi le plus sombre. On n'y retrouve pas (ou très très peu) l'ironie et la légèreté apparente présentes dans beaucoup de ses écrits. Un des principaux thèmes du roman est l'attachement, particulièrement l'attachement filial, ou les carences affectives qui empêchent les liens de se former ou qui brisent ces liens. L'écrivain pousse sa proposition en créant une protagoniste elle-même peu attachante, ses contradictions étant sans cesse mises de l'avant. Une oeuvre qui appuie là où ça fait mal et qui souligne pertinemment les violences (au sens large) faites aux femmes.
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Dans ce roman psychologique nous lisons la vie et les pensées de Thérèse, jeune institutrice Autrichienne au début des années trente.
La focalisation interne est très intéressante et plonge le lecteur dans le quotidien et les turpitudes de la protagoniste et ce n'est pas gai.
Thérèse rêve de l'amour parfait mais ne vit que des passions sans lendemain, surtout les sentiments tant attendus ne se manifestent jamais. Elle finit par tomber enceinte hors mariage et tout le restant de sa vie elle portera le poids de cet enfant qu'elle aurait préféré voir mort. La vie de Thérèse n'est faite que de désillusions et de souffrances très bien rendues par l'écriture de Schnitzler qui alterne des passages presque poétiques avec des phrases abruptes.
Le personnage de Thérèse est complexe et deroutant car d'un côté elle est très lucide et indépendante et d'un autre côté elle cède facilement aux fantasmes et la fatalité, je lui trouve du courage même si je l'aurai aimée moins détachée à certains moments. On sent la carapace qu'elle se forge au fil de ses échecs, de plus en plus lourde.
Ce livre illustre parfaitement la condition des femmes de l'époque. Si elles devaient porter toutes les responsabilités, les hommes quant à eux jouissaient d'une grande insouciance à l'image des personnages masculins du roman.

Le début de ma lecture était très prometteur d'autant que la plume est très belle puis l'aspect redondant des situations vécues et la noirceur, le manque d'espoir ont rogné mon enthousiasme. C'est une lecture très immersive, on vit, on ressent les événements avec Thérèse mais ce fut un peu trop sombre à mon goût pour que je l'apprécie totalement.
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Arthur Schnitzler comme Stephan Zweig sont des illustres romanciers. Amis ou instruits de psychanalyse, leurs histoires développent presque toujours les tourments de l'âme humaine. Leurs talents : ils savent écrire !!!
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