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Lorsque j'ai lu ce le titre de cet ouvrage, j'ai d'abord cru à une farce, puis je me suis demandé si Schopenhauer n'avait pas trahi son pessimisme ! J'ouvre le bouquin et retrouve l'ami Arthur au hasard d'une page : « Essayons de ne pas trop souffrir puisque nous ne pouvons être heureux. »

« En vrac », dans ces 50 règles, l'auteur souligne la subjectivité de nos humeurs. Elles sont relatives à notre caractère et les évènements sont appréciés positivement ou négativement de façon différente par chaque individu de sorte que parfois un petit rien est perçu par un individu comme un grand malheur alors même qu'il ne trouble pas la constance d'un autre individu. 

« J'avais vingt ans et je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie. » Paul Nizan. Schopenhauer met en garde contre l'imagination et les rêveries de bonheur qui tombent comme des châteaux de cartes au bal des désillusions.
Il fait l'éloge de la vieillesse qui, contrairement à la jeunesse, éternelle insatisfaite, est une forme de sagesse qui ne vise plus le bonheur comme un dû dans cette vie mais qui se contente « seulement » de la tranquillité et l'absence relative de souffrance.
En ce sens Schopenhauer rejoint les conceptions antiques de la sagesse et de façon inattendue, une partie de la doctrine bouddhiste. Finalement afin d'éviter de se pourrir l'existence qui apporte déjà son lot de malheurs, la vieillesse est un état d'esprit à adopter au plus vite !

“Nous devrions faire de toutes les possibilités désagréables l'objet de nos spéculations, ce qui amènerait soit des mesures préventives pour les éviter, soit d'agréables surprises si ces possibilités ne se réalisent pas.” (Règle 40). le philosophe invite à un pessimisme tranquille qui supporte et renonce, ne se voile aucun des maux de la vie et reste toujours conscient de ses étroites limites.

Finalement c'est assez simple, si nous voulons éviter la déception, n'encourageons pas nos espoirs. Aujourd'hui nous dirions plutôt, crois en tes rêves, rien n'est impossible, le travail est émancipateur etc. A méditer.  

L'antidote à l'illusion ? La raison, ce “mentor d'humeur chagrine” qui murmure à nos oreilles, nous appelant à toujours plus de renoncement, de nivellement vers le bas de nos ambitions et de nos relations avec autrui. 

Il y a de belles pages sur la pensée, sauvage, indomptable, cause de tant de maux, Schopenhauer aimerait pouvoir en contrôler le flux, il parle de ces « portes coulissantes » (règle 21) que l'on pourrait virtuellement fermer à sa guise afin d'en réguler le flot incessant et se concentrer sur une chose à la fois. Ces pages me font penser à mes propres techniques artisanales pour tenter de reprendre le dessus sur les pensées qui m'acculent le soir sur l'oreiller.

Sans suspense, cet ouvrage ne déroge pas au pessimisme de son auteur, et beaucoup des remèdes prescrits par le docteur Schopenhauer pourraient être vivement contestés, à l'aune des valeurs prônées par les ouvrages, exponentiels du reste, de développement personnel de notre époque.
Néanmoins, il faut reconnaître que ce livre posthume et inachevé n'était pas destiné à la publication et que Schopenhauer eut bien du mérite à chercher, par la philosophie pratique, à adoucir ses jours. 

Qu'en pensez-vous ?
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Pas si simple qu'il en a l'air, ce petit traité d'eudémonologie. Toutes les règles énoncées pour être heureux ne sont pas si faciles à comprendre. Même si, avec la relecture, et un peu d'opiniâtreté, on finit par comprendre où veut en venir le philosophe. Toutes ces règles font, de plus, référence bien souvent à des auteurs latins comme Aristote ou Horace. Schopenhaueur n'hésite pas à faire référence à à la philosophie antique pour étayer sa vision du bonheur. On retrouvera également beaucoup de ses notions dans les philosophies orientales, que connaissait déjà bien notre auteur. Toutes ces règles de sagesse qui sont bien connues de nos jours.
Il en reste une lecture mitigée, faussement simple, mais très instructive pour qui recherche une certaine sagesse.
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Que ce court traité soit signé de la main de Schopenhauer, le philosophe que l'on qualifia souvent de pessimiste, peut paraître chose surprenante. Initialement destiné uniquement à son usage personnel et non à la publication, « L'art d'être heureux ou Eudémonologie » distille 50 règles de vie afin de pouvoir espérer connaître un bonheur véritable et durable, à condition de bien prendre en compte qu'il s'agit ni plus ni moins d'une ascèse, le bonheur ne tombant effectivement pas du ciel comme la pluie sur nos têtes.

S'appuyant sur des citations de Sophocle, d'Aristote, Sénèque, Homère, Ovide et de quelques autres, Schopenhauer, à travers ces 50 règles se fait limpide et clair dans ses explications sans oublier de nous rappeler sans cesse à la dure réalité du monde.
Il nous fait rapidement comprendre qu'il faut tout d'abord être apte au bonheur, le tempérament de l'individu étant primordial quant à ses chances de réussite dans sa quête du bonheur. Dans le cas contraire, tous nos efforts pour atteindre un peu de félicité seront vains. Il nous indique également que la santé est le plus précieux des trésors et qu'une bonne humeur quotidienne aide aussi énormément.
Il faut toujours rester soi-même, ne jamais chercher à être quelqu'un d'autre, être en concordance avec ce qu'il nomme le caractère acquis (le dernier caractère, précédé par le caractère intelligible et empirique), c'est-à-dire aller vers ce quoi l'on est fait tout en connaissant ses limites qu'elles soient physiques ou intellectuelles. Aller à son encontre serait comme une personne qui, prenant Arnold Schwarzenegger comme modèle, se lancerait dans le culturisme alors qu'elle n'a pas la constitution physique adéquate pour cette activité sportive. Donc, sachons bien où se situent nos forces et nos faiblesses.

Voici en vrac certains idées intéressantes développées par l'auteur :
-- Ne jamais songer à vouloir posséder plus de choses que l'on est capable,
-- Prendre le temps de la réflexion avant d'accomplir une action.
-- Toujours imaginer que ça pourrait être pire lors que survient un désagrément ou un accident.
-- Il ne faut point chercher à tout prix le plaisir et la jouissance mais plutôt à éviter de trop fortes souffrances comme le disait si bien Aristote : « Le sage n'aspire pas au plaisir, mais à l'absence de souffrance. »
-- Et enfin il faut profiter du présent.

Voilà en substance les grandes idées déversées par Schopenhauer, que l'on voit plus proche du stoïcisme que de l'épicurisme.
La recette du bonheur ne se trouve pas dans ces livres de bien-être qui fleurissent dans toutes les librairies, mais bien aux côtés de certains penseurs qui traitent d'une philosophie pratique pour la vie de tous les jours.

Je laisse désormais le mot de la fin à Schopenhauer :

« Quiconque passe sa vie sans souffrances excessives, physiques ou psychiques a eu le sort le plus heureux qu'ont pouvait trouver. »
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Au vu de la réputation de pessimiste de l'auteur, je ne pouvais que m'étonner du titre de l'ouvrage ! Et, lorsque j'ai entamé ce livre, j'étais dévoré par cette question : Schopenauer est-il si pessimiste qu'on le dit ?...
Ben… Il a beau intituler son livre "L'art d'être heureux", on ne peut pas dire qu'il donne l'impression d'avoir une conviction puissante dans le bonheur.
D'ailleurs, il nous remet tout de suite les idées en place : il ne s'agit pas d'être heureux, mais d'être le moins malheureux possible !
Et c'est justement, à mes yeux, le défaut de cet ouvrage : être pessimiste, jusqu'à l'exagération, sans argumenter, sans justifier son pessimisme.
Donner un postulat de base loin d'être indéfendable, mais totalement indéfendu. Ce qui décrédibilise, à mon sens, tout l'ouvrage.
Ce manque d'argumentation sur un postulat fondamental, sui sous-tend tous les autres, m'empêche de pouvoir seulement envisager d'adhérer aux idées de Schopenauer, à mon grand regret.
Et, malgré un art de penser-car c'est tout un art, la pensée-par bien des aspects prometteurs, je reste sur ma faim.
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Schopenhauer n'est pas vraiment connu pour son optimisme et sa joie de vivre. Cet opuscule non achevé rassemble des maximes, adages consignés à partir de 1822 permettant de ne pas être malheureux avant d'être heureux. Voilà qui relativise le propos. Une vie heureuse est une vie dans laquelle on évite avant tout la souffrance et le malheur avant de rechercher le bonheur. Une vie heureuse serait une vie à laquelle nous serions attachés non par la peur de la mort mais pour elle même, une vie qui au bout de notre chemin terrestre serait préférable à une non existence.
Le bonheur n'est donc pas incompatible avec un pessimisme métaphysique. Connaître sa propre individualité, son "caractère acquis" permet de ne pas trop désirer, d'adapter sa volonté à la nécessité. Deux choses sont essentielles : la santé et la personnalité. On doit tout sacrifier à la première et bien connaître la seconde. Une gaieté de caractère facilite les choses. La personnalité est essentielle car elle représente ce que l'individu EST (et non ce qu'il a ou ce qu'il représente), elle nous accompagne partout, est une assise solide, absolue et non relative ("le bonheur suprême c'est la personnalité" écrit Goethe).
La première partie de vie, la jeunesse représente des aspirations insatisfaites, la seconde, la maîtrise, la connaissance de ses limites peut être finalement plus heureuse pour le philosophe (qui ne cite plus Goethe et Faust cette fois !).
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Beau comme du Laurent Gounelle ! (je rigole).
Si seulement l'homme qui voulait être heureux avait eu l'heur de s'inspirer de cet art...
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Merci Arthur Schopenhauer.
La vie en effet n'est que succession de souffrance.
Les religions nous vendent un bonheur illusoire...
Le réel nous montre le contraire.
Que faire ?
Choisir de moins souffrir plutôt que d'aspirer à un bonheur utopique.
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Ecriture limpide, claire, précise, aiguisée ... c'est un plaisir de lire Schopenhauer même s'il s'agit d'une traduction. On peut très bien ne pas s'accorder avec ce qu'il nous dit mais nous parvenons parfaitement à suivre le déroulement de sa pensée. Un homme qui a l'air rustre et fermé, et pourtant sa pensée est plaisante et ouverte.
Il ne faut pas forcément faire sienne sa pensée mais plutôt chercher à penser comme il le fait.
Un modèle d'esprit, de raisonnement, d'argumentation à faire découvrir à tous et notamment aux plus jeunes.
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J'aime beaucoup la philosophie de Schopenhauer , j'aime son pessimisme et contrairement à ce que beaucoup disent sur sa philosophie en étant en désaccord ou bien l'accusant de négativité , ce qu'ils n'ont pas compris, c'est que son pessimisme est un pessimisme positif en bout de ligne . Ceux qui trouvent que sa philosophie est trop négative à mon avis , son sûrement des bien-pensants faisant l'autruche face à la cruauté de la vie et humaine. Certes, pour comprendre sa philosophie, il ne faut pas avoir froid aux yeux .
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En petit livre de poche la traduction penible a lire. les pages sont remplietres lourd.. domage
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