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3,68

sur 341 notes
Roman attrapé au vol dans une librairie. Happée que j'ai été par la 4ème de couv aguichante. Eh oui, des frères qui se retrouvent des années après leur enfance avec un drame tu, personnellement, je fonce.
Pour accompagner les personnages dans les souvenirs qui remontent à la surface.
Pour enfin savoir quel était ce drame qui a bouleversé leur enfance et scellé leur mémoire.
Pour revivre le bonheur d'avant le drame, malgré les parents qui font plutôt de la figuration.
Pour apprécier la simplicité et le côté bucolique de ces rives de lac suédois.
Pour comprendre les fils qui relient ces trois frères et comme dans une pièce de théâtre quels sont leurs rôles respectifs dans cette famille où les parents dérivent un peu dans une langueur alcoolisée.
J'ai pourtant moyennement aimé ce roman. Un peu agacée par l'impression de faire du surplace dans les souvenirs des trois frères. Tout tourne autour du fameux drame, mais trop c'est un peu trop.
En revanche, bravo pour le coup de théâtre de la révélation finale à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Et ne comptez pas sur moi pour vendre la mèche.

Alors, faut-il le lire ? Si vous voulez. Moi je ne suis pas tombée sous le charme, même si j'ai apprécié le coup de théâtre. Mais quand même...Quand le spectacle est vraiment trop long, le clou du spectacle, aussi réussi soit-il, ne ressuscite pas un enthousiasme moribond.

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Je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour m'avoir donné l'occasion de lire Les survivants.
Ce livre ne laisse pas indifférent ; il est oppressant à bien des égards et la tension qu'il génère est présente tout au long du récit. Celui-ci entremêle deux temporalités différentes, celle du présent relaté à rebours, de 23h59 à 0h00, où trois frères se retrouvent pour disperser les cendres de leur mère près de leur maison de vacances, et celle du passé qui respecte la chronologie des faits.
Cette construction qui entrecroise les souvenirs d'enfance vus au travers du regard de Benjamin le fils cadet, et les réactions des trois frères réunis après le décès de leur mère, donne, de manière assez subtile, du relief aux évènements dramatiques, et maintient une forme de suspens.
Le regard de Benjamin est central dans le livre ; c'est un regard fait d'attention aux autres, de sensibilité exacerbée aux manifestations naturelles, et c'est en même temps un regard qui se détache de la réalité qu'il n'hésite pas à transformer.
Alex Schulman nous offre ici le très beau portrait d'un enfant qui navigue entre hyperlucidité et absence au monde, entre dépression et responsabilité envers une famille dont tous les liens se délitent en permanence. Face à des parents alcooliques, démissionnaires, violents entre eux et non dénués de cruauté à l'égard de leurs enfants, ceux-ci ne parviennent pas à faire front et à se rassembler.
L'auteur nous parle d'individus, qui à différentes périodes de leur vie, n'arrivent pas à construire des liens familiaux et à se rapprocher et se parler. Cette faillite familiale faite d'incommunicabilité et d'agressivité est si bien décrite, qu'elle nous parait reposer sur des éléments autobiographiques.
Les survivants est un livre sombre, poignant, assez désespéré, dont la clé à la fin, nous laisse pantois.



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Benjamin, le cadet de la fratrie, est le narrateur sensible et perturbé d'une histoire de famille tourmentée dont on ignore la part de drame. Avec Nils, le frère aîné et Pierre le benjamin, ils doivent vider l'appartement de leur mère et disperser les cendres dans le lac près de leur maison d'enfance. Cette maison est à la fois le lieu d'une enfance heureuse, isolée dans un cadre bucolique mais aussi d'une enfance en souffrance, en raison des relations compliquées entre les membres de la famille.

La construction narrative est originale sans qu' on s'y perde. le récit est élaboré selon deux temporalités : le temps du présent qui se déroule à rebours sur une journée de 23h59 à 0 h (dernier chapitre), c'est le temps de la dispersion des cendres ; le temps du passé est le temps de l'enfance dans la maison du lac. L'alternance des chapitres permet d'accroître la tension psychologique et de découvrir pas à pas les personnalités de chacun.
Les parents vivent une passion tumultueuse, centrés sur eux-mêmes, parfois violents, souvent alcoolisés et terriblement imprévisibles, ce qui génère une angoisse sourde chez les enfants, surtout chez Benjamin, constamment sur ses gardes. Les enfants sont souvent livrés à eux-mêmes, source de liberté mais aussi d'insécurité. Nils se tient à distance pour se protéger, Pierre semble constamment en colère et Benjamin est empli d'inquiétude et de tristesse. Mais ce qui tient le lecteur en haleine, c'est l'évocation furtive d'un drame qui se serait déroulé à la maison du lac et qui concernerait Benjamin.
Ce drame ne sera révélé qu'à la toute fin, grâce à la thérapeute qui suit Benjamin et qui révélera toute la force de résilience de Benjamin qui a transformé la réalité pour en atténuer l'impact.

( Pour ceux qui ont lu le livre, je m'étonne juste d'une incohérence qui sert le récit mais paraît invraisemblable après la révélation du drame, c'est le cadeau d'anniversaire offert à la mère).

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour la découverte de cet écrivain à l'écriture sobre et efficace.
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Trois frères, Nils, Benjamin et Pierre, devenus des hommes à part entière, retournent dans le chalet familial au bord du lac où il y a plus de 20 ans, un événement tragique a complètement changé le cours de leur vie. Et cela les a éloignés non seulement de leurs parents, mais aussi les uns des autres.

Aujourd'hui, ils sont retournés sur le même lieu hanté de leur enfance pour disperser les cendres de leur mère - selon la dernière volonté de la défunte. Trois hommes, encore jeunes garçons dans l'âme, éloignés par le temps et les remords, sont réunis à nouveau, par l'histoire et les souvenirs qui les définissent. Enfants, lors des vacances familiales au chalet près du lac, tous trois passaient leurs journées à rivaliser les uns avec les autres pour les faveurs du père et l'amour avare de la mère. En plus de ces relations et de ces humeurs inadaptées aux enfants, même le foyer tout entier, la maison et ses environs, la forêt et le lac, ressemblaient davantage à un "champ de mines" qu'à un foyer approprié pour une famille harmonieuse.

Une route de campagne escarpée, mais non-menaçante, un paysage suédois idyllique - un lac tranquille où trois frères se baignent sous les yeux toujours distraits de leurs parents. Ils courent, ils jouent, ils s'ennuient parfois, l'enfance est à leurs pieds, et la vie semble attendre qu'ils s'y enfoncent et s'en régalent. Tous les trois, toujours tous les trois.
Déroutant par la façon dont il dévoile progressivement l'enfance et la vie adulte de la fratrie, d'une mélancolie à la fois délicate et cruelle, extrêmement habilement construit, alternant entre un fil narratif qui appartient au passé et grimpe vers la fin, et un autre qui descend de la séquence de la mort de la mère vers le même tournant, Les survivants est un roman intense, captivant et d'une sensibilité aiguë sur l'enfance, avec les secrets et surtout les traumatismes qui laissent des cicatrices profondes.
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Ce roman est d'une construction savante et maîtrisée. le récit est fait par Benjamin, l'un des trois frères qui se retrouvent, à l'âge adulte, sur les berges du lac bordant la maison de leur enfance. Ils viennent y répandre les cendres de leur mère. Une dispute violente éclate entre Pierre et Nils, au point qu'un véhicule de police arrive dans ce lieu isolé de Suède.
A partir de là, deux temporalités alternent . le présent, se déroulant à rebours sur 24 heures, et le passé, rapporté linéairement. Les chapitres concernant le passé portent le titre d'un événement. Ceux qui ont trait au présent comportent seulement l'heure.
Une fois refermé, ce roman impose une relecture, l'assemblage de pièces çà et là dispersées, une reconstruction, à l'image de celle que le Benjamin de 29 ans doit faire de son enfance. Dès le départ, on sent le malheur dans les coulisses, et, tel un acteur, il fait pas à pas son entrée, au travers d'indices que nous sentons sans savoir les lire. Pourquoi et de quoi Benjamin a-t-il peur? Que s'est-il passé "le jour où tout est arrivé"? Quel est cet événement qui n'est jamais désigné que par l'angoissant démonstratif "ça"? Quel est cet "endroit où tout a fini"? Pourquoi des parents, pourtant aimants, boivent-ils et sont-ils capables de violence avec leurs trois fils? le titre lui-même prend une connotation ambiguë: Nils, Pierre et Benjamin sont-ils des survivants victorieux? Ou des morts-vivants, des êtres en sursis, et de quelle guerre? Vers quels gouffres les entraîne le plongeon de la photo figurant sur la jaquette?
Ce récit foisonne en thèmes: les liens familiaux, les huis clos, les secrets enfouis, la culpabilité, la honte, l'amour impuissant à se dire et sa proximité avec la haine, la solitude, la violence des blessures d'enfance, les grands blancs de la mémoire, et l'oubli pourtant impossible.
Ce roman nous rappelle, si besoin était, des vérités fondamenteles: que quand, dans une famille, un membre est détruit, les autres ne peuvent éviter le naufrage. Qu'on ne peut échapper à un événement traumatisant en le taisant, et que ce qui a été occulté resurgit un jour, sans avoit été guéri. Que chacun de nous souffre avec ce qu'il est et en choisissant le moyen qui lui permet d'avoir le moins mal: soit le déni, soit le silence, soit la violence, soit la tentation du suicide, soit la transformation du réel.
Un livre riche, donc, savamment mené, mais dont la fin, que je ne dévoilerai bien entendu pas, m'a déçue et ne m'a pas convaincue. J'attends mieux encore d'Alex Schulman, qui m'apparaît comme un auteur plein de promesses, et remercie Babelio et les éditions Albin Michel de me l'avoir fait découvrir, dans l'attente de ses prochaines oeuvres.
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Je savais pas trop à quoi m'attendre avec ce bouquin, un premier roman d'un auteur suédois qui s'est vendu partout à l'international, une histoire de famille dysfonctionnelle, de drame du passé qui ressurgit : j'étais un peu dans le flou mais j'avais très envie de le lire.

Pierre, Nils et Benjamin sont trois frangins qui se retrouvent suite au décès de leur mère, à devoir disperser ses cendres au bord d'un lac où ils ont passé une partie de leur enfance en famille.

Je parlais plus haut de famille dysfonctionnelle, c'est pas grandiloquent, y'a pas de gamin attaché à des radiateurs dans la cave ou violé par tonton, non c'est juste des parents qui picolent trop et ont des réactions souvent imprévisibles quand il s'agit de leurs enfants.

En alternance avec le récit de cette journée où les trois frères se retrouvent à se bagarrer au lac avec l'urne de maman, et qu'on remonte sur 24h environ, on déroule de manière inverse un drame survenu dans le passé, au même endroit, et qui explose dans les dernières pages du roman.

Ça demande un peu de gymnastique intellectuelle au départ mais ce bouquin est très fort. Les relations dans cette famille et entre les frangins sont d'une ambivalence terrible, il y a de la violence qui couve mais de l'amour jamais très loin, le poids d'un drame enfoui qu'on ne voit pas venir : c'est brûlant, c'est superbement écrit, ça se dévore en un rien de temps !
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Une jolie surprise avec ce récit, cependant je pense que je l'aurai encore plus apprécié si je l'aurai lu par moi-même sans avoir eu un retour sur certaines choses.

Nous suivons ici une famille avec trois garçons qui dès le début du récit se retrouve avec l'urne de leur mère à déposer autour du lac ou ils ont vécus, je lis souvent dans les avis qu'il s'agit d'une famille dysfonctionnelle je n'ai pas tellement trouvé ou alors j'ai lu tellement pire que cela ne m'a pas sauté aux yeux.

Dans ce récit l'originalité est le fait que nous partons de la fin, la mort de la mère pour remonter au fil du récit des années plus tôt, il ne se passe pas énormément de chose, je suis de mon côté habitué au récit beaucoup plus rythmé, cependant cela colle bien au récit des pays nordiques comme c'est le cas ici.

On sent que quelque chose se trame tout du long mais sans vraiment réussir à mettre la main dessus, la plume est fluide le récit plutôt court aux alentours de 300 pages et pour un premier roman celui-ci est plutôt réussi.

J'ai aimé suivre cette fratrie tout en gardant une certaine distance avec ce récit un peu suspendu, mais qui se lit très rapidement et facilement surtout pour voir ou l'auteur veut nous mener.
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Comment se construire après un drame familial et que tous les intéressés taisent. Vivre avec un poids sur le coeur, sans jamais en parler.
Des non-dits qui s'installent, des silences pesants, chacun réagit à sa manière et les comportements ne pas toujours adaptés.

Des attitudes qui sont mal interprétées, qui questionnent. Mais ce n'est en réalité qu'une façon de vivre avec sa souffrance, sa peine, sa douleur que l'on traîne comme un boulet sans jamais s'exprimer à son sujet.
Alors les gestes prennent le relais, les corps parlent et c'est souvent maladroit. Cela cause de la peine et de la douleur, à soi-même d'abord, mais aussi aux proches de son entourage. Faire souffrir les autres n'est absolument pas volontaire, au contraire. Mais tant que la parole ne libère pas, la pesanteur sera présente.

Les malaises grandissent, le mal-être est de plus en plus prégnant au fil des pages. J'étais en tension permanente, prise dans cette angoisse et dans ce flots de non-dits.
C'est à la fois poignant et déroutant, plein de pudeur et dérangeant. Ma lecture a été laborieuse, non pas parce qu'inintéressante ou difficile, parce que j'ai été emplie d'émotions. J'ai ressenti ce malaise perceptible, je l'ai vécu pleinement. Une histoire personnelle dont l'auteur a su retranscrire l'atmosphère, avec la révélation finale, certes surprenante, mais qui nous donne la clé du secret familial.

C'est perturbant, percutant et empreint de tensions.
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Ce premier roman d'un auteur suédois m'a laissée assez perplexe. Trois frères, Nils, Benjamin et Pierre, reviennent sur les lieux de leur enfance répandre les cendres de leur mère qui vient de mourir.

La narration est assez complexe, avec des retours en arrière répétitifs, pas toujours faciles à suivre et des redites qui alourdissent l'histoire. Nous comprenons très vite qu'un drame est survenu pendant l'enfance, mais il faudra attendre la fin du livre pour comprendre lequel.

Ce jour qui devrait les réunir et les rapprocher les voit s'affronter assez violemment, surtout l'aîné et le dernier. Benjamin cherche comme toujours à calmer les tensions et à comprendre ce qui a pu leur arriver à tous les trois pour qu'ils en soient là.

Sa mémoire est comme un puzzle dont il essaie de rassembler les morceaux. Il décrit une famille dysfonctionnelle, des parents abusant nettement de l'alcool, les trois frères se débrouillant comme ils peuvent, avec cependant des moments de partage et de joie. Isolés du monde, en bordure de forêt et de lac, ce pourrait être une vie idyllique.

L'atmosphère est pourtant étouffante, le père pique de violentes colères, la mère est souvent froide et lointaine. Seule sa chienne a son entière affection. L'aîné, Nils, se tient à l'écart de cette "famille de dingues".

Adultes, les frères ne se côtoient pas beaucoup et parlent encore moins de ce qui a pu les détruire dans le passé. Benjamin ne s'explique pas le silence de ses frères sur certains souvenirs, pourquoi ne lui ont-ils jamais tendu la main ?

Je n'ai pas vu venir la nature du drame, alors que j'avais été effleurée par un soupçon pendant ma lecture. Si quelques pans du passé s'éclairent, d'autres restent dans l'ombre et je ne suis pas sûre que les relations soient meilleures après entre les frères.

Une lecture qui laisse une impression de malaise, et qui tourne un peu trop en rond.


Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Un premier livre prometteur...

J'ai bien aimé cette incursion dans le quotidien passé et présent de cette famille. J'ai aimé la construction du roman, qui permet à l'auteur de jouer aisément avec la réalité, les souvenirs et la chronologie des évènements.
J'ai aimé l'idée que l'on ce fait de cette famille qui nous parait dysfonctionnelle assez rapidement mais dont il est très difficile d'en identifier la véritable raison. Et puis, entre nous soit dit, quel serait le point de référence, à partir de quel moment une famille passe t'elle d'un fonctionnement normal à un fonctionnement anormal ? Qu'est ce qui est "normal" ?

L'Auteur nous balade, nous induis en erreur, nous esquisse des chemins qu'il n'empruntera jamais, tout ça pour mieux noyer le poisson. Et en bon lecteur que je suis, je me suis laissé embarquer...

Il existe néanmoins, a mon gout uniquement, quelques longueurs qui sans faire souffrir le roman n'ont pas un intérêt capital et qui n'ont suscité chez moi aucun plaisir de lecture.

L'ensemble est resté très agréable, en espérant retrouver l'auteur prochainement.

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