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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une lecture qui a un goût bien trop actuel, avec laquelle on plonge peu à peu dans un univers qui semble lisse au départ mais qui se révèle et pointe toute l'horreur à laquelle nous sommes confrontés...

A travers un regard aiguisé, sous le prisme d'une plume et de la photographie...

Même si j'ai eu du mal au départ à trouver mon chemin aux côtés des personnages, j'ai peu à peu décelé les choix des uns et des autres, pour me laisser finalement porter par l'horreur du sujet.

La plume est empreinte d'une certaine langueur, d'une certaine tristesse, comme un pendant au sujet évoqué qui est d'une gravité palpable. Mais, loin d'être ennuyeuse, cette plume est au service de l'intrigue, comme si l'auteure voulait s'effacer pour laisser la place à son intrigue.

Une pudeur rare qui laisse la parole à ceux qui luttent et mettent en lumière ce qui se cache. Doit-on tout laisser dire, doit-on tout surveiller pour lutter contre ce qui gangrène notre société ? Parfois au péril de vies humaines ?

Une lecture qui touche, qui fait réfléchir...



Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Ce livre est un roman , j'y vois un docu-fiction tant les évènements racontés m'ont emmenée dans du réel, du concret, l'horreur souvent , à un rythme trépidant et ne laissant aucune place à l'imagination, du moins la mienne.
Le roman donc raconte un moment de vie d'un jeune homme, Chris, qui ne sait trop quoi faire de sa vie, musicien en principe. Ses parents, franco-américain, ont de belles carrières devant eux , ses soeurs , journaliste de terrain pour une et reporter de guerre pour l'autre.
Au milieu de cette adrénaline permanente qui l'entoure il cherche à se dépasser, à s'intégrer aussi dans un milieu dangereux, et en passant ses jours et nuits sur les réseaux sociaux il intègre petit à petit un groupuscule de gens qui ne se connaissent pas mais ont un seul but, traquer les islamistes offensifs et tous les apprentis terroristes qui se baladent sur la toile.
Ce petit groupe, "la katiba des Narvalos" informe quand il le peut l'anti-terrorisme français et a pu éviter quelques drames supplémentaires.
Mais cette quête sans fin s'accompagne de vidéos de décapitations et autres horreurs qu'il faut regarder, et à un moment, Chris s'intoxique à cette violence, et ne pourra pas tenir indéfiniment, et devra revenir à une vie un peu plus normale.
En fait c'est l'autre face du miroir, d'un côté des jeunes gens fanatisés , mais croyant à un idéal, et lui est fanatisé par le besoin d'éradiquer cet idéal dévoyé. .
Petit à petit les échanges qui prônent la guerre sainte ont l'air de régresser, mais sont remplacés par ceux des "fachos", Chris renonce, là il n'y a plus d'idéal.
C'est un livre étonnant, viril , même si Ann Scott a su intégrer la partie féminine ( les conseils des soeurs) et par moment une certaine poésie , quand Chris veut bien abandonner ses ordinateurs. Une belle lecture.
Merci aux Edts Calman Lévy et à Netgaley pour cet envoi.
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'ai refermé ce livre depuis déjà plusieurs jours mais j'avais besoin de laisser « décanter » , tant il me laisse perplexe .
Je l'ai reçu dans la cadre de la dernière opération Masse Critique . Merci à Babelio et aux éditions Calmann Lévy car j'en avais entendu parler et j'avais très envie de le lire .
Dès la 1ere page , j'ai été embarquée par l'écriture . Qui est ce personnage qui court , sous la pluie , en plein nuit ? Et pourquoi ?
Envie d'en savoir plus .
Le roman alterne entre l'histoire de Chris , trentenaire qui nous apparaît perdu et en souffrance et des données documentaires . Ces dernières nous sont présentées comme compilés par Chris :Cheks-lists des reporters de guerre , cyberpropagande , retranscriptions d'enregistrements, …
On comprends rapidement que Chris se cherche , entre une mère climatologue reconnue et ses deux soeurs , l'une photographe de guerre et l'autre grand reporter .
En se cachant de sa famille , il lutte contre la propagande jihadiste sur les réseaux sociaux . A travers lui , on découvre « La Katiba des Narvallos » , groupe formé après l'attentat de Charlie Hebdo constitué de citoyens bénévoles .
L'ensemble de ces documents est très intéressant , très inquiétant aussi et on comprends que Chris finisse par se laisser submerger par l'urgence et le sentiment d'impuissance et risque de perdre son identité dans cette lutte .
Pourtant , même si je l'ai ressenti comme un livre « sombre » , c'est aussi un livre porteur d'espoir ; Pour Chris mais aussi pour chacun d'entre nous et pour l'être humain . Cependant c'est également un livre qui fait apparaître toute la complexité de nos vies et du monde dans lequel nous vivons . A sa lecture , on perd encore un peu de l'insouciance qui pourrait nous rester . Mais je ne peux que recommander sa lecture , en prenant le temps de bien « le digérer » .
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Chris est issu d'une famille parisienne intellectuelle, un père ingénieur à la NASA, une mère géographe au CNRS et deux soeurs grand-reporters.

Chris, à près de trente ans, a du mal à trouver sa voie. Pianiste virtuose mais compositeur dilettante, il voit par hasard la vidéo de l'exécution du journaliste James Foley revendiqué par l'Etat islamique.

Traumatisé depuis ce jour, il devient membre de « la Katiba des Narvalos », une cyber-organisation bénévole qui surveille, traque, signale ou infiltre les profils islamiques radicalisés sur les réseaux sociaux.

Chris est un citoyen de son temps, il veut donner un sens à sa vie. Mais intégrer le bataillon des fous, comme ils se nomment, n'est pas sans danger pour un jeune homme fragile.« La grâce des ténèbres » est un roman contemporain fort.

Très documentée, Ann Scott, dont on avait déjà aimé le précédent roman, Cortex sur Hollywood affronte notre époque et grâce à un travail de recherche impressionnant, la romancière plonge dans les arcanes de la sécurité nationale.

En quatre années, les renseignements collectés par la Katiba ont permis d'aider les services à procéder à une douzaine d'arrestations, des dizaines d'identifications qui ont donné lieu à des assignations à résidences et/ou à des fichages, et d'éviter six attaques terroristes sur notre territoire.

L' écriture fluide et rock d'Ann Scott rend hommage à ses sentinelles de l'ombre, et dresse le portrait d'une tendre fratrie d'aujourd'hui.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je commence la rédaction de mon avis en prévenant qu'il ne plaira pas à tout le monde. Tant pis. Je n'écris pas sur mon blog pour plaire. J'ai reçu ce livre en partenariat, et je remercie les éditions Plon et Netgalley pour cela. Et j'aimerai dire « pour raisons personnelles, j'ai bloqué après le chapitre 18 ». Seule une demi-douzaine de personnes peuvent comprendre pourquoi, mais c'est ainsi : après le chapitre 18, la lecture est devenue douloureuse, très, et comme un avis est personnel (logique), j'ai le droit personnellement d'avoir du mal. Mais j'ai beaucoup de choses à dire, à transcrire, sur l'ensemble de l'oeuvre.
Elle fait partie de celles qui, je l'espère, seront liées à une époque, celle de la lutte contre la propagande jihadiste, celle de la lutte contre le terrorisme. Ce ne sont pas des agents secrets, ce ne sont pas des personnes qui vont sur le terrain, ce sont des personnes qui, comme moi, sont assises derrière leur ordinateur. Elles traquent, sur les réseaux dits « sociaux » et qui ne le sont plus depuis longtemps, ceux qui endoctrinent, ceux qui conseillent pour partir, ceux qui préparent. Leur angoisse ? Passer à côté d'une information essentielle, comme en 2016, ne pas être assez méfiant, ne pas « voir ». Chris se cherchait. Il est musicien. Sa famille toute entière est investie, « sur le terrain ». Sa mère est climatologue, et si elle est très pointue sur le sujet, elle sait aussi, lors de l'écriture de son dernier ouvrage, se montrée accessible au plus grand nombre. Ses soeurs sont sur le terrain, l'une comme photographe, l'autre comme journaliste. Ce n'est sans doute pas un hasard si Chris a plongé dans ce monde de la cybersurveillance.
Son travail, ses notes, les informations qui lui ont été transmises, les informations qui lui ont été données, tout cela fait de ce livre comme un document sur notre époque, sur la facilité avec laquelle on peut tenter d'endoctriner, on peut aussi tenter de monter, voire monter tout simplement, des attentats. Les objectifs changent au cours du récit, les moyens demeurent. le travail d'investigation menée par l'autrice a été mené avec rigueur – et moi, de me demander quand ceux qui effectuent cette traque trouvent le temps de vivre, simplement. Chris est le personnage principal, cependant Colette, sa mère, Cass et Claire sont toutes aussi importantes. J'ai aimé que soit montré ce qu'était véritablement le travail de journaliste, celui de photographe. Informer, réellement, non chercher à vendre plus en en jouant sur l'émotion et le sensationnel.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Chris est musicien. Il cherche un sens à sa vie. Il faut dire qu'entre sa mère, Colette, climatologue, et ses soeurs, Claire, reporter spécialisé du Moyen Orient et de l'Islam, et Cassandra, photographe de guerre, se faire une place est compliqué !

Il décide, un peu par hasard, d'intégrer la Katiba des Narvalos, un collectif créé après l'attentat de Charlie Hebdo, dont la mission est de surveiller les activités djihadistes sur les réseaux sociaux et Internet. Peu à peu, il va s'enfoncer dans ce monde virtuel, mais tellement réel, il va se perdre au milieu des vidéos de décapitations d'otages. Chris vit la nuit, en parallèle de notre société, dans sa solitude, scotché à son ordinateur, angoissé à l'idée de passer à côté d'un signalement pouvant aboutir sur un énième attentat ou une autre exécution.

Je tiens à vous prévenir, ce roman est loin, très loin d'être une promenade de santé. Je l'ai lu comme un reportage. L'écriture s'y prête bien. Les chapitres sont entrecoupés de notes, de recommandations pour les journalistes présents en Islam, et confrontés, comme les soeurs de Chris, à la violence et au risque de mourir à chaque pas. Que faire en cas d'attaque terroriste, comment se comporter si l'on est enlevé, tenue et comportement à avoir dans ces pays, etc.

Ça peut paraître glauque, mais pourtant c'est la triste réalité, et elle fait froid dans le dos ! Un livre qui vous happe, flippant, que vous ne pouvez plus lâcher.

Le travail de recherche de l'auteure est édifiant.Avec énormément de justesse, Ann nous raconte ce quotidien de ces hommes et de ces femmes qui font un boulot de dingue. La construction est élaborée et solide, le rythme ne nous lâche jamais, il n'y a pas de moment de répit, le lecteur reste constamment sur le qui vive. A plusieurs reprises, j'ai du poser le livre, faire autre chose, me changer les idées. Avant d'y revenir, poussée par une envie folle et presque dérangeante d'en savoir encore plus.

La plume d'Ann est nerveuse, riche, elle nous permet de toucher du doigt ce monde. On sait qu'il existe, mais on n'a jamais pris le temps de creuser pour le découvrir un peu mieux. Ann nous guide et nous explique. Et le résultat est juste magistral.

Une lecture éprouvante, dans laquelle j'y ai laissé un bout de mon coeur et de mon âme, mais enrichissante. Je vous le conseille absolument !

« Des corps qui gisent dans la poussière et qu'il faut regarder à deux fois si on veut comprendre ce qu'il en reste tant il en manque des morceaux. »

#LaGraceEtLesTenebres #AnnScott #NetGalleyFrance #CalmannLevy #RentreeLitteraire2020

Je remercie les Éditions Calmann-Levy et NetGalley pour cette lecture.
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Grâce à l'écriture d'Ann Scott, cette lecture prend des airs de reportage très documenté sur le djiadisme et les dessous d'attentats qui nous ont bouleversés. La narration mêle habilement l'histoire du héros, Chris, musicien un peu paumé qui se consacre au renseignement, celle de ses soeurs,  journaliste et reporter dans des pays en guerre, et une série de notes sur internet, le journalisme, d'échanges par mails, etc. le style est lent mais il traduit bien l'état d'esprit du héros qui se cherche, pourtant l'autrice maintient un certain suspense par les différentes voix narratives choisies.Un roman qui fait froid dans le dos par toutes les réalités décrites. J'ai aimé le style soigné, presque musical d'Ann Scott.

Le résumé :
Chris est le 3ème d'une fratrie issue d'éminents scientifiques : une mère climatologue et un père travaillant à la NASA. Passionné par la musique, il rêve de composer sans vraiment oser s'y plonger. Alors que ses deux soeurs sont reporters et journalistes, il découvre sur internet la Katiba de Narvalos, groupe de bénévoles formé après l'attentat de Charlie Hebdo, et se plonge dans le monde du renseignement pour lutter contre le djiadisme, la radicalisation et les tentatives d'attentat préparées sur les réseaux. de plus en plus investi, il nous plonge dans une réalité effrayante et très sombre...jusqu'à l'overdose.
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Il m'a fallu du temps pour reprendre mon souffle après cette histoire d'un militant qui participe à la cyberlutte contre la propagande des terroristes radicalisés. Ça lui prend tout son temps, toute son énergie, est-ce efficace ? Sans doute, mais à quel prix pour le héros : comment ne pas être atteint par tout ce mal ? Quelle porte de sortie reste-t-il sans se sentir un déserteur ? Il finit par s'en trouver une, heureusement pour lui.
Ça a été une découverte car je ne soupçonnais pas ce monde militant sur le web. le récit est intense, avec en contrepoint les trajectoires des soeurs de Chris qui sont engagées pour témoigner des horreurs sur le terrain : je n'ai pu qu'admirer des engagements aussi forts.
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"Surface de contact de l'EI : [...] Quand l'EI enlève un guide [...] et le décapite en vidéo, sa surface de contact [...] s'étend aux citoyens qui en entendront parler. le 13 novembre 2015, elle est passée à l'échelle de l'humanité."

Cette surface de contact, Chris, jeune musicien, se la prend de plein fouet, lorsque le jour de son anniversaire, il voit la vidéo de la décapitation de James Foley, journaliste américain, par l'Etat islamique.

Alors que ses soeurs, photographe de guerre et grand reporter, sont au contact du danger au quotidien, que sa mère climatologue lutte pour sauvegarder notre planète, Chris se jette à corps perdu dans la lutte anonyme contre les jihadistes sur Internet.
A son niveau et aux côtés de centaines d'autres anonymes, il va analyser, guetter, surveiller, regarder ce que le monde fait de pire, la haine à l'état pur, la violence, la barbarie.

J'ai toujours aimé les romans d'Ann Scott mais cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un de ses titres.
Dès les premières pages, j'ai retrouvé cette intensité, cette présence, qui me fascine.

La grâce et les ténèbres (et rien que ce titre est somptueux) est présenté comme un roman mais il se rapproche de la non fiction tellement le texte est documenté, réaliste.
Ann Scott a d'ailleurs reçu une bourse du Centre National du Livre pour l'écriture de cet ouvrage.
Le glossaire est à lui seul une mine d'informations et on sent l'immense travail de recherche qui a été nécessaire.

C'est un texte touchant, poignant et je ne peux que remercier Ann Scott d'être aussi talentueuse quel que soit le sujet.
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Pas facile ce roman d'Ann Scott, avec pour décor la lutte contre les jihadistes. Tant sur la forme que sur le fond.

La forme d'abord. Il s'agit bien d'une fiction, mais entrecoupée de fiches techniques sur la sécurité des journalistes et certains réseaux sociaux, d'extraits de vidéos de propagande, de messages audios entre les membres du groupe de cybersurveillance qui sont autant de réflexions sur les motivations, les états d'âme et les cas de conscience de chacun d'eux, de post-it relatifs au Viêt Nam, de règles de fonctionnement, etc. Tout cela donne une impression de récit désordonné, assez déroutante au début (il y a d'ailleurs quelques cafouillages dans la numérotation de la table des matières). A contrario, tous ces « rajouts » donnent à penser que l'auteur a travaillé le sujet en profondeur, car le récit est extrêmement bien documenté, ce qui rend la façon de traiter le thème de l'antiterrorisme tout à fait crédible.

Le fond ensuite. L'histoire d'un jeune homme qui cherche désespérément sa place, pas seulement dans la société (il est trop paumé pour cela) mais dans sa bulle à lui, composée de sa mère, climatologue renommée, de ses soeurs constamment en reportage sur les terrains de guerre, et son ami Jean. Il se sent coupable d'être aussi nul vis-à-vis de ces trois femmes qu'il adore et pour se valoriser et se rendre utile, il s'engage dans une entreprise qui va le submerger tant elle va devenir obsessionnelle : débusquer les jihadistes sur les réseaux sociaux. Mais l'horreur de la barbarie, le stress de l'angoisse de passer à côté d'indices de passage à l'acte et l'abomination des exécutions auxquelles il est confronté sur ces réseaux le conduisent tout droit vers la folie. Comment arrêter sans paraître lâche aux yeux de ceux qu'il aime ?
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