À une exception près

Emmanuel est un garçon ouvert, il a une passion, la musique, est curieux de tout tout et a un débit vocal redoutable, surtout lorsqu'il parle de ses passions, il vit dans un milieu aisé et son père est très permissif.
Maxence Galbert est un garçon solitaire et taciturne et sa seule passion c'est le foot, il vit dans un milieu prolétaire, ses parents l'ont eu sur le tard et son père, un docker en retraite anticipée est inséparable de sa bouteille.
Pas grand chose de commun entre ses deux garçons sinon qu'ils ont tous deux dix sept ans, sont en terminale dans des établissements différents et qu'ils jouent au foot. le jour où Max est rétrogradé en équipe trois cela va changer leur vie, au premier contact les deux ressentent quelque chose …


J'avais hésité à acheter ce livre, une autrice inconnue de plus, le foot, deux garçons différents qui font face à l'adversité, une sérénade m-m de plus n'est ce pas ? Cependant contrairement à nombre d'autrices qui ne voient le salut qu'en l'Amérique celle-ci place l'action à Dunkerque, une ville portuaire du département du Nord, proche de la frontière belge. J'ai eu l'occasion de travailler à Dunkerque plusieurs mois et j'était logé dans un hôtel de Malo très agréable, ma curiosité m'a incité à découvrir comment l'autrice allait restituer l'ambiance.
Et très vite j'ai déchanté, le choix d'un langage familier et populaire peut se justifier mais quelques petits trucs m'ont gêné, Malo n'est pas un "village" mais un quartier balnéaire aux longues plages de sable fin de Dunkerque et compte seize mille habitants, je n'ai jamais entendu un habitant se considérer comme un "paysan" … et deux jeunes amateurs d'une bière espagnole lorsqu'on vit proche du pays de la bière ça m'a semblé un peu curieux.
Vous avez certainement compris que j'ai finalement trouvé peu d'intérêt au choix de la localisation, puisque l'apparence et l'ambiance des lieux ne sont absolument pas restitués, c'était pourtant facile de parler du carnaval incontournable pour faire couleur locale …


Les personnages ne sont pas vraiment plus profonds que le décor, nous sommes au XXIème siècle, si Manu met le temps à accepter sa sexualité, pour Max ça dure jusqu'aux dernières pages, j'aurais apprécié un peu plus de profondeur et de cohérence dans les personnages. Manu n'agit pas vraiment comme le personnage extraverti décrit au départ, quant à Max, il a tout du beauf hors concours, soulard brutal, incapable de communiquer ou de faire preuve de tendresse, sa seule passion c'était le foot, mais finalement ça ne semble pas vraiment le mobiliser, il me semble étonnant qu'il soit finalement annoncé comme un élève brillant, et qu'il soit accepté dans une école de journalisme, lui qui ne sait pas s'exprimer. J'ai dû passer à côté de quelque chose ou l'autrice a des problèmes pour donner vie à ses personnages à travers les petites choses de la vie.
Au fil des pages nous "partageons" un an de la vie de deux garçons qui semblent disposer d'un budget cigarettes de plusieurs centaines d'euros mensuellement et autant pour le budget piccole et celui de sortie en boîte. Un an à avoir des rapports sexuels réguliers sans envisager qu'il soit possible que peut-être ils soient ne serait-ce un peu homo … c'est long !


Au final un livre à l'écriture assez plate, des ébats sans vraiment de sentiments ou de tendresse, nous évitons les clichés trop convenus et la romance bisounours, c'est dommage que l'écriture ne suive pas et que l'atmosphère des lieux et la personnalité des personnages ne soient pas rendus de manière vivante. À vous de vous faire votre opinion …

Je remercie Marina Scremin pour la proposition et l'envoi de son Service Presse.

Ici, c'est encore une fois, une totale découverte : concernant l'auteure et sa plume mais aussi concernant la Maison d'édition.

Avant de commencer, pourquoi ai-je choisi ce Service Presse alors que je ne suis pas adepte des Young Adult ? Pour la découverte, car vous savez que j'aimez promouvoir de nouveaux auteurs. Mais aussi pour le thème choisi. C'est une tranche de vie, un univers réalise où deux jeunes hommes qui semble hétéro vont devoir aller au-delà de leurs idées préconçues pour aimer.

Car oui c'est l'histoire de Max et Manu, deux jeunes garçons de 17 ans qui se rencontre sur un terrain de foot. le premier est solitaire, introverti alors que le second est joyeux et populaire. Pourtant une attraction immédiate les rapproche. Une amitié nait mais ils vont devoir se rendre à l'évidence. L'amitié n'est pas la seule chose qui rend complémentaire. Deux hétéros qui auront du désir l'un pour l'autre. Comment accepter ces sentiments à ce jeune âge ? Quand l'un décide de tenter le coup, l'autre recule. Les corps vont se déchainer, les coeurs se briser, quel avenir se profilera devant eux ?

Ce fut une lecture prenante. Je n'ai pas posé mon roman tellement la plume de l'auteure est addictive. Je vais changer un peu ma trame de chronique pour d'abord mettre en avant l'auteure qui le mérite ! J'ai été vraiment subjugué par cet aspect. Il y a peu de dialogue. Un juste milieu mais c'est vrai que le coté narratif domine notre lecture. Pourtant, moi qui aime les dialogues, j'ai succombé à ce choix. Cela reste rythmé, Marina donne une touche de mélodie qui nous transport et on se rend compte qu'on a besoin de rien d'autres.

Nos deux héros sont aussi différents que complémentaire.

Maxence, Max pour les amis, est un personnage fort. Il est taciturne, il a l'habitude d'être solitaire et il ne parle pas beaucoup. On comprend que sa dynamique familiale n'est pas de tout repos. C'est le personnage qui aura le plus de mal à ouvrir les yeux, à accepter ses sentiments et surtout à surmonter ses craintes.
C'est un personnage qu'on aime et qu'on déteste. On le comprend, peu importe notre âge ou notre sexualité. Ces peurs sont justifiées mais on aimerait le secouer pour le mal qu'il fait. J'aime les personnages torturés, et Max est vraiment fabuleux.

Emmanuel, Manu pour les amis, est tout le contraire. Il est entouré, et même si lui aussi sa dynamique familiale n'est pas la plus parfaite, il est heureux avec ce qu'il a. Peut-être que c'est grâce à son caractère si gentil et facile que pour lui l'évidence arrive plus rapidement. En tant que lecteurs, on s'attache très vite à lui. Et comment l'inverse serait possible ? Il accepte tout par amour.

Ce que j'ai préféré dans ce roman, c'est le côté réaliste. Même si les rapprochements physiques arrivent assez tôt dans l'histoire, les sentiments non. Les questions sont là, les aléas de la vie, les rebondissements. C'est dynamique pour lent à la fois. L'auteure prend son temps et cela donne une justesse à l'histoire. Car la beauté de ce texte réside dans sa véracité. C'est un sujet délicat à traiter même si rien n'est traumatisant ici. Ce que vivent nos héros, touchent de nombreux garçons et filles et les situations sont multiples.

Les personnages secondaires sont aussi présents et même s'ils ne sont pas primordiaux, j'ai aimé que certains comme les pères des garçons soient mis en avant. Philippe nous offre des passages très drôle et qui ne reverrait pas d'avoir un papa comme lui ?

Je parle, je parle donc vous aurez compris que j'ai beaucoup aimé ma lecture. J'ai pourtant deux bémols, dont un qui est totalement personnel (mon côté jaloux). le premier qui est ridicule lol, c'est la présence de tierce personne. Nos deux héros se cherchent, essayent de comprendre leurs sexualités donc c'est normal, ils tentent des choses. Mais je suis trop possessive, donc je n'ai pas aimé ces passages (oui, je sais, ce n'est rien). le second et le plus important, j'ai trouvé la fin beaucoup trop rapide. Alors qu'on avance assez doucement, l'histoire se déroule sur 9 mois. On passe par plusieurs étapes et quand arrive le dénouement, c'est l'heure de l'épilogue.

Je reste sur ma faim, je pense qu'on pourrait être encore plus marqué par la beauté de cette histoire avec une fin plus conséquente, un bon dans le temps pour long etc. Après la fin est bien là, c'est encore une fois assez personnel, mais voilà, il me manquait un petit quelque chose pour être plus charmé.

Encore une chronique à rallonge et je m'en excuse. Retenez simplement que Marina est une auteure à suivre. Sa plume est douce et possède un style unique. Je vous recommande cette histoire, réaliste et traité à la perfection.
Lien : https://www.la-bibliophilie-..

Le commentaire de Nathalie :
Une belle histoire où l'estime de soi et l'acceptation de qui nous sommes vraiment est mise de l'avant.
Maxence est un ados de 17 ans comme tous les autres, va à l'école, travaille le samedi et joue au soccer (foot) sa grande passion. À cause de son manque de temps, il se voit recaler d'équipe. le jour de son premier entraînement, il fait la rencontre d'Emmanuel. Une amitié particulière commence dès le début. Pas facile d'être ami avec Maxence, il faut de la patience, mais au fil des semaines une intimité s'installe entre les deux garçons. Mais pour Maxence se nouveau sentiment ne passe pas bien, il ne comprend pas son nouvel intérêt pour Emmanuel puisqu'il n'est pas gai.
Leur amour-amitié vivra des hauts et beaucoup de bas parfois trop intense pour ne pas se faire du mal. Pour Emmanuel aucun doute qu'il est amoureux, mais pour Maxence, ce sera plus difficile, plus long et surtout plus douloureux. L'acceptation d'une nouvelle vie ne se fait pas sans heurt. Heureusement, ces deux jeunes hommes sont très bien entourés de gens compréhensif qui feront tout pour aider leurs amours et leurs questionnements.
La plume de l'auteur est très agréable et véhicule beaucoup d'émotions : honte, tristesse, peur, tension et joie. Un roman agréable à lire sans clichés, sans fioritures. Une belle histoire qui pourrait se passer n'importe où dans un coeur près de chez vous. Une seule étincelle suffit et apprendre à s'accepter sans craindre les jugements.
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