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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je ne conseillerai certainement pas à un lecteur curieux d'approcher l'oeuvre de Sebald de commencer par la lecture de ce livre. Personnellement, si je n'avais pas lu d'abord « Austerlitz », que je considère par ailleurs un chef d'oeuvre absolu, j'aurais sûrement moins apprécié « Les Anneaux de Saturne ».
Objet littéraire non-identifié, hybride pour ce qui est de la forme, ni roman, ni essai, on a ici d'emblée l'impression de parcourir, sans pouvoir en saisir forcément un fil conducteur, un sorte de recueil de notes personnelles de l'auteur, composées essentiellement de certaines de ses recherches documentaires, de souvenirs de ses amis, de souvenirs de voyage et de quelques rencontres fortuites restées en mémoire.
Les Anneaux de Saturne n'est à mon sens ni un roman, ni un essai, mais plutôt le récit d'une expérience vécue. Issu des déambulations à pied de l'auteur dans la côte est de l'Angleterre au mois d'août 1992, Sebald se laisse aller, à la faveur de ce périple, à un va et vient incessant dans l'espace et dans le temps, à partir des lieux et monuments visités eux-mêmes, le circuit réalisé devenant ici la source même du matériau littéraire et du développement de sa narration. Ainsi, parce qu'il croise sur son chemin le pont de Blyth - construit au XIXèmè siècle pour la circulation d'une ligne ferroviaire dont les wagons étaient à l'époque marqués d'un étrange « dragon enveloppé des vapeurs produites par son haleine » et identique en tous points à l'image de l'animal héraldique de la Chine Impériale -, Sebald nous emmène faire un détour en Chine et, par le récit de la lente dissolution de l'Empire du Milieu initiée au dix-neuvième siècle, nous apprend que les wagons qui traversaient jadis la Blyth qu'il contemple là en ce moment, étaient en fait au départ destinées à la Cité Interdite !
Empreint de poésie délicate, mélancolique et tout en filigrane, cet ouvrage, malgré un aspect en surface décousu et anecdotique, est avant tout un miroir reflétant l'âme de son auteur, même si celui-ci n'y livre guère d'éléments véritablement autobiographiques et que tout reste en fin de compte extrêmement factuel... Parmi les nombreuses références que l'on retrouve au fil de ce voyage très personnel de Sebald dans les anneaux du temps, il y en a une (issue d'Orbis Tertuis), qui pourrait à mon sens, illustrer bien le travail de mémoire qui parcourt toute son oeuvre: «..le futur n'a d'autre réalité que notre peur ou notre espérance présente, tandis que le passé n'est que ce qu'il y a dans notre mémoire».
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Un homme décide de faire un voyage à pied dans l'est de l'Angleterre. Il visite certains lieux, fait quelques rencontres, évoque des souvenirs ou plus exactement des réminiscences. Il s'agit en fin de compte d'un voyage intérieur, où les choses se remettent en place, et les significations affleurent.

Il était très difficile de parler de Sebald. C'est un écrivain très original, qui a une très grande densité, aussi bien en ce qui concerne l'écriture que la vision du monde. Il ne s'agit pas dans le cas de ce livre d'un roman où même d'un récit, mais plutôt d'un journal de voyage dans lequel l'auteur évoque les sujets qui lui viennent à l'esprit, avec une infinie érudition, et une grande profondeur dans son approche de ces sujets. Cela semble donc par moments un peu décousu, les sujets évoqués semblent venir parfois un peu par hasard, certains m'ont plus captivé que d'autres. En tous les cas il faut une grande concentration pour rentrer dans ce livre. Mais l'effort en vaut la peine, et j'ai passé quelques beaux moments. J'avoue avoir préféré les passages où Sebald parle d'autres écrivains, les pages concernant Conrad et Chateaubriand m'ont terriblement captivée.

Cette lecture me donne en tous les cas envie de continuer à explorer l'univers de l'auteur, car son écriture est véritablement splendide.
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J'aime ces auteurs comme W.G. Sebald, Jean Rolin, Patrick Deville, … qui nous font voyager en dehors des sentiers battus. Je ne me souviens à la suite de quelle lecture, j'ai noté la référence de ce livre de W.G. Sebald mais cela devait sans doute être celle d'un de ces auteurs qui me font rêver !
J'ai aimé partir à la découverte du Suffolk sur les traces de l'auteur et de ces paysages qui semblent bien loin des clichés touristiques. Il m'a bien perdu à plusieurs reprises avec ses longues digressions qui font que l'on ne sait même plus quel en est le lien avec le récit. A noter aussi une erreur à la page 307, lorsqu'il parle de la chaumière De Châteaubriand à la Vallée aux loups, qui pour l'avoir visitée, n'a rien d'une chaumière mais plutôt d'une belle demeure bourgeoise. A moins que cela soit une erreur de traduction.
Quoiqu'il en soit, malgré ces points, je reste satisfait de cette lecture et vais continuer de découvrir l'oeuvre de W.G. Sebald afin qu'il continu de me faire voyager.
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Etrange texte où l'auteur au fil d'une errance dans l'est de l'Angleterre plonge dans son passé propre mais aussi dans l'histoire grande ou petite . le texte contient des illustrations .... Trés plaisant à lire .
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