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3,66

sur 267 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le Pavillon des Pivoines est un opéra composé en 1598 par le poète chinois Tang Xianzu. Il raconte l'histoire d'amour de Liniang et Mengmei, qui ne se connaissent pas mais se sont rencontrés en rêve et y sont tombés amoureux. A son réveil, Liniang comprend que ce rêve ne se réalisera jamais ; elle se laisse alors mourir, espérant retrouver son grand amour dans l'au-delà. A force de dévotion, Mengmei parviendra cependant à faire revenir sa bien-aimée dans le monde des vivants.
Or donc, le jour de ses 16 ans, la jeune Pivoine assiste à une représentation de cet opéra, cachée derrière un paravent avec les autres femmes de la maisonnée. Car c'est bien là la place des femmes dans les familles aisées de la Chine du 17ème siècle : confinées dans leurs appartements, à l'abri du regard des hommes, elles passent le temps à entretenir leur statut de femmes-objets, se limitant à broder, chanter, danser et pondre des enfants mâles.
C'est néanmoins à l'occasion de cet opéra que Pivoine rencontre furtivement un jeune et beau poète. le coup de foudre est instantané, mais tous deux savent que cet amour est impossible. Les choses auraient dû en rester là, mais Pivoine, trompant son ennui dans sa prison dorée en attendant son mariage arrangé, décide alors de se plonger dans l'étude approfondie du texte du Pavillon des Pivoines et entame la rédaction d'un commentaire. Réalisant combien sa vie et son avenir sont étriqués, comprenant qu'elle ne connaîtra jamais l'amour absolu, elle se jette dans cette tâche à corps perdu. Et l'expression est à prendre à la lettre, puisque, en proie au « mal d'amour », Pivoine ne s'alimente plus et se laisse dépérir, espérant, à l'image de Liniang, accéder ainsi à la liberté et à la félicité.
Racontées par Pivoine elle-même, la première partie du roman relate la courte vie terrestre de la jeune fille, tandis que les 2ème et 3ème parties décrivent comment, en tant que « fantôme errant », elle tentera de trouver l'amour, de comprendre les secrets familiaux et de poursuivre son commentaire du Pavillon des Pivoines à travers ses deux « soeurs-épouses ».

Ce roman est donc une fiction, mais dont les principaux personnages ont existé, de même que « le Commentaire des trois épouses », exégèse du Pavillon des Pivoines. Ces deux textes connurent un immense succès à leur époque, même si l'opéra fut censuré par les autorités en raison de son caractère lascif, et surtout parce qu'il envisageait la possibilité, pour une femme, de choisir son destin. Exaltant l'amour fou, cet opéra provoqua également le phénomène du « mal d'amour », qui toucha de nombreuses jeunes filles préférant se laisser mourir de faim et de désespoir plutôt que de vivre une vie cloîtrées dans les murs de leurs palais.

Le roman me laisse une impression mitigée. D'une part, il est très intéressant parce que bien documenté : on en apprend beaucoup sur les rites funéraires, sur l'histoire de la Chine à l'heure de la chute des Ming et de l'invasion mandchoue, et surtout sur la condition des femmes (les scènes de bandage de pieds sont particulièrement horribles). D'un autre côté, ce récit ravira les âmes romantiques prêtes à déverser des torrents de larmes à la moindre bouleversificante histoire d'amour contrariée. Parce qu'on n'est pas loin de l'eau de rose : raconté par une adolescente de 16 ans, désoeuvrée, exaltée et désespérée, c'est forcément lyrique, poétique et naïf, c'est-à-dire larmoyant, mièvre et agaçant. Les personnages sont caricaturaux et leurs destins tragico-tragiques à souhait. Ajoutez-y une bonne couche de fantastique et un happy end, et vous avez tous les ingrédients d'un best-seller. Ce qui, on le sait, ne rime pas toujours avec qualité littéraire.
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D'aucuns affirment que le Pavillon des Pivoines présente un intérêt bien moindre que Fleur de Neige. C'est très vrai, du moins du point de vue littéraire ; en effet, l'histoire oscille constamment entre lyrisme exacerbé, forçant les stigmates d'une Chine impériale dans laquelle l'univers masculin et l'univers féminin ne se retrouvent que sous la couette, et les mièvreries souvent agaçantes d'une adolescente partie à la découverte de sa sensualité.

Mais passons outre le premier plan et notons que tout l'intérêt de ce livre, parfaitement documenté, reconaissons-le aussi, réside dans son arrière-plan historique et culturel : Lisa See nous transpose dans la Chine impériale, au moment où la dynastie des Mandchous s'impose avec d'autant de fracas qu'elle est détestée par le peuple.
Le rôle de la femme dans la société et la question de son émancipation sont au coeur de ce changement de dynastie. A ce propos, les trois soeurs-épouses de Ren sont une très belle métaphore des trois phases de l'amour : l'amour sensuel, l'amour physique et l'amour de la maturité. Les rituels liés aux défunts sont parfaitement rapportés et le lecteur perçoit les nuances des croyances ancestrales de cette Chine ancienne.

Ne perdons pas de vue, néanmoins, que, derrière ses origines chinoises, Lisa See reste un pur produit américain qui a su exploiter avec talent l'exotisme que succite cette région du monde pour tout occidental que nous sommes.
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Pivoine est une jeune Chinoise, presque plus une adolescente mais pas encore une femme adulte, en plein coeur de la Chine du XVIIème siècle. Quelques mois avant son mariage, elle croise le regard d'un jeune poète assistant à une représentation de l'opéra le Pavillon des Pivoines, donnée par son père dans leur demeure. Elle en tombe éperdument amoureuse et l'issue lui sera malheureusement fatale. Atteinte du mal d'amour, Pivoine va se laisser dépérir, comme bien d'autres jeunes filles avant elle. Ne pouvant supporter d'épouser un autre homme que son poète, la jeune fille a abandonné toute envie de vivre. Désormais fantôme, Pivoine va devoir parcourir un long chemin avant de trouver la paix et la sérénité.

Je suis assez mitigée sur cette lecture. J'ai failli abandonner à plusieurs reprises mais j'avais envie malgré tout de connaître l'évolution de l'histoire. du coup j'ai continué mais sans grande conviction.

L'histoire commence pourtant bien. Pivoine est jeune, plutôt belle et intelligente. C'est cette dernière qualité que sa mère redoute. Car une femme intelligente est une femme qui réfléchi à bien des sujets, des sujets qui ne sont pas nécessaires à une bonne épouse. le rôle d'une femme est de satisfaire son mari et de lui donner des fils. Une fille qui réfléchit, qui aime lire, qui s'interroge, c'est, pour une mère, une source de problèmes et de déception. Difficile de faire entendre à Pivoine qu'elle doit s'en tenir au rôle de la parfaite épouse. Passionnée par le Pavillon des Pivoines, elle collectionne toutes les éditions existantes. L'histoire de Liniang n'a aucun secret pour elle. Cet opéra fait la terreur de sa mère. Beaucoup de jeunes filles sont décédées après l'avoir lu. Est-ce un opéra maudit ? Un opéra qui met de mauvaises choses dans leur tête ? L'amour n'a pas sa place dans la vie réelle. Il faut perpétuer les lignées, honorer les ancêtres, faire la fierté de sa famille et satisfaire la belle-famille. Quoiqu'il en soit, Pivoine a du mal à se soumettre à tout cela. Non pas qu'elle rejette les traditions et les coutumes. Les enseignements de sa famille sont importants et elle a à coeur de faire l'honneur de sa famille. Mais en tombant amoureuse de son poète, la jeune fille a signé sa perte.

Passée dans le monde des esprits, elle va errer, en quête de paix et en apprendre bien plus dans la mort que durant sa courte vie, sur elle mais aussi sur sa famille comme sur la société dans laquelle elle vivait. Elle y fera de nombreuses rencontres, la poussant à s'interroger sur les causes de sa mort et sur la place des femmes dans la société chinoise du XVIIème siècle.

Autant j'ai bien aimé la première partie, autant mon engouement est vite retombé au fil des pages suivantes. le folklore chinois est vraiment très intéressant et est bien exposé ici, tout comme certains pans culturels. On y apprend ainsi comment les jeunes femmes sont éduquées en vue de leur mariage et le rituel du bandage des pieds est tellement bien détaillé qu'il est difficile de rester impassible face à la souffrance qu'il engendre. de même, on en apprend énormément sur le monde des esprits et le cheminement jusqu'à la prochaine réincarnation. Si la vie est une épreuve, le repos dans la mort ne peut être trouvé qu'à la condition d'avoir mené une vie vertueuse. Mais cela n'est pas suffisant. le lien entre les vivants et les morts est maintenu. Si la famille du défunt n'accomplit pas les rituels et n'honore pas sa mémoire, alors celui-ci se retrouvera coincé pour l'éternité, jusqu'à devenir un esprit errant, dépérissant chaque jour un peu plus. C'est le sort qui attend Pivoine. Si elle n'a pas su se montrer maîtresse de sa vie, elle va devoir faire preuve de courage et de volonté dans sa mort pour trouver le repos et la sérénité. Et qui sait ? Peut-être parviendra-t-elle à retrouver son amour perdu.

La force de ce roman réside dans sa richesse culturelle et dans le style de l'auteur mais du point de vue scénaristique, il y a trop de longueurs et des émotions trop peu présentes. On voit que Lisa See maîtrise vraiment bien son sujet mais à trop vouloir en faire, on en perd l'intérêt pour l'histoire et je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Pivoine est pourtant un personnage agréable, qui commet de nombreuses erreurs et qui évolue énormément au fil des pages. Elle n'est pas parfaite, loin de là, et ses actes ont même parfois des conséquences terribles. Sa mère mais aussi sa grand-mère sont tout aussi intéressantes et j'étais ravie d'en apprendre plus sur leur passé. Sauf que ces passages intéressants étaient suivis de bien trop de longueurs, l'auteur se lançant dans des descriptifs culturels et historiques tenant davantage de l'exposé que du récit, ce qui cassait alors l'intensité émotive.

C'est donc une petite déception pour moi.

Conclusion
Le Pavillon des Pivoines de Lisa See est une lecture enrichissante et intrigante dont la force réside principalement dans sa richesse culturelle. Bien que la trame soit intéressante, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages tant les descriptions étaient bien trop nombreuses et parfois répétitives, au détriment de l'histoire des personnages. C'était donc une lecture en demi-teinte pour moi : à la fois enrichissante et lassante.
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J'ai passé un bon moment en compagnie de ce roman, que j'ai trouvé très original, très onirique et assez spirituel. Je m'attendais à un roman historique « classique », et Lisa See m'a proposé un tout autre voyage auquel je ne m'attendais pas, mais qui m'a conquise.

Il va être difficile de parler clairement de ce roman et de mon ressenti sans spoiler, mais je vais faire mon possible. A travers l'histoire de Pivoine, c'est toute la culture spirituelle chinoise que Lisa See va nous dévoiler dans ce roman. Entre les traditions, les rituels et les coutumes, elle nous balade au fil des années et de l'évolution du personnage. Mariage, maladie, naissance, mort, tous les rites sont développés. Et clairement, ce focus sur les croyances et les rites religieux de la Chine de l'époque fait toute l'originalité du livre. Car c'est limite un voyage spirituel que nous propose Lisa See.

Et au-delà du voyage spirituel que nous propose ce roman, on ne peut nier que c'est une incroyable histoire d'amour. A travers le personnage de Pivoine, Lisa See met en exergue les bons comme les mauvais côtés de la culture chinoise de l'époque autour des mariages arrangés, et son lot de contradictions. Et c'est également un formidable roman qui parle de féminisme, où la place de la femme est clairement remise en cause, et où la place est faite à la littérature féminine.

Cependant, je ne peux nier avoir trouvé le roman assez long… de par son histoire et ses thématiques, il est déjà assez languissant, voire contemplatif à certains moments. Il s'y passe beaucoup de choses, mais tout parait toujours très lent. L'ambiance du roman est très particulière, et ne peut pas plaire à tout le monde. Pour ma part j'ai accroché, même si j'ai trouvé l'histoire et l'ambiance assez pesante.

Le pavillon des pivoines est une lecture particulière, qui ne saura pas séduire tous ses lecteurs. J'ai pour ma part appris énormément de choses sur la culture et la spiritualité dans la Chine de l'époque, et je ne peux que saluer le parti pris de l'auteure d'avoir misé sur cette thématique.
Lien : https://matoutepetiteculture..
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Mon mot à moi :
J'avais adoré son roman "Fleur de Neige" et souhaitais en lire un autre de l'auteur sachant que je ne retrouverais pas forcément le même thème en ce qui concerne les traditions chinoises datant.
Ce fut un long démarrage : le pavillon des pivoines est un opéra que beaucoup de jeunes filles en font une passion, si ce n'est une obsession.
Pivoine a de la chance que son père pour son anniversaire fasse jouer une troupe son opéra favori qui se déroule en trois soirées. Lors d'une de ses soirée, elle fera une certaine racontre et ne pourra penser à autre chose qu'à l'histoire du pavillon des pivoines.
Là où cela m'est devenu plus intéressant ce fut lorsque le fantôme ( esprit) de Pivoine accède palier par palier à l'au-delà. L'auteur décrit les croyances chinoises de cette époque qui suit les funérailles et selon la façon dont la personne est décédée. Pour Pivoine ce sera un long voyage car certaines règles n'ont pas été respecté et elle devra trouver une façon d'avoir accès à son repos éternelle. Malheureusement, elle aura toujours en tête les amants du Pavillon des pivoines et se comparera à eux...

Une fois de plus l'auteure a écrit un roman fort intéressant, très documenté en ce qui concerne les croyances de la culture chinoise, et sans oublier une fois de plus sur les conditions des femmes - plus particulièrement des jeunes filles ici - dans la Chine du XVII ème siècle.
Lien : http://moidevoreusedelivres...
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Ce livre confirme que j'adore lire Lisa See. Après Fleur de Neige qui a été une superbe découverte, j'avais appris plein de choses sur les us et coutumes chinoises. J'en ai appris encore plus à travers ce livre mais d'une manière toute particulière. La plupart du temps, cette histoire se déroule après la mort du personnage principal : on y apprend les croyances de ce pays au 17eme siècle cette fois.

Le Pavillon des Pivoines, c'est aussi une histoire d'amour avec la littérature. Des femmes tant bercées par les livres se retrouvent à ne plus se nourrir pour en rédiger des commentaires. Elles vivent pour lire et pour écrire et j'ai trouvé ça très beau.

En fond, l'amour perpétuel et presque surnaturel entre Ren et Pivoine...

J'ai été émue, transportée, bercée à travers ces pages !
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j'avoue qu'il est très très bo, très poétique, un peu surprenant, mais aussi un peu long.... j'ai préféré fleur de neige du même auteur Lisa see
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