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sur 267 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
À quelques mois de se marier, Pivoine obtient la permission de son père d'assister à une représentation de son opéra favori, le pavillon des Pivoines. Cette oeuvre est largement déconseillée aux jeunes filles chez qui elle est censée provoquer un mal d'amour fatal. Lors de la représentation, Pivoine s'éprend d'un jeune et beau poète. Mais elle est depuis son enfance promise à un époux qu'elle ne connaît pas. Toute la passion découverte dans l'opéra transcende Pivoine qui finit par mourir d'amour alors que le bonheur était à portée de sa main. « L'amour pouvait-il être assez fort pour survivre à la mort – non seulement une fois, mais à trois reprises ? « (p. 53)
Mal honorée par sa famille, Pivoine devient un fantôme errant. Toujours pleine d'amour pour son poète, Ren, elle décide de prendre en main son bonheur en accompagnant ses épouses successives. Et surtout, à travers elles et en devenant leur « soeur-épouse » elle espère que son grand projet de commentaire du Pavillon des Pivoines verra le jour. Les années passant, elle attend aussi que quelqu'un achève le rituel qui lui permettra d'accéder au rang d'ancêtre et achèvera ainsi sa longue et misérable errance.
Ce roman propose une réflexion assez intéressante sur l'éducation des filles : faut-il les former aux arts du ménage ou développer leur esprit ? D'aucuns sont partisans d'une femme-bijou, ornement de la maison : « Les filles doivent être aussi délicates que des fleurs. Il importe qu'elles marchent avec élégance et se balancent avec la grâce d'un lys : c'est ainsi qu'elles deviennent plus précieuses que des joyaux. » (p. 82) Ce sont souvent les mêmes qui voient d'un mauvais oeil les filles utiliser leur cervelle : « L'activité littéraire fait planer une lourde menace sur le monde des femmes. J'ai vu trop de jeunes filles perdre la santé et la joie de vivre parce qu'elles refusaient d'abandonner leur pinceau. » (p. 327) Réfléchir serait-il donc mauvais pour la santé mentale et physique des jeunes filles à marier ?
Avec une naïveté tout d'abord charmante, puis largement agaçante, l'auteure décrit les émois d'une jeune fille qui s'éveille à sa propre sensualité et à sa propre conscience. « Avais-je perdu ma pureté en rencontrant un inconnu et en acceptant qu'il m'effleure avec les pétales d'une pivoine ? » (p. 146) Charmant, n'est-ce pas ? Tout comme l'expression « le jeu des nuages et de la pluie » qui décrit l'acte sexuel. Mais après une dizaine d'occurrences, cela finit aussi par lasser. le roman est un peu trop policé. Ne serait-ce l'arrière-plan historique et culturel, le Pavillon des Pivoines serait presque à classer dans les Harlequins de moyenne catégorie !
Heureusement, Lisa See présente une histoire de la femme en Chine et cela donne un vrai souffle et un intérêt certain au texte. Les exemples de femmes qui ont refusé la réclusion domestique sont légion et il se fait jour l'émergence d'une conscience féminine politisée, en dehors des appartements privés. C'est ainsi que se développe une opposition à la dynastie mandchoue des Qing qui a renversé les Ming. L'occupant ne se méfie pas des femmes, qui plus est de celles qui ont les pieds bandés. « le combat des femmes qui écrivent consiste davantage à se libérer de ce qui entrave leurs pensées que des limites imposées par leur liberté de mouvement. » (p. 350) Loin de chanter uniquement les oiseaux et les papillons, les cercles littéraires féminins s'emparent des sujets politiques et sociaux. C'est ce que Lisa See dépeint avec talent en parallèle de l'errance de Pivoine.
Dans son précédent roman, Fleur de neige, l'auteure avait décrit certaines traditions chinoises proprement féminines, comme le bandage des pieds et le langage secret des femmes. Ce roman fait la part belle aux traditions liées au culte des morts et aux esprits, frappeurs ou non. On découvre aussi la pratique d'une médecine ancestrale où l'écoute du corps passe aussi par l'écoute de l'âme. Même si le tout est largement romancé, le sujet reste intéressant en dépit de longueurs certaines dans le texte.
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Après avoir lu Fleur de Neige, de Lisa See, je me réjouissais de lire le Pavillon des Pivoines. le début du récit m'a enchantée, même si à certains moments je lui trouvais certaines longueurs. Pivoine est une jeune Chinoise passionnée par la lecture d'un opéra, le Pavillon des Pivoines, mais enfermée par sa condition de femme dans la société chinoise rigide du XVIIème siècle qui l'empêche de vivre ses passions comme elle le voudrait. Elle est sur le point de se marier, avec un homme inconnu qui lui est destiné depuis sa plus tendre enfance, tout en étant tombée amoureuse d'un jeune homme rencontré par hasard lors de festivités organisées pour ses 16 ans. Les événements vont faire en sorte que les choses ne vont pas se dérouler comme prévu. Et très vite dans le récit intervient le monde de l'au-delà, des ancêtres et des fantômes errants. A ce moment-là de la lecture, j'ai ressenti une certaine déception à ce qu'on quitte le monde réel. Cela dit, cette déception a très vite été effacée car, par son évocation de ce monde de l'au-delà, Lisa See nous fait découvrir les croyances et usages chinois très codifiés de l'époque, qui sont d'une étonnante richesse. Une très belle lecture, même si j'ai nettement préféré Fleur de Neige.
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Pivoine n'a que seize ans, mais elle sera bientôt mariée à un mari choisi par son père. Deux jours avant l'anniversaire de la jeune fille, la famille se prépare à une représentation du célèbre opéra chinois - "Le Pavillon aux Pivoines" et son père a pris des dispositions spéciales pour que les femmes puissent entendre le spectacle, je dis bien entendre, car elles seront à l'abri des regards, derrière un paravent, donc elle ne pourront pas voir grand chose. Ce spectacle est plutôt controversé, car de nombreuses jeunes filles ont été attirés par la mort à cause des émotions fortes engendrées par cette histoire d'amour. Soi-disant, elles peuvent subir la maladie ou même la mort d'un amour non partagé. Pendant le spectacle, Pivoine aperçoit un homme, un poète, et tombe follement amoureuse. Par amour, elle est prête même à enfreindre les règles.
À partir des traditions de longue date du culte des ancêtres, de la croyance aux esprits et des rôles sociaux stricts, Lisa See parvient à présenter une histoire qui célèbre le féminisme et les femmes écrivains qui sont presque oubliées aujourd'hui. J'ai eu un peu du mal à m'engager dans le roman à cause de cette profonde tradition que j'avais du mal à comprendre au début, de la condition de la femme à cette époque. J'étais irritée par les restrictions que Pivoine et d'autres femmes acceptaient si facilement.
Cette histoire portait sur beaucoup de choses. le thème général étant une tentative de célébrer l'éclat des femmes dans une société dominée par les hommes. Dans la Chine ancienne, comme dans la plupart des autres endroits du monde à cette époque, le contrôle appartient aux hommes. Les femmes sont beaucoup moins mises en avant. Elle raconte vraiment comment les femmes qui, selon cette culture, devraient être gouvernées par des hommes et ne pas penser et agir pour elles-mêmes, vont briser les chaînes qui les lient dans la vie, et même dans la mort.
D'un autre coté, c'est un ouvrage très intéressant qui nous raconte certaines coutumes et traditions de la culture chinoise du XVIIe siècle, tout d'abord le bandage douloureux des pieds, qui rendait les femmes plus intéressantes aux yeux des hommes. Il nous raconte aussi comment vivaient les femmes, mariées et célibataires, il illustre également comment les mariages étaient arrangés et organisés et nous introduit également aux rites et superstitions liés au culte des morts. le livre traite également de l'éducation des femmes, qui n'est souvent pas considérée comme aussi importante que celle d'un homme, même aujourd'hui ! Les femmes poètes en Chine existent depuis des siècles, mais elles n'ont pas été honorées de la même manière que les hommes poètes.
Si au début de ma lecture, je n'étais pas trop enthousiaste, j'ai fini par être passionnée par cette histoire d'amour (même si Pivoine et Ren ne se rencontrent que trois fois) / traditions chinoises/ lecture féministe.
Une histoire captivante avec des personnages complexes et Lisa See a un style d'écriture qui m'intrigue. À part le fait que j'ai passé un bon moment de lecture, j'ai aussi appris énormément des choses.
Une très belle découverte, je me laisserais tentée par d'autres romans de cette autrice!
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Pivoine est la fille unique de la famille Chen, une lignée qui a engendré de nombreux mandarins. Elle va prochainement fêter ses seize ans et, comme toutes les filles de son âge et de son rang, elle est déjà promise à un homme qu'elle ne connait pas encore. Dans la Chine du XVIIe siècle, les mariages arrangés sont la norme. Son anniversaire coïncide avec une représentation de l'opéra "Le pavillon des pivoines" organisée par son père au sein de leur propriété. C'est un opéra très apprécié mais que l'on déconseille aux jeunes filles : trop centré sur l'amour, il leur ferait tourner la tête au point d'affecter leur santé mentale et physique.

J'ai découvert énormément de choses sur la vie en Chine durant la dynastie des Qing, notamment le quotidien des femmes dans les familles aisées. Les coutumes liées aux ancêtres et aux fantômes ont également une grande place dans ce roman. Je ne m'attendais d'ailleurs pas vraiment à ce que l'histoire prenne un tournant fantastique, qui se marie finalement très bien avec les aspects plus réalistes. L'histoire de Pivoine m'a touchée, même si elle était un peu trop mélodramatique par moment. Dans "Le pavillon des pivoines", il n'est pas toujours question que d'amour ! La littérature et le féminisme font aussi partie des thèmes abordés, à moindre dose.

Ce livre m'a vraiment fait voyager avec toutes ces informations culturelles et historiques, j'espère découvrir d'autres facettes de la Chine avec le reste de l'oeuvre de Lisa See.
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J'avais déjà eu la chance de découvrir Lisa See avec ses deux romans "Ombres chinoises" et "Filles de Shanghai". J'avais découvert énormément de choses sur la chine d'antan. Et c'est encore le cas avec ce roman historique que j'ai adoré. Il est très bien documenté et ici on va suivre le destin de Pivoine, une jeune fille avant son mariage mais également suivre son errance après sa mort et découvrir de cette façon tous les rites funéraires et croyances de l'au-delà en Chine. On y apprend aussi beaucoup de détails sur le bandage des pieds, les raisons d'un tel acte, la façon dont ces jeunes filles se laissaient dépérir en ne mangeant rien etc. J'ai réellement voyagé et j'en ressors avec de nombreuses connaissances fort intéressantes. J'ai aimé suivre Pivoine même en tant que fantôme errant car de cette façon j'ai bien assimilé les croyances des chinois. Un très beau livre, à lire sans hésiter.
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C'est très beau, très poétique, très asiatique... mais aussi très lourd ! D'habitude je n'ai aucun mal à lire des pavés de ce genre et de ce style, mais, même si l'histoire m'a plu... pour une fois j'ai eu un peu de mal à le finir ! En fait, il y a une grosse partie au milieu où je commençais à ne plus trop accrocher... Ce n'est qu'à la fin que ma patience a été récompensée !
E tout cas, c'est un bon roman si l'on aime les traditions asiatique et le charme poétique qui va avec !
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0uvrage intéressant qui nous plonge dans la Chine du 18eme, après la dynastie Ming, et la prise de pouvoir des Mandchous : Pivoine, 16 ans jeune fille d'excellente famille va se marier, et pour marquer l'avènement, son père donne une représentation de l'Opéra, le Pavillon des Pivoines, la passion de o sa fille
Mais pour la convenance, les femmes de la Maison entendrons, mais ne verrons pas le spectacle, ni les hôtes masculins,; seulement la jeune Pivoine va entrevoir un beau jeune homme, et elle n'aura de cesse de le rencontrer .
Avec cette quête, Pivoine nous apprend la vie des femmes très réglementée, mariées ou célibataires, comment les mariages étaient arrangés ; le bandage douloureux des pieds, qui rendait les femmes plus intéressantes aux yeux des hommes.
La dévotion aux ancêtres, et les rites très particuliers et superstition lié à la mort. Passage qui m'a beaucoup captivé et notamment le balcon d' où Pivoine et sa Grand Mère commentent la vie
Première lecture de cet auteur, et si parfois quelques longueurs, m'ont un peu rebutée, j'ai appris bien des choses de cette culture chinoise, mystérieuse, et angoissante.

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C'est un livre qui a trôné dans ma PAL pendant de très nombreux mois...
Je l'avais déjà démarré mais lâché très vite parce que pas vraiment "fascinée" par l'histoire.
Et puis, merci les challenges de Babelio pour se plonger à nouveau dedans et persévérer.

A travers cette nouvelle lecture, je me suis davantage sentie imprégnée par le livre et cette histoire d'amour qui ne tient qu'à de brèves rencontres lors d'un soir de représentation d'opéra. Certaines longueurs sont perçues dans la 1ère partie du livre où je me suis dit que le livre allait être bien long vu le nombre de pages... Et puis, bam! une chute et je me suis dit que c'était bizarre, où j'allais être amenée par l'auteure.
Ensuite, on attaque la 2ème partie qui au départ est intéressante avec la croyance autour de la mort et le départ des défunts dans l'au-delà, l'histoire de la Chine et le "cataclysme" connu au 17ème (partie inconnue pour ma part)... Et puis, cela ressemble davantage à de la science-fiction intéressante mais qui traîne et ensuite est de la redite, ce qui devient barbant...
Ok, l'amour trône dans le livre mais des sentiments ressentis de l'héroïne sont un peu niais... Et là, ça gâche l'authenticité du livre. C'est vraiment dommage.

Bon moment de lecture mais une redite qui gâche tout...


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J'ai un avis assez mitigé, sur ce livre, on est à la lisière de l'irréel, j'ai découvert l'auteur avec "fleur de neige", j'avoue l'avoir préféré.
C est, là encore, l'histoire des femmes en Chine qui refuse le réclusion dans les pavillons pour femmes, elles ont le désir d'écrire et d'exprimer leurs sentiments, pour cela elles créé dans cercles littéraires.
Mais il est surtout question de traditions chinoises et plus particulièrement du culte des esprits et des morts et des rites funéraires, et c'est pour cela que mon avis est mitigé.
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Il y a bien longtemps que je n'avais pas lu un livre tel que celui-ci.

On y retrouve un côté historique avec toute la culture chinoise du XVIIe S. Une culture que l'on peut très souvent lier à la torture. J'ai vraiment trouvé dingue ce que les femmes sont prêtes à subir. Certaines scènes sont d'ailleurs assez difficiles.

Il y a aussi le côté fantastique avec le voyage de Pivoine par delà la mort. Toujours profondément lié à la culture chinoise. Ici aussi, les croyances chinoises sont très présentes.

L'auteure doit être vraiment passionnée car tout parait très complet. Je parle de paraître parce que, je ne peux dire si oui ou non tout est vrai. Je n'ai pas les connaissances pour, mais j'aime à le penser car elle nous fait découvrir ici énormément de choses, du bon et du moins bon.

La romance est le thème principal de ce récit. Vu d'une très belle manière. L'amour qui dure malgré la mort et malgré le temps qui passe. Pivoine étant réellement prête à tout par amour. Ce dernier démarrant d'ailleurs de manière totalement injuste. Trop de secrets pour lui permettre de s'épanouir.

Ça démarre à cause d'une pièce de théâtre très controversée. Comme si chaque jeune fille aimant cette pièce était condamné à mourir d'amour. Une très belle histoire pourtant.

Je dois dire que ce récit m'a totalement surprise. Je n'aurais jamais pu m'attendre à un tel déroulement. Certains moments étant de toute beauté alors que d'autres d'une grand cruauté.

En général, je ne suis pas pour les livres remplis de descriptions. Mais là, chose étonnante, cela ne m'a pas trop dérangé. On apprend sans cesse. Les différents personnages ont toujours quelque chose de nouveau à nous apprendre.

A aucun moment je n'ai trouvé cette lecture lente. Je me demandais toujours ce qui m'attendais et surtout, si la fin de Pivoine allait finalement pouvoir être belle.

Un livre emplit de croyances, de coutumes mais surtout d'amour. J'ai beaucoup aimé.
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