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Un roman magistral sur les affres de la nature humaine. Hubert Selby Jr. traite ici d'un sujet romanesque difficile : la vie d'un homme en proie à un conflit intérieur, à une anxiété telle qu'elle l'empêche de vivre.
Harry White, le héros, est un trentenaire à qui tout réussit : réussite professionnelle, ascension sociale, mariage heureux et pourtant... pourtant quelque chose d'indicible, d'indiscernable ne va pas et lui pourrit l'existence à l'extrême.
Le plus de ce roman est que l'on s'attache à ce personnage par-delà ses actes.
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"vous avez lu l'histoire de Jesse James,
comment il vécut, comment il est mort
ça vous a plu hein, vous en demandez encore,
eh bien, écoutez l'histoire de Linda et Harry.

Alors voilà, Harry a de nombreuses conquêtes
elles sont belles et leurs prénoms sont : Mary ; Louise ; Tyna ; Irma ; Cherry...
Femmes infidèles, il les choisit mariées
pour Harry, pas question de s'attacher.

Et puis il a rencontré Linda,
connu l'amour, le voilà dans d'beaux draps
car Harry a un mal à gérer,
le démon, dont il est habité.

Forniquer, c'est sa façon de tenir
ses pulsions, l'empêchent de s'abstenir,
ça l'rend malade, mais que peut-il y faire
si sa vie se transforme en enfer.

Par moment, il contient son poison,
avec Linda, se love dans leur maison,
mais dans les trois jours, voilà le Tac Tac Tac !
le démon et sa queue qui repartent à l'attaque.

Alors là, au Diable les femmes mariées,
dans les loques imbibées, il ira se soulager,
bien-sûr il regrettera juste après,
mais le Démon ne l'laissera pas en paix."

~~~
Harry est un jeune cadre New-Yorkais, brillant et promis à un bel avenir professionnel. C'est un homme amoureux de sa femme Linda, qui lui a donné un fils ; il a des parents aimants qu'il rend fier, une grand-mère qu'il adore et des beaux-parents aux p'tits soins.
Mais.....
Harry est en proie à un démon, un démon qui lui bouffe les tripes, dans sa gorge, une boule qui le pousse à vomir s'il essaye de le contenir. Harry est prisonnier, accro à l'adrénaline, malheureusement, pas la saine adrénaline du sportif de l'extrême, non, une adrénaline malsaine. du genre ? :

(p11) _"Harry n'enculait pas n'importe qui. Uniquement des femmes... des femmes mariées.
Avec elles, on avait moins d'emmerdements. Quand elles étaient avec Harry, elles savaient à quoi s'en tenir. Pas question d'aller dîner ou prendre un verre. Pas question de baratin. Si c'est ce qu'elles attendaient, elles se foutaient dedans ; et si elles commençaient à lui poser des questions sur sa vie, ou faire des allusions à une liaison possible, il se barrait vite fait...
... il trouvait que coucher avec une femme mariée était beaucoup plus jouissif.
Pas parce qu'il baisait la femme d'un autre, ça Harry s'en foutait, mais parce qu'il devait prendre certaines précautions pour ne pas être découvert. Il ignorait toujours ce qui pouvait se produire, et son appréhension augmentait son excitation ".

Nonobstant, quelques précisions s'imposent :
non ! Harry n'est pas l'obsédé ou le pervers que vous êtes en droit de vous imaginer. Il est malade, esclave de son obsession. Mais encore une fois, le cul pour le cul ne l'intéresse pas. Son vrai démon est bel et bien l'adrénaline que lui procure le fait de pratiquer l'adultère, le risque de se faire pincer par le cocufier, ou de faire l'amour à la va-vite dans une ruelle avec encore une fois, ce bon vieux risque qui le fait se sentir si vivant et lui pourrit la vie en même temps.
Roman de la dualité.
Les aventures de midi à 13, les 5 à 6, lui deviennent indispensables et mettent sa carrière en danger, puis viendront les découches sous divers prétextes, et cette culpabilité envers Linda qui le rend de plus en plus dépressif.
Le démon va aller crescendo, les femmes infidèles reléguées au second plan au profit des pochardes dégueulasses, d'épaves envinassées dans des piaules puantes de pisse.
Harry se perd dans le hors-norme, le crade, le viol (viol dans la mesure où certaines sont trop défoncées pour se souvenir de quoi que ce soit...il leur glissera un billet).
Le démon lui réclame toujours plus...la boule dans sa gorge grossit toujours plus...son couple s'effrite...sa culpabilité l'étouffe... plus, plus, plus...
"il va te falloir trouver d'autres moyens Harry pour alimenter ton putain de démon !"
"Push in the limits !!!"
Harry est un camé au fond de l'abîme.
Un camé en perdition qui jouit du danger.
Le démon, c'est le roman d'un homme bien envahi par un mal.
C'est un roman de la douleur.

~~~
Quel plaisir ça a été de retrouver ce bon vieux Selby.
Il vient une fois de plus de nous remettre une claque, à moi et ma moitié (qui est encore plus fan de l'auteur que moi).
Et quelle claque...SPLAFF !!!... Merci Hubert ! On a aimé ça...

On renoue tout de suite avec les tics d'écriture propres à Selby :
_les répétitions de mots et les jeux de majuscules/minuscules : (ex.p312) _"C'EST fait, une fois de plus, C'EST fait, une fois de plus... j'rentre chez moi, j'rentre chez moi... C'EST fait une fois de plus, UNE fois de plus, UNE fois de plus, ET encore une fois, ET encore une fois, ET encore une fois, ET encore..."
_ les phrases en apnée s'étalant sur une ou deux pages, puis celles de un, deux, ou trois mots .
_ l'écriture au caractère bi-polaire (comme je l'avais déjà souligné dans un autre billet sur Selby)... phase d'accalmie avant la tempête : le héros ou le non-héros, vrille, puis on se calme, on se parle à soi-même, on se résonne et BÂM !!! ça hurle ! ça chiale ! tout craque !... et on se resaisit, on redevient amour, on se caline, on chuchote, mais dans la foulée...PSHIIIT ! noirceur ; déprime ; douleur ; hurlement ; gerbe !
_ on retrouve aussi les allusions Christiques, chères à l'auteur, puis au passage, quelques insultes à Dieu... chères à l'auteur.
_ les potes, ici Steve et Vinnie, le bar qui fait office de QG, répondent présents eux aussi à l'appel.
_ les prénoms : Harry ; Vinnie qui sont souvent de la partie dans bon nombre de romans de Selby .
_ puis New-York évidemment, ici, Manhattan, après avoir eu le droit au Bronx avec le Saule, Brooklyn avec Last exit... Coney Island, Central Park, le Lower east side, Time Square, Grand Central... Selby écrit New-York, son Old New-York, dangereux et crasseux (celui-ci, le démon fait un peu figure d'exception)
_ et puis cette écriture qui sonne si vrai, qui sait sonder la face sombre de tous ces hommes et femmes, avec ce respect perceptible pour ces pauvres zouaves livrés à eux-mêmes, se débattant tant bien que mal dans cette foutue mélasse qu'est leur vie.
Tellement violent mais tellement réel !

~~~
C'est avec un p'tit pincement au coeur que j'ai refermé ce livre.
Car il ne me (nous) reste plus qu'un seul roman à lire de Selby : "Retour à Brooklyn" (Requiem for a Dream)
(Je ne compte pas "Psaumes" et "Song to myself" qui eux, ne sont pas des romans, mais que je ne manquerais pas de lire ;))
Et là... DILEMME !
J'ai adoré le film "Requiem for a Dream" tiré du roman. Je le classe d'ailleurs dans mon TOP 15 cinématographique. Mais voilà... quand j'ai aimé un film, je veux dire "vraiment aimé" , je n'arrive pas à aller vers le bouquin après. Je pense à : "37°2 le matin" ; "Le Diable tout le temps" ; "No country for old men" ; "Mystic River"... et quelques autres...
C'est idiot, mais c'est comme ça ! Je reste sur ma bonne impression ciné
Bon, je ferai peut-être une exception pour le Requiem de Selby, si le manque se fait sentir. (j'ai déjà fait une entorse à ma règle avec "Into the Wild", mais c'était un cadeau de ma fille, donc... Joker ! ; puis avec "Ma mère" de Bataille, mais le film ne m'avait pas frappé plus que ça, donc, deuxième chance avec le livre qui lui, était bien meilleur).
A contrario, quand un roman m'a plu, je ne boude pas la version cinoche, si l'occasion se présente.
Bref...
~~~
Allez, le démon rejoint mon île déserte, pas spécialement pour lui-même, mais aussi comme digne représentant de la biblio d'Hubert Selby Jr, pour le remercier de toutes ces chouettes lectures qu'il nous a offert ! :)

A+ Hubert ! je me chope Psaumes et on se refait un petit bout de route ensemble... cool !















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J ai entamé ce roman polar sans connaître sa consistance comme la plupart de mes lectures. Je ne connaissais en fait que sa renommée.
Une fois fini ce que je peux dire c'est que ce livre m a beaucoup emballé autant sans son style, où l auteur alterne des passages crues glauques mais aussi des passages tendres romantiques où l écriture est fine et touchante, que dans le suspens dans la curiosité de voir l'évolution de notre principal personnage Harry garçon surdoué de sa génération à qui tout réussi et promis à un bel avenir, mais qui est sujet à des pulsions .Des troubles qui se transforment progressivement en démons indispensables à sa vie,sa survie comme un sportif de l extrême à besoin de l adrénaline que lui procure le risque de pousser toujours ses limites.
Un livre qui fait réfléchir aussi sur bien des sujets et notamment la complexité de l être vis à vis de ses buts de ses envies et des démons que l on peut renfermer même si bien sûr dans le livre ceux ci sont poussés aux extrêmes
.
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Un roman époustouflant et incroyablement bien écrit.
Le démon se cache à l'intérieur.Addiction. Un combat de tous les instants. Un besoin irrépressible d'assouvir ses pulsions. Sexuelles. Consommer plus pour satisfaire ce même besoin. Toujours plus.
Un roman d'un grande tension où le lecteur est témoin de la chute inéluctable du personnage , à savoir Harry White, un jeune cadre dynamique à qui tout semble sourire.
Lien : https://www.instagram.com/po..
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(contient des éléments clés du livre)
L'histoire d'un homme chez qui des sentiments relativement banals font germer un mal grandissant, un mal physique, presque matériel, niché au creux du ventre. le simple frisson d'adrénaline dans le jeu qu'il entretient avec un certain nombre de femmes mariées, la possibilité que n'importe quoi puisse arriver, mêlé à ce sentiment si humain qui se caractérise par le bien-être ressenti quand on vous regarde accompagné de gens importants, le sentiment de puissance quand vous devenez le centre de l'intention, que vous savez que tous ces gens, soit vous envient, soit ne pensent que du bien de vous. Voilà des sentiments qui vous remplissent pour un instant, mais qui laissent un grand vide quand il faut retourner à la vie. le vide a pris corps dans Harry.
La vie de Harry, c'est son travail, pour lequel il est dévoué et plein d'ambition lorsqu'il songe à la place importante qui l'attend au sein de l' entreprise. Monter les échelons, voilà pour le remplir un peu, et puis l'amour de ses parents, et quelques amis (de moindre importance).
Pourtant le vide a pris racine en lui et s'est formé une peau dans son ventre. Harry c'est deux peaux : l'enveloppe de sa chair, et celle de son vide. Et ce vide grandit petit à petit, comme les plantes qu'Harry achète compulsivement et qui pourrissent, comme l'intérieur de son corps pourrit de mois en mois, d'année en année, sous l'oeil désespéré de Linda, sa femme (sur laquelle je reviendrai).
C'est petit à petit que le démon prend forme. Une phrase dite à Harry par un de ses amis, au bar « un homme qui bande ne pense plus », car Harry les a laissé en plein match, rejoindre une femme fraîchement rencontrée. « un homme qui bande ne pense », en voilà une petite possession déjà, une anodine perte de soi, de la conscience du monde alentour, le corps qui fonce, bite en avant comme indiquant le nord, et la tête qui ne voit plus, pas même la partie de baseball entamée avec des amis.

Harry se doit de tenir une certaine attitude et de faire preuve d'un maximum de concentration dans son travail, il a des responsabilités. Jusqu'à la moitié du livre, seul son travail importe ; quand l'être vide qui s'est installé en lui réclame qu'on le remplisse, c'est la qualité de son travail qui en pâtit. Alors il le remplit, en la compagnie de femmes toutes différentes qu'il rencontre chaque jour, à l'heure du déjeuner. Et le bien-être qui s'ensuit. Ce bien-être, si intense qu'il soit ressenti par Harry, n'est-il pas en fait équivalent au sentiment général qui englobait Harry au quotidien avant que le démon ne le ronge ? Cette joie intense ne semble être qu'un soulagement passager. Un soulagement physique, car quand le démon réclame, ce sont les mêmes troubles qui reviennent, qui sont décrits encore et encore, l'estomac noué qui remonte dans la gorge sèche etc. Et un soulagement moral, il va pouvoir se concentrer sur son travail de manière assidue, et parfois, être envahi d'angoisses non démoniaques, celles qui sont dues à des erreurs commises, la peur de perdre son job, d'être engueulé par son patron ou autre. Il y a un véritable dédoublement de plus en plus visible entre les deux peaux, les deux êtres, les réactions sont dissociées et peuvent être attribuées assez facilement à l'un ou à l'autre.
Et puis arrive le moment où Harry rencontre Linda, dans un moment du livre très sensible, où les bruits de jeux dans la piscine se mêlent à la chaleur du soleil sur la peau et les frémissements de la proximité avec le corps de Linda en bikini. La douceur de la scène ne se brise qu'au trajet retour dans la voiture, alors qu'Harry raccompagne Linda chez elle. Harry se laisse aller à un accès de jalousie, le faisant prononcer des mots dont on ne le croirait pas capable de prononcer devant une femme ; et ce doute qui persiste quant à savoir laquelle des deux peaux est en train d'agiter Harry à ce moment-là.
Après un certain nombres d'épisodes dans lesquelles le démon se fait de plus en plus présent (dans son absence aussi, comme le silence après le bruit), Harry et Linda se marient. C'est alors que tout va aller de mal en pis, car les pages sur le bonheur, sur le bien-être dans leur couple, sur les rires, sur le sexe seront nombreuses et douces, nous faisant redouter de manière beaucoup plus intense le moment où le démon recommencera à agiter Harry. Et ce moment arrive bien sûr, Harry doit tromper sa femme, plusieurs fois, pour se libérer de ces horribles sensations de torsion de ses organes ventraux, tordus par un être invisible mais de plus en plus capricieux et exigeant dans la cruauté. Parfois même, et de plus en plus fréquemment, le démon agit seul, en éteignant la conscience d'Harry, et ce n'est qu'après l'acte commis qu'il réalise. Comment en vouloir à Harry de tromper et de mentir à une femme si douce, joyeuse, sincère, bienveillante, réconfortante, chaleureuse et tout ce qu'on voudra d'autres ? Lui que le démon pousse à se taire, à se replier sur lui-même. Lui qui est rongé par un sentiment de culpabilité lorsqu'il retrouve ses esprits, et qu'il redevient maître de sa peau. Lorsqu'il cède à ce démon, c'est le bien-être qui l'emplit, il peut rentrer chez lui et présenter à sa femme (et à ses (futurs) enfants) une tête à peu près apaisée, quoique bien fatiguée et au teint inquiétant, mais ce sont des facteurs qu'il arrive à faire passer sur le compte de son travail. On peut être tenté de dire qu'il fait cela aussi pour elle paradoxalement, pour garder un certain équilibre dans le foyer, et parce qu'il aime sa femme profondément! Il y a les structures lourdes des responsabilités du travail et de la famille et les envies dégénérées et arbitraires dont Harry est victime. Et le foyer se dégradera. Il se dégradera moins vite (grâce à Linda) que ne se dégraderont le corps et l'esprit de Harry. Car le démon est exigeant et ne se nourrira désormais plus que de pourriture, de crasse, de putréfaction: de vols de plus en plus importants ; de prostitués alcooliques et malades exerçant leur métier salement dans des taudis et des draps puants; et enfin de meurtres, de plus en plus impressionnants et spectaculaires.
La fin tragique de Harry est vécue comme une délivrance, son corps descendra lentement dans les abysses, comme un squelette de baleine. Et les bulles qui se sont formées à la surface de l'eau par son dernier souffle éclateront sans un bruit. Alors se dispersera le démon, responsable des malheurs d'une sainte désormais veuve et de deux enfants orphelins.


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Le démon / Hubert Selby Jr
Jeune cadre new-yorkais à qui tout réussit, Harry White s'adonne au plaisir du rêve américain. Sentimentalement, Harry refuse toute attache, toute entrave, tout embêtement. L'amour physique, oui, mais avec un sourire pour vite se sauver. Il a un goût particulier pour les femmes mariées qui dit-il sont mal aimées en général. Il fait alors son possible pour remédier à cette injustice ! Il se donne le sentiment de sauver ainsi des vies. D'un naturel aimable, fin stratège et joueur un peu cynique dans l'âme, Harry s'adapte à toutes les situations tant professionnelles que sentimentales avec une facilité qui étonne son entourage. Par commodité, il vit chez ses parents. Fils unique, il est l'être aimé.
Ce qu'il aime dans cette chasse permanente, c'est l'incertitude dans l'attente ; et le risque de tomber sur le mari en fait l'excite.
Sa première proie, c'est Mary, une jeune femme que son mari délaisse un peu trop, et qui devient une sorte de jouet entre les mains de Harry…Mais seulement, il ne sait pas éviter des retards dans son travail et sa relation avec son chef prend une tournure inattendue.
Et puis il y a Linda et son rire unique, joyeux et naturel et la vie s'écoule détendue et souriante pour le couple pour qui tout réussit. Mais en Harry sommeille le démon… et la vie avec Linda qui s'annonçait sous les meilleurs auspices va vite tourner au cauchemar pour cette jeune femme tendre et compréhesive qu'il choisit finalement d'épouser. Sa fièvre sexuelle compulsive, incontrôlable et dévastatrice, momentanément apaisée, le reprend pour l'entrainer de façon obsessionnelle vers l'enfer. Sur un rythme haletant, un style tranchant et sans périphrase, et dans un climat halluciné, l'auteur nous emmène aux confins du pire délire psychotique.
Un livre troublant qui se dévore et vous prend aux tripes.
À noter la qualité exceptionnelle de la traduction de Marc Gibot.

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Jusqu'à plus de la moitié de l'ouvrage, je me suis demandé où l'auteur voulais m'emmener.

On suit pendant tout ce temps la vie ma foi fort banale d'un jeune homme qui apprécie la chaire et ne s'en prive pas. Il privilégie les femmes mariées, petit kif personnel.
Puis il rencontre une femme, puis il l'épouse, puis ils achètent un appartement, ont un enfant. Monsieur grimpe les échelons au travail, travail auquel il tient beaucoup. Quelle banalité ! Où est-ce que l'on va ?

Et puis quand sa femme ne lui suffit plus, il la trompe. Avec des femmes respectables, puis quand elles ne lui suffisent plus avec des cajots, des alcooliques, des prostituées de bas étages.

Et puis... ça ne lui suffit plus. Et cette chose qui le ronge lui demande plus, plus, toujours plus. Chaque fois qu'il trouve un moyen de combler son anxiété, très vite il a besoin de plus.

Ses besoins montent crescendo et le lecteur se demande où est-ce que ça va s'arrêter. Est-ce qu'il va trouver une solution ou ne serait-ce qu'un mot a attribuer à son mal ?

Bien que la fin soit attendue, le moyen pour y parvenir est grandissant. Et bien que le livre mette, à mon sens un moment à démarrer, on a du mal a le lâcher avant la fin.
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Le démon ou l'illustration littéraire parfaite de la thèse de Schopenhauer voulant que la satisfaction de nos désirs est insuffisante au bonheur.

En apparence, le jeune New-Yorkais Harry White a tout pour réussir, une famille aimante, une intelligence hors du commun et un travail valorisant et payant. Mais, il carbure aux sensations fortes. Il assouvit d'abord ses pulsions en couchant avec des femmes mariées. Puis, le schéma de l'addiction se met en place : inconfort/souffrance, assouvissement/exaltation, culpabilité/désir de s'en sortir, rechute. Un cran plus loin à chaque fois, une spirale infernale.

Dès les premières pages, j'ai été scotchée. L'écriture de Selby est ciselée et impeccable. L'auteur entremêle adroitement une narration classique à la troisième personne et un courant de conscience, rendant le style très vif et fluide, au plus près du personnage.
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Les trois premières phrases de ce roman m'ont embarqué, je n'ai plus lâché ce roman où l'air se raréfie au fur et à mesure de l'histoire. Harry a le démon dans ses tripes et ce qui paraît anodin au début apparaît dans toute sa grandeur et son horreur. Selby dépeint les maux humains comme personne avec des mots sales, coupants comme des rasoirs, des mots pleins de maladies. Attention lecteur, tu pourrais être contaminé.
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Avec ce livre, je découvre Hubert Selby, l'histoire en quelques mots : Comment un individu a qui tout réussir, cadre sup à l'avenir tout tracé va peu à peu passer d'une addiction sexuelle, don juanisme et consommation charnelle jamais satisfaite, d'un mariage qui aurait pu calmer ses ardeurs (hardeurs...) a une soif de séduction , à une dépendance de satisfaction sans fin qui mènera à sa chute, à la folie. Un personnage conscient de son dérangement mais incapable d'accepter de se soigner, qui courra à sa perte. Un livre magnétique ou le talent de Selby s'exprime avec une froideur dérangeante...
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