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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a des signes qui ne trompent pas. Il me semble que je vous l'ai déjà dit mais je vous l'accorde il s'agit un autre temps. J'étais alors jeune, insouciant, gorgé de sex-appeal et je pensais que j'allais faire partie des 50 rédacteurs les plus actifs de Babélio. Mais ça c'était avant de découvrir qu'il y avait de vrais énervés qui vivaient dans une bibliothèque. Pas de pot comme on dit. Mais alors que s'est-il passé le 17 février 2023 ? Je suis contacté pour un masse critique privilégié comme ils disent ici les Babélio-nerds. Au début je me suis dit que c'était parce que je beau et sympathique. Et puis j'ai réalisé que c'était trois jours avant la pleine lune. Oui trois jours, vous avez bien lu. Symbole de la Trinité et le nombre de testicules porte-bonheur. Coïncidence ? Je ne crois pas.

Kadéiloscope. En voilà un titre intrigant avec ses airs énigmatiques. Car on l'a tous connu étant bambin ce petit tube où l'on regardait à l'intérieur pour voir ce somptueux ballet de couleurs et lumières. Jusque là donc, tout va bien, mais pourquoi en faire l'intitulé d'un livre ? S'agit-il d'un délicat hommage à notre enfance, d'un écho à nos souvenirs suaves de jeunesse, d'une métaphore de l'aube de notre vie ou bien encore d'un simple livre éducatif sur les illusions d'optique ? Bon okay sur le dernier point j'ai déconné mais je voulais être sûr que vous suivez toujours. Il est de notoriété publique qu'avec l'âge on se ramollit.

N'y allons pas par quatre chemins, Brian Selznick, à qui l'on doit l'étonnant Hugo Cabret, nous offre cette fois-ci un petit chamallow délicatement enrobé de sucre glace. Vous voyez un peu le concept ? Si jamais c'est trop imagé pour vous on peut imaginer... En fait non rien. Quittez la lecture de cette critique. J'suis pas v'nu ici pour faire dans l'social 'kay ? Fin de l'aparté. Cette lecture vous offrira beaucoup d'émotions accompagnées de nostalgie et de rêverie. Un petit trip onirique pour être exact. Car oui, ce livre ne laissera pas indifférent(e). Pourquoi me direz-vous ? Eh bien déjà calmez-vous, vous Mesdames en particulier car souvent vous êtes quelques décibels au-dessus, j'y viens.

L'auteur ose une construction originale sous forme de chapitres en apparence indépendants, un peu à la façon des nouvelles, aux teintes métaphoriques très prononcées qui ne seront pas, d'ailleurs, sans vous rappeler le Petit Prince ou encore La Mécanique du Coeur. La plume est délicate et raffinée, très raffinée même, avec une prose qui ne sera, du reste, pas à la portée des plus jeunes malgré l'image que peut véhiculer la couverture. Néanmoins, ce parti pris offre l'opportunité d'une double lecture pour les parents ou pour les adultes adeptes du genre. En prime et à mentionner, les illustrations disséminées un peu partout tout au long du livre sont du plus bel effet et agrémentent la lecture.

Bon, l'heure du bilan a (déjà) sonné car oui, mon emploi du temps est très serré. Je ne dis pas que vous ne foutez rien, quoique certains... Nan j'deconne - j'espère que la ficelle ne s'est pas trop tendue en mon absence pour certains. Si nous résumons donc cette lecture : c'est onirique et émouvant à souhait si bien que la corde nostalgique s'emballera pour un certain nombre d'entre vous. En d'autres termes pour les plus jeunes de la communauté, c'est koul, fun, stylé, swag. C'est comme ça qu'on dit maintenant non ? Désolé je commence à me rendre compte que je vieillis. Allez à dans 6 mois. Nan j'deconne, enfin p't'être pas. Allez demander à la lune va.

PS : dédicace aux éditions Bayard Jeunesse, j'vous aime putain
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Brian Selznick n'est plus à présenter. Souvenez vous, il y a quelques années, « Hugo Cabret« , succès librairie monumental adapté par Martin Scorcèse. Depuis, chacun de ses livres jeunesses a connu un succès important. Dans une semaine, le 8 mars exactement, « Kaléidoscope » paraît aux éditions Bayard jeunesse. le Kaléidoscope sur le plan littéraire, offre un nombre indéfini de combinaisons permettant d'offrir un nombre important de figures différentes. La capacité fascinante de Brian Selznick pour tisser une toile dans laquelle, nous lecteurs, sommes plongées de manière immédiate. On retrouve dans « Kaléidoscope » ce petit miracle littéraire. Les illustrations séparant les différents chapitres sont en noir et blanc et elles sont absolument sublimes. Selznick est non seulement un formidable auteur jeunesse, mais c'est également un illustrateur impressionnant. Tendresse, amitié, surnaturel, légende, mystère, tous ces éléments sont présents et sont une marque de fabrique de l'auteur. La réussite est totale. Enfant, adolescent et même les adultes y trouveront leur compte, à condition pour ces derniers de conserver cette part d'enfance qui ne doit pas mourir. le rire, l'imagination, l'émerveillement sont des clés essentielles pour aborder les oeuvres de Brian Selznick. le récit nous plonge dans le mystère d'un kaléidoscope où notre jeune garçon, non sans crainte, décide de jeter un oeil. Il aperçoit alors un jeune garçon du nom de James. Ce dernier a disparu depuis longtemps et les recherches se sont arrêtées. Les fragments d'images issues du Kaléidoscope permettent au narrateur de retrouver un James empruntant différents rôles comme l'on relève une quête. Au fond, est-ce réel ou l'imagination débordante d'un garçon trouvant enfin en James, l'ami qu'il n'a jamais eu. C'est une ode à l'imagination, aux rêves, à l'abandon. Après tout, peu importe la réalité de ce que voit ce garçon, James va lui faire vivre des moments exaltants et même quelque peu effrayant, par moment. James adopte différents univers et personnages : chevalier, géant et même dragon. Ce nouveau Brian Selznick est une réussite totale, une de plus pour cet auteur bien au dessus de la mêlée. le 8 mars, n'hésitez pas, « Kaléidoscope » de Brian Selznick, paru chez Bayard Jeunesse, est un excellent cadeau à offrir ou à s'offrir. Un futur classique !
Lien : https://thedude524.com/2023/..
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Ce roman a été un véritable coup de coeur ❤

J'ai perçu ce recueil de nouvelles comme un voyage entrepris par le personnage vers une finalité difficile et déchirante. L'ouvrage est divisé en trois parties distinctes : le matin, l'après-midi et le soir. Ces différentes sections pourraient correspondre aux différents moments de la vie du narrateur, allant de l'insouciance de "l'avant" à la dure réalité de "l'après", en passant par l'instant des faits.

Les magnifiques illustrations qui parsèment le livre ne doivent pas être négligées, car elles parlent autant que les écrits. On retrouve des objets ou des faits provenant des nouvelles précédentes dans les suivantes, dessinant ainsi progressivement une vérité terrible. Cette construction narrative est remarquablement réussie.

Deux personnages récurrents se démarquent : un jeune de 12 à 13 ans et James, qui revêt différentes formes selon les moments des récits. Tantôt réel, tantôt sous la forme d'une poupée ou d'un géant, ils sont des amis inséparables qui s'adonnent à toutes sortes de jeux : navigateur, explorateur, aventurier !

J'ai remarqué que certains lecteurs ont été un peu perdus par ce livre, ne parvenant pas à saisir toute la subtilité du message. Pour ma part, j'ai immédiatement ressenti cette profondeur d'émotions dès l'après-midi, et cela s'est confirmé dans la partie du soir.

C'est un travail subtil et captivant qui vous serre la gorge ! le narrateur et James continuent à hanter mes pensées même après avoir terminé ma lecture, et je pense qu'ils y resteront un moment.
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Brian Selznick, auteur à l'imagination et au trait de crayon florissants, est surtout connu pour être le papa de Hugo Cabret, dont les aventures ont été adaptées au cinéma par Martin Scorsese. Dans « Kaléidoscope », l'auteur égrène un peu plus d'une vingtaine d'histoires courtes, plutôt des scènes en apparence indépendantes mais reliées entre elles par un fil rouge prenant progressivement tout son sens. Ce fil rouge est un garçon prénommé James, un personnage aux multiples visages souvent présenté comme l'ami du narrateur. Dans les histoires qui mettent en scène ce garçon multifacette ou ses alter ego imaginaires, les limites du temps et de l'espace sont mouvantes, voire abolies. le fantastique s'immisce avec délice, et l'on croise dans ces récits un géant placide, un ange ailé qui sait et oublie tout, et même un dragon tentateur.

A travers ce récit kaléidoscopique, richement illustré à la mine de graphite, les émotions et les sentiments exsudent, les thèmes fleurissent, et les questions germent. On y évoque l'amitié et le courage, la mort et l'oubli, l'écoulement du temps et la trace qu'il laisse sur les êtres et les endroits qu'ils ont fréquentés. La tristesse et la mélancolie apparaissent en filigrane dans nombre d'histoires, mais quelque chose de plus transcendant et de lumineux parvient à s'en échapper, comme la magie des instants partagés ou la mémoire de sentiments inaltérables.

Les dessins qui introduisent chaque chapitre sont particulièrement saisissants, tantôt oniriques tantôt mystiques, et les illustrations double-page qui s'intercalent entre chaque scène rappellent ce que l'on voit dans cet instrument optique abritant un jeu de miroirs et d'éclats de verre mobiles. Sauf qu'ici ce sont des éclats de vie, des souvenirs épars ou rêvés qui pivotent et s'articulent entre eux, distillant goutte après goutte la substance tragique de l'ensemble.

Ma fille de dix ans a été tout autant enchantée que moi par cette histoire émouvante qui interroge en profondeur. de plus jeunes enfants seront peut-être déstabilisés par l'apparente déconnexion entre les récits ou leur teinte sombre, mais tout dépend de leur maturité.

Je remercie les éditions Bayard Jeunesse pour ce service presse reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio.
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Je vous conseille « Kaléidoscope » de Brian Selznick.

Quel roman graphique ! Superbe livre, aux belles illustrations réalisées par l'auteur lui-même, recueil magnifique de micro nouvelles qui plonge le lecteur dans un univers unique, onirique, fantastique, magique, fantaisiste, fabuleux, aventureux, à la fois tendre et poignant. le fil rouge ? James, qui prend divers aspects, de l'ami imaginaire en passant par le copain de classe et l'ami perdu. Ecrit à la première personne du singulier, il y a donc un jeune narrateur de 13 ans.

Le livre est découpé en trois parties, comme les trois moments principaux d'une journée : le matin, l'après-midi et le soir (comme les 3 parties de la vie d'un être humain ?). On retrouve ici le thème cher à l'auteur, le temps, celui qui passe, celui qui est arrêté, l'espace-temps différent pour chacun. On se souvient de l'excellent « L'invention de Hugo Cabret » adapté au cinéma par Scorsese, reprenant en visuel qui marque les esprits des horloges multiples et surdimensionnées. Là encore, le personnage principal avait 12 ans.

Il y a du merveilleux dans « Kaléidoscope » de Brian Selznick. le titre est très évocateur et parlera aux plus anciens, car oui, n'avons-nous pas eu en mains, tous, dans notre enfance, offert par un membre aimé de notre famille, cet objet fabuleux que l'on faisait tourner et qui nous permettait de voir par le microcosme de la lunette, un monde à nous, source d'imagination et de merveilleux ?

Lorsqu'on regarde la définition de « Kaléidoscope » dans le dictionnaire, on trouve deux définitions qui collent remarquablement au livre :
- Petit tube dont le fond est occupé par des fragments mobiles de verre colorié qui, en se réfléchissant sur un jeu de miroirs, y produisent d'infinies combinaisons de motifs symétriques.
- Au figuré : Succession rapide et changeante (d'impressions, de sensations).

Et oui, même si les illustrations sont en noir et blanc teintées de nuances de gris, à chaque nouveau chapitre, on a l'impression d'avoir bougé un kaléidoscope qui rabat les cartes, fige les personnages dans de nouvelles aventures extraordinaires dues aux reflets miroitants des images et dont on se rend compte à la fin qu'il s'agit bien d'un tout, morcelé de diverses combinaisons. de même que la brièveté de chacune nouvelle (3 à 4 pages maximum) et leur enchainement donne cette notion de changement rapide.

Ce roman original et inclassable est une vraie réussite, tant par le tempo, l'écriture fluide, que par les illustrations. Sa lecture est prenante et passionnante, laissant libre-court au lecteur sur l'interprétation des textes et l'imagination visuelle qu'il peut en faire, c'est la magie de l'onirisme, et le talent de l'auteur.

Malgré tout, ce roman traite de nombreux sujets sérieux comme l'amitié, la loyauté, la confiance, le bonheur, la différence, la souffrance, la perte, le deuil, et surtout le temps qui passe.

Catégorisé en livre-jeunesse, il s'adresse pour moi à un plus large public, puisque les adultes qui ont gardé leur âme d'enfant peuvent y trouver un grand plaisir de lecture, comme moi.

Je remercie chaleureusement Babelio et les Editions Bayard Jeunesse pour l'envoi de ce petit bijou, cette belle découverte enchanteresse. Ce livre vient juste de sortir en librairie, procurez-vous le, pépite garantie, vous ne serez pas déçus.
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Je remercie les éditions Bayard Jeunesse ainsi que le site Babelio pour cette expérience de lecture. Parce que très clairement, le livre est atypique et très différent de ce que j'avais découvert de l'auteur avec Hugo Cabret – qui était déjà un régal en soi. J'ai passé un très bon moment de lecture et j'ai aimé le lire, le relire pour comprendre les liens, les thèmes, il a plusieurs niveaux de lectures et il plaira autant aux petits qu'aux grands lecteurs.

C'est typiquement le genre de livre qu'il va falloir expérimenter, donc il peut aussi bien plaire que déplaire, il a ce petit côté nébuleux, cette construction qui le rend unique. Il mêle plusieurs genres, différentes ambiances et je me suis surprise à relire certains chapitres, à trouver les fils rouges, les thèmes récurrents, c'est un livre que j'ai aimé lire tranquillement et que j'ai aimé travailler, arpenter les recoins.

Le roman traite d'une amitié, celle du narrateur avec son ami James. Et cette amitié va être explorée de part en part, voguant sur des instants de jeux et de complicités, la rencontre, l'avenir et le futur, le réel et l'imaginaire. En somme, nous avons un ensemble d'histoires qui donnent l'aspect d'un recueil de nouvelles, sauf que le fil rouge est si fort, qu'il s'agit d'un récit avec un début et une fin. Chaque histoire nous offre une nouvelle version du narrateur et de James, de leur amitié, avec un cadre différent, une temporalité autre, mais avec des liens bien marqués qui se retrouvent sur plusieurs fragments et qui donnent une sorte de continuité.

J'ai beaucoup aimé la construction du récit : avec trois parties bien distinctes (matin, après-midi, soir), un nombre d'histoires bien définies (24 pour rappeler les heures). En ouverture une double-page avec un motif qui utilise le principe du kaléidoscope, motif que l'on retrouve avec plaisir dans la page qui suit, avec cette belle illustration pleine page signée Brian Selznick. J'aimais déjà ce coup de crayon avec Hugo Cabret, je suis très heureuse de le retrouver ici, le détail qu'il donne sur chaque illustration est hallucinant. L'utilisation du noir et blanc est parfaite vu le thème majeur du livre. Et donc, après cette belle illustration, vous avez l'histoire qui dépasse rarement les 3 à 4 pages.

Vous allez me dire que c'est très court, 24 petites histoires même avec des liens très forts (thèmes, éléments, personnages), ça reste 24 histoires courtes. Seulement, Brian Selznick maîtrise parfaitement son récit, les histoires offrent une jolie histoire d'amitié – comme dit plus haut, avec beaucoup de justesse dans les émotions, des idées délicieuses pour notre enfant intérieur, et un sens de la précision pour le texte (dialogues comme descriptions). Nous avons donc des voyages dans la forêt, des histoires d'objets antiques et artisanaux, des promenades dans des jardins, des créatures fantastiques et merveilleuses comme des géants, des dragons ou une momie, sans compter des lieux féeriques comme la lune, une bibliothèque, un musée, des vieilles bâtisses…

C'est un voyage unique que propose l'auteur, car toutes ses merveilleuses histoires sont rattachées à James, à notre enfant-narrateur qui a perdu James et qui tente de le retrouver, çà et là. Nous suivons son deuil, et chaque rencontre avec James permet d'explorer les souvenirs, le temps, la mort, la valeur de l'amitié, le pouvoir de l'imaginaire. L'ensemble est très poétique, délicat aussi, car chaque débat est soulevé sans jamais y apporter une réponse franche – ce qui agacera certains lecteurs – mais qui permet à chacun de réfléchir aux sujets abordés de manière personnelle.

J'ai adoré le récit proposé par l'auteur, même si je me dois d'être honnête. Je l'ai commencé, j'ai mis du temps à comprendre le récit devant moi, j'étais donc décontenancée par ce récit que je jugeais incomplet, étrange et ambigu. J'ai dû lire les notes et remerciements de l'auteur pour comprendre l'origine de l'histoire, relire les chapitres déjà lus en faisant davantage attention à certains points. Et finir ma lecture, bien plus enthousiaste qu'au commencement. Je ne vais pas vous dire comment lire le récit, je suppose que c'est à chacun et chacune de choisir comment l'aborder, toutefois, je suis admirative du travail fait par l'auteur.

J'ai beaucoup aimé le narrateur et James, j'ai été très touchée par cette lecture et émerveillée par l'expérience qu'elle a générée. J'espère poursuivre ma découverte de l'auteur avec d'autres récits
Lien : https://la-citadelle-d-ewyly..
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Un recueil déroutant et touchant !

Merci beaucoup à Babelio et aux éditions Bayard pour l'envoi de ce livre en avant-première ! J'ai vraiment apprécié cette découverte.

Le livre se présente sous un aspect déroutant : les magnifiques illustrations se trouvent difractées sur la page précédente comme au travers d'un kaléidoscope. Les chapitres, petits contes relativement indépendants les uns des autres, sont aussi des bribes, des déclinaisons du même motif. Un motif composé de voyages en bateau, de jardins, d'objets et de créatures étranges, et surtout d'amitié.

L'étonnement laisse peu à peu place à l'envoûtement, à mesure que l'on se laisse porter par la plume de l'auteur à travers ses univers où le réel côtoie l'imaginaire de manière poétique. Ces univers m'ont tantôt fait penser au Petit Prince, par leur côté symbolique et touchant, tantôt aux univers des films des studio Ghibli par leur côté étrange et attachant.

Suite à l'envoutement vient une vive émotion, à mesure qu'une puissante nostalgie imprègne les récits et que l'on comprend qu'ils parlent d'un petit garçon disparu, James, et d'une amitié qui appartient au passé. Les motifs de l'absence et du manque sont présents subtilement, comme des touches par-ci par-là, des bribes diffractées par le kaléidoscope qu'est ce livre et qui les rend, par cette démultiplication, d'autant plus présentes.

Cette lecture fut donc toute une expérience, un voyage qui m'a beaucoup touchée. Les récits ont l'avantage de pouvoir se lire au compte-goutte, un à la fois, mais ils laissent une impression d'ensemble profondément belle et émouvante.
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Brian Selznick est auteur et illustrateur de livres pour enfants. Il a notamment écrit (et illustré) L'invention de Hugo Cabret. Je n'ai lu aucun de ses livres jusqu'à présent (ni vu leurs adaptations) et c'est une grave erreur que je compte bien combler.

Kaléidoscope nous parle d'une amitié qui transcende le temps et l'espace. Il nous parle aussi du pouvoir du souvenir, de l'imagination et de la beauté de la vie sous toutes ses formes, sa fragilité et son impermanence.
C'est aussi un ensemble d'histoires fragmentées mettant en scène un jeune narrateur ainsi qu'un petit garçon nommé James. S'ils sont récurrents, ils ne sont pourtant jamais vraiment les mêmes. Avec eux, plusieurs éléments se feront également écho et créeront des passerelles d'histoire en histoire. de souvenir en souvenir.

Les histoires sont très courtes (2, 3 pages grand max), chacune illustrée par un magnifique crayonné de l'auteur. Mais en quelques mots, nos personnages parcourent des îles bibliothèques, rencontrent des dragons, des momies, parcourent des labyrinthes, des jardins de sorcières. Ils se posent (et nous posent) surtout plein de questions enfantines, existentielles, essentielles. Et l'auteur ne répondra à aucune d'entre elles, car elles nous appartiennent. Attendez-vous donc à ne pas tout saisir (oui, il s'agit encore de ce genre d'histoire ^^). Attendez-vous aussi à être très émus face à cet enfant (notre narrateur) qui va gérer à sa façon la perte de son meilleur ami.

Le roman a une structure très intéressante. Il est composé de trois parties ( le matin, l'après-midi et le soir) et divisé en 24 chapitres (soit un chapitre par heure). Dans ces 24 réflexions, le temps s'écoule de manière élastique, de quelques minutes à une centaine d'années. Autant de battement de coeur, de partage, de découverte et d'amitié.

Kaléidoscope a été écrit durant la pandémie et aborde des thèmes forts comme la perte, le deuil, l'amour, l'amitié, la vie, l'espoir ou le temps qui s'écoule. L'ensemble est très touchant et brillamment exécuté. Destiné à un public jeune, je le conseillerai sans aucun souci à tous les âges tant son propos est universel.

En glissant un oeil curieux dans ce kaléidoscope, j'ai été touchée par quelque chose de beau, doux et mélancolique. J'ai voyagé des kilomètres et vécu plusieurs vies en un battement de cil. Ce fut une expérience merveilleuse, très émouvante et pleine d'espoir. 🖤 Évidemment que j'en recommande la lecture. Préparez-vous juste à avoir le coeur serré. 🤗

Merci à Bayard Jeunesse et Babelio pour le service presse. Kaléidoscope sort le 8 mars.
Lien : https://fourbistetologie.fr/..
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Si Brian Selznick n'évoque rien dans vos esprits, vous connaissez sûrement son oeuvre phare et son adaptation en film par Martin Scorcese : L'Invention de Hugo Cabret. Pourtant, son univers fantasmagorique et sa plume mériteraient d'être plus reconnus, car je vous le dis en toute honnêteté : je suis retombé en enfance en lisant Kaleidoscope, son dernier recueil d'histoires, paru chez Bayard Jeunesse.

Agrémentée d'illustrations faites par les soins de l'auteur, cet ensemble d'histoires oniriques et fantastique offre un regard tendre sur des fragments de réalités, où converge à chaque fois le même personnage récurrent : James. D'un géant devenu ami avec un jeune garçon jusqu'à la triste destinée d'une figurine de glace, Selznick multiplie les points de vue, et délivre à chaque fois un percutant message, donnant à réfléchir sur la destinée humaine.

Ce qui est désormais une certitude, c'est que Selznick est un auteur à suivre de prêt, et que je suis tout disposé à replonger dans son univers dès que possible !
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Après La boîte magique d'Houdini, L'invention de Hugo Cabret, le musée des merveilles et Les Marvels, Brian Selznick est indéniablement devenu une valeur sûre, ainsi n'ai-je pas hésité à sélectionner ce titre lors de la pénultième Masse critique Babelio (merci !). Un unique choix, dans lequel je me suis plongée à l'aveuglette et que je ne regrette nullement !

Kaléidoscope se démarque de ses précédents ouvrages. Moins conséquent, il a l'originalité de ne pas proposer une histoire linéaire : Kaléidoscope est un recueil de textes très courts (et très joliment écrits), de récits optimistes ou mélancoliques, magiques ou dramatiques, à travers les lieux et les siècles, d'atmosphères diverses mais non dépourvues de cohérence.
Cohérence née des protagonistes, avec l'omniprésence de James. Mais qui est vraiment James ? est-il seulement réel ? cela n'a finalement pas la moindre importance, ce sont des facettes, des rêves, des possibles… de manière plus générale, on retrouve des personnages rêveurs qu'affectionne l'auteur, des aventuriers imaginatifs qui peuvent trouver l'aventure au coin de la rue, des personnages solitaires mais ouverts aux autres.
Cohérence née des thématiques. Bien que parlant également des souvenirs, de l'écoulement du temps, de la perte et de l'imagination, ce sont avant tout des histoires d'amitiés. Amitié entre enfants, avec des créatures magiques ou même un objet ; amitiés par-delà la différence, par-delà la mort.
Les 24 chapitres sont répartis en trois parties – le matin, l'après-midi et le soir – et la tonalité des histoires évolue subtilement au fil de la journée, s'assombrissant en se dirigeant vers la nuit.

De ces textes se dégagent une impression d'étrangeté, mais aussi une grande tendresse. Ces histoires apparaissent comme liées par un élément de ci de là, des échos entre les récits, le tout formant alors une fresque mystérieuse, morcelée, éclatée… kaléidoscopique, évidemment.
Dans chaque nouvelle, Brian Selznick capture un instant de vie – que celui-ci ne dure que quelques minutes ou plusieurs années – et parvient en quelques mots à donner vie à un univers et aux protagonistes qui l'habitent. Par les questions qu'ils (se) posent, par leur errance dans les lieux secrets qu'ils foulent, ils parlent de la vie, de sa fragilité, de sa beauté.

Kaléidoscope est évidemment l'occasion de retrouver le coup de crayon de Brian Selznick qui sublime le noir et blanc. Deux dessins ouvrent chaque histoire, le premier étant un fragment du second, multiplié et déformé par un kaléidoscope. Des illustrations déjà magiques, fascinantes, intrigantes, capturant un objet ou un décor avec une apparente simplicité qui cache en réalité un travail précis. Des préfaces parfaites avant de plonger dans les mots.

Ainsi, Brian Selznick parvient à se renouveler en créant une toile insolite mais bouleversante. Chaque lectrice et lecteur lira probablement une histoire différente, interprétera les choses différemment selon son vécu, son imaginaire, ses envies ; il n'y a pas de bonne réponse, de point de vue fixe, et c'est un aspect qui confère toute sa richesse à ce livre surprenant. Pour ma part, je suis ressortie de ma lecture chamboulée et émerveillée.
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