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Un beau cadeau reçu en avant-première (il paraîtra le 08 mars), dont je remercie Babelio, les éditions Bayard jeunesse et surtout l'auteur Brian Selznick, découvert en 2017 avec les formidables "Marvels", ainsi que par le biais de Martin Scorsese qui a adapté "L'invention de Hugo Cabret".
Dire que j'ai bien failli ne pas répondre à cette offre de MC privilégiée, ayant énormément de lectures sur le feu actuellement, j'aurai vraiment raté un ouvrage assez exceptionnel ! C'est le nom de l'auteur, et la superbe illustration en couverture (clin d'oeil à l'intention de @Denis76 : on y revient !) qui ont eu raison de ma fragile détermination à ne pas rajouter un livre de plus à ma Pal déjà vacillante.

Assez digressé, parlons du livre enfin, présenté comme un roman illustré, et qui à première vue est plutôt un assemblage de courtes nouvelles, 3 ou 4 pages seulement pour chacune. Au début, j'ai pensé qu'il s'agissait d'historiettes indépendantes adressées à des enfants de primaire. Mais en avançant dans ma lecture, j'ai vite compris que ces histoires étaient liées par deux personnages communs : le narrateur, qui semble être un garçon d'une douzaine d'années (au début il indique avoir fêté son treizième anniversaire), mais parfois aussi un adulte se remémorant cette période de sa vie. Et, je peux me tromper, mais ce narrateur s'inspire sans doute des propres souvenirs de l'auteur... le second personnage porte le prénom de James, il est protéiforme : tantôt ami imaginaire, totalement virtuel ou incarné sous forme d'une poupée de chiffon, voire d'un parapluie ou d'une chaussure ! Tantôt ami réel, copain de classe partageant de multiples aventures avec le narrateur. Ensemble ils vont parcourir les océans, explorer la Lune, se perdre dans des grottes, des jardins abandonnés, un sombre manoir et mille autre lieux fantastiques. Ils vont également croiser des personnages tous plus extraordinaires les uns que les autres, un géant, un chevalier, un roi... Impossible de résumer ce livre, cela ne ferait qu'en enlever la magie.

Mais il n'y a pas que les écrits qui le rendent magique, les illustrations, également oeuvres de l'auteur, vaudraient à elles seules la découverte. Chaque chapitre s'ouvre en double-page sur une vue kaléidoscopique en nuances de noir et blanc (fusain ? Je ne m'y connais pas suffisamment). Et la page suivante dévoile le dessin d'origine, que je me suis amusée à retrouver ensuite sur la double-page. Pas toujours évident ! Ces dessins ont fait remonter en moi le souvenir très lointain d'un des plus beaux cadeaux que m'avait fait mon grand-père : un kaléidoscope justement, avec lequel j'ai occupé des heures d'émerveillement devant ces motifs géométriques changeant à l'infini. C'était un simple tube de carton, avec à l'intérieur quelques morceaux de verre ou de plastique colorés, mais pour moi c'était juste magique ! Je me rends compte que j'ai beaucoup utilisé ce terme dans mon billet, mais il traduit vraiment bien ce que j'ai éprouvé en me plongeant dans cet objet littéraire, que j'ai refeuilleté à plusieurs reprises avant de me risquer à tenter de transmettre mon ressenti.

Ah, j'avais oublié : encore une précision sur la forme : le recueil comporte trois parties, intitulées respectivement le matin, L'après-midi et le soir. Et la tonalité des histoire change subtilement d'une partie à l'autre, plus insouciante au début, plus grave à la fin, on comprend pourquoi à la lecture des dernières pages.

Pourquoi pas cinq étoiles ? Parce que j'ai un petit reproche à formuler : j'en aurai voulu plus, certaines histoires auraient vraiment mérité d'être développées, j'ai ressenti une certaine frustration en tournant les pages. Par contre le fait de ne pas vraiment savoir si James provient d'un souvenir réel ou a été un pur produit de l'imagination du narrateur ne me dérange pas, à chacun d'imaginer ce qu'il préfère. Je ne peux que vous inviter à découvrir l'univers de Brian Selznick, et à offrir ses livres tant aux enfants (à partir de 10 ans) qu'aux plus âgés sensibles à la fantaisie et à la magie, encore une fois !
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Ce livre m'a été proposé dans le cadre d'une masse critique privilégiée et je remercie Babelio ainsi que l'édition Bayard Jeunesse pour cet envoi.

J'ai souhaité le lire pour deux raisons :
- le titre : en effet, ce n'est pas tous les jours que l'on retrouve le mot « kaléidoscope ». Cela m'a tout de suite rapporté à des souvenirs d'enfance avec ces beaux fragments colorés qui changent selon la position de l'objet (et/ou comment il avait été bien secoué avant). Je ne savais donc pas vraiment à quoi m'attendre mais ce titre m'évoquait un voyage avec de nombreuses histoires.
- La couverture : celle-ci évoque la mer et les voyages avec, autour du bateau, une illustration représentant ce que l'on peut apercevoir quand l'on regarde dans un kaléidoscope. Ce livre étant indiqué comme un « roman illustré », j'avais très envie de découvrir les nombreux dessins qu'il promettait.

Ce livre comprend trois parties : « Le matin », « L'après-midi » et « Le soir ».
Les chapitres sont très courts (3-4 pages). Chaque chapitre nous propose une histoire fantastique différente. On pourrait penser qu'il s'agit ici de nouvelles toutes indépendantes les unes aux autres. Ceci pourrait être vrai. En effet, je pense que si n'importe qui lit un chapitre au hasard, il n'aura aucun mal à comprendre ce qui s'y passe sans être perdu.
Or, ce n'est pas vrai. Un seul élément ne change jamais : James est toujours présent.

James est l'ami du narrateur.
Le roman est écrit à la première personne sans jamais mentionné de nom. Nous savons tout de même au début du roman que la narrateur a fêté son treizième anniversaire et qu'il va à l'école.

Au fur et à mesure de notre lecture, nous observons les aventures des deux amis qui vont sur la lune, rencontrent un dragon, un géant, découvrent une île ou encore le moyen de communiquer avec les esprits. Comme indiqué précédemment James est toujours présent mais sous différentes formes.

Petit à petit, et au fur et à mesure que la journée passe (rappelez vous des trois parties du livre), et malgré les histoires complètement différentes selon les chapitres, il y a une chronologie de la psychologie du narrateur : le matin, les aventures sont insouciantes ; l'après-midi, elles le sont beaucoup moins, il y a quelques soupçons de peur, d'étrange... ; et le soir, il ne fait aucun doute que notre narrateur a subi la perte, l'abandon, le départ ou encore le deuil de son ami.
C'est en cela également que l'on ne peut dire qu'il s'agit de nouvelles et que l'on voit à quel point l'auteur a pu travailler son livre. C'est remarquable.

Je dois tout de même vous avouer qu'à la fin de ma lecture, j'ai été totalement perplexe. Les histoires étaient très bien individuellement mais je ne comprenais pas où l'auteur voulait nous emmener. Ce n'est qu'avec du recul et une nuit de sommeil que j'ai compris ce que je viens de vous énoncer ci-dessus.

L'idée du kaléidoscope est donc excellente et cela laisse supposer ou imaginer à notre tour ce qui a pu se passer. J'aime à penser qu'à chaque fois que le narrateur, ayant perdu son ami James, en regardant son kaléidoscope, s'imagine de nouvelles aventures avec son ami disparu.

Pour terminer, il faut également prendre le temps de regarder les illustrations de l'auteur qui sont très belles et bien travaillées en noir et blanc, sûrement au crayon ou au fusain. Il y en a de nombreuses :
- à chaque début de chapitre : une illustration relative au récit qui sera énoncé.
- à chaque fin de chapitre : une illustration de ce que l'on pourrait voir dans un kaléidoscope – ou, peut-être, est-ce que le narrateur a vu dans le kaléidoscope et qui lui a permis d'imaginer l'histoire décrite dans le chapitre... Nous ne saurons jamais !
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Il y a des signes qui ne trompent pas. Il me semble que je vous l'ai déjà dit mais je vous l'accorde il s'agit un autre temps. J'étais alors jeune, insouciant, gorgé de sex-appeal et je pensais que j'allais faire partie des 50 rédacteurs les plus actifs de Babélio. Mais ça c'était avant de découvrir qu'il y avait de vrais énervés qui vivaient dans une bibliothèque. Pas de pot comme on dit. Mais alors que s'est-il passé le 17 février 2023 ? Je suis contacté pour un masse critique privilégié comme ils disent ici les Babélio-nerds. Au début je me suis dit que c'était parce que je beau et sympathique. Et puis j'ai réalisé que c'était trois jours avant la pleine lune. Oui trois jours, vous avez bien lu. Symbole de la Trinité et le nombre de testicules porte-bonheur. Coïncidence ? Je ne crois pas.

Kadéiloscope. En voilà un titre intrigant avec ses airs énigmatiques. Car on l'a tous connu étant bambin ce petit tube où l'on regardait à l'intérieur pour voir ce somptueux ballet de couleurs et lumières. Jusque là donc, tout va bien, mais pourquoi en faire l'intitulé d'un livre ? S'agit-il d'un délicat hommage à notre enfance, d'un écho à nos souvenirs suaves de jeunesse, d'une métaphore de l'aube de notre vie ou bien encore d'un simple livre éducatif sur les illusions d'optique ? Bon okay sur le dernier point j'ai déconné mais je voulais être sûr que vous suivez toujours. Il est de notoriété publique qu'avec l'âge on se ramollit.

N'y allons pas par quatre chemins, Brian Selznick, à qui l'on doit l'étonnant Hugo Cabret, nous offre cette fois-ci un petit chamallow délicatement enrobé de sucre glace. Vous voyez un peu le concept ? Si jamais c'est trop imagé pour vous on peut imaginer... En fait non rien. Quittez la lecture de cette critique. J'suis pas v'nu ici pour faire dans l'social 'kay ? Fin de l'aparté. Cette lecture vous offrira beaucoup d'émotions accompagnées de nostalgie et de rêverie. Un petit trip onirique pour être exact. Car oui, ce livre ne laissera pas indifférent(e). Pourquoi me direz-vous ? Eh bien déjà calmez-vous, vous Mesdames en particulier car souvent vous êtes quelques décibels au-dessus, j'y viens.

L'auteur ose une construction originale sous forme de chapitres en apparence indépendants, un peu à la façon des nouvelles, aux teintes métaphoriques très prononcées qui ne seront pas, d'ailleurs, sans vous rappeler le Petit Prince ou encore La Mécanique du Coeur. La plume est délicate et raffinée, très raffinée même, avec une prose qui ne sera, du reste, pas à la portée des plus jeunes malgré l'image que peut véhiculer la couverture. Néanmoins, ce parti pris offre l'opportunité d'une double lecture pour les parents ou pour les adultes adeptes du genre. En prime et à mentionner, les illustrations disséminées un peu partout tout au long du livre sont du plus bel effet et agrémentent la lecture.

Bon, l'heure du bilan a (déjà) sonné car oui, mon emploi du temps est très serré. Je ne dis pas que vous ne foutez rien, quoique certains... Nan j'deconne - j'espère que la ficelle ne s'est pas trop tendue en mon absence pour certains. Si nous résumons donc cette lecture : c'est onirique et émouvant à souhait si bien que la corde nostalgique s'emballera pour un certain nombre d'entre vous. En d'autres termes pour les plus jeunes de la communauté, c'est koul, fun, stylé, swag. C'est comme ça qu'on dit maintenant non ? Désolé je commence à me rendre compte que je vieillis. Allez à dans 6 mois. Nan j'deconne, enfin p't'être pas. Allez demander à la lune va.

PS : dédicace aux éditions Bayard Jeunesse, j'vous aime putain
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Brian Selznick n'est plus à présenter. Souvenez vous, il y a quelques années, « Hugo Cabret« , succès librairie monumental adapté par Martin Scorcèse. Depuis, chacun de ses livres jeunesses a connu un succès important. Dans une semaine, le 8 mars exactement, « Kaléidoscope » paraît aux éditions Bayard jeunesse. le Kaléidoscope sur le plan littéraire, offre un nombre indéfini de combinaisons permettant d'offrir un nombre important de figures différentes. La capacité fascinante de Brian Selznick pour tisser une toile dans laquelle, nous lecteurs, sommes plongées de manière immédiate. On retrouve dans « Kaléidoscope » ce petit miracle littéraire. Les illustrations séparant les différents chapitres sont en noir et blanc et elles sont absolument sublimes. Selznick est non seulement un formidable auteur jeunesse, mais c'est également un illustrateur impressionnant. Tendresse, amitié, surnaturel, légende, mystère, tous ces éléments sont présents et sont une marque de fabrique de l'auteur. La réussite est totale. Enfant, adolescent et même les adultes y trouveront leur compte, à condition pour ces derniers de conserver cette part d'enfance qui ne doit pas mourir. le rire, l'imagination, l'émerveillement sont des clés essentielles pour aborder les oeuvres de Brian Selznick. le récit nous plonge dans le mystère d'un kaléidoscope où notre jeune garçon, non sans crainte, décide de jeter un oeil. Il aperçoit alors un jeune garçon du nom de James. Ce dernier a disparu depuis longtemps et les recherches se sont arrêtées. Les fragments d'images issues du Kaléidoscope permettent au narrateur de retrouver un James empruntant différents rôles comme l'on relève une quête. Au fond, est-ce réel ou l'imagination débordante d'un garçon trouvant enfin en James, l'ami qu'il n'a jamais eu. C'est une ode à l'imagination, aux rêves, à l'abandon. Après tout, peu importe la réalité de ce que voit ce garçon, James va lui faire vivre des moments exaltants et même quelque peu effrayant, par moment. James adopte différents univers et personnages : chevalier, géant et même dragon. Ce nouveau Brian Selznick est une réussite totale, une de plus pour cet auteur bien au dessus de la mêlée. le 8 mars, n'hésitez pas, « Kaléidoscope » de Brian Selznick, paru chez Bayard Jeunesse, est un excellent cadeau à offrir ou à s'offrir. Un futur classique !
Lien : https://thedude524.com/2023/..
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Ce roman a été un véritable coup de coeur ❤

J'ai perçu ce recueil de nouvelles comme un voyage entrepris par le personnage vers une finalité difficile et déchirante. L'ouvrage est divisé en trois parties distinctes : le matin, l'après-midi et le soir. Ces différentes sections pourraient correspondre aux différents moments de la vie du narrateur, allant de l'insouciance de "l'avant" à la dure réalité de "l'après", en passant par l'instant des faits.

Les magnifiques illustrations qui parsèment le livre ne doivent pas être négligées, car elles parlent autant que les écrits. On retrouve des objets ou des faits provenant des nouvelles précédentes dans les suivantes, dessinant ainsi progressivement une vérité terrible. Cette construction narrative est remarquablement réussie.

Deux personnages récurrents se démarquent : un jeune de 12 à 13 ans et James, qui revêt différentes formes selon les moments des récits. Tantôt réel, tantôt sous la forme d'une poupée ou d'un géant, ils sont des amis inséparables qui s'adonnent à toutes sortes de jeux : navigateur, explorateur, aventurier !

J'ai remarqué que certains lecteurs ont été un peu perdus par ce livre, ne parvenant pas à saisir toute la subtilité du message. Pour ma part, j'ai immédiatement ressenti cette profondeur d'émotions dès l'après-midi, et cela s'est confirmé dans la partie du soir.

C'est un travail subtil et captivant qui vous serre la gorge ! le narrateur et James continuent à hanter mes pensées même après avoir terminé ma lecture, et je pense qu'ils y resteront un moment.
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• « ᴋᴀʟéɪᴅᴏsᴄᴏᴘᴇ » ᴅᴇ ʙʀɪᴀɴ sᴇʟᴢɴɪᴄᴋ, ᴘᴜʙʟɪé ᴄʜᴇᴢ ʙᴀʏᴀʀᴅ ᴊᴇᴜɴᴇssᴇ.

• Ce recueil m'a été proposé à l'occasion d'un programme Masse Critique privilégié. Je profite donc de l'occasion pour remercier une énième fois Babelio pour ce programme, mais également Bayard Jeunesse pour le don, en échange d'une critique, de ce livre.

[ʟᴇ ʟɪᴠʀᴇ]

• Je démarre par mon mea-culpa, le nom de l'auteur ne m'évoquait absolument rien lorsque l'on m'a proposé de recevoir ce livre.. Et pourtant, le nom de cet auteur m'avait été soufflé plus d'une fois, car son style semblait en adéquation totale avec ma façon d'apprécier et de raconter les histoires.. J'ai tout simplement été attiré par le concept du recueil et ses visuels. Je ne m'attendais pas à une telle expérience à la lecture de ce livre, et pourtant, j'ai encore une fois pris une claque phénoménale.

• Ce recueil d'histoires jeunesse est composée de nombreux chapitres aux styles et environnements différents, à la manière de ce que l'on pourrait voir dans un kaléidoscope, ayant de nombreux points communs rattachés les uns aux autres, notamment la présence d'un certain James. Ce fameux James est présent dans toutes les histoires de ce recueil, sans aucune exception, et de façon plus ou moins prononcées. James est le véritable point d'ancrage de chacune de ces histoires, le monde tournant autour de son existence, me rappelant ma dernière lecture de Stephen King : Si ça saigne, dont le recueil évoquait cette citation : Je contiens des multitudes. Et c'est exactement ce qu'a conceptualisé l'auteur dans cette oeuvre aux grandes dimensions, avec réussite. D'autres éléments communs tourneront entres les différents récits de cette aventure multiples : une pomme, un bateau, des inventions..

• Différentes histoires, dans différents mondes et environnements, peuplées de personnages humains ou fantastiques en tout genre, traitant d'aventures simples, mais racontées d'une manière qui peut pousser à réfléchir sur de nombreux sujets délicats comme la mort, le deuil, la solitude, les peurs, la joie, la tristesse, le temps.. C'est là que réside le talent de l'écrivain. Les métaphores, les tournures de phrases et les nombreuses péripéties qui les dépeignent sont intéressantes et donnent un livre pertinent et intrigant que l'on a presque du mal à lâcher. C'est parfois trop court à mon goût, et j'aurais aimé avoir un peu plus de pages sur certaines de ces historiettes..

• Je ne peux évidemment pas passer à côté de l'approche visuel de l'auteur qui est également le dessinateur ayant ouvragé ces nombreuses et superbes illustrations. le recueil les sépare en deux catégories. La première est composée des illustrations qui dépeignent une image miroitant dans un kaléidoscope, en doubles pages, sans couleurs, avec un jeu d'ombrage et de lumière. La seconde catégorie ouvrant chaque chapitre par l'image précédemment vue dans le kaléidoscope, sans l'appareil, en une page, et toujours dans ce style sans couleurs, jouant de l'ombre et la luminosité. Les dessins monochromes de Brian Selznick sont d'une beauté époustouflante, oscillant entre simples scènes et enchantements, avec un trait d'une grande justesse. C'est juste beau et merveilleux, et je comprends mieux pourquoi celui-ci a un tel succès.

[ʟᴀ ᴘᴇᴛɪᴛᴇ ᴠᴏɪx ᴅᴇ ʟᴀ ғɪɴ]

• Un livre que j'ai fini très rapidement, qui m'a beaucoup surpris et fait voyager. Pendant ma lecture, j'arrivais à percevoir totalement le monde dépeint par l'auteur, et franchement, comme c'est beau ! Une aventure magnifique qui m'aura fait découvrir un nouvel auteur phare.


sᴀᴄʜᴇᴢ ǫᴜᴇ ᴊᴀᴍᴇs ᴍ'ᴀ ᴀᴄᴄᴏᴍᴘᴀɢɴé ᴛᴏᴜᴛ ᴀᴜ ʟᴏɴɢ ᴅᴇ ʟ'éᴄʀɪᴛᴜʀᴇ ᴅᴇ ᴄᴇᴛ ᴀᴠɪs, ᴇᴛ ǫᴜ'ɪʟ ʏ ᴀ ᴅᴇ ғᴏʀᴛᴇs ᴄʜᴀɴᴄᴇs ǫᴜ'ɪʟ ᴄᴏɴᴛɪɴᴜᴇ ᴅᴇ ᴍᴇ sᴜɪᴠʀᴇ ᴅᴀɴs ᴍᴏɴ ǫᴜᴏᴛɪᴅɪᴇɴ.
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Brian Selznick, auteur à l'imagination et au trait de crayon florissants, est surtout connu pour être le papa de Hugo Cabret, dont les aventures ont été adaptées au cinéma par Martin Scorsese. Dans « Kaléidoscope », l'auteur égrène un peu plus d'une vingtaine d'histoires courtes, plutôt des scènes en apparence indépendantes mais reliées entre elles par un fil rouge prenant progressivement tout son sens. Ce fil rouge est un garçon prénommé James, un personnage aux multiples visages souvent présenté comme l'ami du narrateur. Dans les histoires qui mettent en scène ce garçon multifacette ou ses alter ego imaginaires, les limites du temps et de l'espace sont mouvantes, voire abolies. le fantastique s'immisce avec délice, et l'on croise dans ces récits un géant placide, un ange ailé qui sait et oublie tout, et même un dragon tentateur.

A travers ce récit kaléidoscopique, richement illustré à la mine de graphite, les émotions et les sentiments exsudent, les thèmes fleurissent, et les questions germent. On y évoque l'amitié et le courage, la mort et l'oubli, l'écoulement du temps et la trace qu'il laisse sur les êtres et les endroits qu'ils ont fréquentés. La tristesse et la mélancolie apparaissent en filigrane dans nombre d'histoires, mais quelque chose de plus transcendant et de lumineux parvient à s'en échapper, comme la magie des instants partagés ou la mémoire de sentiments inaltérables.

Les dessins qui introduisent chaque chapitre sont particulièrement saisissants, tantôt oniriques tantôt mystiques, et les illustrations double-page qui s'intercalent entre chaque scène rappellent ce que l'on voit dans cet instrument optique abritant un jeu de miroirs et d'éclats de verre mobiles. Sauf qu'ici ce sont des éclats de vie, des souvenirs épars ou rêvés qui pivotent et s'articulent entre eux, distillant goutte après goutte la substance tragique de l'ensemble.

Ma fille de dix ans a été tout autant enchantée que moi par cette histoire émouvante qui interroge en profondeur. de plus jeunes enfants seront peut-être déstabilisés par l'apparente déconnexion entre les récits ou leur teinte sombre, mais tout dépend de leur maturité.

Je remercie les éditions Bayard Jeunesse pour ce service presse reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio.
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J'avais repéré ce titre de Brian Selznick lors d'une masse critique pour laquelle je n'avais pas été sélectionnée. On ne peut pas gagner à tous les coups !
Cela faisait donc un moment que j'attendais de le trouver dans les rayons de ma bibliothèque.

"Kaléidoscope" est un recueil de nouvelles ayant pour personnage James (bien qu'il soit rarement le narrateur) et dont certaines se répondent.
Il y a des thèmes récurrents : le temps, la nature (particulièrement les pommes et les papillons), les anges, les clés, les secrets et bien sûr l'amour.

Je dois dire que j'ai cherché un moment le lien entre les différentes histoires et les références qui parsèment le texte avant d'accepter de lâcher prise et de me laisser porter. Ainsi, j'ai plus apprécié les deux dernières parties : "L'après-midi" et "Le soir".
Brian Selznick entraîne ses lecteurs dans un monde onirique, et il vaut mieux laisser sa rationalité au placard pour apprécier le voyage. Je ne sais pas quel souvenir ce recueil me laissera mais c'est une expérience agréable !
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Ce roman illustré se découpe en trois parties successives intitulées le matin, l'après-midi, le soir ; chaque chapitre s'ouvre sur une vue kaléidoscopique en pleine double-page d'une illustration dévoilée à la page suivante, soit successivement vingt-quatre illustrations : un bateau à voile dans le soleil couchant, une pomme sur un rocher au bord d'une rivière, un géant endormi formant une île au milieu de l'eau, l'ouverture sensuelle d'une grotte évoquant les plis de la peau, un paysage glacé en montagne, une horloge envahie par la végétation, la bataille de deux anges, les racines d'un bulbe de plante en écorché, la grille d'entrée d'un bâtiment en pierres, la tête d'un oiseau noir aux longues plumes, une momie devant une pyramide, une pomme coupée en deux, un portail néogothique, un bric-à-brac d'objets, une tête de marteau, le désert, un ange portant des tables, une main tenant une clé, la chrysalide d'un papillon, l'entrée d'une forêt devant laquelle un vélo est abandonné, l'intérieur douillet d'un salon avec une fenêtre donnant sur la nuit étoilée, un dragon caché dans le feuillage, une entrée d'école à l'esthétique des années 1960/1970, un hublot.

Chacune de ses illustrations donne naissance à une nouvelle de trois à quatre pages. Ces courtes histoires oniriques sont liées par l'apparition d'un personnage identique, James, un ami imaginaire d'enfant ou un jeune camarade de classe du narrateur.


Les nouvelles du matin évoquent un ami d'aventures mythologiques, l'ami d'un géant, un enfant enlevé par des gobelins, un orphelin naufragé, le génie d'une grotte mystérieuse, un enfant jouant avec des soldats de plomb du 19ème siècle.


Les nouvelles de l'après-midi évoquent davantage un compagnon de jeux, tout d'abord un ami imaginaire dans un château anglais et peu à peu apparaît plus clairement un camarade de classe du New Jersey et une précision est lâchée au détour d'une phrase avec le premier pas de l'homme sur la lune le 21 juillet 1969. Enfin, le narrateur évoque un déménagement en Californie en bordure du désert.


Les nouvelles du soir abordent la fin du deuil, la fin des cauchemars et la paix retrouvé grâce à la douceur des souvenirs.


Brian Selznick invente ainsi un récit kaléidoscopique se présentant tout d'abord comme un album de Chris van Allsburg avec des illustrations mystérieuses au crayon invitant à la rêverie et ouvrant à la création de récits fantastiques. Cependant, le lien des histoires avec le personnage récurrent permet d'imaginer une intrigue fragmentée et éclatée. Si nous imaginons tout d'abord les souvenirs d'un enfant avec son ami imaginaire, peu à peu, apparaît de fait un camarade de classe du narrateur disparu, soit en raison du déménagement du narrateur du New Jersey en Californie ou probablement la mort, omniprésente dans le texte. le rapprochement avec l'enfance de l'auteur paraît évident.


Enfin, l'auteur dans une postface décrit les circonstances de la naissance de l'oeuvre et décrit la manière dont il a traversé la crise de la pandémie de Covid-19 en 2020 avec le confinement chez lui à New York alors qu”il était séparé de son mari était en Californie.


Brian Selznick propose donc une nouvelle fois une oeuvre originale, inclassable et exigeante.

Brian Selznick a écrit et illustré de nombreux livres pour enfants, notamment L'invention de Hugo Cabret, qui lui a valu la médaille Caldecott et dont Martin Scorsese a tiré une adaptation cinématographique récompensée par un Oscar. Ses autres livres incluent le musée des merveilles et les Marvel. Il a également illustré de nombreux ouvrages, tant en littérature jeunesse qu'en littérature adulte, ainsi qu'un recueil de poésie. Il a aussi créé une version de Casse-Noisette pour Christopher Wheeldon et le Joffrey Ballet et illustré les nouvelles couvertures des titres de Harry Potter pour le 20e anniversaire de la série. Il partage sa vie entre Brooklyn à New York et San Diego en Californie avec son mari." source : éditeur

En France, sont publiés le Secret du magicien chez Calligram en 1993 puis chez Bayard, L'invention de Hugo Cabret en 2008, Black out : un roman en mots et en images en 2012, Les Marvels en 2017, le musée des merveilles : un roman en mots et en images en 2017, P'tit Ouistiti, détective privé en 2019 et enfin Kaléidoscope en 2023.

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Ce livre est extrêmement difficile à décrire.
L'ai-je aimé ? Oui.
Ai-je la moindre idée de ce dont il s'agit ? Non.
Il était inattendu, effrayant et troublant, mais en même temps absolument captivant.
Pour être honnête, je ne suis pas sûre qu'il soit approprié ou engageant pour le jeune public visé et je pense en fait que je le recommanderais surtout aux ado/adultes, malgré le protagoniste préadolescent/enfantin.
Selznick, qui a déjà écrit des oeuvres remarquables, rédige un livre complexe, où les thèmes et les métaphores ne demandent qu'à être explorés. Un recueil d'histoires courtes, traitant de l'amour, de la disparition, de la tristesse, du deuil. Dans presque toutes les histoires, on croise James, personnage ensorcelant. C'est vraiment un kaléidoscope d'histoires et d'images, fragmentées, pas tout à fait cohérentes, en tout cas, personnellement, je n'ai pas toujours trouvé le lien, s'il y avait un....
Un livre de Selznick ne serait pas un livre sans ses illustrations. Ici, il prend une illustration et la transforme d'abord en une image kaléidoscopique, ne révélant pas l'image réelle qu'après-avoir tourné la page. L'habileté du dessinateur est éblouissante. Les images sont remplies de lumière et sont reconnaissables (pas toujours très évidents, j'avoue) dans l'image du kaléidoscope. Je me suis retrouvée à m'attarder entre les deux images avant de lire chaque chapitre.
Tout comme les miroirs et les morceaux de verre colorés réarrangent et fabriquent le monde, cette série de nouvelles de Brian Selznick réarrange les vies et les interactions de deux jeunes garçons. Mais au centre de chaque histoire, nous trouvons l'amour, l'amitié, le chagrin et l'espoir. Une lecture surprenante !
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