Allez, Compadre ! Viens à la taverne et je te paierai un verre compadre. Mezcal ou Cognac au choix, compadre. Viens, ne me fais pas faux bond, une nouvelle fois et je te raconterai une trentaine de petites histoires, des nouvelles d'Amérique su Sud, compadre, avec des gars comme toi, des compatriotes exilés à Hambourg ou en Suède qui rêvent de revoir la mer, qui se souviennent de ces odeurs de la pampa, des bruits du train qui emmènent des prisonniers bien au-delà de la pampa.
Allez Compadre, accepte cette invitation et je te parlerai de l'amitié et de l'amour ; de tape dans le dos, de silence et de tous ces rendez-vous manqués qui construisent des êtres solitaires et aigris. Oui compadre, souviens-toi de ce gout infect de café noir, un gout aussi infect que le baiser d'une nana qu'on n'aime plus. Compadre, j'ai un disque de Florent Pagny à la maison…
Compadre, cher compadre, viens chez moi pour revivre le temps du passé. Je t'offrirai une bière ou un cognac. Je te ferai écouter Thelonious Monk ou
John Coltrane. Ensemble on boira religieusement. Ensemble, compadre, on écoutera pieusement cette musique. Compadre, souviens-toi, tu étais mon compadre, mon ami pour l'éternité. Souviens-toi de ces rendez-vous, tous manqués ou presque, de ce bonheur qui s'est enfui. le destin est comme ça, compadre, souvent injuste, mais l'amitié, mon compadre, devrait se chérir tant quand on la décèle encore entre deux êtres.
Compadre, je te parlerai aussi de cet amour d'enfance. Elle est là dans ma tête, toujours aussi belle. Elle nourrit toujours mes fantasmes. Elle habite cette petite maison jaune sale avec une porte verte. Il me suffirait de cogner dessus, compadre. Mais non, elle ne doit rester qu'un souvenir, compadre. C'est ça les rendez-vous manqués avec l'amour, avec le temps qui passe et trépasse. Des histoires, j'en ai des tas, compadre, qui te feront rire, qui te terrifieront ou que tu trouveras si émouvantes que t'en versera une petite larme. Allez compadre, si tu préfères, je peux aussi te chanter Isabel d'
Aznavour… ou me taire, compadre…
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