Une si jolie petite fille

Livre non terminé, la vie est trop courte pour perdre ainsi son temps. Ce livre dont j'ai tout de même lu plus de la moitié n'a aucun intérêt. Je passerai sur le fait que 1/ il ne s'agit absolument pas d'un polar ni même d'une enquête sur « Les Crimes de Mary Bell » comme tapageusement annoncé mais d'un compte-rendu journalistique et d'une réflexion pseudo-psychologique sur les enfants tueurs en général et sur la vie carcérale et post-carcérale de Mary Bell en particulier, et 2/ d'un point de vue purement littéraire, même pour un lecteur comme moi qui aime également les histoires vraies, les ouvrages critiques ou biographiques, les essais, c'est également complètement raté et très ennuyeux. La raison principale qui me fait abandonner ce livre est le manque flagrant de la neutralité qu'on pourrait au moins espérer sur ce type d'ouvrage, et le scandaleux parti pris de faire de la meurtrière de deux enfants en bas âge une victime intégrale, et ce envers et contre les faits. le travail journalistique, qui se veut complet, est très manifestement orienté et je ne cautionne tout simplement plus ce travers moderne du « c'est la faute à la société », « c'est la faute à son enfance malheureuse », « il faut aider et non punir » etc. On ne parle pas ici d'une gamine qui aurait pété les plombs, eu un accès de folie ou de violence, mais bien d'une petite fille calculatrice et très intelligente, qui a assassiné un premier petit garçon, l'a soigneusement dissimulé durant plusieurs mois, a perpétré ou du moins activement participé à l'étranglement et la mutilation d'un second, s'est ouvertement foutue des familles et de l'ensemble des protagonistes de l'enquête, et aurait sans doute continué longtemps si sa complice avait été aussi froide et détachée qu'elle-même. Mary Bell ment, arrange, manipule, et on tente de nous arracher des larmes et d'occulter non seulement la réalité de ses actes mais la parfaite conscience, la responsabilité de ces actes, clairement perceptible dans les faits et non dans ces interminables entretiens d'auto-justification. Quant aux travers du système judiciaire et carcéral, les poncifs pseudo-humanistes m'ont achevée, tant il semble être oublié qu'un crime est supposé être puni, et qu'il ne s'agissait pas de soigner une petite victime innocente qui appelait à l'aide mais de mettre hors de nuire certes une enfant, mais gravement perturbée et qui avait déjà assassiné deux tout petits. le seul dysfonctionnement à mon sens est que ces meurtriers puissent effectivement être libérés, puissent enfanter, être rendus à une vie normale, déniant ainsi toute reconnaissance aux victimes et à leurs familles qui eux n'auront jamais cette opportunité. Tout au long de ma lecture de ce plaidoyer pleurnichard et maladroit, je n'ai pu que penser aux parents des deux garçonnets, et à ce que ce type d'ouvrage a bien pu leur faire à eux, comme la libération et la maternité de Mary Bell et cette exigence du droit à une deuxième chance suite à sa maternité que leurs enfants, eux, n'auront jamais. Bref, pour ma part, dans la pile « à échanger chez le bouquiniste contre un vrai livre n'importe lequel au plus vite ».

L'auteure revient sur un fait divers qui défraya la chronique en 1968 en Angleterre.
Longs entretiens entre la journaliste et Mary.