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sur 262 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En décembre 1968, Mary Bell, onze ans, a été condamnée pour 'homicide involontaire avec responsabilité atténuée', après avoir tué deux petits garçons de trois et quatre ans.

Malgré son jeune âge, Mary Bell a été jugée comme une adulte. Quid de la responsabilité pénale des enfants ? De leur notion du bien et du mal ? De ce qu'ils ont eux-mêmes subi pour en arriver là ? Un tueur est-il forcément un monstre, quel que soit son âge ?
Mary Bell a été envoyée en prison dès 16 ans. Pourquoi ? Quelle est la fonction de l'emprisonnement ? Protéger les citoyens ? Punir les criminels ? Les remettre dans le droit chemin grâce à un système éducatif approprié, dont ils ne pourraient pas bénéficier dehors ? Hélas, les moyens manquent pour l'enseignement et la réinsertion...
Et après ? Une fois la peine purgée ? Le coupable doit-il continuer à payer en se cachant, sous peine d'être harcelé par les médias, chassé par les 'honnêtes citoyens' ? Un enfant qui a tué reste-t-il dangereux ?

Même si cet ouvrage fait partie de la sélection 'Prix du Meilleur Polar Points 2016', il ne s'agit pas d'un roman policier, mais d'un documentaire.
Après avoir rencontré Mary Bell enfant pour un premier ouvrage sur cette affaire ('The Case of Mary Bell', 1972, consacré aux meurtres et au procès), la journaliste d'investigation Gitta Sereny a de nouveau travaillé avec elle trente ans plus tard. Elle a recueilli ses témoignages et ceux de personnes qui l'ont côtoyée et/ou accompagnée.
L'idée de l'auteur n'était pas de publier un livre à sensation, mais de retracer le parcours de Mary (de sa naissance non désirée à sa vie de femme et de mère, en passant par la case prison) pour comprendre comment les enfants peuvent déraper, pourquoi les enfants meurtriers sont de plus en plus nombreux. A travers ce cas et celui, plus récent, de l'affaire James Bulger, le lecteur est invité à réfléchir sur les systèmes judiciaires et pénaux - appliqués aux mineurs, notamment - et à s'indigner, forcément.

Le récit est minutieux, fouillé, la lecture est dérangeante, même si Gitta Sereny évite de s'appesantir sur les détails sordides. L'auteur sait montrer que Mary Bell, victime de maltraitances maternelles, « n'était rien d'autre qu'une enfant désorientée à qui un jour on avait fait quelque chose d'affreux ». Son écoute attentive, respectueuse, met Mary Bell en valeur sans la dédouaner de ce qu'elle a pu commettre - la journaliste rappelle fréquemment la douleur des proches des deux petites victimes.

Le titre original est plus pertinent que sa traduction française (on s'en fiche qu'elle ait été jolie ou moche lorsqu'elle a tué, Mary, à onze ans !) : 'Cries Unheard, the Story of Mary Bell' :
« Mary Bell n'était pas un assassin mais une enfant maltraitée à qui on n'a pas porté secours », conclut l'auteur, avant de préciser : « [...] en Grande-Bretagne, nous ne nous contentons pas d'être discrets, nous vouons un culte à la vie privée. Nous n'observons pas les enfants de nos voisins. Surtout, nous ne les écoutons pas, nous ne sommes pas - pardonnez-moi de le répéter encore - à l'écoute de leurs cris, de leurs pleurs, de leurs appels. »
C'est terrifiant.

• Un autre récit (fictif cette fois ?) sur un enfant meurtrier : 'L'affaire Jennifer Jones', d'Anne Cassidy - aussi bouleversant et intelligent que ce documentaire de Gitta Sereny.
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Ce roman aborde le sujet douloureux et controversé de la loi codifiée pour des adultes et appliquée à des enfants qui ne sont pas en mesure de la comprendre.
A travers l'histoire dramatique de Mary Bell,meurtrière à 11 ans de 2 enfants de 3 et 4 ans,l'auteur pose des questions qui pourraient faire changer le point de vue de bon nombre d'entre nous:Un enfant peut-il être un monstre,peut-il changer s'il est écouté et soigné par des professionnels,l'amour et l'admiration peuvent-ils lui servir à trouver le cadre qui lui manque pour être "sociabilisé".
L'auteur tente de comprendre ce qui a pu amener "une si jolie petite fille" à accomplir l'irréparable.Elle n'excuse pas le geste,elle le replace dans son contexte de l'époque.Dans une société moderne où l'analyse tient une place prépondérante,peut-on encore envisager de punir à vie un enfant perdu.
Un roman très enrichissant qui peut faire évoluer les mentalités.A lire avec un esprit ouvert.
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Newcastle 1968. Mary Bell, 11 ans, assassine 2 petits garçons de 3 et 4 ans. Un crime qui horrifie l'Angleterre. Mary est vue comme "démoniaque". La petite fille est jugée comme une adulte. Pas de recherches sur la famille, pas de tentatives pour comprendre. Elle est condamnée à la perpétuité. Mais rien n'est prévu pour elle et rien ne le sera jamais; Gitta Sereny, journaliste, mène l'enquête, va essayer de comprendre comment et pourquoi une petite fille en vient à tuer. Elle va découvrir les horreurs que Mary Bell a vécu depuis sa naissance. Cette enquête veut servir d'exemple pour réfléchir: la culpabilité, la punition, les préjugés, le mal, la rédemption etc....
Une enquête passionnante. Un livre d'une grande exigence et une leçon d'humanité.
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Enquête journalistique remarquablement détaillée et complète, menée par Gitta Sereny, sur une affaire qui secoua le Nord de l'Angleterre en 1968. L'affaire MARY BELL, du nom de celle qui, a 11 ans, tua deux jeunes garçons de 3 et 4 ans à 9 semaines d'intervalle par strangulation dans un quartier populaire de Newcastle. Après 2 semaines de procès, Mary Bell sera reconnue responsable devant un tribunal d'adultes et condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité…
La journaliste revient tout d'abord sur les circonstances des deux crimes, non pas pour remettre en cause la culpabilité de Mary mais davantage pour mettre en exergue les failles du système judiciaire anglais. La culpabilité est d'autant moins questionnable que la petite fille montre un certain aplomb face aux adultes et qu'elle ment beaucoup durant le procès. Si la culpabilité est donc assez claire, cette histoire n'en demeure pas moins énigmatique au regard tout d'abord de l'absence de conscience de la petite fille de ses actes. Pendant très longtemps, elle n'aura pas la conscience d'avoir commis l'irréparable. D'ailleurs lorsqu'à 16 ans, après une période transitoire dans un centre de réhabilitation, on la conduira en prison, sa 1ère réaction sera « mais qu'est ce que j'ai fait ? ». L'énigme de cette histoire se situe également dans les raisons qui ont conduit Mary à tuer ses 2 garçons, et c'est là où le travail journalistique et l'acharnement de G. Sereny prend tout son sens. Sans trahir le secret effroyable qui sera révélé dans les dernières pages, il faut aller chercher dans le contexte familial de Mary, entre un père voyou et une mère profiteuse.
La construction de cette enquête est remarquable car elle fait évoluer les sentiments du lecteur. le début de la narration est peu propice à l'empathie, même si la journaliste n'en manque pas, mais au final il est difficile de ne pas croire que la compréhension et la rédemption sont possibles.
Mary Bell sortira de prison à l'âge de 23 ans et obtiendra, fait unique en Angleterre, la reconnaissance par la loi d'un droit immuable à l'anonymat.
Gitta Sereny a consacré une bonne partie de sa carrière professionnelle et deux ouvrages à cette histoire dont celui-ci qui a été publié en Angleterre en 1998. Elle est décédée en 2012 et aura réussi à travers ces pages à mener une enquête que la Police elle-même n'a jamais réussie, et notamment sur les origines psychologiques d'actes meurtriers.
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Comment un enfant peut-il en tuer un autre ? Que se passe-t-il donc dans sa tête ? Comment une fille de 11 ans peut-elle tuer deux garçonnets de 3 et 4 ans ?
Patiemment, minutieusement, la journaliste d'investigation spécialisée dans les traumatismes de l'enfance enquête, non seulement à l'aide des nombreux interviews de la meurtrière, mais surtout à l'aide des multiples témoignages de tous ceux qui l'ont approché de près ou de loin, lui permettant de recouper les informations et de faire apparaitre la vérité.
Ce roman peut donner l'impression que l'autrice prend parti pour la meurtrière, alors qu'elle ne fait que dénoncer les failles des services sociaux et du système judiciaire. Il faut le lire dans son intégralité pour constater l'impartialité de l'autrice et se poser les bonnes questions. Un livre poignant.
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" Vous ignorez probablement la tragédie qui s'est déroulée dans la jolie petite ville de Newcastle-sur-Tyne au Printemps 1968. Vous avez oublié, vous étiez trop jeune, peut-être n'étiez vous même pas né, ou viviez-vous dans un pays préoccupé par ses propres problèmes.
En deux mots: à neuf semaines de distance, deux petits garçons âgés de 3 et 4 ans furent retrouvés morts.
Plusieurs mois plus tard, en décembre 1968, deux fillettes étaient jugées pour leur assassinat.
Norma Bell, âgée de 13 ans fut acquittée;
Mary Bell (aucun lien familial) fut condamnée à la prison à vie.
L'affaire fit beaucoup de bruit et Mary Bell, vilipendée à travers tout le pays, fut décrite comme "une mauvaise graine" fondamentalement démoniaque.
Gitta Sereny a couvert le procès de Mary et Norma pour le Daily Telegraph Magazine. Suite à une enquête auprès de l'entourage de la fillette, la journaliste publie un premier livre en 1972, Meurtrière à 11 ans.

Mary Bell sera libérée en 1980 à 23 ans. C'est à l'âge de 40 ans , en collaboration avec Gitta Sereny, qu'elle nous parle, nous décrit ses actes et ses sentiments, le mal qu'on lui a fait et ce qu'on a fait pour elle, ce que fut sa vie. Elle raconte les mois qui ont précédé les deux meurtres, son amitié avec sa petite voisine et co-accusée, Norma Bell, leur vie imaginaire qui devait aboutir à la mort tragique des deux petits enfants.
Elle se souvient de son procès, qui lui semble durer des années, de la vois de ses hommes édifiants dont les propos lui étaient incompréhensibles, et de sa terrifiante certitude qu'on allait l'envoyer à l'échafaud.
Une lecture bouleversante!
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Etoiles Notabénistes : ******

Cries Unheard : The Story of Mary Bell
Traduction : Géraldine Barbe

ISBN : 9782757849033

Il était une fois une petite fille, née en Grande-Bretagne, dans le Nord, et que l'on nomma Betty. Sur son enfance personnelle, les lettres adressées à son père, qu'on retrouva après sa mort dans ses affaires, sont assez étonnantes et peuvent prêter à des interprétations carrément inquiétantes. D'autant que, vers quinze / seize ans (si nos souvenirs sont bons), l'adolescente se retrouva enceinte.

Elle donna naissance à une autre petite fille, qu'on finit par baptiser Mary. Au départ, l'enfant ne fut reconnue par aucun père et sa propre mère, sur la table d'accouchement, pria farouchement qu'on "enlevât cette chose" loin de sa vue. Ce fut donc la grand-mère qui prit l'enfant en charge, puis d'autres membres de la nombreuse fratrie de Betty, jusqu'au moment où celle-ci retrouva un "travail" et, apparemment pleine de bonnes intentions, voulut récupérer sa fille.

Le "travail" en question consistait à faire des passes, le plus souvent chez elle. Il n'y a pas de sot métier. le problème, l'odieux problème dans l'affaire, c'est que Betty contraignit Mary, alors toute petite, à se prostituer elle aussi de façon passive, visage voilé, mains et pieds attachés, le tout accompli selon des rituels incontestablement sado-masochistes. Il est crucial d'insister sur le fait que Betty également abusa alors de sa fille. Comme il arrive en pareilles circonstances, sado-masochisme ou pas, l'esprit de l'enfant "fit le noir" sur cette période. Ce qui signifie qu'elle ne l'oublia pas : simplement, afin de lui épargner la folie, son cerveau fourra ces très vilains squelettes dans un placard.

Mais, comme tout squelette de cette race horriblement bruyante et tenace, ceux-là tambourinaient sans cesse pour sortir. Mary avait grandi, elle avait maintenant une vie de famille relativement stable puisque sa mère s'était trouvé un compagnon qui avait adopté l'enfant sans nom, et elle lui avait donné des petits demi-frères et demi-soeurs. La vie était toujours difficile - nous étions en 1968, à Newcastle-upon-Tyne, et les Bell n'étaient pas très riches - mais au moins, ils formaient une famille bien que la relation entre Betty et Mary fût toujours aussi difficile (la petite fille ne comprenait pas pourquoi mais il lui semblait bien que sa mère l'aimait et la haïssait tout à la fois). Comme tous les enfants de son quartier, Mary traînait dans la rue après ses devoirs avec sa meilleure amie, Norma Bell (aucune relation de parenté) et les deux fillettes s'amusaient à des jeux divers.

Pendant ce temps-là, les vilains squelettes, dans leur placard, faisaient de plus en plus de bruit, peut-être parce que s'annonçait, chez Mary, l'âge de la puberté. Et un jour, ou plutôt une après-midi, ils réussirent à s'échapper.

Le résultat fut la mort de Martin Brown, quatre ans et demi, puis de Brian Howe, d'un an plus jeune. Bien entendu, l'enquête s'ouvrit à grand fracas, on fouilla, on traqua, on imagina un pédophile adulte, l'école de Mary et de Norma fut saccagée et des lettres des assassins (car ils étaient deux à signer de surnoms fantaisistes) y furent découvertes, bref, divers incidents eurent lieu et, très bientôt, on comprit que Norma et Mary étaient seules responsables.

La loi britannique, on l'a encore vu lors de l'affaire Bulger (totalement différente, soulignons-le, quant aux parcours des assassins), en 1993, fait comparaître des assassins mineurs devant des cours destinées aux adultes. Et les peines encourues sont les mêmes. En raison de circonstances bien précises que je vous laisse découvrir ou imaginer, Norma fut déclarée non coupable et Mary Bell fut expédiée en prison, ou plutôt dans un Centre Pour Jeunes Délinquants.

Nous passerons sur les longues années et les nombreux établissements, sans oublier les non moins nombreuses personnes, qui, bon gré, mal gré, l'"aidèrent" alors à grandir. Dans son malheur, notons qu'elle eut souvent de la chance en tombant sur des éducateurs et même des policiers, voire, sur la fin de sa peine, sur des prisonnières, qui s'intéressèrent à son cas.

Sa sortie officielle, lorsqu'elle eut fait son temps, souleva des tempêtes dans la presse. Certains étaient pour, d'autre contre. le système judiciaire anglais était une nouvelle fois remis en cause. C'était à nouveau le pavé dans la mare. Mary changea d'identité, se trouva un compagnon et eut à son tour une petite fille. Elle rêvait d'avoir un enfant, de le câliner, d'être une bonne mère, d'être en fait tout ce que sa propre mère n'avait pas été pour elle. Pour les enfants ayant eu une enfance de ce type, en général, il n'y a en effet que deux possibilités : ou, en dépit de tout, ils "répètent" sur des enfants, à commencer par les leurs, ce qu'ils ont souffert, ou bien ils font des parents modèles.

Aussi étrange que cela puisse paraître, Mary devint une excellente maman. Mais la tristesse, la dépression revenaient souvent, en l'absence de l'enfant. Elle sentait en elle quelque chose qui la torturait et qu'elle ne pouvait pas exprimer. Et, bien sûr, elle ne cessait d'évoquer Martin et Brian en se demandant : "Comment puis-je me comporter ainsi avec ma fille alors que j'ai tué ces deux petits-là ? Ce n'est certainement pas parce que je suis sa mère : la mienne ne m'a jamais aimée même si elle, elle n'a pas tué."

Gitta Sereny, qui avait suivi son procès en 1968 et, malgré l'horreur des meurtres, l'avait trouvé inique (ce qu'elle expliqua dans un premier livre : "Meurtrière à Onze Ans"), la contacta alors (on était dans les années 1995) et lui proposa tout simplement de remettre tout à plat et de chercher, de fouiller toutes deux au fond de Mary, avec le secours de psychiatres chevronnés et sans a priori. Mary savait évidemment que cela ne ramènerait jamais ni Martin, ni Brian mais elle se laissa tenter. Dotée d'une intelligence sans doute supérieure, visiblement écartelée par ses souvenirs (et pas seulement ceux qui concernaient Martin et Brian), elle voulait "comprendre." N'en avait-elle pas le droit ? de plus, une partie des droits de ce livre servirait à garantir l'avenir de sa fille - volonté qu'on lui a beaucoup reprochée alors qu'on n'a rien dit de sa propre mère, lorsque celle-ci se faisait payer des interviews sur sa "monstrueuse meurtrière de fille."

Le résultat, c'est ce livre, véritable biographie-enquête, que je vous conseille fortement de lire et qui, tout bien considéré, est avant tout une histoire d'enfants maltraités, avec les conséquences que cela peut entraîner dans des cas extrêmes. Betty, la mère de Mary, la qualifiait souvent, et bien avant les meurtres, de "monstrueuse", tout simplement parce qu'elle était née et bien qu'elle fût une très jolie enfant. A son procès, la presse ne cessa de l'appeler : "le Monstre" et les juges la traitèrent eux aussi comme tel. Mais, si l'on pouvait la considérer comme tel après le double meurtre de Martin et Brian - je souligne que je n'oublie pas ici la douleur de leurs parents même si je me range, peut-on dire, hormis en ce qui concerne les crimes, du côté de Mary Bell - pourquoi la persuader qu'elle était un monstre bien avant qu'elle eût fait la connaissance de ses deux victimes ?

Autres questions, que vous vous poserez certainement après votre lecture : pourquoi Norma Bell, qui était au minimum complice et qui a certainement participé à l'assassinat de Brian, fut-elle absoute ? Parce qu'elle avait un meilleur avocat ? Parce que les membres de sa famille n'avaient, au contraire du beau-père et de la mère de Mary, jamais eu affaire à la Police ? Parce que, sur les bancs de l'accusation, elle suivit à la lettre les conseils de ses parents et de son avocat ? ... Parce qu'elle était née sous une meilleure étoile ? ...

Vous trouverez des liens relatifs à l'affaire , en français, sur Wikipédia, et en divers autres points du Web, mais en anglais, probablement. Lisez, réfléchissez et faites-vous votre propre opinion. Certes, les crimes ne peuvent être pardonnés que par ceux qui en furent victimes et leur entourage. Simplement, la toute petite Mary Bell ne fut-elle pas victime, elle aussi, en son temps, d'un crime que les services sociaux ne saisirent visiblement pas bien qu'il se répétât plusieurs fois par jour pendant des années, mais qui se trouve bien à l'origine de toute cette horreur ? Même Betty, sa mère ... Car Mary n'était-elle pas la fille de son grand-père maternel - ou du moins d'un membre très proche de sa famille ? ...

En dépit de ce que l'on a voulu faire croire, Mary Bell n'est pas la seule responsable de la mort de Martin et de Brian. Mais elle seule a assumé sa responsabilité. Betty, morte, ne le peut plus. Norma, elle, s'est défilée très tôt - et on l'a laissée faire. Quant aux représentants de la société ...

Si vous voulez juger, jugez mais alors jugez tout le monde : n'oubliez surtout personne. Mais que les âmes sensibles s'abstiennent, cela vaut mieux. Les amateurs de sensationnalisme aussi d'ailleurs. ;o)
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On ne sort pas indemne d'une lecture comme celle ci...
Cette enquête longue et obstinée voire persévérante pour faire sortir de "ses tripes" ce que cette femme a subi lorsqu'elle était enfant, laisse sans voix.
comment des êtres que l'on dit humains, peuvent se livrer à de tels sévices sur des enfants.
je n'en dirais pas plus .. lisez ce livre et vous comprendrez.
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Comme l'ont souligné d'autres Babéliotes avant moi, placer Une si jolie petite fille dans la sélection du meilleur polar 2016, est un plan-com malhonnête de la part de Points, qui trompe le lecteur et dénature le travail effectué par Gitta Sereny durant 30 ans. Nulle intrigue due à l'imagination débridée d'un auteur dans ce récit éprouvant, douloureux, dans lequel comme souvent, la réalité dépasse la fiction. Gitta Sereny était une journaliste d'investigation respectée pour son intégrité intellectuelle, pour la qualité de ses recherches et le sérieux de ses parutions. Elle commence d'ailleurs son récit par une très longue mise au point pour justifier son enquête, excluant toute intention de voyeurisme, sensationnalisme, démagogie, sensiblerie ou intérêt financier. Il est vrai que le sujet traité a excité, depuis le drame et sans jamais faiblir, tout ce que la presse compte de tabloïds qui font, en tous lieux et de tous temps, leurs choux gras de la détresse humaine, celle des victimes, et quelquefois, celle des coupables.


Car le sujet traité, c'est Mary Bell, qui en 1968, à l'âge de 11 ans, est devenue un enfant meurtrier, dont les victimes étaient deux bambins de 3 et 4 ans.


Sans jamais oublier la douleur des parents ni excuser ou amoindrir la gravité des actes commis, Gitta Sereny souhaite se servir, dit-elle, du "cas Mary Bell” pour dresser l'état des lieux d'une société, d'un gouvernement, de policiers, d'une justice, de services médicaux, sociaux ou pénitentiaires impuissants face à l'inconcevable pour lequel aucune réponse institutionnelle adaptée n'a été prévue, faute de volonté ou de budgets. Jugés comme des adultes à partir de l'âge de 10 ans (en Grande-Bretagne) et parce que personne ne sait ni comment les prendre en charge, ni comment les traiter, ces enfants ne reçoivent en prison ni soins, ni enseignement et ne bénéficient d'aucune forme de suivi psychologique ou psychiatrique.


Victime d'une enfance sordide au cours de laquelle elle a vécu l'indicible avant de l'infliger à d'autres plus jeunes qu'elle, Mary Bell a souvent appelé à l'aide sans que personne l'entende. Prenant appui sur un fait divers effroyable, Gitta Sereny interpelle tous ceux qui ont en charge la protection des enfants, en premier lieu les parents, et questionne : Naît-on “enfant du diable” ou “monstre de la nature” ? Travail courageux sur la culpabilité, la responsabilité, la rédemption, Une si jolie petite fille n'est pas un polar, je ne remercie pas Points pour cette classification racoleuse.
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Une lecture difficile, inconfortable, dérangeante et troublante. Rien à dire sur la forme , l'écriture est maîtrisée et abordable mais sur l'histoire en elle même, tout du long on n'en revient pas que cette petite fille de 11 ans ai pu commettre l'irréparable. Ce livre avait dès le départ tout pour me plaire, le sujet des enfants et particulièrement des enfances malmenées et abîmées par la mère, les dérives d'une société qui ne protège pas comme elle le devrait , qui a de nombreux manquements et qui rejettent là où il faudrait soutenir. Bref, vous l'aurez compris j'ai été conquise par cette histoire vraie et pourtant tellement inconcevable.

Véritable enquête de la part de l'auteur qui a rencontré Mary Bell à de nombreuses reprises et même des personnes de sa famille et de son entourage sur les lieux successifs de détention. Ce que j'aime c'est qu'il n'y a pas de voyeurisme ni de volonté de rendre les faits acceptables ou pardonnables, l'auteur respecte la famille et s'en tient aux faits et aux témoignages. Ce n'est pas un roman, je préfère le dire c'est une succession de compte-rendu, d'entretiens, de témoignages par ordre chronologique, ceci dit cela n'enlève en rien le caractère passionnant du livre.

J'ai été très touchée par l'enfance de Mary Bell, par ce qu'elle a vécu, beaucoup d'émotions au fur et à mesure jusqu'au dénouement. J'ai pu aussi avoir un aperçu de la justice pour les enfants mineurs de l'époque et ça glace le sang, est-ce vraiment une solution ? Comment vivre sa vie de femme, de mère après une enfance pareille, après le crime, la détention ? Car Mary Bell est en cavale et est devenue mère elle doit vivre avec tout ça. Elle change souvent d'identité pour éviter les médias. Ce livre m'a arraché des larmes et m'a amené à me questionner sur la justice et la psychologie.

VERDICT

A lire d'urgence c'est une lecture nécessaire et saisissante.
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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