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sur 262 notes
Mary Bell avait 11 ans lorsqu'elle fut reconnue coupable du meurtre de deux petits garçons de 3 et 4 ans, cela se passait en 1968 en Angleterre et à l'époque, les enfants de plus de 10 ans étaient jugés comme des adultes.
Elle fut donc condamnée à aller en prison.
L'auteur a rencontré Mary Bell à de très nombreuses reprises et ce, pendant plus de trente années, ainsi que plusieurs membres de sa famille et de nombreux membres du personnel des différents endroits où elle fut enfermée au cours des années.

Elle s'interroge sur le fait que dans les années 60-70 personne ne conseillait de faire soigner les enfants criminels, aucune aide psychologique ou psychiatrique n'était apportée, les enfants emprisonnés n'avaient accès ni à l'école ni à aucune sorte d'éducation ou de formation professionnelle et bien sur ils n'étaient en rien préparé à une éventuelle vie d'adultes en dehors de la prison.

En somme, lors du procès, personne ne s'est réellement demandé pourquoi une petite fille de 11 ans avait bien pu tuer deux petits garçons si jeunes.
Avait-elle une famille heureuse, présentait-elle un handicap, avait-elle des prédispositions à la violence, avait-elle déjà fait du mal auparavant à d'autres personnes, avait-elle elle-même subit quoi que ce soit de douloureux ou de traumatisant ?
Mary Bell sera finalement libérée une fois adulte mais la presse et la vindicte populaire la poursuivra pendant des années, l'obligeant à changer de nom et à déménager souvent.

L'auteur de ce documentaire pose une question à la toute fin de l'ouvrage, elle se demande combien de temps une personne ayant été jugée et punie pour un crime doit-elle encore "payer" pour cela même après sa libération.
En somme, y a t-il une rédemption possible ?

Ce documentaire est passionnant mais le sujet difficile et les révélations qui viennent s'ajouter tout au long des chapitres font que je n'ai pas pu le lire d'une seule traite, mais que je l'ai découvert peu à peu, en alternant avec des lectures plus légères.
Pour tout ceux qui s'intéressent au thème des enfants criminels, ce document est édifiant car il révèle ce qu'était la réalité d'une époque pas si lointaine.
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Le 17 décembre 1968, Mary Bell, une fillette de 11 ans, est condamnée à la prison à perpétuité par le tribunal de Newcastle pour homicide involontaire avec responsabilité atténuée.Quelques mois plus tôt, elle avait en effet causé la mort de deux enfants, Martin Brown, 4 ans, et Brian Howe, 3 ans.
A l'époque, Gitta Sereny qui couvrait le procès pour son journal, est horrifiée de voir cette enfant jugée comme une adulte, maltraitée par la presse, poursuivie par la vindicte populaire et qualifiée de psychopathe par des psychiatres qui l'ont à peine entrevue. En 1972, elle publie Meurtrière à onze ans : le cas Mary Bell où elle dénonce le traitement infligé aux enfants tueurs en Angleterre, après une longue enquête auprès de la famille de Mary et de tous ceux qui, de près ou de loin, sont intervenus dans son arrestation et son procès. Lors de ces interviews, elle découvre les mauvais traitements dont a été victime Mary durant sa petite enfance et qui expliquent partiellement sa violence future.
En 1998, soit 30 ans après les faits, elle revient sur cette affaire qui continue ponctuellement d'intéresser la presse anglaise. Cette fois, elle s'entretient avec Mary elle-même, revenant avec la principale intéressée, sur les meurtres, le procès, la prison, la libération.

Quand un livre est en lice pour le prix du meilleur polar Points, on s'attend, peut-être à tort, à lire un polar. Or il ne s'agit ici ni d'un polar, ni d'un roman mais bel et bien d'un travail journalistique d'envergure mené par Gitta Sereny, en étroite collaboration avec Mary Bell, la ''meurtrière du onze ans'' devenue une femme libre après douze années derrière les barreaux. La première surprise passée, on entre dans la vie de celle qu'on appelait May, de ses crimes à sa libération, en passant par ses années de prison et son enfance tourmentée. Sans voyeurisme ni parti pris, Gitta Sereny raconte le parcours familial et judiciaire d'une petite fille broyée par le système. Son propos n'est pas d'excuser les crimes mais d'expliquer les faits qui ont conduit au passage à l'acte et surtout de dénoncer la justice anglaise qui traite les enfants criminels comme des adultes. Sous-jacente, la question est aussi de savoir pour combien de temps on est redevable à la société des crimes que l'on a commis. Doit-on payer toute sa vie ou une rédemption est-elle possible ?
Sentiments ambivalents à la lecture de ce livre dur et violent. Les meurtres effroyables et la personnalité trouble de Mary sont contrebalancés par la révélation des mauvais traitements infligés par sa mère et par la punition imposée par les juges. Une enfant si jeune enfermée sans espoir de libération, intégrée à une prison pour femmes dès l'âge de 16 ans et durant des années jamais suivie psychologiquement ou psychiatriquement, peu ou mal préparée à une éventuelle sortie, forcément cela interpelle sur la façon dont une société gère le cas des enfants délinquants...Et en amont, la prévention est à revoir. Avant son passage à l'acte, Mary a lancé plusieurs appels à l'aide mais les services sociaux et la famille sont restés sourds à sa souffrance, par manque de moyens et soucis de discrétion. Prise en charge plus tôt, Mary n'aurait sans doute pas tuer...
Un livre fort, passionnant à certains égards mais qui souffre de certaines longueurs et n'entre pas dans le cadre du polar.
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En décembre 1968, Mary Bell, onze ans, a été condamnée pour 'homicide involontaire avec responsabilité atténuée', après avoir tué deux petits garçons de trois et quatre ans.

Malgré son jeune âge, Mary Bell a été jugée comme une adulte. Quid de la responsabilité pénale des enfants ? De leur notion du bien et du mal ? De ce qu'ils ont eux-mêmes subi pour en arriver là ? Un tueur est-il forcément un monstre, quel que soit son âge ?
Mary Bell a été envoyée en prison dès 16 ans. Pourquoi ? Quelle est la fonction de l'emprisonnement ? Protéger les citoyens ? Punir les criminels ? Les remettre dans le droit chemin grâce à un système éducatif approprié, dont ils ne pourraient pas bénéficier dehors ? Hélas, les moyens manquent pour l'enseignement et la réinsertion...
Et après ? Une fois la peine purgée ? Le coupable doit-il continuer à payer en se cachant, sous peine d'être harcelé par les médias, chassé par les 'honnêtes citoyens' ? Un enfant qui a tué reste-t-il dangereux ?

Même si cet ouvrage fait partie de la sélection 'Prix du Meilleur Polar Points 2016', il ne s'agit pas d'un roman policier, mais d'un documentaire.
Après avoir rencontré Mary Bell enfant pour un premier ouvrage sur cette affaire ('The Case of Mary Bell', 1972, consacré aux meurtres et au procès), la journaliste d'investigation Gitta Sereny a de nouveau travaillé avec elle trente ans plus tard. Elle a recueilli ses témoignages et ceux de personnes qui l'ont côtoyée et/ou accompagnée.
L'idée de l'auteur n'était pas de publier un livre à sensation, mais de retracer le parcours de Mary (de sa naissance non désirée à sa vie de femme et de mère, en passant par la case prison) pour comprendre comment les enfants peuvent déraper, pourquoi les enfants meurtriers sont de plus en plus nombreux. A travers ce cas et celui, plus récent, de l'affaire James Bulger, le lecteur est invité à réfléchir sur les systèmes judiciaires et pénaux - appliqués aux mineurs, notamment - et à s'indigner, forcément.

Le récit est minutieux, fouillé, la lecture est dérangeante, même si Gitta Sereny évite de s'appesantir sur les détails sordides. L'auteur sait montrer que Mary Bell, victime de maltraitances maternelles, « n'était rien d'autre qu'une enfant désorientée à qui un jour on avait fait quelque chose d'affreux ». Son écoute attentive, respectueuse, met Mary Bell en valeur sans la dédouaner de ce qu'elle a pu commettre - la journaliste rappelle fréquemment la douleur des proches des deux petites victimes.

Le titre original est plus pertinent que sa traduction française (on s'en fiche qu'elle ait été jolie ou moche lorsqu'elle a tué, Mary, à onze ans !) : 'Cries Unheard, the Story of Mary Bell' :
« Mary Bell n'était pas un assassin mais une enfant maltraitée à qui on n'a pas porté secours », conclut l'auteur, avant de préciser : « [...] en Grande-Bretagne, nous ne nous contentons pas d'être discrets, nous vouons un culte à la vie privée. Nous n'observons pas les enfants de nos voisins. Surtout, nous ne les écoutons pas, nous ne sommes pas - pardonnez-moi de le répéter encore - à l'écoute de leurs cris, de leurs pleurs, de leurs appels. »
C'est terrifiant.

• Un autre récit (fictif cette fois ?) sur un enfant meurtrier : 'L'affaire Jennifer Jones', d'Anne Cassidy - aussi bouleversant et intelligent que ce documentaire de Gitta Sereny.
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En 1968, à Newcastle, Mary Bell, une fillette de onze ans, assassine deux enfants de 3 et 4 ans à quelques semaines d'intervalle. 26 ans après la parution de Meurtrière à 11 ans en 1972, un document retraçant les étapes de l'affaire, Gitta Sereny décide de rencontrer la jeune femme, alors âgée de 40 ans et mère d'une petite fille, afin de comprendre les raisons pour lesquelles une enfant de 11 ans peut commettre des actes aussi horribles et quelles conséquences peuvent avoir des années d'emprisonnement sur le développement psychologique des enfants. Ce livre est le résultat de 7 mois d'entretien où sont évoqués les circonstances du drame, le procès, les années d'emprisonnement, la difficile réinsertion dans la société, pour finir par l'évocation douloureuse de la petite enfance et des traumatismes subis. Ce tragique portrait d'une femme plongée dans le chaos par les actes horribles commis dans son enfance se double d'une réflexion sur l'impuissance de la justice à juger les crimes commis par les mineurs et à proposer des mesures d'accompagnement et de soins. Bien que centré sur le système judiciaire anglais, ce récit peut se transposer aisément à d'autres systèmes. Il est un appel à soigner ces enfants en déshérence, abandonnés par nos sociétés plus préoccupées à se protéger qu'à prévenir. Il est difficile de rester insensible à ce récit qui se conclut par cette phrase de l'auteur : « Je pense que la plupart d'entre nous sommes dorénavant d'accord pour affirmer que Mary Bell n'était pas un assassin. Elle fut une enfant maltraitée à qui personne ne porta secours ; elle n'incarnait pas le mal, elle ne cherchait pas à faire le mal. Elle était désespérée, et c'est ce désespoir qui a conduit à la tragédie ».
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J'ai eu étonnamment beaucoup de mal à venir à bout de l'ouvrage de Gitta Sereny. Je n'ai pourtant aucun reproche à faire sur le travail documentaire que l'auteur a effectué sur le destin de cette petite fille anglaise, qui à l'âge de onze ans, a tué deux jeunes enfants.
Je me suis vraisemblablement faite avoir par le macaron apposé sur la couverture « Prix du meilleur polar des lecteurs de Points ». Il n'y a pourtant rien de romancé dans « Une si jolie petite fille ». Jusque dans la forme, on découvre très vite que le livre est bien un pur document retraçant le parcours de la jeune Mary Bell, juste avant le drame, pendant son procès, puis sa détention, et enfin, ce qu'elle est devenue ces dernières années. Pendant presque cinq cent pages, l'auteur fait un récit détaillé de ce qu'ont vécu l'enfant et son entourage en intercalant des témoignages des personnes citées.

La redondance dans la forme des entretiens et le soin que porte Gitta Sereny aux lieux et aux personnes concernées n'a pas facilité ma lecture. Mon intérêt ne s'est éveillé que lorsque l'auteur souligne l'incapacité des structures de l'époque – et c'est malheureusement encore le cas aujourd'hui – à prendre en charge correctement une enfant, qui malgré son terrible crime, avait une sensibilité, une histoire. Il faut saluer l'impartialité de Gitta Sereny qui s'attache à relater les faits sans juger hâtivement, sans condamner même lorsqu'elle évoque ce qu'a subi Mary dans son enfance.
Malgré tout, cet ouvrage reçu dans le cadre de Masse Critique m'a amenée à m'interroger et me renforce dans ma conviction qu'il n'y a pas de question de « Mal », même dans les meurtres les plus atroces. Ainsi, je m'interroge encore : à quel âge le jeune est-il conscient de la portée de ses actes ? En quoi le passé peut-il déterminer nos actions futures ? Une rédemption est-elle toujours possible ?

En me penchant sur un tel fait divers, je savais que je ne resterais pas insensible, mais je ne m'attendais pas à être si révoltée par les structures censées préparer la réinsertion de Mary. Une phrase m'a particulièrement glacée, celle du docteur Chamarette, à propos du séjour de Mary en prison : « C'est assez incroyable que personne n'ait essayé de l'aider à se confronter à elle-même avant aujourd'hui. Cela montre à quel point on accorde peu de valeur aux êtres humains. »
Les dernières pages sur la mère de la jeune criminelle et tout ce qu'elle lui a fait subir sont extrêmement dures et j'ai été choquée de voir à quel point la jeune Mary avait été traumatisée.

Ainsi, même si ma lecture a été plutôt laborieuse, je reconnais que Gitta Sereny nous livre un portrait extrêmement complet et complexe de Mary Bell, qui nous fait nous rendre compte qu'il y a encore beaucoup de progrès à faire dans l'accompagnement des enfants criminels.
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Ce roman aborde le sujet douloureux et controversé de la loi codifiée pour des adultes et appliquée à des enfants qui ne sont pas en mesure de la comprendre.
A travers l'histoire dramatique de Mary Bell,meurtrière à 11 ans de 2 enfants de 3 et 4 ans,l'auteur pose des questions qui pourraient faire changer le point de vue de bon nombre d'entre nous:Un enfant peut-il être un monstre,peut-il changer s'il est écouté et soigné par des professionnels,l'amour et l'admiration peuvent-ils lui servir à trouver le cadre qui lui manque pour être "sociabilisé".
L'auteur tente de comprendre ce qui a pu amener "une si jolie petite fille" à accomplir l'irréparable.Elle n'excuse pas le geste,elle le replace dans son contexte de l'époque.Dans une société moderne où l'analyse tient une place prépondérante,peut-on encore envisager de punir à vie un enfant perdu.
Un roman très enrichissant qui peut faire évoluer les mentalités.A lire avec un esprit ouvert.
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Newcastle 1968. Mary Bell, 11 ans, assassine 2 petits garçons de 3 et 4 ans. Un crime qui horrifie l'Angleterre. Mary est vue comme "démoniaque". La petite fille est jugée comme une adulte. Pas de recherches sur la famille, pas de tentatives pour comprendre. Elle est condamnée à la perpétuité. Mais rien n'est prévu pour elle et rien ne le sera jamais; Gitta Sereny, journaliste, mène l'enquête, va essayer de comprendre comment et pourquoi une petite fille en vient à tuer. Elle va découvrir les horreurs que Mary Bell a vécu depuis sa naissance. Cette enquête veut servir d'exemple pour réfléchir: la culpabilité, la punition, les préjugés, le mal, la rédemption etc....
Une enquête passionnante. Un livre d'une grande exigence et une leçon d'humanité.
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Enquête journalistique remarquablement détaillée et complète, menée par Gitta Sereny, sur une affaire qui secoua le Nord de l'Angleterre en 1968. L'affaire MARY BELL, du nom de celle qui, a 11 ans, tua deux jeunes garçons de 3 et 4 ans à 9 semaines d'intervalle par strangulation dans un quartier populaire de Newcastle. Après 2 semaines de procès, Mary Bell sera reconnue responsable devant un tribunal d'adultes et condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité…
La journaliste revient tout d'abord sur les circonstances des deux crimes, non pas pour remettre en cause la culpabilité de Mary mais davantage pour mettre en exergue les failles du système judiciaire anglais. La culpabilité est d'autant moins questionnable que la petite fille montre un certain aplomb face aux adultes et qu'elle ment beaucoup durant le procès. Si la culpabilité est donc assez claire, cette histoire n'en demeure pas moins énigmatique au regard tout d'abord de l'absence de conscience de la petite fille de ses actes. Pendant très longtemps, elle n'aura pas la conscience d'avoir commis l'irréparable. D'ailleurs lorsqu'à 16 ans, après une période transitoire dans un centre de réhabilitation, on la conduira en prison, sa 1ère réaction sera « mais qu'est ce que j'ai fait ? ». L'énigme de cette histoire se situe également dans les raisons qui ont conduit Mary à tuer ses 2 garçons, et c'est là où le travail journalistique et l'acharnement de G. Sereny prend tout son sens. Sans trahir le secret effroyable qui sera révélé dans les dernières pages, il faut aller chercher dans le contexte familial de Mary, entre un père voyou et une mère profiteuse.
La construction de cette enquête est remarquable car elle fait évoluer les sentiments du lecteur. le début de la narration est peu propice à l'empathie, même si la journaliste n'en manque pas, mais au final il est difficile de ne pas croire que la compréhension et la rédemption sont possibles.
Mary Bell sortira de prison à l'âge de 23 ans et obtiendra, fait unique en Angleterre, la reconnaissance par la loi d'un droit immuable à l'anonymat.
Gitta Sereny a consacré une bonne partie de sa carrière professionnelle et deux ouvrages à cette histoire dont celui-ci qui a été publié en Angleterre en 1998. Elle est décédée en 2012 et aura réussi à travers ces pages à mener une enquête que la Police elle-même n'a jamais réussie, et notamment sur les origines psychologiques d'actes meurtriers.
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Ceci n'est pas un polar (comme on pourrait le penser au départ) mais l'histoire vraie de Mary Bell, fillette qui avait onze ans lorsqu'elle tua deux petits garçons de 3 et 4 ans en Angleterre en 1968.

L'auteur nous retrace ici l'histoire de Mary Bell et surtout se pose les vraies questions à savoir que même si ses crimes sont affreux, qu'est-ce qui peut pousser une fillette de 11 ans à tuer ? Quel était son passé ? et surtout... la suite. Quel avenir pour Mary Bell qui fut enfermée en maison d'éducation à 11 ans puis emprisonnée à 16 ans. Elle ne ressortira que des années plus tard, ne connaissant rien de la vie à l'air libre...

Très beau travail de journaliste d'investigation qui pousse à se poser des questions sur la justice des mineurs et des moyens mis en place (ou non) afin de traiter ces phénomènes de société...
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Gitta Sereny (Vienne 1921 - Cambridge 2012) est une journaliste d'investigation habituée aux sujets lourds - enfants dans les camps de réfugiés à la fin de la seconde guerre mondiale; accusés de crimes de guerre- et elle s'est intéressée sur des années à Mary Bell. En 1968, à Newcastle sur Tyne, deux petits garçons de trois quatre ans sont retrouvés assassinés à quelques semaines de distance. Après jugement par un tribunal pour adultes, Norma Bell, 13 ans, est acquittée et Mary Bell, 11 ans est condamnée à la prison à vie(avec situation reconsidérée à intervalles réguliers) , reconnue 'coupable d'homicide involontaire pour cause de responsabilité atténuée'. En 1968 Gitta Sereny avait assisté au procès et en 1972 avait écrit Meurtrière à 11 ans, après avoir rencontré ceux qui connaissaient la fillette.
De 1995 à 1998 elle rencontre Mary Bell, à cette époque sortie de prison, après avoir connu de 11 à 16 ans un établissement pénitentiaire où elle était la seule fille (!)(elle n'a pas été envoyée en hôpital pour être prise en charge car il semble que ça n'a pas été possible) puis après 16 ans la prison pour femmes. de leurs entretiens sortira ce nouveau livre, Cries unheard, le titre anglais, étant bien plus parlant.

C'est une lecture passionnante, et, vous le pensez bien, éprouvante quand même. Fort heureusement, rien de glauque là dedans, absolument pas de voyeurisme, pas question non plus d'oublier les petites victimes et leurs familles. Gitta Sereny ne croit pas sur parole Mary Bell, elle repose les questions patiemment, elle s'appuie sur d'autres rencontres, des dossiers, etc. Les rencontres entre les deux femmes s'étalent sur des mois. L'on apprend comment ces années se sont déroulées pour Mary Bell et les relations effarantes avec sa mère Betty ("elle a gagné sa vie en étant ma mère")(et ce n'est pas vrai seulement à cause de l'intérêt médiatique suscité par sa fille).
Ces crimes auraient-ils pu être évités si l'entourage, les services sociaux, la police avaient tenu compte de signes avant coureurs? Un enfant de 11 ans réalise-t-il comme un adulte ce qu'est la mort? La réhabilitation est-elle possible? Des tas de questions sont posées par l'auteur. Je pense que c'est un livre à lire sans peur, il est très dense, il remue, certains faits sont sidérants, mais pas question de se voiler la face, cela existe. A lire - en choisissant le bon moment - mais à lire!
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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