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Une histoire d'amour, de passion et de cul qui chamboule tout sur son passage, l'intégrité, les certitudes, les valeurs.
Une histoire politique, qui dénonce la corruption, la haine de celui qui est différent, la terreur imposée par les armes.
Une histoire dure, violente, brutale.

"Le charme de la clandestinité érotique avait-il fait de lui un pourri? Ou se flagellait-il parce qu'il éprouvait la nostalgie de sa droiture tranquille?

Mon deuxième Serna après La peur des bêtes qui, treize ans après est toujours dans ma mémoire. Sûrement pas le dernier.

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Dans ce roman endiablé d'Enrique Serna, le titre La double vie de Jesús annonce l'écartèlement qui trame ce récit à l'humour grinçant : double vie parce qu'il y a la vie réelle et celle possible ou rêvée, la vie quotidienne et celle inavouée, la vie subie et celle qu'on ambitionne ; et quand on se nomme Jesús, il y a de fortes chances que l'idéal que l'on porte demande un jour un sacrifice aux contours christiques.
Familier du genre soap-opéras (Serna en a créé un nombre conséquent avec son camarade Carlos Olmos pour les plus grands studios mexicains), l'auteur en reprend les coïncidences et les revirements feuilletonesques qui frisent l'invraisemblance, en y ajoutant un esprit analytique méticuleux puisqu'Enrique Serna est un essayiste réputé.
Dans la ville de Cuernavaca, Jesús Pastrana, fonctionnaire modèle, vertueux et idéaliste, marié avec enfants, se lance dans la campagne d'investiture de sa mairie pour sauver sa ville et ses habitants de la gangrène de la corruption à tous les étages et de la violence des narcotrafiquants. Son ambition politique et sa moralité vont croiser la route passionnelle d'une prostituée marginale transsexuelle.

A partir du microcosme d'une ville sous haute tension, Enrique Serna dresse le portrait caustique d'une société mexicaine et d'un pays dont le sport national est la corruption, avec pour devise le trafic de drogue qui contamine toutes les institutions et les pouvoirs, et une passion assez bien partagée pour le crime, la trahison, l'hypocrisie et la déliquescence politique et sociale.
C'est aussi une analyse plutôt pessimiste du pouvoir et de ses stratégies dans tous les domaines des rapports sociaux : pouvoir politique, pouvoir de l'ambition, pouvoir du désir et du sexe, pouvoir de l'argent, pouvoir de la mort et de la violence avec sa farandole de stratégies pour accéder à ce pouvoir ou pour déjouer les éventuelles oppositions idéologiques et autre culpabilité morale : tout est bon pour parvenir à ses fins y compris amoureuses, tout devient excusable au nom de l'ambition, du désir et des intérêts.
Dans ce roman éruptif qui se déploie dans les labyrinthes vertigineux de la transgression, tout déborde : la violence, la corruption, les désirs, les instincts. Rien ni personne n'est épargné par ce récit dévastateur qui interroge la valeur des idéaux et des sacrifices quand il n'y a rien ni personne à sauver. Pour paraphraser Octavio Paz, il semble que dans ce roman d'Enrique Serna, le désir de pouvoir et l'érotisme ignorent les classes et les hiérarchies : "ils dorment et ne se réveillent que pour dominer et se rendormir".
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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L'auteur met ici en lumière les dessous de la politique. Qu'il s'agisse d'une élection municipale dans une grande ville mexicaine transforme le récit en parabole des prosélytismes et lobbyismes devenus la règle du jeu dans le monde des dirigeants. Jésùs est l'archétype du candidat encore vierge dont l'esprit est tout idéaliste, droit et prêt à ramener sa ville dans un fonctionnement social plus juste et dénué de la corruption qui la gangrène jusqu'à un niveau régional. Avec un humour très fin l'auteur nous montre les étapes du dessillement de son héros et c'est avec une anxiété jouissive qu'on l'accompagne au long de ce "dépucelage" d'anthologie. D'autant plus jouissive que s'y entrecroise une histoire d'amour aussi abasourdissante avec un transsexuel archétypal pour l'époque et le lieu (le transgenrisme est de nos jours moins spectaculaire car il est sorti de la marginalité). Les quelques scènes d'amour sont crues et torrides sans être le moins du monde choquantes et c'est le fruit d'une écriture qui colle tout au long de ses aventures et mésaventures à l'expérience directe du héros. Il garde le contrôle de sa vie quoique le destin, le hasard ou la fatalité lui fasse rencontrer. Il avance sans jamais renoncer alors même que tout semble se jouer de lui et l'auteur nous fait nous prendre de sympathie et d'amitié pour lui d'une façon que j'ai trouvé délicieuse.
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Voilà un roman qui possède des qualités indéniables mais aussi de grandes faiblesses. C'est un roman accessible, de la littérature populaire qui n'en évite aucun des pièges. D'un autre côté, il porte un regard social et politique qui lui donne une dimension en plus.
Commençons avec les qualités. Tout d'abord l'intrigue, qui prend place dès les cinquante premières pages.
Le politicien d'une ville mexicaine corrompue et gangrenée par les narcotrafiquants, champion sincère de l'intégrité, marié et père de deux enfants, brigue le poste de maire afin de libérer sa ville de la criminalité, tout en amorçant une relation passionnelle avec une prostituée transgenre qui est par ailleurs le frère jumeau du chef d'une des bandes de narcotrafiquants qui infestent la ville. Ouf! Quelles prémices! On ne peut nier le piquant et l'intérêt d'une telle mise en bouche.

Ensuite, le rythme. On retrouve ici toutes les qualités du thriller. Les rebondissements relancent le récit à point nommé, ce qui rend la lecture haletante. Aussi, la dimension politique. Les amateurs d'intrigues politiques sont servis, d'autant plus qu'ici nous est présentée la scène politique mexicaine, ce qui n'est pas pour diminuer la curiosité du lecteur.
Le portrait social et politique qui est dressé est parfaitement aligné sur les problèmes que connaissent le pays.

Autre qualité : certains rebondissements surprennent et échappent à la prévisibilité. C'est le cas entre autres d'un revirement dans la relation entre les deux protagonistes principaux. L'auteur joue avec les rôles de manière inattendue. Enfin, en terminant cette liste des « plus», l'auteur n'hésite pas à décrire les scènes sexuelles de manière crue, ce qui vient casser le ton par ailleurs conventionnel du récit.

Les faiblesses maintenant : en premier lieu, les innombrables invraisemblances du récit et les rebondissements commodes. Aussi, les nombreux clichés et le manque criant d'épaisseur des personnages.
Le personnage transgenre et celui de l'épouse sont affreusement stéréotypés. Pire que cela, les personnages agissent souvent en parfaite incohérence avec leur nature, et les justifications données à ces revirements de comportements sont bancales.
Le personnage principal, particulièrement, n'a pas de consistance. Par moments il semble être un politicien aguerri et prudent, conscient des tenants et aboutissants des choix politiques qu'il doit faire, et pourtant dans de nombreuses autres situations il agit de façon téméraire, absurdement bête. Ces deux attitudes paradoxales rendent le personnage peu crédible. Les contradictions aident habituellement à rendre un personnage plus réaliste, à lui ajouter de la profondeur, mais dans ce cas-ci elles sont si grossières et exagérées que cela produit l'effet inverse.
Le manque de subtilité en général affecte en fait tout le roman. Les fils sont trop visibles.

On est vraiment dans le feuilleton, dans le telenovela, voire le mélodrame. le ton est même enfantin, et devient souvent agaçant. Au final, je ne saurais dire si j'en recommanderais la lecture tellement mon appréciation est ambivalente. Je dirais oui et non, alors à vous de décider!
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Je termine juste La double vie de Jesús et je lis un article annonçant l'assassinat de cinq responsables politiques en une semaine au Mexique. Terrible écho de la réalité au roman qui nous plonge dans le Mexique violent, corrompu et machiste.
Jesús, fonctionnaire honnête, veut devenir maire de Cuernavaca ce qui va l'obliger à s'affronter aux narcotrafiquants et aux politiciens avides d'enrichissement personnel. Confronté à des règles du jeu qui ne sont pas les siennes, Jesús va devoir marcher sur la corde raide de son idéalisme en limitant les entorses à ses principes. D'autant qu'après avoir quitté sa femme, il tombe éperdument amoureux d'une prostituée transsexuelle ... passion qu'il doit dissimuler pour ne pas griller sa candidature.
Pas étonnant que Gabriel Garcia Márquez ait apprécié l'écriture d'Enrique Serna : on a l'impression que certains passage sont de lui ! La description de la vie politique mexicaine et des compromissions croisées est glaçante et passionnante. J'étais tout de même heureuse de parvenir à la fin du roman car l'angoisse commençait à tourner en rond (mauvaise nouvelle, mauvaise nouvelle, super bonne nouvelle, etc).
J'ai été nettement moins convaincue par la présentation de l'histoire d'amour entre le notable qui vise les étoiles et la putain qui se complaît au caniveau. Leslie est caricaturale (voire pas toujours crédible) en diva superficielle et Jesús, gay ou pas, reste un gros macho.
Il me semblait connaître le Mexique à travers des lectures plus rurales sur les états du Guerrero, de Oaxaca et du Chiapas ; l'éclairage urbain apporté par Enrique Serna est convaincant bien que réellement effrayant.
Lecture à recommander pour garder à l'esprit que comme le dit plusieurs fois Jesús "le Mexique n'est pas la Suède".
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Un homme idéaliste, prêt à défendre ses convictions veut accéder au poste de maire de la ville de Cuernavaca. Très établi et fier de sa droiture, il trouve l'amour authentique auprès d'un transexuel. Ce mélange des genres est il compatible avec des élections. On découvre horrifiée les luttes d'influence, l'infiltration des narcotraficants, le corruption ambiante....jusqu'à une fin violente comme la société mexicaine. ...
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Il s'appelle Jesús , il a quarante trois ans, deux beaux enfants et une femme aigre, "le mufle hargneux", avec laquelle son "devoir conjugal” est devenue une corvée des plus difficiles. Cet homme intègre, homme d'honneur, commissaire aux comptes dans un Mexique corrompu jusqu'à la moelle, postule comme candidat à la mairie de Cuernavaca, infestée de requins mafieux aux soldes des narco trafiquants. Pour gagner des alliés dans toutes les couches sociales, il doit se prêter à de stupides mascarades sociales, ne pas s'isoler, flatter des crétins, utiliser à son profit les ambitions des autres.....mais le pire reste à venir. Or Jesús dont la propre femme confond austérité et médiocrité et prend l'argent pour seul paramètre possible pour mesurer succès ou échec, "n'est pas à la hauteur" pour lutter avec cette faune et leurs magouilles. Une constatation, qui suite à un safari nocturne va le foncer droit dans les flammes et lui faire franchir un point de non-retour, "un billet pour l'enfer" et ce n'est que le tout début........arrivera-t-il à changer le cours de son destin ?
Ne lisez pas la quatrième de couverture , lisez le livre, un roman à suspens truculent très fort qui vous embarque sur des montagnes russes avec pour décor un tableau trés noir de la société et de la vie politique mexicaine où les amours, les cadeaux de mariage et les beaux-frères sont particuliers. Une richesse narrative exceptionnelle dont le mérite en partie revient à l'excellente traduction qui reflète pleinement le sel de ce roman, une forte sensualité relevée d'un humour ravageur.
J'avais déjà lu "Amours d'occasion " de lui, beaucoup aimé, avec celui-là je me suis régalée, donc je ne le quitte plus ! Mais comme le dit mon amie Pecosa mieux vaut lire Serna en prenant "des préservatifs ", on ne sait jamais :).


"Nous pouvons parfaitement fuir notre destin le plus authentique, mais c’est pour nous retrouver prisonniers aux étages inférieurs de notre destin."
(José Ortega y Gasset)


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Période électorale dans une ville du Mexique ou la corruption fait loi. Jesus Pastrana est le candidat qui veut restaurer le système pour que le peuple et les dirigeants ne soient plus sous l'emprise des narco trafiquants. Difficile tâche pour cet homme confronté à des adversaires dangereux et à sa propre personnalité complexe.
L'auteur décrit très bien la situation politique mais aussi les démêlés psychologiques des personnages. Un roman bien écrit qui nous tient en haleine.
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Après deux grosses déceptions, comme c'est agréable de lire un bon livre !

Emprunté tout à fait par hasard à la bibliothèque, alors que je ne connaissais absolument pas l'auteur, la double vie de Jesus d'Enrique SERNA est une vraie découverte pour moi, un vrai coup de coeur.

L'histoire se déroule au Mexique, à Cuernavaca, située à environ 80 km de Mexico, et capitale du Morelos, petit état du pays.

Jésus Pastrana, commissaire aux comptes à l'administration, surnommé le « sacristain » par ses collègues, est un fonctionnaire vertueux, fondamentalement honnête et qui croit dur comme fer en une justice idéale. A l'opposé, Cuernavaca est une ville totalement gangrénée par la corruption, dans laquelle fusillades, enlèvements, assassinats et règlements de compte sont le lot quotidien de la population. C'est tout simplement une ville entièrement soumise aux différents gangs de narcotrafiquants, qui règnent en maîtres absolus.
Faisant fi de tout cela, Jesus a décidé de se lancer dans la campagne pour l'investiture de la mairie. Il veut envers et contre tout sortir sa ville du marasme dans laquelle elle se trouve.
Malheureusement pour lui, notre héros va rendre sa position de « candidat » très compliquée en croisant Leslie, un soir de totale déprime, et en en tombant follement amoureux. Car Leslie n'est pas une femme comme les autres. Jeune, magnifiquement belle, c'est aussi une prostituée transsexuelle qui vit en totale marginalité de la société. Et surtout, c'est le frère jumeau, de Lauro Santoscoy, chef d'un des deux gangs faisant régner la terreur dans la ville.
Malgré cela, Leslie va devenir le grand amour de sa vie mais un amour interdit et scandaleux, tout simplement fatal pour un homme qui se définit comme le seul rempart contre la corruption et la malhonnêteté.
Une passion totale mais destructrice.

Harcelé, menacé de toutes parts tant par le pouvoir corrompu que par les narcotrafiquants, notre Jésus devra bien malgré lui et pour sauver sa peau, mettre le doigt dans l'engrenage de l'illégalité.
Mais jusqu'où sera t-il prêt à aller pour devenir maire et ainsi sauver sa ville ?

J'ai adoré ce livre qui se lit d'une traite comme un thriller. du début à la fin, un incroyable suspens se noue autour de la candidature ou non de Jésus au poste de maire, celui-ci étant tout le long du livre prix entre deux feux : la raison ou la passion.
Enrique Serna dépeint avec un humour ravageur et cruel un univers impitoyable où tous les coups sont permis. le Mexique devient sous sa plume un pays d'une noirceur extrême, où aucune issue ne semble possible. Connaissant ce pays absolument magnifique ainsi que sa population extrêmement gentille et sympathique pour y être allée il y a quelques années, cette lecture m'a profondément touché.

Roman passionnant de bout en bout, un conseil ami(e)s lecteurs, ne passez pas à côté !
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Voici un récit passionnant de bout en bout, à l'humour corrosif, au verbe très fort, ponctué de scènes grandioses, de moments de doute et de réflexion, dans la ville de Cuernavaca, au Mexique.
Dans la tradition latino- américaine, l'auteur inscrit ses personnages hauts en couleur, au langage spontané et cru, à la sexualité débridée, dans une histoire violente, bien calibrée, aux péripéties multiples.
La corruption policière déjà dénoncée par l'historien et écrivain Péruvien Mario Vargas Llosa qui qualifiait le Régime du PRI, pouvoir politique au Mexique, pendant 70 ans de « Dictature Parfaite »est décrite sans fards, avec minutie, un récit efficace au suspense parfaitement maintenu, au dénouement digne d'un polar.
L'auteur dresse un tableau effarant de la situation politique du Mexique ;
Un état où la corruption règne en maitresse absolue, où la direction du pays est dictée par des gangs !
Tout est prétexte à enrichissement illégal, que ce soit par l'action délictuelle des cartels ou la déchéance des élus avec moult « pots de vin ».
Cuernavaca est devenue une ville inhospitalière où extorsions, enlèvements, cadavres décapités se multiplient.
Des liens précis unissent les “responsables politiques“ et les édiles à la tête des administrations et le grand banditisme.
Dans ce contexte dantesque, l'auteur dresse le portrait magnifique d'un homme atypique aux convictions enracinées, emporté par un amour fou, qui croit en la justice et rêve d'un état gouverné avec probité et justice.
JESUS Pastrana, militant au parti d'action démocratique depuis 20 ans, commissaire aux comptes, veut sortit sa ville du marasme où elle se trouve, refondre les institutions ;
Il se présente à la Mairie.
Las ! suite à la rencontre d'un travesti, il tombe en amour ! découvre les délices des plaisirs physiques, l'amour de sa vie, un amour interdit, scandaleux, fatal, pour la réputation d'un homme politique.
Cette passion va tout bouleverser, remettre en cause ses principes de vie.
Comment concilier cet amour“amoral“ avec les idéaux de Jésus ?
Comment concilier passion et raison ?
Le romancier illustre à merveille cette complexité.
Jesus est un personnage lunaire, constamment déchiré, pris entre deux, décalé, attachant,
Complexe, dense dans un registre d'une intense richesse narrative, avec une galerie de protagonistes présentée d'une façon objective, de grande qualité.
Une narration contée avec un humour ravageur, un remarquable sens du récit, des images fortes de ces politiques véreux et ces sordides mafieux.
Un roman coup de coeur que l'on ne lâche pas, merci à mon libraire de “La Taverne du Livre “,où tous les points de vue sont exposés avec une qualité rare ;
Un roman éminemment social à côté duquel personne ne doit passer, une comédie cruelle très enlevée, au regard noir, à l'humour ravageur.
Un conseil, lisez- le si vous pouvez !
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