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Quand un élève de Terminale gaulé comme une allumette, qui aime les livres de surcroit , le genre à être toujours choisi en dernier lors de la formation des équipes en sport, prend la parole pour un seul en scène censé être humoristique lors d'un spectacle de fin d'année, nul ne s'attend à ce qui va se passer.
A savoir une dénonciation non seulement de la culture genrée, de l'application de stéréotypes dès l'enfance , et ce  quelque soit le milieu social,  mais aussi des humiliations quotidiennes pour un garçon qui ne correspond pas aux critères de la virilité, sans pour autant qu'il soit homosexuel.
Un véritable jeu de massacre argumenté et nuancé qui va bientôt prendre une tournure plus douloureuse, pleine d'émotion, avec l'évocation d'un épisode traumatique vécu par ce jeune homme et une jeune fille lors d'un séjour scolaire à la montagne.
Les adultes ,qui ne prennent pas ou ne veulent pas prendre la mesure de tels comportements , ne sont  non plus épargnés mais c'est bien la société dans son ensemble qui est mise en cause.
Un roman qui nous entraîne dans un tourbillon d'émotions. Un énorme coup de coeur. Et zou, sur l'étagère des indispensables.




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Un garçon « format miette » (1m50, binoclard, le genre qu'on ne prend que forcé et contraint dans son équipe de foot) fait un numéro lors du spectacle de fin d'année au lycée. Nous ne connaîtrons pas le prénom de ce garçon qui s'est lancé dans un improbable stand up qui essaye de faire rire au début et qui prend au dépourvu tous les spectateurs. Nous connaîtrons son histoire et les réactions du public uniquement de son point de vue. Il raconte son histoire familiale, comment il s'est construit entre un père qui le voulait viril et ne comprend pas ce fils qui préfère les livres au sport, une mère dévouée et fatiguée et un petit frère adorable. Il raconte sa vie à l'école, au lycée, il raconte une certaine sortie scolaire dont il essaye de se purger en montant sur scène.

Miettes (Humour décalé) parle des stéréotypes liés au genre, de violence, de harcèlement mais aussi de résilience. Miettes (Humour décalé) est un texte court qui claque et qui glace, un texte qui ose et qui oppose aux modèles tout faits la voix d'un ado qui ne sera plus jamais une miette.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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"Miettes", c'est un monologue de 64 pages clamé par un jeune garçon qui s'en ai pris plein la figure. Un jeune garçon qui ne correspond pas à ce qu'on attend de lui et qui se sent comme une miette.

Coup de coeur pour ce petit texte en monologue qui aborde le harcèlement dans toutes ses facettes et la quête de soi malgré les remarques de la société. J'aime déjà beaucoup le travail de Stéphane Servant et ce texte confirme une nouvelle fois la grande qualité de son travail.

Le texte est incisif, drôle parfois, et monte crescendo dans la dénonciation de la violence. Ça se lit d'une traite sans difficulté. A mettre dans les mains des ado et des adultes pour faire de la prévention et libérer la parole.
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Incontournable Janvier 2022

Ce petit roman de la fratrie "Court toujours" vient de me percuter de pleins fouet. La dernière fois, c'était son grand frère "Silent boy" qui m'avait remué, et je ne vous parle pas de sa soeur "Quelques secondes encore", assez poignante dans son genre, mais "Miette", malgré son petit nom mignon et sa parenthèse amusante qui laisse présager de l'humour, c'est du niveau Jab-Punch-Uppercut-Mise K.O. Là, tout de suite, j'aimerais juste pouvoir le répandre dans toutes les écoles et les bibliothèques par hiboux express.


On entre en scène avec celui qui monte justement dessus, un protagoniste sans nom, qui amorce son numéro pour le spectacle de fin d'année de son lycée avec un ton incertain, un peu cafouilleur, sur un sujet en apparence anodin, qui devrait en principe être drôle, si on se fit au "(Humour décalé)". D'abord, il parle de lui, de son physique ingrat, complètement à l'opposé du spectre du parfait mâle alpha si préconisé et adulé en société, même si ce canon esthétique suprême cultive en même temps certains des pires comportements machistes. On bifurque lentement, mais surement, vers le rôle des parents dans tout ce clivage de rôle de genre, qui débute dès la prime enfance et qui est véhiculé de part et d'autre par les deux genres. Et puis, sentant son public de plus en plus décontenancé, notre narrateur semble vouloir adoucir le ton. Mais non. Dans ses mots, sans censure, il nous dépeint une scène anodine, un simple voyage étudiant, qui va virer au drame. Il y aura deux victimes, Mila, une jeune femme, et lui, notre narrateur. Deux formes d'abus, mais toutes deux liées à tous les sujets évoqués depuis le début. Une véritable gifle. Pas juste pour les principaux auteurs de cette scène dégradante, mais aussi pour les spectateurs et peut-même nous, les lecteurs.


Véritable pyramide inversée qui part du général au spécifique, mais également pyramide à l'endroit, qui part du microsystème ( Individu) au macrosystème ( Société), on a donc un sablier dans sa forme. Et tout est lié, tout converge. Fresque cimentée par un humour noir et ironique, où le premier degré cache à peine un second degré, Monsieur Servant nous sert une oeuvre forte, marquante et tellement nécessaire.


Il m'aura fallut décanter quelques jours pour finaliser cette critique, mais si la charge émotionnelle est atténuée, les mots, eux n'ont rien rien perdu de leur puissance. Personne n'est épargné dans cette petite fiction d'à peine 50 pages. Nous avons tous un rôle à jouer dans ce genre d'enjeux social. Je note l'accusation faite aux parents, aux adultes, aux médias sociaux, au marketing, mais j'ai aussi sentie celle faites aux femmes, qui sont encore nombreuses à voir dans ces figures masculines toxiques un idéal de conjoint . Je pense à ces romances jeunesse et adulte si nombreuses à correspondre à ce genre de pattern: les Twilights, les After, les 305 jours, les Fifty Shades, nommez les, ils contribuent tous à normaliser et romantiser des stéréotypes masculins qui sont pourtant inacceptables en société, mais si adulés dans la Culture. Comment peux t-on tenir deux discours au sujet des hommes? Comment peux-on aimer voir les pires ordures hériter de la pâmoison amoureuse de nos filles, jeunes femmes et femmes? Comment ensuite revenir à la réalité et préconiser le contraire? Quelle hypocrisie. Et c'est la même chose dans les films, dans les séries et les réalité show. Tout comme le féminisme a été un cheval de bataille conjointement mené avec des hommes, la masculinité toxique devrait être un cheval de bataille conjointement mené avec des femmes.


Bon, pour revenir au roman, on pense dès au début avoir affaire à un jeune qui passe par l'humour pour rire de sa situation, mais c'est finalement une plaidoirie touchante pour une prise de conscience collective, doublé d'un courageux acte de dénonciation, livré avec des termes simples, des constats pertinents, des interrogations constructives et quelques blagues à deux sous pour illustrer l'absurdité de certains aspects de son discours.


J'ajoute ici un extrait d'une critique que j'ai trouvée très pertinente:


"Un véritable jeu de massacre argumenté et nuancé qui va bientôt prendre une tournure plus douloureuse, pleine d'émotion, avec l'évocation d'un épisode traumatique vécu par ce jeune homme et une jeune fille lors d'un séjour scolaire à la montagne.
Les adultes ,qui ne prennent pas ou ne veulent pas prendre la mesure de tels comportements , ne sont non plus épargnés mais c'est bien la société dans son ensemble qui est mise en cause.
Un roman qui nous entraîne dans un tourbillon d'émotions. Un énorme coup de coeur. Et zou, sur l'étagère des indispensables."
[ cathulu, Babelio, 27 oct 2021]

Bref, c'est à lire.


Pour un lectorat du second cycle secondaire, 15 ans+.


Pour les bibliothécaires et les profs: ce roman comporte une scène particulièrement pénible d'humiliation sexuelle, ainsi que des termes parfois crus. Cette absence de censure s'inscrit néanmoins dans un contexte de dénonciation et de conscientisation.
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Un jeune homme détourne un one man show prévu par son lycée pour combattre les stéréotypes de genre et les clichés et pour dénoncer les violences induites.

Il commence par évoquer les attendus aussi bien quand on est une fille que quand on est un garçon.

Il énumère aussi bien celles qui naissent et éclosent dans la famille que celles qui sont présentes à l'école et au sein de la société plus largement.

Alors que le programme mentionné un numéro humoristique, c'est un véritable message revendicatif que déploie le lycéen.

Jusqu'à l'explosion finale qui fera oeuvre de dévoilement sur des violences, mais aussi acte de revendication...

J'ai beaucoup aimé que ce soit un garçon qui porte ces valeurs. Il interroge ainsi l'identité et le caractère imposés en fonction du sexe de manière très claire et approfondie.

En peu de pages beaucoup de thèmes sont traités : la popularité, l'alcool, le phénomène de meute, la peur de s'opposer au leader, les relations filles garçons...

Il est question de sensibilité, mais aussi de blessure avec la dénonciation de violences subies par le narrateur lors d'un voyage scolaire.

Enfin, il est bien montré à la fois la force de la parole pour se libérer de ces carcans et de ses peurs et à la fois la nécessité de trouver des alliés qui nous accompagnent.

Lien : https://www.nouveautes-jeune..
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Je ne sais jamais trop à quoi m'attendre avec Stéphane Servant. Il a été à l'origine de belles surprises ("Félines") et de grosses déceptions ("Sirius").

Mais je me suis lancée dans la découverte de la collection "Court toujours" de Nathan et j'étais curieuse de lire son roman.
Très bonne idée de collection d'ailleurs. Les lycéens de plus en plus surchargés d'options ont de moins en moins de temps pour la lecture plaisir, et ces petits textes sont une chouette proposition. D'autant qu'on peut aussi les écouter ou les lire en numérique. 

Ces textes courts ne sont pourtant ni simples ni faciles.
Ici, l'auteur aborde les stéréotypes masculins et féminins, les attentes inhérentes au sexe, mais aussi les violences et le harcèlement. Tout comme "J'entends des pas derrière moi" de la même collection, le texte est dense. Prenant. Et très efficace. Une réussite !
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Ce court roman est déroutant. Il fait 47 pages. J'ai mis 30 pages avant d'avoir vraiment envie de continuer la lecture. Et là, grosse découverte : ce livre n'est ni ennuyeux, ni amusant.

C'est l'histoire d'un jeune de Terminale qui fait un "seul en scène" à la fin de l'année scolaire. le titre de son spectacle : "Miettes" et il prévient qu'il s'agit d'un humour décalé. En effet, son humour plait ... ou pas. Puis à un moment donné, l'élève revient sur un évènement tragique qui a eu lieu dans l'année au lycée, et dont il était une victime. Et en peu de mots, il parvient à tenir son public en haleine.

Harcèlement, pression du groupe et confiance en soi sont des thématiques abordés par ce roman. Quelques pages seulement pour dénoncer la violence entre pairs, et pourtant j'ai trouvé cela très choc.
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A l'occasion du spectacle de fin d'année de terminale, un jeune garçon discret et souvent mis à l'écart décide de prendre la parole et de faire un one man show qui va bouleverser les spectateurs...
Un roman court mais percutant qui aborde beaucoup de thèmes. Stéphane Servant y dénonce les stéréotypes de genre mais aussi les humiliations et le harcèlement que peuvent subir les ados qui ne rentrent pas dans des cases !
On ne peut que souligner le courage du héros, ce jeune homme subissant les violences d'un groupe de camarades de classe lors d'un séjour scolaire, qui parvient à se libérer par la parole et qui fait bouger les consciences, lui qui ne cherche qu'à avoir une vie tranquille.
Je ne suis normalement pas fan des nouvelles car je reste souvent sur ma faim mais ici, en peu de pages, l'auteur va à l'essentiel et c'est pour moi un coup de coeur !


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c'est le spectacle de fin d'année et un élève s'avance sur scène. Un garçon effacé que personne ne calcul ou pour être moqué par les autres. Mais ce soir, il va faire un seul en scène. Au début, il se veut marrant mais assez vite son récit devient grinçant, reflétant des situations qu'il a vu ou subit jusqu'au dénouement.

Un récit court et percutant qui donne la parole à ceux qui normalement subissent et n'ose parler. Cela se veut léger mais la réalité rattrape tout le monde que ce soit les bourreaux, les victimes et les adultes.
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Il est super ce livre ! Vraiment sympa, ah j'aimerais le voir au théâtre. Je m'interroge quand même sur la durée de la pièce, je compte donc le relire à haute voix, pour calculer le temps qu'il faudrait ! Vous tentez avec moi et on compare nos estimations ?
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