"Tu m'as appelé, Sirius. Et je t'ai entendu.
Je dormais, et pourtant, je t'ai entendu.
Je t'ai entendu dans ma tête.
[...]
Pas des mots.
[...]
Non. C'était des images.
[...]
Mais des images qui bougent.
Un Livre vivant, écrit avec un alphabet d'odeurs, de couleurs et de sons.
C'était comme si j'étais toi, Sirius.
Comme si je lisais dans le Livre de ta tête."
Oui, le Conteur avait raison. Les silences et le mensonge étaient un poison et les mots avaient le pouvoir de consoler.
Les gens ont toujours besoin d'histoires. Même s'ils n'ont plus rien. Sutout s'ils n'ont plus rien. Écouter une histoire, ça donne du courage. Entendre une histoire, ça vaut bien un vieux bout de pain. On fait du troc. Je raconte contre un peu de nourriture, des conseils sur les plantes. Ou simplement pour le plaisir des mots. Et ceux qui ne veulent pas entendre, ceux qui pensent qu'un homme n'est qu'une proie, et qu'un animal n'est qu'un tas de viande fraîche, et bien, ceux-là n'ont pas besoin d'oreilles.
Au matin, la pointe effilée du soleil trancha les liens du sommeil.
Moi, en atendant d'être mort, j espère qu'on sera vivants. Tous les deux. Très longtemps.