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Citations sur Le jour où mon père a disparu (22)

Inconsciemment, je devais avoir peur d'affronter la Vérité. Je n'avais donc pas insisté pour la connaître.
Jusqu'au jour où mon père a disparu
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Les trois quarts de la classe ignoraient comme moi de quoi il retournait, mais quelques-uns dans le village, ceux qui avaient de l'influence, sembler savoir des choses que j'ignorais sur notre propre compte.
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J'avais dû me contenter de cette explication, qui n'en n'était pas vraiment une , mais les "copains" se chargeaient régulièrement, à demi-mot, jamais franchement, de me rappeler que j'étais un fils de traître, un vendu moi-même , et ma famille une famille de collabo.
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J'avais fini par me faire une raison, et par renoncer à l'idée de demander des explications à mes parents : que s'était-il réellement passé au sein de ma famille ?
Pourquoi mes parents et moi étions-nous des parias dans le village ?
J'avais une vague idée de la réponse parce que certains de mes "camarades" avait lâché des indices.
Je savais, comme tout le monde, que mon oncle avait fait de la prison. J'avais entendu des bribes the conversation à son sujet : soi-disant, il aurait été arrêté à cause de mon père ... j'avais posé la question à mes parents, évidemment. Mon père avait hausser les épaules et ma mère avait improvisé une réponse, en ricanant :
- Ton oncle tu as fait des conneries, et il s'est fait prendre, voilà tout. Un reproche à ton père de n'avoir pas été arrêté, lui aussi.
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J'avais entendu des bribes the conversation à son sujet : soi-disant, il aurait été arrêté à cause de mon père ... j'avais posé la question à mes parents, évidemment. Mon père avait hausser les épaules et ma mère avait improvisé une réponse, en ricanant :
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J'avais une vague idée de la réponse parce que certains de mes "camarades" avait lâché des indices.
Je savais, comme tout le monde, que mon oncle avait fait de la prison.
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J'avais fini par me faire une raison, et par renoncer à l'idée de demander des explications à mes parents : que s'était-il réellement passé au sein de ma famille ?
Pourquoi mes parents et moi étions-nous des parias dans le village ?
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Seulement voilà, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu.
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Il y a un proverbe, chez nous, qui dit : "Lorsque les péniches se figent, les canards s'interrogent." Je l'ai toujours entendu, notamment chez les gens qui habitent près du canal du Midi, ou qui vivent sur le canal, mais je ne l'avais jamais compris... jusqu'à ce soir-là.
J'ai eu l'impression, littéralement, que mon père, cet immense navire, venait de s'immobiliser au milieu d'une mer déchaînée, et que j'assistais à son naufrage sans en comprendre les raisons.
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Mon père était capable d'échanger en occitan avec les vieux du village qui affirmaient, eux, parler patois. Il se battait pour leur faire prendre conscience que ce soi-disant patois n'était rien de moins que de l'occitan : une langue noble, écrite, normée, avec une littérature, une poésie, des livres publiés... Combien de fois m'a-t-il expliqué que les anciens de Saint-Couat - que je regardais avec condescendance parce qu'ils passaient leurs journées à la pétanque et leurs soirées au bar - étaient les gardiens d'un patrimoine vivant et fragile ! Il disait souvent que je devrais apprendre l'occitan à mon tour quand j'entrerais au lycée, pour perpétuer cette part fondamentale de notre identité.
- Pourquoi tu m'as pas parlé occitan quand j'étais petit ? lui ai-je demandé un jour. Pourquoi est-ce que tu me l'apprends pas, toi ?
Mon père a baissé la tête. Je crois que c'était la première fois que je le voyais mal à l'aise. Pire, honteux.
- Mes parents ne me l'ont pas enseigné. Ce n'est pas ma langue maternelle. Je ne me suis pas senti capable de te parler autrement qu'en français. Pas légitime, peut-être. Tu vois, c'est l'illustration de la violence de l'hégémonie imposée par l’État français : ils nous ont tellement bourré le crâne avec leurs mesures centralisatrices et leur philosophie jacobine, que nous avons honte de notre propre langue, honte de nous-mêmes... Parce que la langue dans laquelle on nous parle quand on est bébé, la langue dans laquelle on s'exprime, c'est ce qui définit le plus intimement ce que nous sommes.
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