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J'ai aimé le trio d'enquêteurs : l'inspecteur Cérisol qui se détend en mangeant des confitures et dont la femme est aveugle sportive de haut niveau ; son collègue Nicodemo d'origine portugaise et croyant catholique qui commence à avoir du mal avec sa belle-famille ; et le petit nouveau Grospierres bardé de diplômes.

J'ai aimé qu'ils se lancent des piques, qu'ils se confient aussi sur leurs problèmes.

J'ai aimé l'intrigue plus complexe qu'il n'y parait, et dans laquelle l'écrivain qui anime un atelier d'écriture en prison est un personnage indispensable.

En revanche, j'ai trouvé dommage que l'essentiel de l'intrigue se situe en fin de roman, ce qui me l'a fait paraitre un peu bâclée.

Et comble du comble, l'accusé est souvent qualifié de fou par les enquêteurs alors que pour moi, il était plutôt sain d'esprit. La répétition du qualificatif réducteur m'a agacé.

Un roman qui met en lumière les difficultés de notre police nationale à exercer pleinement son métier.

Une citation :

Alors oui, c'était bien de la colère qu'il ressentait, et elle lui faisait peur parce qu'il savait qu'il devrait la museler et que ce faisant, elle se transformerait en rancoeur. Encore quelques années comme ça, et elle deviendrait aigreur. (p.243)

L'image que je retiendrai :

Celle de spots de confiture dans lesquels plonge allègrement Cérisol et qui finiront par lui devenir fatal.
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Ce roman est très bien construit avec une grande subtilité dans la narration, des pointes d'humour en conclusions et de la finesse dans les interrogatoires.
L'intrigue n'est pas complexe mais l'écriture sait la rendre très attractive.
Les descriptions des rapports vécus entre le père et le fils
servent de base et présentent l'autre facette du récit.
Un très bon moment de lecture.
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Matthieu Fabas a pris 15 ans pour avoir tué un homme afin de prouver à son père qu il est un homme et non pas un moins que rien, car entre les 2 hommes, ce n 'est qu' incompréhension depuis que sa mère est morte. Matthieu sort de prison et le lendemain son père est retrouvé mort :meurtre déguisé en suicide. Tout fait penser que c'est le fils le meurtrier.
Il nie tout en bloc. L'inspecteur Cerisol et son équipe découvre que Matthieu participait à un atelier d'écriture pendant son séjour en prison, ils apprennent beaucoup sur son passé.
C'est un livre sur la recherche de reconnaissance du père, de l'amour. Un bon polar psychologique.
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Matthieu a perdu sa mère dans un accident de voiture et a été « élevé » par son père qui l'a maltraité.
Adolescent, après avoir tué un homme, Matthieu Fabas est incarcéré pour quinze ans. Pendant sa peine, pour vaincre l'ennui et exorcisé ses démons, il participe à un atelier d'écriture. Au bout de treize ans, il sort de prison et le lendemain son père est retrouvé mort, assassiné. Tout le désigne comme le coupable.
Ce roman policier ne fait que 390 pages et pourtant je l'ai trouvé un tantinet long, peut-être est-ce le fait que l'auteur en rajoute un peu avec les détails sur la vie des policiers. Les chapitres alternent entre le journal que tient le prisonnier et le déroulé de l'enquête. Une bonne intrigue, un peu d'humour, une histoire toute emberlificotée d'une relation père-fils qui ne demandait, entre eux, qu'un peu de communication et d'empathie. Comme quoi, il ne faut pas grand-chose pour gâcher toute une vie !
Un bon policier malgré tout.
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Ce roman est l'histoire d'une destruction massive : celle d'un père envers son fils. Une lente, mais irrémédiable démolition, depuis le plus jeune âge, par les coups et les humiliations verbales permanentes. Matthieu Fabas est atteint d'une maladie : la cryptorchidie, une anomalie de l'appareil génital masculin. Cela fait de lui moins qu'un homme, cela le résume à un être pas tout à fait achevé auquel il manquerait l'essentiel : des couilles. C'est du moins la façon dont son père le voit. Espérant remonter dans son estime, susciter un semblant d'admiration, Matthieu tue un homme. Il prendra quinze ans de prison et ne gagnera pas pour autant la moindre considération de son paternel. Son séjour en prison est l'occasion de développer une chose qui grouille en lui : un désir d'écriture. Il participe à des cours, livrés en ce sens par la prison, orchestrés par un écrivain qui canalise les émotions et donne des conseils avisés. le récit s'articule autour des souvenirs de Matthieu, ses écrits, mais aussi des scènes d'interrogatoires. Gravitent autour de lui, trois enquêteurs : Cérisol, Nicodemo, et Grospierres dont nous suivons les vies privées, les vies professionnelles, les pensées, les doutes et les interrogations.

Ce roman me renvoie à des émotions particulières, ensevelies dans les replis de mon enfance, jetées au fond des oubliettes d'un puits sans fond et pourtant extrêmement vivaces malgré tous mes efforts pour les ignorer. Pour grandir, il faut tuer le père. Symboliquement, cela revient à admettre ses imperfections pour s'en éloigner, et s'autoriser à être un autre. Benoît Séverac prend, en quelque sorte le contre-pied : plutôt que de tuer le père, il démontre combien il est facile de tuer le fils. Il analyse cette relation en mettant en lumière, par le prisme du souvenir, les différentes étapes de constructions majeures de Matthieu en démontrant comment ce père a eu comme unique but de psychologiquement détruire sa descendance. L'image que Patrick Farbas voit dans son miroir chaque jour n'est pas la sienne, c'est celle de son fils et cela lui est insupportable.

La relation décrite est noire, à bien des égards, alimentée par des évènements qui marquent à jamais, des déceptions, des peurs pusillanimes d'une paternité honnie, une terreur filiale omniprésente : un gosse qui n'a pas pu se construire normalement contre un ogre raciste, homophobe, et brutal. En somme, une relation vouée à l'échec depuis ses prémices. Benoît Séverac parvient, par petites touches, grâce à quelques pierres blanches semées au long du récit, à faire entrer le lecteur à la fois dans la tête du père, mais aussi du fils. Tout se dénoue lentement, au fil de l'obscurité, et ce roman noir se fait plus psychologique. On pourrait craindre une pesanteur, une attraction irrémédiable vers le fond tant cette relation est anxiogène et toxique. Absence d'espoir, d'optimisme. Présence des ténèbres, ambiance opaque et funeste.

Et pourtant, cela n'a pas été mon ressenti. Trois enquêteurs, profondément humains hantent le récit : Cérisol, Nicodemo, et Grospierres. Ce sont eux qui apportent la lumière jaillissante par la narration authentique de leurs vies personnelles : cette profonde humanité, cette tendresse parfois malhabile, mais pure, cet ébruitement progressif de leurs vies apportent au roman une douceur que je n'avais pas anticipée. Ils contrebalancent surtout la froideur des relations de Matthieu et de son père en apportant ce dont j'avais besoin : une certaine idée de l'humanité.

Benoît Séverac interroge ses lecteurs sur la paternité, et la figure du père. Qu'est-ce qu'être père ? Il répond à vos interrogations en délivrant plusieurs clés. Pour cela, il pioche dans tous ses personnages. Vous verrez, la figure paternelle a bien des facettes et n'est pas toujours que le reflet des relations entre Matthieu et Patrick.

Au fil des pages, de l'enquête, des souvenirs, l'auteur livre de magnifiques passages sur l'écriture, le besoin d'écrire, les raisons d'écrire à travers Matthieu qui trouve dans l'écriture un moyen d'exorciser sa peine, de mettre ses tripes sur la table, de dévoiler aux autres et à lui-même les douleurs cachées de son âme. À travers le personnage de l'écrivain, il livre matière à réflexion. « Nourrissez votre imagination, nous enjoint-il. Ne croyez pas en l'inspiration. Elle est une fainéante passive alors que l'acte de création est volontaire et actif. » le lecteur est témoin de la création d'un livre dans le livre, de la façon dont il est construit et des ingrédients indispensables dont il doit être doté. « L'empathie, c'est la condition sine qua non pour réussir ses personnages, et des personnages bien caractérisés, c'est la pierre angulaire d'une oeuvre de fiction. »

« Tuer le fils » est un roman noir psychologique violent et tendre, sombre, mais lumineux, pessimiste, mais positif. Benoît Séverac est un observateur avisé des relations humaines familiales et porte un regard critique, mais réaliste sur notre rapport à l'autre. Son écriture vous emporte, l'humanité de ses personnages transcende son texte de la plus jolie manière qui soit : par le déclenchement d'émotions vives et l'attachement profond à ses personnages. Refermer ce roman revient à les quitter avec une certaine tristesse et beaucoup de nostalgie, car malgré la dureté de certaines pages, j'ai eu l'impression qu'ils faisaient un peu partie de ma famille. C'est un récit juste, affûté, précis et terriblement émouvant.

Ai-je aimé ce livre ? « Je ne réponds pas aux questions rhétoriques », Benoît. ❤️

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Un roman noir qui m'a beaucoup plus parce qu'il s'agit de plus qu'un polar classique; il s'agit ici d'un texte très humain, sans jugement sur les relations compliquées entre les hommes. J'ai beaucoup apprécié aussi les relations entre les différents flics qui mènent l'enquête; beaucoup d'humour et d'émotions traversent, malgré le sujet, ce roman. L'écriture traverse également ce texte à travers les carnets du suspect principal qui servent de colonne vertébrale au roman. Bref c'est un livre à ne pas rater!
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Roman policier efficace et bien écrit. Pas d'ambiance sordide ni de scènes glauques, mais une intrigue centrée sur la relation père / fils. Autre originalité, le suspect participe en prison à un atelier d'écriture, et on découvre son histoire à travers ses carnets. Les personnages des enquêteurs, avec leurs soucis quotidiens et leurs petits travers, sont aussi attachants et crédibles. Un roman qui joue sur la mise en abîme et sait accrocher le lecteur, même si le dénouement est un peu prévisible – mais est-ce là l'essentiel ?
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Roman noir, policier ? Les deux mon capitaine !
En tout cas un très bon premier roman, remarquable, tout comme le parcours de l'auteur Benoît Séverac.
Des personnages sympathiques, des situations atypiques et une intrigue bien menée.
Un peu trop de confitures, peut-être ! Qui lira, comprendra.
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Encore un chouette découverte de la manufacture des livres avec ce bon polar de Benoit Severac.
Des personnages bien campés avec des relations complexes et toxiques.
Une intrigue plutôt bien menée et une enquête plus psychologique que policière finalement.
Une construction bien appliquée et une écriture fluide.

« Tuer le fils » m'a convaincue même si un peu plus d'actions et de rebondissements ne m'auraient pas déplu (j'ai trop vite trouvé le coupable).

Cependant cela reste vraiment une plume à découvrir !
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Tuer le fils est un bon polar. Bon polar dans le sens qu'il en respecte les codes et qu'il possède ce que je recherche dans un polar classique, à savoir : une intrigue bien ficelée, une vraie psychologie des personnages, une écriture agréable. Ces 3 points sont primordiaux pour que je passe un bon moment de lecture. Et ce fut le cas puisque ce roman se lit tout seul. L'histoire est fluide, s'enchaîne bien. La construction est sérieuse, appliquée. L'intrigue n'est pas trop complexe. Cela est un avantage car on suit aisément les différents éléments et rebondissements. Cependant, l'histoire manque de relief et de profondeur à mon goût pour que ça soit vraiment un coup de coeur.
Ce que j'ai aimé le plus et c'est sur ce point que je recommanderait cet auteur, c'est en ce qui concerne la psychologie des personnages et les relations entre les différents personnages.
Le fils qui fait de la prison pour impressionner son père qui s'en fiche en fait et trouve que c'est un moins que rien. L'auteur nous fait vraiment ressentir la tristesse, le mal être de ce fils qui voudrait juste que son père l'aime. Et c'est ce qui va en faire le principal suspect. Car quand il sort de prison, son père meurt. Quel meilleur coupable que le fils renié par son père depuis toujours ??
Et de l'autre côté nous avons 3 enquêteurs qui se complètent très bien. J'ai eu l'impression de lire l'un des polars d'Olivier Norek et de sa série avec le Capitaine Coste où justement, les relations entre les membres de l'équipe chargée de l'enquête sont justes, travaillées et profondes. Et pas seulement caricaturées comme on le voit dans beaucoup de polars...
C'est en tout cas un polar qui tient toutes ses promesses mais qui aurait pu être meilleur pour moi s'il y avait eu un peu plus d'action, suspense et rebondissements car on se doute très vite de qui est le coupable...

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