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Matthieu Fabas a purgé une peine de prison de quinze ans. Il a tué un homme pour plaire à son père, pour lui prouver certaines choses. A sa sortie de prison, il rend visite à ce père terrible dont il voudrait l'amour tant espéré. Mais le père de Matthieu est assassiné. Matthieu est le coupable idéal. L'inspecteur Cérisol va alors mener l'enquête pour dénouer l'écheveau de ces liens familiaux distendus…

Tuer le Fils est une enquête classique de police. Un homme est assassiné. On soupçonne son fils, tout juste sorti de prison, qui constitue un coupable idéal. Mais en creusant, Cérisol, l'inspecteur en charge de l'enquête, va s'apercevoir que les apparences sont bien trompeuses. Au-delà d'une enquête policière, Benoît Séverac livre à son lecteur un roman sur les liens familiaux, sur cette relation toxique entre un père qui n'aime pas son fils et qui le lui fait sentir.

Il y a des pages d'une cruauté indicible dans ce roman. Matthieu est rejeté très tôt par son père, pour une raison notamment médicale. Ce roman, c'est l'histoire d'une relation bancale: d'un côté un père empli d'un désamour profond, de l'autre un fils plein d'un amour inconditionnel. C'est à la fois dérangeant et fascinant d'observer ces deux êtres à la fois si proche et si loin l'un de l'autre. Benoît Séverac nous livre l'histoire complexe d'un père et d'un fils et il le fait sans voyeurisme, avec beaucoup pudeur finalement.

Benoît Séverac est un conteur hors pair qui manie la plume avec brio. C'est d'abord très bien écrit, ça glisse tout seul. Il ménage ensuite son lecteur en dosant le suspens comme il faut, semant le doute ça et là.

On pénètre aussi au coeur de la vie personnelle des trois flics qui mènent l'enquête à commencer par Cérisol, en mal d'enfant. Cette enquête lui rappelle le vide douloureux qui le hante. le désamour du père pour son fils lui fait l'effet d'une gifle. Il y a des moments tendres, plein d'amour et de tristesse. Mention spéciale pour la femme de Cérisol, devenue aveugle à cause d'une maladie. C'est un personnage secondaire, certes, mais tellement profond. Les personnages sont d'une profondeur rare, sans fioriture. On y croit, tout simplement.

Avec ce roman, Benoît Séverac a tout juste. Il nous raconte avec sincérité les relations complexes entre un père et un fils dans un style fluide et efficace: une plume à découvrir!
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Mais qui du père ou du fils est sain d'esprit ?
Le père, Patrick Fabas, est une ordure. Mais une ordure morte. Qu'on a vraisemblablement suicidée.
Le fils, Matthieu Fabas, est un assassin. Il y a quinze ans, il a tué. Sciemment. Un pédé. Il fallait prouver au Père qu'il n'était pas l'une de ses tafioles, qu'il en avait dans le calbut malgré ce que la nature avait décidé.
Entre les deux, il y a Cérisol, l'inspecteur chargé d'enquêter sur la mort du Père. Naturellement, ses soupçons se portent sur Matthieu qui est sorti de prison la veille. Des soupçons orientés par un cahier découvert chez le Père. Un cahier que Matthieu a rédigé lors de différentes séances d'un atelier d'écriture qu'il a suivi lors de sa détention. Un cahier où il révèle son passé, sa relation avec son père. Ce père qu'il admire mais qui le déteste. Ce père motard, raciste, homophobe, violent. Dont il espère une torgnole plutôt qu'une indifférence empreinte de mépris. Ce père pour l'estime duquel il a pris 15 ans de taule. L'a-t-il tué ?

Quel texte, bordel !!! Benoit Séverac tisse une toile narrative dans laquelle la relation père-fils est la glu qui piège chacun des personnages. La relation toxique des Fabas, la désillusion de Nicodémo, collègue de Cérisol, déçu de voir son fils abandonner ses études d'architecte pour devenir vitrailliste, la crispation de Grospierres, tout jeune flic, qui voit dans ses collègues des patriarches condescendants, la frustration de Cérisol dont la femme, sportive de haut niveau non-voyante, refuse d'avoir un enfant de peur de lui léguer son handicap, et enfin le lien presque paternel qui se crée entre Matthieu et le romancier animateur de l'atelier d'écriture. Un romancier qui conseille : "il faut créer de l'empathie avec les personnages". C'est réussi. Grandement.

Ici, l'écriture est d'une force et d'une sensibilité vénéneuse. Parvenant à rendre sublime le terrible (le passage du "Safari" est magistral). Elle est même l'un des éléments centraux du roman. L'art d'écrire dans tout ce qu'il a d'ambigu : écrire pour soi, pour exorciser ses démons, écrire le réel, l'imaginaire, pour être lu, pour vendre, pour vivre. Séverac poussera même le vice à loger la bande de motards néonazis à laquelle appartient le Père dans… une imprimerie désaffectée.

Bref, "tuer le fils" joue avec nos sentiments, nos émotions, nous effraie, nous fait douter, espérer, aimer, haïr, et on en redemande.
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Qui a tué Patrick FABAS, ce père violent et néo-nazi qui a élevé seul un fils fragilisé par sa cryptorchidie ?
La logique voudrait que ce soit son fils, Matthieu, qui après avoir tué un homosexuel pour prouver à son père qu'il n'en était pas un lui-même, se venge à la sortie de 13 ans de prison.
C'est ce que tendent à démontrer les textes écrits par Matthieu, dans l'atelier d'écriture auquel il participait en prison, sous l'égide d'un auteur en mal d'inspiration.
Les trois policiers du groupe de CERISOL de la brigade criminelle du SRPJ de Versailles vont mener une enquête exhaustive, essayant de ne négliger aucune piste, pour boucler une affaire d'apparence évidente.
Les caractères des personnages sont au centre de l'intrigue et l'auteur s'attache à nous montrer à quel point les rapports père-fils sont une mécanique complexe. Il va même au-delà en soulevant la notion de responsabilité d'un futur père envers son enfant à naître, le lien presque filial entre un jeune policier et le supérieur qui le forme ou l'abnégation d'un apprenti écrivain pour son « maître à écrire ».
L'enquête est assez basique et ne soulève pas d'émotion, de même que le rebondissement final est assez prévisible, mais ce n'est pas le but de ce roman de Benoît SEVERAC qui est plus un thriller qu'un roman policier.
Je me suis intéressée à ces flics ordinaires et à leur façon de gérer de front un métier prenant et une vie personnelle complexe, j'ai aussi beaucoup aimé l'ambiance des lieux, des rues, le décor est vraiment bien planté ; mais l'histoire criminelle m'a paru manquer d'événements concrets qui auraient donné du corps aux ressorts psychologiques de l'intrigue.
J'ai néanmoins passé un moment agréable à la lecture de ce bon polar.
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Un peu déçu par ce roman policier qui se lit malgré très bien. On y trouve toutes les ficelles (que j'adore!) de ce genre : d'un côté, les relations entre les flics, leurs travers, leur vie de famille, etc et de l'autre une enquête sur une quantité de personnages tous plus sombres les uns que les autres ...

Oui, mais il y a un problème dans ce roman : j'ai compris très vite qui était l'assassin avec, aucun doute, donc le plaisir a été gâché. La relation entre le père et le fils (pourtant au coeur du livre) est à mon avis un peu bâclé également.
Pas de coup de coeur donc.
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Je ne connaissais pas l'auteur, c'est chose faite.
Les points forts du roman sont pour moi, des personnages extrêmement bien construits, et une narration bien menée. Je dois dire que je me suis attachée à l'inspecteur Cerisol : il est tourmenté comme tout flic mais pas trop, il a son lot de tracas mais pas trop non plus.
En ce qui concerne l'intrigue même si c'est bien un roman policier, il n'est pas rempli de rebondissements. Une enquête somme toute basique.
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J'ai été bien pris par ce roman, finement ciselé.
Nous avons une intrigue déjà originale, et une équipe policière bien décrite avec des personnages bien trempés mais en même temps tout à fait réalistes.
Il m'a peut-être fallu quelques pages pour y entrer, mais très vite, j'ai adoré. Un excellent rythme aussi et des thèmes bien amenés.
Plus on avance dans le roman, et plus le suspense se fait grandissant. Les pages s'avalent. le final donne une impression de réalisme également.
Il s'agit donc d'un roman policier très addictif et réaliste.
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Lecture très fluide. L'intrigue prend le temps de se mettre en place. Un mélange de contemplation et d'analyse psychologique.
Le thème du trauma intergénérationnel est abordé avec beaucoup de réflexion sur les notions de masculinité et de virilité. D'ego aussi. Nous sommes vraiment immergés dans l'état d'esprit et la psychologie de chaque personnage. Pas vraiment de rebondissements à proprement parler mais j'ai passé un bon moment.
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Un roman agréable à lire. Si la solution de l'intrigue peut apparaître rapidement, ce n'est pas décevant parce que l'essentiel est dans les personnages, leurs combats intimes, leurs relations aux autres. Je découvre l'auteur avec ce roman, il m'a donné envie d'en lire d'autres.
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Un bon polar, du suspens, des pointes d'humour... Je découvre cet auteur dans un registre "adulte" après avoir lu plusieurs titres "ado", et j'ai passé un très bon moment de lecture ! Des ficelles parfois un peu grosses, mais ça n'empêche pas !
Matthieu Fabas est la coupable idéal du meurtre de son père, quand on découvre ce que ce père lui a fait subir durant son enfance : humiliation, rejet, brimades... Mais justement, il est trop bien désigné pour que ce soit lui...
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C'est un polar remarquable sur les liens complexes pères/fils. Matthieu FABAS a commis un crime horrible afin d'attirer l'attention de son père. En prison, il participe à un atelier d'écriture qui va nous permettre de comprendre que la relation a son père explique le passage à l'acte de Matthieu FABAS. A sa sortie de prison, le père de Matthieu est assassiné. Si au départ on a une véritable aversion pour le personnage de Matthieu en raison du crime commis, la découverte de sa relation à son père va bouleverser ce sentiment. Cette relation toxique est extrêmement forte et prenante. Ce roman permet aussi d'aborder la thématique carcérale. Matthieu est poussé à analyser la relation à son père dans le cadre d'une activité d'écriture en détention. J'ai beaucoup aimé ces passages d'atelier écriture en détention, qui permet une évasion mentale pour les détenus, et porte la volonté de réinsertion de Matthieu. Ces deux thématiques sont tellement fortes, que l'enquête policière et les policiers passent au second plan. Ce n'est pas que les personnages flics soient mal fait mais la relation Matthieu et son père est tellement magnétique qu'elle gomme l'enquête. Franchement c'est un super bouquin sur la relation père-fils et sur la quête de reconnaissance paternelle. A quel prix ?
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