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3,89

sur 459 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cinquième tome des aventures du chat et de son maître le rabbin, cette fois c'est un grand voyage jusqu'en Éthiopie.

L'intrigue commence par une caisse de livres qu'a reçue le gendre du rabbin. Mais en plus des livres, ils découvrent un homme caché à l'intérieur de la caisse. On pense d'abord que c'est un cadavre et on tergiverse, car enfin, est-ce bien un juif? Quelle sorte de funérailles faut-il faire? Mais l'homme est vivant et on découvrira que c'est Russe. Avec l'aide d'un interprète, il racontera qu'il se dirigeait vers la Jérusalem d'Afrique. le rabbin et l'interprète russe décideront de l'accompagner pour découvrir eux aussi cette cité mythique. En chemin, ils feront toutes sortes de rencontres qui seront prétextes à commenter les sociétés et les religions.

Une jolie BD qui montre que les petits dessins ne sont pas sans desseins…
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« […] En Russie, un juif, çà n'est pas un Russe. Ça reste un juif. »

En union soviétique, on interdit toute expression de la religion juive et on vend tous les livres religieux à l'étranger… Jules attend avec impatience des manuscrits précieux venus de là-bas mais un jeune peintre russe s'est caché dans une caisse de livres pour s'échapper de son pays et vient d'arriver par hasard en Algérie ! Il recherche « un territoire de la taille d'un pays où subsiste une population noire pratiquant judaïsme très strict. Leur capitale se nomme Jérusalem et son curieux temple est intact »

Quel embarras pour le rabbin qui l'accueille avec agacement et ne comprend pas un seul mot de ce qu'il raconte. En plus "Des juifs noirs ? […] c'est péché de dire ça". C'est une épopée au goût doux amer qui attend le Rabbin lorsqu'il accepte de faire partie de l'expédition qui part en Éthiopie, sortant de la lecture des livres sacrés pou s'éloigner de l'Algérie une nouvelle fois.

Joann Sfar fustige toutes les idées préconçues à mi-chemin entre le cultuel et le culturel. Son humour caustique fait mouche lorsque le Rabbin et ses compagnons de route rencontrent Tintin transformé en symbole peu flatteur du colonialisme au Congo ou des touaregs musulmans fanatiques dont la rencontre assombrira cette histoire rocambolesque.

L'absurdité des hommes, toutes les formes d'intégrisme empêchent toute fraternité, Joann Sfar a raison de le rappeler avec talent même s'il aborde trop de thématiques dans chaque album à trop vouloir dénoncer la bêtise humaine.
« Bon le plus grand sage juif, il s'appelait Hillel, disait que toutes nos lois tiennent en une phrase « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Mais ce n'est pas gagné, malheureusement, que l'on soit croyant ou non…
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Pas emballée plus que ça par ce dernier album de la série le Chat du Rabbin.

Dans cette aventure, les personnages de Joann Sfar sont confrontés à l'intolérance et l'ignorance : celle qui existe (trop) souvent au sein d'une même communauté. Et une fois de plus la difficile compréhension des êtres humains entre communautés. C'est à désespérer : puisqu'entre eux ils n'arrivent ni à se comprendre ni à se mettre d'accord, comment pourrait-il autrement avec des étrangers à la communauté?
Heureusement l'humour du chat et notre petit couple (à la fin) arrivent à nous faire rire de cette bêtise humaine. Et lorsqu'on voit le cheikh et le rabbin si bien se compléter dans leurs opinions , on se dit que ça serait dommage de s'en priver !

Finalement, nous humains ne nous comporterions nous pas avec les autres exactement comme le rabbin et son chat ? A faire sans cesse des dialogues de sourd ? Peut-être la clé est-elle là...
Ou comme le dit si bien le chat : " Je n'ai jamais cessé de parler. C'est toi qui n'écoutais rien."

Par contre, ie retrouve le même problème que dans les deux précédents, à savoir que Joann Sfar a eu plusieurs bonnes idées en ce qui concerne la thématique. Mais, encore une fois, cela fait l'effet de balles lancées en l'air, et qui, du fait qu'elles sont trop nombreuses ne peuvent être rattrapées au vol...

En revanche, du fait que nos amis sfariens entament un périple à travers le continent africain pour trouver leur utopie (la Jérusalem noire), le graphisme est plus varié : c'est un voyage pour le lecteur aussi !
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Après une légère baisse de régime dans le tome 4, la série le chat du rabbin repart de plus belle dans ce cinquième tome, et ce d'autant plus que le chat retrouve la parole !

L'album commence par évoquer les problèmes de couple de Zlabya, mais très vite l'histoire change de direction. En effet, le mari de Zlabya reçoit une caisse de livres de Russie, mais à l'intérieur se trouve un juif ashkénaze qui s'est caché dans cette caisse en espérant arriver en Ethiopie afin de trouver la Jérusalem d'Afrique, quête qui donne son titre à l'album.
Le rabbin, son chat et son ami le cheikh Sfar (personnage pour lequel j'ai une tendresse particulière) décident de l'accompagner dans son voyage à travers l'Afrique. Ce voyage sera mouvementé (même si le rabbin utilise le fameux guide Citroën!) et nos amis se heurteront à l'intolérance des peuples qu'ils vont croiser.

Mais pour moi, le meilleur moment de cet album est la rencontre avec Tintin, la page en question, extrêmement critique, est tout simplement jubilatoire!
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Et voici la suite des aventures de notre félin facétieux et cette fois-ci il nous emmène en voyage au coeur de l'Afrique, à la recherche d'une hypothétique Jérusalem éthiopienne.

Dès la préface Joann Sfar annonce clairement le thème principal de ce cinquième opus
"Pendant longtemps j'ai pensé qu'il était superflu de faire un album contre le racisme. Il me semblait que c'était une évidence, qu'il ne fallait pas enfoncer des portes ouvertes. Les temps changent, semble-t-il "...

Racisme, intolérance, mépris des différences de religions, de couleurs de peaux, de cultures, de systèmes politiques... Joann Sfar ne fait pas de jaloux et "tire" tous azimuts.
Même Hergé et son célèbre reporter Tintin, rencontré par hasard vraisemblablement au Congo, n'y échappe pas !

Parfaitement documenté cet album fourmille d'idées, d'humour et de nouveaux personnages truculents hauts en verbe... et pour notre plus grand plaisir le chat a retrouvé la parole.
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Peut-être l'un des meilleurs tomes de cette série. Il y est encore question de voyage, de rencontres et d'échanges. Joann Sfar évoque ainsi de manière anodine, simple et évidente la question de l'altérité, du racisme, du communautarisme et enfin de l'universalisme. Même si les rapports sont souvent difficiles, violents et cruels, l'amour que véhiculent les voyageurs de cette histoire permet de garder l'espoir d'un monde meilleur. Après cette lecture, on ne peut pas croire à la fin des utopies.
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Cet épisode avec le rabbin et son chat nous ouvre à d'autres horizons du monde juif puisque l'élément déclencheur est l'arrivée d'un juif de Russie. Puis nous sommes entraînés à la recherche des falashas, ces juifs noirs "légendaires" d'Ethiopie. Comme toujours Sfar se moque de la prétention des religieux ou des croyants de toutes religions à vouloir tout expliquer ou régenter.
Cette aventure à travers l'Afrique est un mélange des Pieds Nickelés, de "Tintin au Congo" - et on rencontre même Tintin et Milou, "un jeune reporter très sur de lui" et "son chien stupide" - et de la Croisière noire - le rabbin a même pris le récit de cette expédition comme guide de voyage !
Je regrette un peu les longueurs avant le départ sur les pistes d'Afrique et la fin un peu rapide. Mais finalement, si le peintre russe n'a pas trouvé une terre accueillante chez les juifs noirs, il a trouvé l'amour durant cette odyssée !
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Voici un volume très riche en contenu, il me semble qu'il contient d'ailleurs plus de pages que les autres. Je me suis encore une fois beaucoup amusée, notamment lors du dialogue de sourds entre le peintre et le rabbin, au cours duquel chacun parle de son côté sans comprendre un mot de ce que dit l'autre... le fait que seul le chat puisse dialoguer avec le peintre m'a beaucoup fait rire, puisque de leur côté, les autres n'entendent que des "Mraou ! Mraou !"... D'ailleurs, le rabbin commence à devenir fou à force ne n'entendre autour de lui que des phrases en russe et des miaulements de chat... Il y a aussi de l'émotion, puisque le chat subit une drôle de mésaventure, et c'est touchant de voir combien le rabbin est triste et inquiet pour son chat, auquel il n'a d'ailleurs jamais donné de nom... Ce tome diffuse également un message contre le racisme, de diverses façons : en montrant d'une part la folie de l'intégrisme, et en faisant d'autre part un clin d'oeil plein de malice au Tintin paternaliste et agaçant de la bande dessinée "Tintin au Congo"... L'autre message, c'est aussi de lancer que "l'amitié des peuples, c'est caca ! Vive l'amitié entre les hommes !", autrement dit, dès qu'on entre dans une logique de "peuple", on entre dans une logique de haine et de conflit...alors que les relations "simples" d'homme à homme sont finalement bien plus faciles et saines... J'ai été également contente de revoir le chat parler (oui, enfin !), même si finalement, il parle pendant tout l'album, puisque c'est lui le narrateur... Un bel épisode plutôt dense, captivant et plein de nuances, avec un auteur sachant capter le bon tout comme le mauvais dans chacun de ses personnages...

Ce cinquième tome est paru en 2006, et un sixième est annoncé : Tu n'auras pas d'autre Dieu que moi, mais pour l'instant, je n'ai vu aucune annonce de parution prochaine...
Lien : http://surlestracesduchat.bl..
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Le mari de Zblaya reçoit de Russie une caisse de livres qui contient aussi un jeune homme russe. Ce jeune homme voudrait rejoindre la Jérusalem d'Afrique, un endroit où tous les juifs du monde pourraient vivre en paix. Départ en voyage pour trouver cette ville qui sera découverte après quelques aventures, mais la déception est grande. L'appartenance à un même peuple décuple les différences avec les autres, une religion ne suffit pas à lier les hommes, la couleur de la peau a 256 nuances de gris. Une histoire touchante sur l'identité, des passages drôles et d'autres très sensuels. Et le chat y retrouve la parole.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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Comme cadeau de fin d'année, avec près de 90 pages, Joann Sfar nous livre un cinquième tome du « le chat du rabbin » plus épais que les précédents.

L'aventure étant au centre de ce nouveau récit, l'on va suivre l'extraordinaire périple d'un peintre russe exilé, qui, accompagné du Rabbin, du Chat, du Cheikh Mohammed Sfar et d'un vieil aristocrate russe, va tenter le voyage d'Alger jusqu'en Éthiopie en autochenille Citroën.

En redonnant la parole au Chat, une belle présence au Cheikh Mohammed Sfar et en s'octroyant plus de planches pour s'exprimer, Joann Sfar met clairement tous les atouts de son côté dans ce nouvel album et tente ainsi d'insuffler un nouvel élan à la série. L'auteur ira même jusqu'à incorporer une rencontre entre nos aventuriers et le plus connu des reporters belges, n'hésitant pas, au passage, à parodier ce dernier et son chien Milou … (mais que fait donc Moulinsart ? 😉 ).

Et comme toute aventure de Sfar au sein de cette série n'est finalement qu'une excuse pour s'adonner à une réflexion subtile, après avoir abordé la vieillesse et la mort dans le tome précédent, Sfar va ici s'attaquer à l'exil, aux réfugiés, au racisme, au fanatisme et au cloisonnement des peuples, toujours de manière non moralisante et très humaine.

Bref, en baladant habilement un russe, un rabbin et un arabe au milieu de peuples africains pas toujours accueillants et en y incorporant une belle histoire d'amour entre le peintre russe et une jeune femme noire, Sfar parvient à nous livrer une habile plaidoirie contre le racisme.

Et pourtant, même si cet album est à nouveau d'un niveau excellent, j'ai l'impression que cette série (récemment couronnée de l'Eisner Award du meilleur album étranger), s'essouffle un peu et que, même si Sfar parvient à garder la même profondeur et légèreté dans les sujets qu'il aborde, la recette bien connue a de plus en plus de mal à me surprendre.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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