Citations sur Le Chat du Rabbin, tome 2 : Le Malka des Lions (29)
- C'est un âne étrange. Figure-toi qu'il sait lire mes partitions et qu'il peut chanter trois langues.
- Incroyable !
- Non. C'est plutôt un souci. Il chante faux.
Moi, je t'accompagnerai le jour de la dictée et je la ferai à ta place.
Comment oses-tu proposer ça, c'est malhonnête!?
Ecoute, maître adoré, on n'a pas besoin de respecter la loi des fous.
Tu es rabbin ici depuis trente ans et ceux-là qui n'ont jamais fichu un pied chez nous veulent dire qui est rabbin ou pas. Et pour faire la prière en hébreu à des juifs qui parlent arabe, ils veulent que tu écrives en français; alors pour moi ce sont des fous.
"tu es rabbin ici depuis trente ans, et ceux-là qui n'ont jamais fichu un pied chez nous veulent dire qui est rabbin ou pas. Et pour faire la prière en hébreu à des juifs qui parlent arabe, ils veulent que tu écrives en français" (planche n° 12)
Alors ils ont prié. Tous les deux. L'un tourné vers Jérusalem, l'autre vers La Mecque. Et ils ont dansé. Le cheikh a pris son oud et il a prêté une tarboukah au rabbin et ils ont dansé et chanté et rigolé et ils étaient plus ivres que s'ils avaient bu (P. 41)
Le rabbin doit vouloir s'installer tranquillement au soleil pour ouvrir son courrier.
La terrasse du café "L'Univers", tenu par la famille Carbodel, présente un ensoleillement parfait. D'habitude, nous ne fréquentons pas ce café.
Mon maître s'assied à la plus belle table, pose ses lettres devant lui et s'interroge sur ce qu'il va commander.
Un serveur nous fait remarquer que l'établissement ne sert ni les arabes ni les juifs.
Mon maître fait humblement valoir que cela n'est mentionné nulle part. Le serveur nous dit de nous tirer.
Zlabya, ma maîtresse, est curieuse de connaître le contenu de ces lettres et moi aussi, car les chats sont encore plus curieux que les filles.
Le rabbin raconte au Malka la catastrophe de la dictée.
Ne t'en fais pas, tu seras toujours le rabbin.
Non. Ils vont faire comme à Oran : un rabbin tout blanc et sans barbe va venir de France et il prendra ma place avec ses chaussures à lacets.
Il aura des horreurs comme des taches de rousseur et des dents de Pologne. Il sentira comme un cadavre et fera la prière à ma place.
A la place des "A", il dira "O" et il ne connaîtra pas nos chants et ils me garderont juste pour égorger les poules et pour les circoncisions parce que les rabbins de France ont peur du sang.
Chez les Juifs, on ne dit le nom de Dieu que pendant les vraies prières. Quand on apprend les prières, on ne dit pas "adonaï", on dit juste "adochem" pour ne pas dire le nom sacré vraiment. (...) Quand on écrit le nom de Dieu, il faut être certain que le papier où c'est écrit ne sera jamais jeté. Tout papier où figure le nom de Dieu est comme un être vivant. Quand les livres de prières sont vieux et inutilisables, on les porte en terre au cimetière comme s'ils étaient de vieux sages. Celui qui brûle un livre ou la Torah sera jugé comme le pire des meurtriers. Rien ne peut l'excuser ni effacer sa faute, ni la passion ni l'ignorance. (p. 71 de l'édition intégrale)
Tu es rabbin ici depuis trente ans et ceux-là qui n'ont jamais fichu un pied chez nous veulent dire qui est rabbin ou pas. Et pour faire la prière en hébreu à des juifs qui parlent arabe, ils veulent que tu écrives en français ; alors pour moi, ce sont des fous.
Quand on écrit le nom de Dieu, il faut être certain que le papier ou c'est écrit ne sera jamais jeté. Tout papier ou figure le nom de Dieu est comme un être vivant. Quand les livres de prière sont vieux et inutilisables, on les porte en terre au cimetière comme s'ils étaient de vieux sages. Celui qui brûle un livre ou la Torah sera jugé comme le pire des meurtriers. Rien ne peut effacer sa faute, ni la passion, ni l'ignorance (P. 17)