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10 minutes et 38 secondes, c'est le temps que l'âme reste dans le corps après le décès. C'est surtout un roman surprenant d'une auteure turque dénoncée dans son pays d'origine pour insulte à l'islam. Elle vit maintenant à l'ouest.

Tequila Leila est une prostituée assassinée dont le corps a été trouvé dans une benne à ordures à Istanbul. Ainsi commence le récit qui s'attache ensuite à nous raconter le destin tragique de cette fille de bonne famille, dont la vie avait bien commencé. Voyage dans les bas-fonds de la métropole turque, dont Shafak nous trace un portrait de ses marginaux, le tout dans une atmosphère qui devient de plus en plus endiablée au fur et à mesure qu'on approche de la conclusion du livre. À découvrir.
Lien : https://andreracicot.ca/lect..
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Ce livre a été une véritable claque ! J'ai adoré le fait qu'Elif Shafak mette en avant les "rejetés" de la société et nous permette de porter un regard nouveau sur ces hommes et femmes, à l'histoire tellement riche. J'ai trouvé ses propos et réflexions vraiment justes et j'ai même annoté certaines citations (ce que je fais très rarement)

Ce que j'ai préféré dans ce roman, ce sont les personnages que j'ai trouvé très bien approfondis ! J'ai adoré Nalan, cette force de la nature, à la volonté de fer! Avec tout ce qu'elle a enduré tu te demandes où elle puise sa détermination. J'adore ce genre de personnages hyper inspirants qui vont jusqu'au bout de leurs idées!

De plus, j'ai beaucoup aimé le postulat de départ selon lequel il y a une étape de transition avant la mort qui nous permet de revivre certains moments marquants de nos vies. Bon je sais que cette théorie n'est pas nouvelle mais j'ai trouvé ce procédé vraiment intéressant et bien creusé dans ce livre!

Pour moi qui ne connait absolument rien à l'histoire de la Turquie, ce roman était une mine d'informations! Je regrette que parfois les auteurs n'approfondissent pas certains faits historiques alors qu'ici j'ai eu la sensation d'apprendre pleins de choses sur la Turquie a travers la vie de Leïla Tequila!

Je suis tombée sous le charme de la plume de cette Autrice! J'ai très très hâte de découvrir ses autres romans!

⚠️TW : Pédophilie ⚠️
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L'esprit humain reste-t-il quelques minutes à travailler et à réfléchir sur sa vie qui s'est écoulée après que son coeur s'est arrêté de battre ?
« 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange » est un roman humain, beau et triste, qui touche à des tabous fermés dans un État islamique laïc. Laila, avait 6 ans et son oncle en avait 43 lorsqu'il l'a violée, et il a répété cet acte odieux à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'elle tombe enceinte de lui. Ses parents ne tenaient pas l'oncle pour responsable de ce qu'il avait fait, c'était plutôt elle qui péchait, la criminelle et la déchue, à leur avis.
Laila s'est enfuie de l'environnement de sa famille pour respirer la vie loin de l'injustice. Mais elle est tombée entre les mains d'un réseau de prostitution, et elle a exercé le seul métier dont elle pouvait vivre. Elle a appris à connaître des femmes de son environnement.
Elif Shafak comme elle l'a toujours souligné, donne la parole aux outsiders, à ceux auxquels personne ne fait généralement attention, les gens dont on veut détourner le regard. Leila et ses cinq amis appartiennent à cette catégorie : elle est une prostituée, Nostalgia Nalan (une transgenre), Zaynab122 (une petite personne que les gens voient comme une bizarrerie), Sabotage Sinan (son meilleur ami d'enfance qui la garde secrète de sa famille), Humerya (une ancienne chanteuse de boîtes de nuit) et Jameelah (victime de trafic d'êtres humains depuis la Somalie).

C'est Un roman sur :
- la mort, l'amitié, le viol et l'inceste.
- L'extrémisme religieux
- Les prostituées, le transgenre et le point de vue de la société sur leur droit.
- le Trafic sexuel de filles et de femmes après les avoir promises sous l'illusion de les faire travailler comme domestiques.
- le sort qui attend les femmes accusées d'actes immoraux.
- Les grandes villes et les actions inhumaines et immorales qui s'y déroulent sous le nez de la loi.
- le Mépris des femmes et oppression des filles et des femmes
Même l'inhumation dans les cimetières diffère d'une personne à l'autre : les prostituées, les transgenres, les suicidés, etc. morts, les parias, les criminels, les petits et les inconnus y sont enterrés. Étrangers et maudits dans le monde et dans le cimetière.
C'est encore un livre qui renforce la compréhension des gens, de leurs décisions, de leur vie et de leurs comportements.
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🌊Citation: « Elle attendait le lever du soleil. À ce moment-là sûrement quelqu'un allait la trouver et la sortir de cette benne crasseuse. »🧋

Comment dire, ce livre m'a laissé perplexe. le titre m'a fait imaginer une histoire totalement différente. Même si celle-ci est logique. Une prostitué d'Istanbul est morte, tué par un psychopathe qui attaque les travailleuses du sexe. D'après une étude scientifique le cerveau continue à penseret travailler jusqu'à 10 minutes et 38 secondes après la mort. Nous on vit les dernières minutes de Leila, la jeune femme morte, qui sont chacune un événement marquant de son passé. On découvre ainsi la vie brisée et comment elle a été amené à ce prostituer.

Il y a deux autres parties, où on découvre comment ses amis sont prêts à tout afin de lui offrir des funérailles décentes et la dernière partie c'est lorsque l'âme de Leila trouve enfin la paix.

Dans ce livre on découvre six histoires différentes, mais toutes brisées de cinq femmes et d'un homme, amis en dépit de tout, liés ensemble grâce à Leila.

Parlons du livre, j'ai eu du mal avec le style de l'auteur, cours sans détails je l'ai trouvé sec presque froid. Je m'attendais à autre chose que ce que j'y ai trouvé, un récit d'une vie en Turquie qui a subi beaucoup de douleurs et qui essaie tant bien que mal de survivre dans ce pays oû les lois musulmanes et les "qu'en dira-t-on" dictent la conduite des jeunes femmes.

je n'ai pas particulièrement accroché pour être sincère, le livre aurait pu être tellement plus captivant et le sujet aurait pu être tellement plus intéressant. Je pense que j'en attendais trop de ce livre. 🦋
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Ce livre est le premier que j'ai acheté après le confinement serré de mars 2020. J'avais une grosse envie de lecture et d'ailleurs, et même si je ne l'ai lu que bien des mois plus tard, « 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange » a parfaitement rempli sa mission.
Saviez-vous que durant plusieurs minutes après l'arrêt du coeur, le cerveau continue de fonctionner ? A partir de cette observation, Elif Shafak a imaginé ce qui a bien pu traverser l'esprit de Leila, prostituée stambouliote assassinée. du fin fond de la poubelle où son corps git, nous suivons donc les dernières pensées de cette femme turque pas franchement gâtée par la vie, et par la même occasion découvrons aussi la condition féminine dans la Turquie du milieu du XXème siècle. Pas de surprise, ce n'est pas bien brillant, à commencer par son enfance dans une famille aimante mais étouffante, gangrénée par ses secrets et ses traditions. Leila s'enfuit à Istanbul pour y échapper, mais tombe sur encore pire…
J'ai adoré la construction du livre, où les 10 minutes et dernières 38 secondes de Leila sont égrainées au rythme des chapitres, nous faisant ainsi découvrir au fur et à mesure sa vie. L'écriture d'Elif Shafak est belle et décrit presque amoureusement la ville d'Istanbul, que ce soit ses beaux quartiers ou bien ses bas-fonds. Cela prend d'autant plus de valeur quand on sait que l'auteure vit exilée en Angleterre, fuyant la politique actuelle de son pays d'origine.
Bref, une super découverte.
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Dans l'image d'Epinal, la ville d'Istanbul est mystérieuse,, à la fois occidentale et orientale et également la ville terminus de l'Orient Express.

Mais oublions cette vision idyllique pour revenir à la dure réalité de la vie.

Tequila Leila notre héroïne tout comme sa bande est venue vivre une vie meilleure.

Lorsqu'elle se retrouve un soir abandonnée morte comme un véritable déchet dans une benne à ordure, durant dix longues minutes et trente huit secondes son cerveau s'accroche à la vie.

L'on dit qu'au moment de passer de l'autre côté du Styx, l'on refait le film de sa vie.

Pour Tequila Leila, ce sont des moments de sa vie, des odeurs, des saveurs plus ou moins exotique. Chacune de ses rencontres avec "sa famille" a un goût amer ou sucré, un moment de doute ou un mauvais moment.

A vous d'entrer dans sa famille d'adoption en lisant ce nouvel ouvrage d'Elie Shafack
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Présenté un peu partout comme un livre féministe, j'ai trouvé qu'il était bien plus que çà et c'est tout à l'honneur de l'autrice.

En effet, dans la Turquie traditionaliste et rigide de la fin du siècle passé, malheur à ceux et à celles qui ne se plieront pas aux traditions familiales et à la voie qui leur est tracée.

Ce triste constat s'applique aussi bien aux garçons qu'aux filles comme l'on pourra le constater tout au long du récit. Ceux-là n'auront d'autres choix que de faire une croix à leur famille de sang et à essayer de se constituer une famille de coeur pour survivre.

L'héroïne, dégoutée par les faux semblants de sa famille va vouloir tenter sa chance à Istanbul et va très vite être contrainte à se prostituer. Heureusement elle arrive à garder la tête hors de l'eau grâce à une poignée de fidèles ami(e)s qu'elle s'est constituée au cours son existence.

Ce n'est jamais scabreux même si le sujet pouvait le laisse craindre et au contraire c'est toujours bourré d'humanité.

J'ai été dérouté que le livre ne se termine pas à la mort de Leila mais conte les déboires de ses amis pour récupérer son corps. J'ai trouvé ça superflu dans un premier temps mais en y réfléchissant, cette dernière partie garde toute son importance. L'autrice nous montre ainsi à quel point la famille de coeur que Leila s'est constituée est soudée malgré les différence de sexe, de race et de religion. Et en soi, c'est une formidable leçon d'humanité que nous offre l'autrice voulant croire que l'amour entre les personnes va au-delà de leurs différences qui pourraient les séparer.
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Ce roman est aussi beau qu'il est triste. Il est empli de sagesse et de poésie.
Magnifiquement écrit, on ne peut que se laisser porter par Tequila Leila et ses amis.
Comment ne pas être sensible aux personnages décrits avec justesse. La douceur et la vulnérabilité de chacun nous transporte et nous transperce au plus profond.
La condition des femmes en Turquie est abordée, celle des prostituées et des gens en marges de la société. le regard qu'ils portent ainsi que celui que la société porte sur eux.
Entre croyance et religion, entre passé et présent, nous voyageons dans un autre monde.
Amour, amitié, humanité.
Partage, entraide, soutien.
Beauté, joie, rencontre.
Ce roman est un véritable coup de coeur.
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Ce roman débute par un meurtre.

Pas de suspens de ce côté-là, on sait que notre héroïne finit dans une benne à ordures, dans une ruelle sordide d'Istanbul.

Sauf que le lecteur se retrouve d'emblée aux côtés de l'esprit de Leila, notre héroïne morte. On comprend alors que le titre représente le laps de temps entre la mort biologique et l'extinction définitive de l'esprit qui occupait jusqu'alors les lieux. L'extinction ou sa libération vers d'autres cieux, une autre dimension ou même le néant, selon les croyances de chacun.

Minute après minute, chapitre après chapitre, Leila se remémore des instants de sa vie, depuis sa naissance jusqu'au tournant tragique de son destin. On découvre alors ce que fut le début de sa vie dans un petit village d'Anatolie (la partie asiatique de la Turquie), sa famille, ses secrets, ses tourments, ses mensonges, le poids de la religion et le déshonneur.

La Leila adulte est une prostituée, une citoyenne de seconde zone, une indésirable pour sa famille et la société bien comme il faut. Son esprit nous raconte au fil des chapitres comment elle en est arrivée là. Comment et pourquoi elle a quitté sa famille et un avenir tout tracé, comment elle a atterri dans la rue des bordels à Istanbul ? Qui sont ces cinq amis qui tiennent tant à elle, quelle a été leur histoire à eux ? D'où viennent-ils et pourquoi sont-ils aussi des indésirables ?

A travers ces six personnages, on part à la rencontre de vies, de lieux, de tragédies différentes.

Comme à son habitude, Elif Shafak fait preuve de beaucoup de douceur dans sa narration, autour de thèmes pas franchement mielleux. Profondément humaniste, elle contrebalance tous les travers de la société turque par des valeurs réconfortantes. La noirceur peut être repoussée par la lumière et l'espérance.

Le poids des traditions et de la religion, la rigidité, l'intolérance, la répression, le jugement, les lois, le rejet, la misère, la souffrance... tout cela est jugulé par la force et la chaleur de l'amitié et l'amour. Un îlot de réconfort dans une tempête en furie.

Toutes ces vies ballottées ont remué mes émotions. le samsara de l'existence est comme un fleuve déchainé qui emporte tout sur son passage, rendant chaque minute, chaque seconde comme un rêve éphémère et déjà oublié. L'être humain s'échine à se pourrir la vie et celle de ses congénères en inventant tout un tas de règles morales aussi rigides que destructrices, des principes ridicules qui ont pourtant le pouvoir de briser des vies. Il suffirait pourtant de distiller dans ce monde un peu plus de souplesse, de tolérance et de bienveillance. Cette bienveillance existe déjà, certes, par petites touches, et c'est ce qui rend la vie de certains plus tolérable, mais ce n'est pas assez.

Elif Shafak signe ici un roman en faveur du droit des femmes, toutes en général, et les prostituées en particulier, dans un pays (la Turquie) où tant reste encore à faire. (Et pas que la Turquie d'ailleurs).

Bonne lecture.
Lien : https://lebouddhadejade.blog..
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Sublime est le premier mot qui me vient à l'esprit pour évoquer ce roman d'Elif Shafak. L'autrice retrace la conscience de Leyla - devenue Leila - durant les 10 minutes et 38 secondes suivant sa mort. Leila se remémore sa vie à travers des goûts, des odeurs et des couleurs. Mais surtout, à travers les Cinq.

A travers ce roman, l'autrice évoque la condition des femmes turques des années 1950 à la fin des années 1990. Plus particulièrement, elle dépeint la vie des travailleuses du sexe et de toutes les personnes qu'on peut considérer comme différentes. Ce roman est un roman d'amour, d'amitié, de courage, d'indépendance.

Un coup de coeur.
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