Doute que les étoiles soient de feu,
Doute que le Soleil se meut,
Doute que la verité mente elle-même
Mais ne doute pas que je t'aime.
"Pour bien connaître un homme, il faut d'abord se connaître."
ROSENCRANTZ : Je ne vous comprends pas, monseigneur.
HAMLET : Tant mieux. Le propos vif dort dans l'oreille lente.
Acte IV, Scène 2.
(Voici le passage qui inspira Rudyard Kipling pour son fameux poème " If ", parfois plus connu en français sous le nom " Si tu veux être un homme ".)
POLONIUS : Grave dans ta mémoire ces préceptes.
Ne donne pas de langue à tes pensées,
Ni d'acte à des pensées hors de mesure.
Sois familier, ne sois jamais vulgaire ;
Éprouve les amis que tu te fais
Puis retiens-les par un grappin de fer,
Mais n'use pas ta paume à accueillir
Un quelconque blanc-bec, un spadassin.
Tiens-toi loin des querelles, mais, forcé,
Fais que ton adversaire te redoute.
Offre l'oreille à tous, à peu la voix,
Prends l'avis de chacun, mais garde tienne
Ton opinion ; que ton habit soit riche,
Dans la mesure où le permet ta bourse ;
Mais point d'excès de fantaisie : du riche,
Pas voyant ; l'habit, souvent, dit l'homme,
Et, en France, les nobles les plus hauts
Mettent leur point d'honneur dans la dépense.
Ne sois ni emprunteur ni créancier :
Qui prête perd — son prêt et ses amis —
Et qui emprunte émousse le tranchant
De son esprit d'épargne ; mais, surtout,
Toi-même, reste vrai avec toi-même,
D'où il suivra, mieux que la nuit le jour,
Que tu ne seras faux avec personne.
Acte I, Scène 3.
HAMLET. - Etre, ou ne pas être, c'est là la question. Y a-t-il plus de
noblesse d'âme à subir la fronde et les flèches de la fortune
outrageante, ou bien à s'armer contre une mer de douleurs et à l'arrêter
par une révolte ?. Mourir... dormir, rien de plus ;... et dire que par ce
sommeil nous mettons fin aux maux du coeur et aux mille tortures
naturelles qui sont le legs de la chair : c'est là un dénouement qu'on doit
souhaiter avec ferveur. Mourir... dormir, dormir ! peut-être rêver ! Oui, là
est l'embarras. Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la
mort, quand nous sommes débarrassés de l'étreinte de cette vie ?. Voilà
qui doit nous arrêter. C'est cette réflexion-là qui nous vaut la calamité
d'une si longue existence. Qui, en effet, voudrait supporter les
flagellations, et les dédains du monde, l'injure de l'oppresseur,
l'humiliation de la pauvreté, les angoisses de l'amour méprisé, les
lenteurs de la loi, l'insolence du pouvoir, et les rebuffades que le mérite
résigné reçoit d'hommes indignes, s'il pouvait en être quitte avec un
simple poinçon ?. Qui voudrait porter ces fardeaux, grogner et suer sous
une vie accablante, si la crainte de quelque chose après la mort, de cette
région inexplorée, d'où nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté,
et ne nous faisait supporter les maux que nous avons par peur de nous
lancer dans ceux que nous ne connaissons pas ?. Ainsi la conscience fait
de nous tous des lâches ; ainsi les couleurs natives de la résolution
blêmissent sous les pâles reflets de la pensée ; ainsi les entreprises les
plus énergiques et les plus importantes se détournent de leur cours, à
cette idée, et perdent le nom d'action...
Tu le sais, c'est la règle commune : tout ce qui vit doit mourir, emporté par la nature dans l'éternité.
POLONIUS (à son fils):
Avant tout, sois loyal envers toi-même ; et aussi infailliblement que la nuit suit le jour, tu ne pourras être déloyal envers personne.
(Acte I, scène 3)
L'homme oubliera toujours de se payer
Quand de lui-même il est le créancier.
Acte III, Scène 2.
Aux maux désespérés il faut des remèdes désespérés, ou il n'en faut pas du tout.
How weary, stale, flat and unprofitable
Seem to me all the uses of this world !
(Acte I, scène II)