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Citations sur Sonnets (199)

XXX
J’ai bien vu maintes fois l’aurore glorieuse caresser le sommet des monts d’un regard souverain, effleurant de sa face d’or les prairies vertes et dorant les pâles rivières par une céleste alchimie ;

Puis tout à coup laisser les plus infimes nuages écraser de leur roue hideuse sa figure céleste, et, cachant son visage au monde désolé, s’enfuir, inaperçue, dans l’ouest avec cet affront.

Ainsi, à l’aube d’une matinée, mon soleil a jeté sur mon front sa triomphante splendeur. Mais c’est fini, hélas ! je ne l’ai eu qu’une heure ; les nuages me l’ont masqué désormais.

Pourtant mon amour ne le dédaigne nullement pour cela ; les soleils de ce monde peuvent s’éclipser quand le soleil du ciel s’éclipse.
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.
(…) Thou that hart now the world’s fresh ornament,
And only herald to the gaudy spring,
Within thine own bud buriest thy content,
And tender churl mak’st waste in niggarding:
Pity the world, or else this glutten be,
To eat the world’s due, by the grave and thee.

Toi qui est à présent la fraîcheur du monde
Et le héraut des couleurs du printemps,
En ta fleur encore en bouton tu reclos ta sève,
Doux avare, par ladrerie tu te gaspilles.
Ah, aie pitié du monde ! Au lieu de dévorer
Ce qu’au seuil du tombeau tu devras lui rendre.
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Que de fois je me suis abreuvé de larmes de sirène.
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When forty winters shall besiege thy brow,
And dig deep trenches in thy beauty's field,
Thy youth's proud livery so gazed on now,
Will be a totter'd weed of small worth held
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Sonnet 18
Shall I compare thee to a summer's day?
Thou art more lovely and more temperate.

Rough winds do shake the darling buds of May,
And summer's lease hath all too short a date.
Sometime too hot the eye of heaven shines,
And often is his gold complexion dimm'd;

And every fair from fair sometime declines,
By chance, or nature's changing course, untrimm'd;

But thy eternal summer shall not fade
Nor lose possession of that fair thou owest;
Nor shall Death brag thou wand'rest in his shade,
When in eternal lines to time thou grows't:

So long as men can breathe or eyes can see,
So long lives this, and this gives life to thee.


« Devrais-je te comparer à une journée d'été ?
Tu es plus tendre et bien plus tempérée.
Des vents violents secouent les chers boutons de mai,
Et le bail de l'été est trop proche du terme.
Parfois trop chaud l'œil du ciel brille,
Et souvent sa complexion dorée ternie,
Et toute beauté un jour décline,
Par hasard, ou abîmée au cours changeant de la nature;
Mais ton éternel été ne se flétrira pas,
Ni perdra cette beauté que tu possèdes,
Et la Mort ne se vantera pas que tu erres parmi son ombre,
Quand en rimes éternelles à travers temps tu grandiras;
Tant que les hommes respireront et tant que les yeux verront,
Aussi longtemps que vivra ceci, cela en vie te gardera. »
— Sonnet 18
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XXVII

A mon lit je me presse, las de labeur,
Usé, le repos est cher à mes membres;
Mais ma tête se réveille, grand voyageur,
L'esprit se meut quand le corps se détend:

Mes pensées, de loin, - de mon corps inerte -
S’empressent, les pèlerins, à partir à toi,
Et je scrute, mes lourdes paupières si ouvertes
L'obscurité des aveugles face à moi:

Faites qu'à mes yeux, qui ne voient que du noir,
Ta ligne et tes formes soudain se profilent
- Tel des bijoux dans cet horrible soir -
Ma nuit soit belle et son visage gracile.

Oh! la nuit mon esprit, mes membres le jour,
Se tourmentent pour toi, pour moi tour à tour
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Sonnet LXXV

Tu es pour mes pensées tel l’aliment pour vivre
ou telle une ondée pour le sol, douce, opportune
ou pour la paix de toi le combat que je livre
est tout pareil qu’entre un avare et sa fortune

là fier comme un qui jouit, et sitôt redoutant
pour son trésor que le temps vienne s’en saisir
là mieux content d’être seul avec toi, l’instant
d’après plus heureux si chacun voit mon plaisir

parfois tout rempli de ta vue dont je festoie
et bientôt affamé d’un regard à crever
ne possédant ni ne poursuivant d’autre joie
sauf ce qui vient de toi ou doit t’être enlevé

tel je languis et me repais jour après jour
glouton de tout de tout privé tour à tour.
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Sonnet V

Les heures qui formèrent d’un travail patient
La ravissante image où tous les yeux se posent
n’en vont pas moins sur elle jouer les tyrans
et disgracier cela que ses grâces rehaussent

car le temps sans repos conduit l’Été plus loin
jusqu’à l’hiver hideux et le défait là même
sève figée au gel, feuilles fortes en moins
beauté dessous la neige et dénuement extrême

s’il ne restait des distillations de l’été
entre des murs de verre un prisonnier liquide
l’effet de la beauté rejoindrait la beauté
elle et son souvenir laissant le même vide

mis les fleurs distillées, quoique affrontant l’hiver
ne perdent que l’aspect, leur odeur persévère.
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CLV
Ni mes propres pressentiments, ni l’âme prophétique de l’univers immense rêvant aux choses à venir, ne peuvent désormais fixer de terme au bail de mon amour, qu’on supposait condamné à une résiliation fatale.

La lune condamnée a survécu à son éclipse, et les augures de malheur se moquent maintenant de leurs présages. Les doutes se couronnent enfin dans la certitude, et la paix arbore l’olivier des âges sans fin.

Mon amour est à jamais rafraîchi sous les gouttes d’un baume inépuisable, et la mort se soumet à moi. En dépit d’elle, je vivrai dans ces pauvres rimes, tandis qu’elle écrasera les masses hébétées et sans voix.

Et toi, tu auras ici ton monument, ami, quand seront détruites les couronnes et les tombes de cuivre des tyrans !


FIN DES SONNETS (
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Est-il dans le cerveau humain une idée, que puisse fixer l’encre, qui n’ait été employée à te représenter mes vrais sentiments ? Reste-t-il maintenant rien de nouveau à dire ou à écrire pour exprimer mon amour ou ton rare mérite ?

Non, doux enfant. Comme dans nos prières à Dieu, je suis forcé chaque jour de redire la même chose, en trouvant neuve cette vieillerie : « Tu es à moi, je suis à toi, » comme le premier jour où j’ai sanctifié ton beau nom.

Aussi, notre amour, dans son revêtement d’éternelle jeunesse, est à l’abri de la poussière injurieuse des siècles ; il ne donne pas prise aux rides fatales, et à jamais il fait du temps son page ;

Devant retrouver toujours vivante ici l’image première du bien-aimé, alors qu’elle sera morte apparemment sous les formes extérieures de ce monde éphémère.
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