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sur 281 notes
Peng Shepherd nous offre une histoire qui s'inspire d'autres récits pour nous offrir quelque chose de nouveau et surprenant. Et dans le registre du post-apo, trouver encore des surprises quand on est très friand du genre, c'est très rare! Car oui, le livre de M, c'est du post-apo épidémique mais ça n'a rien d'une histoire de virus, ça parle d'une forme de malédiction non explicable mais ça n'a rien de métaphysique, c'est aussi une histoire d'amour mais qui n'oublie pas la complexité de l'être humain… le livre de M est étonnant à bien des égards, troublant aussi certainement. C'est une histoire allégorique qui plonge ses racines autant dans les mythologies indiennes que dans les légendes littéraires et qui, [...]

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[Membre du jury du prix des lecteurs le livre de poche imaginaire]

"Que seriez-vous prêt à sacrifier pour vous souvenir ?
Un jour, en Inde, un homme perd son ombre – un phénomène que la science échoue à expliquer. Il est le premier, mais bientôt, on observe des milliers de cas similaires. En plus de leur ombre, les victimes perdent peu à peu leurs souvenirs et peuvent devenir dangereuses.
Situé dans une Amérique tombée de son piédestal, où nul n'échappe au danger, le Livre de M raconte l'incroyable destin de gens ordinaires victimes d'une catastrophe mondiale extraordinaire."

Nous pouvons d'ores et déjà souligner une thématique commune avec le premier livre de la sélection. Cependant, là où Quitter les monts d'automne nous évoquait la mémoire à l'échelle de l'humanité et l'importance de l'écrit pour le souvenir, le Livre de M propose une réflexion plus centrée sur la mémoire individuelle et l'identité. Par le biais d'un post-apocalyptique maîtrisé et original l'autrice mène progressivement son lecteur à méditer sur ce qui fait de lui la personne qu'il est. Une fois de plus, on met l'accent sur l'importance du livre et de l'écrit pour permettre le souvenir et comme outil de la mémoire. Je trouve ce message pertinent et plaisant à rencontrer en littérature de l'imaginaire. 

Le Livre de M a été une véritable bonne surprise pour moi. D'abord effrayée par les 730 pages du bouquin, j'ai vite réalisé qu'il s'agit d'un livre dont le véritable point fort est le rythme effréné. Les pages défilent sans que l'on ne ressente le temps qui passe. L'alternance de point de vue d'un chapitre à l'autre fonctionne très bien et la manière dont les histoires de chacun répondent à celle des autres ne fait qu'accentuer l'effet page turner. de plus, la part de mystère qui entoure l'un des personnages et ce qu'il est voué à devenir met le lecteur en tension jusqu'à la dernière page.

Nous suivons les points de vue de Max, Ory, le patient, Naz et de tous les personnages qui les entourent et qu'ils vont rencontrer. Malgré leur nombre conséquent, l'écriture de Shepherd, simple et orale, permet facilement une connexion émotionnelle avec chacun d'entre eux. Il faut dire aussi que l'épaisseur du livre nous laisse le temps d'apprendre à les connaître. Sur cette question, le seul point qui m'a gêné est l'utilisation de personnages outils, par exemple l'un des personnages secondaires arrive trop à point nommé pour disparaître quand l'intrigue n'a plus besoin de lui.

Comme je le disais plus haut, le Livre de M est un post-apocalyptique original, car même s'il applique les codes du genre, ces derniers sont réadaptés à l'univers que l'autrice a mis en place. Cela a pour effet, malgré l'utilisation de ces clichés scénaristiques, de sortir le roman du lot et d'en faire vraiment une oeuvre à part. 
En effet, l'utilisation du magique dans un contexte post-apo apporte son originalité au texte, ce qui en a décontenancé certains d'après ce que j'ai pu lire. Je trouve au contraire que ce sous-genre de SF ("sous" dans le sens de la catégorie pas de la hiérarchie) méritait bien un nouveau souffle. Surtout que ces éléments "magiques" sont placés au service d'une réflexion pertinente sur la mémoire individuelle et le parallèle avec de nombreux cas cliniques réels n'est pas inimaginable. Que se passe-t-il lorsque nous oublions quelque chose qui compte pour nous ou pour notre entourage ? Que cela fait-il de voir un être aimé se perdre petit à petit sans pouvoir rien y faire ? Dans le monde réel, les conséquences de l'oubli sont toutes aussi dévastatrices. 

Des questions toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Pour cette raison en partie, je considère cette lecture excellente et je vais maintenant la conseiller aux adeptes du genre. 
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On ne va pas se mentir, le pitch est hyper attirant et j'étais à peu près sûr d'avoir un méga coup de coeur. Mais finalement non... Ce livre est vraiment génial (d'autant que c'est un premier roman !) mais il m'a manqué quelque chose pour qu'il soit vraiment parfait.

Au départ, ça partait super bien. On suit différents personnages à différents moments de l'épidémie, ce qui était vraiment très cool pour se donner une bonne idée de l'évolution de la situation. Les personnages sont intéressants et on a pas mal de diversité. On sent aussi qu'il y a eu un boulot de recherche important dans ce livre, notamment au niveau de l'histoire de Gajarajan (c'est un fait réel) et du concept des sans-ombres qu'on peut réellement rencontrer dans notre monde (à des endroits très précis, dans des conditions très précises, mais quand même, c'est fou !).

Malheureusement, il a manqué quelque chose pour moi, et ce quelque chose, c'est des explications. J'aurais aimé connaître l'origine exacte de l'épidémie, même si en soi ce n'est pas absolument indispensable. En fait, ce qui m'a plus gêné c'est « l'évolution » (si on peut appeler ça comme ça) d'un des personnages aux 2/3 du roman. L'événement en question change un peu la donne mais semble parfaitement gratuit et complètement improbable. Ça rend effectivement la suite du roman plus interessante mais ça m'a quand même un peu gêné.

Bon par contre la fin est vraiment très cool. Cruelle, mais pleine d'espoir en même temps. En tout cas j'ai énormément aimé cette lecture et je vais suivre Peng Shepherd de près. Apparemment, elle a une sortie prévue début 2021 : c'est déjà dans ma wishlist !
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Arlington, nord de la Virginie. Ory et Max vivent dans un « monde depuis longtemps (…) nettoyé jusqu'à l'os ». Il ne reste rien : très peu à manger, très peu à voler. Chaque journée est une nouvelle bataille qu'il va falloir livrer pour survivre. Tous ces hommes, les derniers, possèdent une chose inestimable, de ces choses qui n'ont pas de prix : les souvenirs, ce qui reste quand on a tout oublié. Et pourtant… Comme le reste, les souvenirs sont amenés à disparaître. Peu à peu, les hommes perdent leurs ombres, et avec elles, leurs souvenirs, comme si celles-ci étaient le réceptacle de tout leur être. Il ne reste alors que deux catégories d'humains : les indemnes, et les sans ombre. Ceux qui se souviennent et ceux qui ont tout oublié. Comment se transmet cette « curieuse maladie » ? Est-elle contagieuse ? Comment s'en préserver ? Peut-on en guérir ? Est-ce une bénédiction ou au contraire une malédiction ?

Nous sommes bien dans un roman post-apocalyptique, plongés dans un futur qui détient les prémices de notre présent. La seule chose que nous possédons vraiment dans ce monde est notre histoire personnelle, notre corps et nos souvenirs. C'est ce qui fait de nous des êtres vivants, de chair et de sang. Qui sommes-nous quand notre corps ne nous appartient plus, que notre mémoire nous lâche tellement profondément que nous pouvons oublier de manger, de boire et même notre faculté de savoir lire ? Que nos souvenirs disparaissent emportant avec eux nos émotions telles que l'amour, la tendresse, l'amitié, le bonheur d'une histoire commune ?

Des personnalités emblématiques hantent ce roman : Max et Ory, Naz une femme iranienne, archer, en lice pour les JO, Hemu Joshi, indien, le premier à perdre son ombre, et « Celui qui rassemble ». Autant de fils rouges à suivre pour ne pas se perdre dans l'Oubli, dans ce monde qui souffre d'un Alzheimer géant, une pandémie qui s'attaque à tous. Toute ressemblance avec des évènements vécus récemment serait purement fortuite… et pourtant ! C'est bien grâce à cette pandémie, que mon esprit a pu s'ouvrir à un genre littéraire pour lequel j'étais totalement réfractaire, ou du moins très frileuse.

Hemu Joshi perd donc son ombre. C'est un événement international, festif, approché comme une bénédiction. Ce jour existe vraiment. C'est un jour où le soleil ne projette pas l'ombre d'un objet à midi, lorsque le soleil est exactement au zénith. Cet étrange phénomène survient une fois par an dans les pays situés entre +23,5 et -23,5 degrés de latitude. Il est intéressant de voir comment Sheng Shepherd transforme cet évènement festif en réalité effrayante, contagieuse et virulente, comment la joie devient inquiétude, et surtout combien il détruit l'humanité à l'échelle mondiale, alors qu'il était préalablement une célébration.

Si le début de roman demande un peu d'investissement personnel, à savoir se laisser prendre par la main pour plonger dans cet univers créé de toute pièce, le reste n'est que pur bonheur lorsqu'on est enclin à suivre Peng Shepherd qui ouvre grandes les portes de son ciel étoilé. Elle choisit de faire converger le monde entier vers un seul endroit que je vous laisse découvrir, un endroit qui symbolise à la fois le renouveau, la possibilité d'une île, l'espoir d'obtenir des réponses. Entre légendes indiennes, culture vaudou, personnages emblématiques, l'auteur parvient avec brio à créer cet autre monde dans lequel le lecteur n'a aucune difficulté à se plonger, comme s'il le reconnaissait pour l'avoir maintes fois frôlé du doigt sans en avoir réellement conscience.

L'ombre est le sujet principal du roman. Elle est le réceptacle, le moteur, l'âme, le centre de chaque être humain. Toute la réflexion du livre est basée sur ce postulat, ce qui revient à s'interroger sur qui nous sommes sans notre ombre. L'idée est brillante, le développement intelligent, les péripéties surprenantes, les conséquences habiles. Une fois ouvert, ce roman est difficile à refermer tant il est questionnant, mais aussi profond. Il m'est venu une réflexion très personnelle durant cette lecture, surtout après cette période très anxiogène de confinement et toutes les choses que j'aie pu voir ou lire : l'humanité mérite-t-elle d'être sauvée ? A-t-elle gagné le droit de conserver sa mémoire ?

À vous de juger… Ne passez pas à côté de ce roman phénomène qui est non seulement magnifiquement écrit, mais qui possède aussi ce supplément d'âme qui touche profondément chaque parcelle de votre être, en temps qu'humain.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Petit nouveau des éditions Albin Michel Imaginaire, le livre de M nous plonge dans une dystopie métaphorique et poétique. Un gros coup de coeur pour ce roman singulier, qui fait du post apocalyptique, un grand roman d'amour et d'aventures.

Je dois avouer que j'ai été assez surprise par le style de l'auteure et je ne suis pas la seule, c'est une lecture exigeante, l'écriture est très belle et poétique. Je me suis plongée dans ce récit mais j'ai quand même mis un petit moment pour le lire. Les chapitres alternent entre les différents protagonistes du roman.
Dès le début nous suivons un couple qui vit reclus dans un hôtel désaffecté. le monde comme nous le connaissons n'existe plus. En effet depuis quelques temps, les ombres des gens disparaissent et avec elle tous leurs souvenirs, jusqu'à l'essentiel, celui de respirer.

Nous suivons nos deux personnages principaux qui vont se retrouver séparés et vont devoir survivre dans ce monde étrange.
Plus le récit avance et plus nous comprenons que cette perte d'ombre n'est pas simplement gratuite et qu'il y a un plan prévu pour ça. Loins du roman pessimiste comme on le retrouve dans le post apocalyptique, celui-ci souffle un vent d'espoir sur une humanité qui n'en a plus beaucoup.
Je ne peux pas en dire plus pour ne pas vous gâcher l'intrigue. Sachez juste que l'on retrouve du Fahreinheit 451 dans ce livre et encore une belle ode à la littérature.

C'est aussi un magnifique roman d'amour transcendé par des touches de fantastique.
Un livre singulier, poétique et intelligent. Une histoire post apocalyptique qui change vraiment de ce qu'on a pu lire avant. Je suis ravie d'avoir pu découvrir ce titre et je compte bien suivre de très près cette auteure de talent qui vous embarque instantanément dans son univers riche et merveilleux.
A lire !
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Ça faisait un moment que ce titre était dans ma PAL et j'ai réussi à l'en sortir car c'était le choix du bookclub pour Août.
J'étais super contente de pouvoir enfin lire ce roman qui semblait mettre tout le monde d'accord.

On part dans de la SF post-apocalypse. Les gens du monde entier se mettent à perdre leur ombre, avant de perdre peu à peu leurs souvenirs, car il a
été découvert que notre mémoire est associée à notre jumelle...

On va suivre ici le point de vue de plusieurs personnages : Ory, un homme qui survit tant bien que mal dans ce monde où les sans-ombre sont dangereux pour eux et pour les autres; Max, sa femme qui, au début du roman a perdu son ombre depuis une semaine et s'attend à tout instant à oublier progressivement sa vie, ainsi que d'autres personnages dont le mystérieux ARI.

Si j'ai adoré l'idée même de la perte d'ombre et de souvenirs, menant parfois à des morts horribles (on peut oublier qu'on doit manger pour survivre, ou comment respirer...), j'ai trouvé l'exécution hyper brouillonne 😶
Au plus j'avançais dans l'histoire, au moins cette idée n'avait de logique et de sens. Selon les personnages et le bon vouloir de l'autrice, pour mener à bien son histoire, les sans ombres peuvent changer la physique du monde, en oubliant que la physique existe. Ou ils peuvent ne jamais mourir, ou du moins vivre de longues années sans leur ombre, alors qu'on nous explique dans le même temps que personne ne survit à la perte de son ombre et que les choses peuvent aller très vite.

On passe aussi une bonne partie du roman à la recherche d'un livre 📖 (qui n'est PAS le livre de M) et qui au final ne sert strictement à rien.

Bref, c'était complètement WTF 🤯 mais pas dans le sens positif ! Je ne peux malheureusement pas dire en quoi sans spoiler tout le livre 😅

Le seul point positif pour moi aura été le dénouement de Max, et les questions qui en ressortent. J'ai beaucoup aimé ce twist même si je l'ai vu venir avant qu'il soit dévoilé. Mais j'ai été carrément déçue par tout le reste.
Le reste du bookclub 📚 ne l'a même pas fini, j'ai été la seule courageuse 🤫
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Le Livre de M c'est un roman avec une idée de base originale mais très étrange. Qui se préoccuperait d'avoir perdu son ombre ? En toute franchise vous la voyez, vous, votre ombre au quotidien ? Parce que depuis cette lecture je suis obnubilée par elle, je la cherche constamment mais je ne la trouve pas vraiment !
 
Je ne vais pas mentir mon début de lecture fut laborieux. le style de l'autrice est si singulier que c'en est déroutant. Je me suis creusée les méninges encore et encore avec ces tournures de phrases alambiquées, presque incompréhensibles pour certaines. Je suis même allée jusqu'à me demander s'il n'y avait pas un problème de traduction !
 
Au tout début encore, certains dialogues m'ont semblé peu cohérents et certaines situations et comportements peu crédibles. Comment un être humain peut se déshumaniser si rapidement et renoncer aussi facilement à ses valeurs propres et aux codes moraux auxquels il a été soumis toute sa vie ? ATTENTION SPOILER : et à quel moment un simple accidenté de la route amnésique et américain devient LA personne clé qui peut aider à résoudre une problématique internationale ? FIN DU SPOIL.
 
Tout me semblait précipité, trop d'éléments restaient sans réponse, flous, vagues. Je me suis dit : « ah ce roman là il est bien trop complexe pour que ça puisse marcher ».
 
Et puis passé les 200 pages, on s'habitue au style qui devient plus harmonieux, plus accessible et on se laisse embarquer dans un page-turner hyper addictif. Finalement on l'aime cette excentricité stylistique et ce roman devient passionnant et indispensable. L'autrice s'améliore au fil du récit qui lui gagne en intensité et devient meilleur à chaque page tournée pour finalement nous rendre dépendant, accro à ses mots. Là on se dit mais c'est tout simplement du génie ! Quelle prouesse littéraire !
 
Le Livre de M c'est un roman apocalyptique qui vire post-apo dans une ambiance à la The Walking Dead et qui décrit extrêmement bien le mode survie, l'accomplissement de soi et la dégradation du Moi. Ça parle d'espoir et de futur possible. C'est aussi une fable onirique touchante qui mêle croyances et mythes. C'est un roman complexe et ambitieux qui soulève des questionnements scientifiques pertinents et qui trifouille au fond de nos âmes. Que je regrette de ne pas avoir fait de LC pour celui-ci car il y a tant à en dire, tant de réflexions soulevées. On pourrait en parler pendant des heures.
 
C'est un roman si ambitieux que je me suis demandé, à plusieurs reprises, si l'autrice n'allait pas se faire engloutir par ses idées. Finalement c'est tout l'inverse qui s'est produit. Pour la première fois de ma vie, à la toute dernière page, j'ai souhaité reprendre immédiatement ma lecture du début pour savourer l'entièreté du roman à sa juste valeur cette fois. Bien évidemment tout n'est pas parfait mais comment cela pourrait-il l'être avec une telle oeuvre ?

Le Livre de M est CHEF-D'OeUVRE littéraire, je le conseille de tout mon coeur.
 
Je remercie la maison éditoriale du Livre de Poche sans qui je n'aurais peut-être jamais découvert ce roman.

Le + : le Livre de M est un roman naturellement queer et ça ça fait du bien !
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Un roman atypique qui me laisse sceptique.

Du fantastique pur au potentiel énorme. Cependant, le tout m'a semblé… brouillon ? L'auteure ouvre trop de portes et se perd dans ses pistes. Malgré des aspects remarquables, le livre parait inachevé.

Giga frustrant pour un pavé pareil.
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Courir après son ombre

Le Livre de M est le premier roman de Peng Shepherd. Il a été traduit de l'anglais par Anne-Sylvie Homassel et publié par les éditions Albin Michel Imaginaire en juin 2020. Dans les Etats-Unis en pleine apocalypse mémorielle, Ory cherche Max qui fuit ses souvenirs perdus.

Dans un roman qui tient à la fois de la SF, de la fantasy et de la littérature générale, Peng Shepherd nous conte l'histoire d'une apocalypse mémorielle qui s'abat sur le monde. C'est un roman qui parle de la part que la mémoire occupe dans la constitution de l'unicité d'un individu. C'est un roman qui parle de l'absurde qui tombe sur le coin de la gueule et d'un sens à reconstruire malgré tout. C'est un roman d'amour, par le couple Max-Ory, mais aussi par les liens intenses et profonds de ses âmes qui se rencontrent dans l'adversité et qui se vouent une profonde affection.

Chronique complète sur mon blog
Lien : https://dragongalactique.com..
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Le Livre de M nous retrace la fin d'un monde, une désagrégation singulière et inattendue de notre société où les hommes perdent leurs ombres et... leurs souvenirs et leur conscience.Une apocalypse qui découle de cette espèce de pandémie d'Alzheimer qui transforme les populations en morts-vivants mémoriels. Impuissante à expliquer les causes de ce fléau et surtout à les combattre, la civilisation s'enfonce peu à peu dans le chaos et la démence. À travers le parcours et la vision de quelques survivants confrontés à ce qu'il reste de l'humanité. Peng Shepherd se penche sur cette extinction aussi brutale que déconcertante et explore avec pertinence le déclin de l'évolution face à l'inexplicable et comment la peur peut annihiler la raison et pousser les hommes à commettre les pires turpitudes.
On croise au fil du récit des sans-ombres poignants, des sauvages sans âme sous la férule d'un roi barbare, des illuminés vénérant les facultés surnaturelles des sans-ombres ou encore de simples citoyens en quête de survie, perdus sur la route de la Nouvelle-Orléans où, selon la rumeur, Celui qui Rassemble a trouvé une méthode pour vaincre l'Oubli. L'approche mystique hindouiste est étonnante, les idées intéressantes et le sujet sur la réminiscence des êtres passionnant mais l'ensemble est dépourvu de sens, frôle parfois l'absurde et, au final, l'histoire est sans objet et ne mène à rien. On est confronté à d'interminables longueurs où à part les réflexions et les états d'âme des personnages, décliné à l'excès, le récit stagne et s'enlise dans une banalité psycho-sociale sans réelles incidences. L'auteure initie des intrigues qui partent un peu dans tous les sens : les billets qui deviennent blancs, la statue de la liberté en folie, les animaux stupéfiants, l'ombre qui prend vie...mais dont on n'aura jamais ni le moindre début d'hypothèse explicative ni la signification.Si l'Oubli génère l'apparition de la magie et de ses multiples pouvoirs, l'intérêt d'y céder est loin d'être pertinent et totalement nébuleux quant à sa finalité.
En mélangeant les influences, on pense "le Fléau","Peter Pan" ou encore "Bird Box avec une touche de "Walking dead,et, en changeant régulièrement de stratégie conjoncturelle dans son approche du sujet, Peng Shepherd construit un roman imaginatif qui se démarque du genre mais qui reste regrettablement creux et inabouti dans son développement.
Un projet atypique mais, sans rigueur, sans cohérence véritable ni explications substantielles,même dans le domaine fantastique,ne suffit pas à élaborer une histoire remarquable, cela reste juste une bonne idée de perspectives à approfondir.Le roman reste encore à concevoir.
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