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En maison de repos depuis quelques années avec son épouse Fujiko atteinte d'Alzheimer, Tetsuo s'aperçoit un matin qu'elle a disparu. L'infirmière Y lui raconte qu'elle a trouvé Fujiko paniquée parce que dans sa chambre dormait un homme qu'elle ne connaissait pas.
Elle l'a rassurée en disant que c'était son fiancé, a installé un paravent entre les lits et lui, avec émotion, recommence à vouvoyer et courtiser son épouse.

Une fable magnifique!... cependant perturbée par l'énigmatique idée fixe de Fujiko, rendre les trois cent mille yens au célèbre chef d'orchestre Rei Miwa?

Encore une très belle histoire avec une fin des plus émouvante!
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Fujiko Niré, atteinte depuis plusieurs années de la maladie d'Alzheimer vit dans une maison de retraite avec son mari Tetsuo. En raison de l'évolution de la maladie, un matin, Fujiko ne se souvient plus qu'elle est mariée et prend Tetsuo pour son fiancé. Peu de temps après, lors d'une activité musicale à la maison de retraite, Fujiko écoute un couple interpréter le nocturne n°20 en do dièse mineur, de Chopin. La musique la bouleverse à tel point qu'un souvenir va revenir brusquement ébranler sa mémoire en miettes. Incapable de comprendre ce qu'il signifie, Fujiko demande l'aide de son « fiancé ». Tetsuo à son grand désarroi va alors prendre conscience qu'il ne connaissait pas vraiment la femme avec laquelle il a vécu plus de cinquante ans, celle qu'il a choisie lors d'un miai, un mariage arrangé, qui a élevé ses trois enfants et a veillé sur ses parents âgés, et à qui il a caché une longue liaison. Pendant toutes ses années, Fujiko lui a caché également un secret qui est en train de se révéler.

Aki Shimazaki, autrice d'origine japonaise a rédigé en français le court roman SémiSémi signifie la cigale en japonais ; Fujiko a écrit il y a longtemps cette petite chanson qu'elle chantonne au cours de l'histoire :
Sémi, sémi, sémi où te caches-tu ?
Après tant d'années sous terre
Tu n'as que quelques semaines à l'air
As-tu de la nostalgie pour ton long passé
Dans le noir ?

Alors que sa mémoire ne lui permet plus de reconnaître sa famille, que son passé lui est définitivement interdit, Fujiko, à sa manière, reconstruit, "retricote" un futur avec son "fiancé" sur des bases qu'elle choisit. Elle ne veut pas être une cigale qui trouve un partenaire pour se reproduire : « on n'est pas des cigales. Je ne veux pas que nous nous mariions seulement pour avoir des enfants"… et « Vivre, qu'est-ce que c'est pour vous ? …. Pour moi, c'est aimer et être aimé. Si nous nous marions, je veux que nous nous aimions toute la vie…. »
Symbole touchant de cet amour futur, les carrés simples, multicolores, au crochet qu'elle assemble – en cachette – pour réaliser une couverture patchwork pour leur lit, et qu'elle offre à Tetsuo, le regard brillant, redevenue le temps de ce cadeau, la jeune fille qu'elle a été.

Aki Shimazaki a traité avec beaucoup de sensiblité le thème difficile de la maladie d'Alzheimer ; en choisissant une approche originale : montrer comment un couple pourra se reconstruire. Vivre quelques années plus sereines, « libérées », qui feront la part belle à l'amour, puisque les secrets pesants auront été révélés. le roman se termine sur une note d'espoir en dépit de tout.
Un vrai tour de force, qui m'a beaucoup émue.
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Quand Fujiko commence à développer la maladie d'Alzheimer, elle et son mari emménagent dans une belle maison de retraite.
Tout se passe bien au début, puis la maladie évolue et elle prend son mari pour son fiancé.
C'est beau, doux, tendre et tragique à la fois.
Malgré des révélations dramatiques, tout se déroule dans une ambiance lente et zen.
Ça se lit délicieusement.
Lui est attendrissant de douceur et de compréhension, de culpabilité aussi.
Elle est plus déterminée et résolue à conclure un épisode de son passé.
Deux beaux personnages dans une atmosphère nippone qui enveloppe le lecteur.
Je ne connaissais pas cette auteure, mais la douceur de son écriture et la tendresse qui en émane me donnent envie de prospecter sa bibliographie.
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Le jour où Fujiko a quitté son village natal, elle a composé une petite chanson sur les cigales :

« Sémi, sémi, sémi, où te caches-tu ?
Après tant d'années sous terre
Tu n'as que quelques semaines à l'air
As-tu de la nostalgie pour ton long passé
Dans le noir ? »

Cinquante ans plus tard, alors qu'elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer, cette ritournelle a une résonnance particulière dans sa vie et dans celle de son époux.

Aki Shimazaki sait nous faire partager des petites tranches de vie, dans une réelle intimité avec le narrateur, qui est toujours lié, d'une manière ou d'une autre, avec les quatre narrateurs des autres tomes de la pentalogie.

Sémi est le deuxième tome de la quatrième pentalogie de l'autrice, débutée avec Suzuran.

J'ai véritablement beaucoup apprécié ce roman sur la maladie, la vieillesse, le bilan d'une vie.

Mais je dois avouer que j'ai déjà lu tous les récits d'Aki Shimazaki parus en France.

En tant que « fan absolue », mon avis est sans doute trop subjectif, mais je vous incite tout de même à découvrir ces petits livres pour une soirée de lecture apaisante et agréable !
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Comme toujours, Aki Shimazaki fait des merveilles ! Sémi ne fait pas exception à la règle, et c'est avec un bonheur toujours égal et inégalé que je me suis plongée dans Sémi après Suzuran.
Une réflexion poétique surprenante sur la maladie d'Alzheimer, qui est vue non pas comme la fin d'une vie, mais le début d'une nouvelle. Un espoir, qui, même s'il sera par essence de courte durée, n'en sera pas moins porteur de promesses, et l'ultime occasion de prendre un nouveau départ pour Tetsuo et son épouse Fujiko.
Une très belle métaphore entre l'éclosion tardive d'un nouvel amour et l'existence des cigales abura-zémi et des cigales new-yorkaises, qui après respectivement six et dix-sept ans sous terre, vivent pendant un mois à la surface le temps de se reproduire, puis mourir...

« - Si vous étiez une cigale de New York et si j'étais un abura-zémi …
Elle se tait quelques instants. Je me demande ce qu'elle va dire. Elle reprend :
-Nous nous rencontrerions à nouveau dans cent deux ans.
-Pourquoi cent deux ans ?
-Dix-sept fois six.
[…]
Elle me regarde dans les yeux :
-Tetsuo-san, est-ce que vous aimeriez me revoir dans cent deux ans ?
Je ne sais pas quoi lui répondre. » (p.91)

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Bien que Semi fasse suite à Suzuran,il peut se lire indépendamment du premier. J'y ai retrouvé le même rythme apaisant,la même délicatesse. le sujet est celui de l'oubli et peut-être celui de sa fonction...Fujiko est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Elle ne reconnaît plus ses enfants,a oublié qu'elle était déjà mariée à Tetsuo qu'elle pense être son fiancé. Pourtant tout n'a pas disparu de sa mémoire et ce qui s'exprime de cette femme est certainement ce qui a constitué l'essentiel de sa vie. Ses secrets,ses chagrins,ses attentes . Finalement la maladie s'offre à elle comme le moyen de redevenir la jeune fille qu'elle était et d'ouvrir les yeux et le coeur de son mari qui accède à des clés insoupçonnées de leur histoire. Comme les clochettes dans Suzuran, la cigale ( semi) est une jolie métaphore qui prend sens peu à peu au cours de la lecture.
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Mariés depuis cinquante ans, Tetsuo et Fujiko, septuagénaires, vivent ensemble dans une maison de retraite.
Lorsque la maladie d'Alzheimer gagne du terrain, la vieille dame perd la notion du temps, et prend soudain son époux pour son jeune fiancé. L'équilibre du couple en est évidemment bouleversé : les rôles changent, Tetsuo se souvient...

C'est toujours un délice de retrouver Aki Shimazaki.
Et cette fois, j'ai eu la surprise : j'ignorais la parution de ce deuxième volet de la dernière série.
Je savoure toujours la subtilité de l'auteure, ses expressions et réflexions si fines, si justes, qui m'ont d'autant plus touchée ici qu'il est question de vieillesse, de maladie, de couple, de souvenirs.
Deux heures de parenthèse douce et émouvante dans un samedi pluvieux. Merci à B & C !

Les séries aux jolies couvertures d'Aki Shimazaki ont une place de choix dans ma bibliothèque, chacune reliée par un ruban.
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La cigale et son chant à l'unisson,
Diapason et passé ressurgiront…
Avec « Semi » j'ai apprécié ce moment de lecture aux allures de variations douces amères.

« Sémi, sémi, sémi, où te caches-tu ? (…) As-tu de la nostalgie pour ton long passé dans le noir ? »

Sémi, cigale éphémère comme la mémoire lorsqu'elle s'en va, peu à peu, à pas feutré.

Brièveté des instants de lucidité, concert de souvenirs déconcertants…

Fujiko, touchée par la maladie d'Alzheimer, et son mari Tetsuo Niré sont aujourd'hui résidents dans une maison de retraite. Au bout de quarante années de vie commune, Fujiko ne reconnaît plus ses proches. Tout lui devient étranger.

Il y a ce que, tristement, on oublie...et ce que l'on préfèrerait ne plus se souvenir…
Alternance imprévisible de moments troubles et d'instants fugaces de vive clarté.

Un opus où nous suivons les parents de Anzu, découverte avec "Suzuran" le premier volet du nouveau cycle romanesque de l'auteure ; et, où la musique classique s'invite.
Entre réalisme et délicatesse, une histoire touchante.

« L'été approche de sa fin, la saison des cigales aussi ».
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Aki Shimazaki est une romancière nippo-québécoise qui écrit en français. Son oeuvre se compose de pentalogies dont les romans, variations autour d'une même trame, peuvent se lire indépendamment les uns des autres. « Sémi » est le second roman du quatrième cycle. Ce terme signifie cigale en japonais.

Sémi, sémi, sémi, où te caches-tu ?
Après tant d'années sous terre
Tu n'as que quelques semaines à l'air
As-tu de la nostalgie pour ton long passé
Dans le noir ?

Tetsuo et Fujiko se sont unis il y a plus de quarante ans par le biais d'un mariage arrangé. Ils ont élevé trois enfants, ont mené une vie laborieuse et tranquille. Ils vivent désormais dans une maison de retraite d'où l'on peut apercevoir le mont Daisen, qui ressemble au mont Fuji. Fujiko commence à développer des symptômes de la maladie d'Alzheimer et se réveille un matin sans le moindre souvenir de son mari. Pour préserver l'équilibre émotionnel de son épouse, Tetsuo devra se fondre dans le rôle du fiancé qu'il était au début de leur relation, redécouvrir la femme qu'il croyait connaître afin, peut-être, de la reconquérir. Mais ce que Tetsuo prend au début pour des fantaisies confuses, issues de l'imagination malade de Fujiko, se mue bientôt en un éclairage déplaisant sur des pans cachés de leur histoire commune.

Dans un style simple et doux, laissant la part belle aux dialogues, l'autrice raconte les secrets inavoués, les concessions dans l'amour, les trahisons dans la durabilité d'un couple. Avec beaucoup de tendresse et de pudeur, elle aborde les compromis, la maladie et la vieillesse, écaillant progressivement l'illusion pour révéler la réalité qui se cache en-dessous. Ce récit m'a rappelé un peu « le fusil de chasse » de Yasuhi Inoué, même si le style et le ton sont très différents. « Sémi » est une histoire plus légère, plus simple, mais qui parvient à maintenir le lecteur attentif et ému. Une lecture facile et rapide donc, qui laisse une impression d'élégante humanité. Il s'agit du premier roman que je lis de cette autrice, et lorsque j'aurai envie d'une lecture paisible, je replongerai sans hésitation dans ce style sans artifice à l'émotion contenue.
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Aki SHIMAZAKI revient avec un nouveau cycle dont « Sémi » est le 2ème opus.

Tetsuo et Fujiko Niré vivent en maison de retraite, depuis que Fujiko a commencé à développer la terrible maladie d'Alzheimer.

Ce petit roman, à l'apparence toute simple, va bien au-delà de la maladie de Fujiko. Car, à travers elle, c'est la vie de 40 ans d'un couple qui nous est dévoilée.

Bien des secrets vont être divulgués. Comment va réagir Tetsuo ? Est-ce la maladie qui fait dire des choses inimaginables à Fujiko, ou est-ce la vérité ? Comment le découvrir ?Et lui, n'a-t-il pas aussi été lâche ? A-t-il toujours été respectueux de son épouse ?

Comment vont évoluer les rapports de Tetsuo vis à vis de son épouse ? D'autant plus, que Fujiko se croit « fiancé » à Tetsuo et non plus « mariée ». Encore une chose difficile à accepter par Tetsuo.

Un roman, comme toujours avec Aki SHIMAZAKI qui, par petites touches, touche le lecteur par sa profondeur et va droit au coeur.

Magnifique !
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