Il faut qu'on parle de Kevin est un livre incroyable, bouleversant. Comme d'habitude, c'est sur Babelio que je l'ai découvert et les nombreuses critiques positives m'ont donné très envie de le lire, de même que le thème de cette histoire, même s'il s'agit quand même d'un sujet terrible : les adolescents auteurs de tueries de masse.
Dans ce livre, on suit l'introspection d'Eva, dont le fils Kevin, 16 ans, est en prison après avoir tué plusieurs élèves, une professeure et un employé de la cafétéria de son lycée. A travers les lettres qu'elle écrit régulièrement au père de son fils, elle retrace la vie de Kevin, depuis sa conception jusqu'à ce fameux JEUDI. On apprend beaucoup de choses sur ce garçon qui n'a donc pas très bien fini, c'est le moins qu'on puisse dire...
Ce roman pose beaucoup de questions – du moins je m'en suis beaucoup posé en le lisant. Et j'ai eu tout le loisir de m'interroger puisque c'est un joli pavé de plus de 600 pages. Parmi ces nombreuses questions, il y en a quelques-unes qui sont revenues plusieurs fois : qu'est-ce qu'être parent/mère (question pas trop compliquée) ? qu'est-ce qu'être un bon parent/une bonne mère (là, ça devient tout de suite beaucoup moins simple) ? Naît-on fondamentalement bon ou mauvais ? Qu'est-ce qui fait qu'un jour tout bascule ? Pourquoi est-il possible de ne pas aimer son enfant/parent ? La liste des questions n'est pas exhaustive, bien sûr. Et c'est la raison pour laquelle j'ai aimé ce livre. C'est très subjectif, évidemment, mais pour moi,
Il faut qu'on parle de Kevin est un très bon livre. Il permet de s'interroger – personnellement en tant que maman – et de se pencher sur le phénomène des tueries de masse. Pour les besoins de son roman épistolaire,
Lionel Shriver fait référence à des tueries de masse en milieu scolaire réelles, dont Columbine, et l'on se rend compte que le phénomène n'est malheureusement pas si rare. J'en ai découvert bien d'autres dont je n'avais jamais entendu parler. La notion de culpabilisation est aussi beaucoup abordée, notamment du côté de la mère. Eva culpabilise, mais elle est également très culpabilisée : dans quelle mesure l'éducation que Kevin a reçue a fait de lui un tueur de masse ? Que de questions ! Mais je le dis encore : ce livre est extraordinaire.
Il paraît que l'adaptation du roman par Lynne Ramsay est excellente. J'ai très envie de la découvrir pour retrouver un peu les observations et réflexions d'Eva qui sont toujours très profondes et, malgré la difficulté du sujet, enrichissantes.