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4,3

sur 1395 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ayant vu et été marquée par le film servi par de très bons acteurs (Tilda Swinton, prix du cinéma européen de la meilleure actrice et Ezra Miller), j'ai voulu pour une fois lire le roman même si j'en connaissais les liens et aboutissements. Si le film m'a laissé ko, le livre quant à lui m'a laissé de marbre. Il n'apporte aucun élément de réponse sur le côté psychopathe de ce Kevin qui la veille de ses seize ans, tua neuf condisciples de classe dans le gymnase de son école à l'aide de son arbalète.

Kevin depuis tout bébé est un enfant qui fait horreur et qu'aucune mère ne pourrait souhaiter à sa pire ennemie. Kevin ne veut pas du lait maternel, Kevin pleure sans arrêt quand sa mère est là, Kevin est atone, désintéressé de tout, l'ambition de Kevin c'est d'être chômeur plus tard, Kevin porte des langes jusqu'à six ans, Kevin martyrise les enfants de l'école. Depuis tout petit Kevin est un gosse machiavélique, méchant, bref un vrai merdeux poussé à son paroxysme.

Si le film m'a percuté dés les premières minutes, il a fallu attendre au-delà de la deux centième page pour que dans le livre Kevin apparaisse. Très très long. On suit les lettres de la mère, Eva adressées à son mari Franklin qu'il ne lira jamais. le ton est froid, sobre, trop clinique. Si le titre fait référence à l'urgence de parler Kevin, non je n'ai pas reconnu l'urgence entre toutes les parenthèses très longues à gauche et à droite. Eva parle de beaucoup de choses sans lien direct ou indirect avec Kevin. Ce qui rend le livre assez lent et dispersé. Eva est une mère carriériste qui aurait préféré ne pas avoir ce premier enfant. À peine né, elle le reconnaît, cet enfant ne génère chez elle aucune émotion. Au fur et à mesure que Kevin grandit, le couple se complaît dans une nonchalance assez effarante. Si la mère constate très vite un problème avec son fils, son père fait l'autruche. Il n'y a jamais de réaction pour recadrer l'enfant futur tueur. du côté de la mère, ça manque d'amour mais en même temps comment aimer un tel enfant, une créature aussi néfaste ? Et de l'autre, le père est collant et déborde d'amour pour son fils. Un déséquilibre glaçant qui ne m'aura pas permis de m'attacher à qui que ce soit. le seul être qui semble normal dans cette famille c'est la petite soeur Celia.

Il y a certainement une accumulation de faux pas dans l'éducation de Kevin pour comprendre comment un jeune de bientôt seize ans en arrive à tuer sans scrupules autant de monde. le côté inné semble aussi questionner puisque Kevin semble être né méchant. Difficilement compréhensible d'imaginer un bébé aussi sournois néanmoins.

Sur 730 pages, j'attendais à retrouver l'énergie émotionnelle du film, le ton clinique des confidences de Eva dans ses lettres m'a posé problème. Je n'ai pas ressenti comme dans le film l'urgence de parler de Kevin, la rage et la colère d'avoir enfanté un être aussi diabolique, je n'ai pas adhéré à cette façon d'abdiquer devant son caractère néfaste, de rester bras croisés.
Beaucoup trop descriptif comme livre, sans émotions, des émotions qui auraient pu souligner honte, rage, déception, bref toute une panoplie de sentiments humains justifiables ici.

Pour une fois, c'est le film qui gagnera la palme d'or en terme d'électrochoc, le livre ici me semble personnellement moins pertinent que le film. J'ai adoré le jeux des acteurs dans le film où l'on retrouve le côté froid du personnage de la mère mais le côté diabolique et malsain de Kevin est parfaitement maîtrisé dans le film alors que le livre semble atténuer cette face monstrueuse. Mitigée donc sur ce livre que j'aurai peut-être perçu autrement sans avoir vu le film au préalable.
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Voilà qui est bien compliqué.... C'est un livre dont j'ai beaucoup entendu parler. En bien. J'avais donc envie de le découvrir.

Une mère qui raconte son fils qui a commis une tuerie de masse aux USA, la veille de ses 16 ans, franchement ça m'intriguait. Je m'attendais à ce que la psychologie du "héros" soit décortiquée, analysée....
En fait au début du livre la mère ne fait que se raconter, elle. Sa jeunesse, ses voyages.... Il nous faudra attendre un peu avant de voir arriver le fameux Kevin. Oui mais attention les premiers mois de Kevin, que dis-je ses premières semaines de vie même.... Et oui car manifestement ce Kevin a été un être maléfique dès sa naissance. Au début je pensais que cette description était censée symboliser une espèce de post-partum... Ah bin non c'est à prendre au 1er degré.
Là j'avoue j'étais perplexe : un bébé qui ne vise que l'un de ses parents à qui il ferait vivre un enfer pour les séparer.
Plus que perplexe, consternée.... Là on serait dans le gêne du Mal en fait.
J'ai quand même continué le livre espérant rapidement atteindre l'adolescence et donc comprendre le pourquoi du comment de la tuerie.
Alors je l'avoue ça m'a échappé.
Je suis désolée de ne pas avoir apprécié ce roman qui semble réunir tant de suffrages positifs. Manifestement je suis passée à côté. J'ai toujours, dans ce cas-là, l'impression que c'est moi qui ai raté quelque chose. Là franchement le livre complet m'a échappé.
Je vais de ce pas lire quelques critiques afin de comprendre mon désarroi...
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Dès le départ, je dois dire que j'ai détesté cette femme et par la suite cette mère, choquée je fus par les propos qu'elle tenait, à savoir le fait de ne pas aimer son propre fils et ce dès sa naissance. Au fil des pages, ce sentiment de détestation s'est propagé à la famille entière. L'aveuglément du père, toujours à excuser les agissements de son fils chéri et puis les lettres "acte de contrition" ou de compréhension de la mère ont eu un effet plus que rébarbatifs.. J'avoue avoir abandonné plus d'une fois cette lecture... Et puis, ne supportant pas le fait de ne pas terminer un livre, je me suis entêtée, obstinée, accrochée, et là, après 300 pages, Révélation.

Juste une femme, une mère qui sans faux-semblant, sans hypocrisie, sans se chercher d'excuses, mais avec beaucoup de lucidité cherche et analyse ce qui a pu faire de son fils un mass murderer..

Un livre bouleversant, dérangeant, inquiètant, implacable qui n'apporte certes pas d'explications, mais peut-on vraiment expliquer l'inexplicable?

Un livre Uppercutant...
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Parmi les craintes des parents angoissés/pessimistes, il y a celle d'avoir engendré un monstre, un tueur... Près de deux ans après le carnage commis par son fils de seize ans, Eva, sa mère, éprouve le besoin de s'épancher auprès du père de son enfant - dont elle est désormais séparée - sur le passé, sa vie de couple et de mère, via de longues lettres qui restent sans réponse.

J'ai beaucoup aimé le ton de ce récit, d'autant plus que je craignais du sensationnalisme aussi sanguinolant que larmoyant, style polar/best-seller de plage. Rien de tel, au contraire. Des analyses froides, lucides, d'une femme digne, admirable, qui garde la tête haute et voit en son propre sentiment de culpabilité un soulagement, une façon comme une autre de pouvoir continuer à vivre. le style n'est pas des plus simples, la syntaxe est recherchée, le ton elliptique et l'humour grinçant, cynique, notamment lors des joutes verbales mère-fils. On avance crescendo dans l'horreur, à mesure que l'enfant grandit et que les cas de meurtres en masse perpétrés par des mineurs se multiplient aux Etats-Unis.

Un seul élément m'a gênée, et hélas il a quand même son importance : l'ado-tueur est dès sa naissance un monstre de froideur, d'indifférence, capable de nuire de façon perverse et calculée dès quatre ans (voire avant), une véritable incarnation du diable qui pourrit rapidement les relations du couple parental. Ré-écriture de l'histoire par cette mère (fictive) effondrée ? Un moyen pour l'auteur de rassurer le lecteur que son propre enfant ne tombera jamais si bas ? Ce côté caricatural et réducteur est la seule fausse note, il me semble en effet que tout peut arriver à tout le monde... J'espère que Lionel Shriver ne prétend pas faire de ce cas une généralité...

Question à approfondir avec le film Bowling for Columbine de Michael Moore (2004).

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Le récit d'une mère après le massacre scolaire perpétrer par son fils Kevin, j'ai trouvé le livre assez contemplatif ce qui m'a un peu ennuyé mais le récit est riche en questionnement, en douleur et en incompréhension de la part de la mère, Eva. A travers des lettres à son ex-mari, elle tente de comprendre ce qu'elle aurait pu ou peut-être dû faire pour empêcher cette tuerie. La tension monte au cours du roman mais j'ai juste trouvé ça lourd et long personnellement, j'ai eu du mal avec ce style d'écriture où on connait à peu près la fin dès le début.
Les relations familiales sont au coeur du récit, c'est assez bouleversant et j'ai été touché par la mère mais qu'est-ce que c'est long… pour moi ça casse tout un rythme aussi lent, en plus le livre fait près de 600 pages, j'ai feuilleté la fin pour la connaître mais je ne l'ai pas lu en entier à cause des longueurs. Cette tragédie rate son coup à cause de la lenteur mais réussi sur le plan du questionnement et de l'introspection d'Eva.
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Kévin, 16 ans, issu d'une famille aisée, assassine 9 personnes dans son lycée. Dans ce récit fictionnel inspiré de faits réels, sa mère écrit au père de Kévin afin de refaire à l'envers le chemin qui a mené à ce « JEUDI » afin de comprendre comment leur fil est devenu un meurtrier et quelle est sa part de responsabilité à elle.

J'avoue, je n'ai pas réussi un seul instant à ressentir la moindre empathie pour cette mère qui se lamente durant quelques 500 longues, très longues pages. Elle en fait des caisses (mais à sa place, qui n'en ferait pas ?). Elle s'attache à revoir les détails les plus insignifiants de sa vie de mère et je dois dire que le petit Kévin a été un bébé, un enfant, un ado particulièrement difficile, n'en déplaise à la méthode Montessori qui l'a bercé. Oui mais voilà, on n'y croit pas, pas vraiment, pas totalement : ce roman n'a d'épistolaire que le nom. le style, ampoulé, est capable de pousser à l'abandon et le caractère purement anormal de Kévin aurait du lever un accompagnement médical très tôt… et jusqu'à l'apparition de la petite soeur à la moitié du livre, rien ne m'a paru vraisemblable.

On reconnaît néanmoins une réelle critique de l'American Way of life, totalement incarné dans le personnage du père, réduit à un agaçant cliché. Quant au doux rêve du melting pot à l'américaine, il est piétiné et je dois reconnaître avec beaucoup de peine que j'ai pensé à plusieurs reprises, et fermement, même, qu'il n'y a que ce peuple étrange qui fait tout dans la démesure qui peut enfanter et de façon si régulière, des êtres aussi abominables…

Pourtant, je n'ai pas non plus réussi ni à la détester, cette femme, ni à simplement l'ignorer : mon coeur de mère a été sensible à ses doutes, à ses incertitudes, à ses erreurs. La société fait peser sur les épaules de la mère seule tout le poids de toute l'éducation d'un enfant et cette pression est telle qu'on se sent responsable de la moindre incartade de notre enfant… et cette société toute entière sait répudier ces « mauvaises mères » qui n'ont pas su transmettre à leur progéniture les bonnes valeurs, l'heureux papa étant souvent réduit au simple géniteur impuissant devant l'entière responsabilité de sa compagne… de nombreuses fois je me suis agacée, cherchant fébrilement ce « père » dans ces longues pages de monologue, comprenant un peu trop tôt, malheureusement, qu'il avait déserté depuis longtemps…

Bref, finalement, mon voyeurisme a peut-être été puni par cette longue, très longue lecture peu passionnante.

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L'une de mes lectures les plus difficiles à terminer.

Cela ne m'a pas du tout plu. Mais ni à cause de l'histoire ou de la mauvaise qualité... c'est le fait que cela soit un roman épistolaire qui m'a compliqué la tâche.

J'ai eu mal au ventre toute la lecture ( enfin dès que Kevin a été en âge de parler et d'agir) sachant que cela ne termine pas en " ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants"

Je ne sais pas trop quoi en dire...

ça colle à la réalité et j'ai aucun doute que ce type de famille existent.

Cela m'a pas mal retournée.

Je peux certifier que celui-là je ne le relirai pas.
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Voilà un livre dont on ne ressort pas indemne.
Un peu bavard par moment,j'ai aimé l'introspection de cette mère qui pense pouvoir expliquer pourquoi son fils à tué nombre de ses camarades.
Certes elle n'avait pas réussi à tisser de liens réels avec lui,mais peut-on expliquer ce geste tragique ainsi?
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Il faut qu'on parle de Kevin est un roman épistolaire qui aborde un sujet difficile et sensible : la vie dramatique de la mère d'un tueur. Malgré ce sujet délicat, Lionel Shriver parvient à éviter les clichés larmoyants et ne tombe pas dans le mélodramatique. C'est un roman bouleversant, dérangeant mais très prenant.
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On m'a prêté le roman "il faut qu'on parle de Kevin" de Lionel Shriver et comme j'avais lu plutôt de bonnes chroniques sur lui je l'ai commencé avec intérêt.
Mais celui ci est vite retombé..... ce roman m'a laissé de marbre, je n'ai eu aucune empathie, émotion en le lisant.
C'est peut être la forme du livre, sous forme de lettre que la mère écrit au père, en relatant leur vie, jusqu'au jeudi où Kevin, la veille de ses seize ans a tué neuf personnes de son école.
Kevin depuis tout bébé est un enfant "difficile" et sa mère a du mal à faire face, le père lui trouvant toujours des excuses. En grandissant la méchanceté est poussé à son paroxysme, sa soeur perdant un oeil par sa faute.
Qui est responsable de ce carnage ? pourquoi Kevin en est arrivé là ?? le livre est plutôt une psychanalyse de la mère plutôt qu'une analyse du drame et de cette tuerie et de ce qui aurait pu être fait pour qu'elle soit évitée.
J'avais deviné la fin dramatique .... je n'ai pas vu le film qui est très bon apparemment et il faudrait peut être que je le visionne.......
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