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Citations sur Ce que vivent les hommes, tome 1 : Les Noëls blancs (24)

" - Si tu veux la fille, tu peux la prendre, avait dit Hocine, mais faut le mariage.
- Bien sûr, avait répondu Mathieu.
- Faudra payer aussi", avait ajouté Hocine.
Mathieu, interloqué, n'avait pas répondu.
" - C'est comme ça chez nous, avait repris Hocine. C'est la tradition, tu comprends ?
- Oui Hocine, je comprends, mais moi je ne veux pas acheter une femme.
- Tant pis."
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" - On ne regardait pas tant la couleur des hommes dans les tranchées. Avec ceux qui font de la politique, c'est toujours comme ça : ils dressent les uns contre les autres pour pouvoir décider ce qu'ils veulent. Et voilà ce que ça donne !"
Il soupira, reprit :
" - Comme si les enfants n'étaient pas tous les mêmes !"
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La nuit tombait, étirant une mince écharpe rouge au-dessus des grands arbres.
" Le monde aussi saigne, dit Rose. Il a du sang comme les hommes."
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La journée, Aloïse s'appliquait à diriger ses pas dans les lieux où elle était allée avec François. Elle lui parlait, comme les vieux au coin du feu qui n'ont plus tout leur tête.
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" - Justement, je vous le rapporte, reprit le brigadier. Il y a dedans votre fascicule : vous devez rejoindre Limoges demain."
François restait debout, incapable de bouger ni de parler. Aloise se tenait près de sa mère, de l'autre côté de la table.
" - C'est pour la guerre ? demanda François.
- Oui, dit le brigadier.
- Et la moisson ?"
Les gendarmes le dévisagèrent en se demandant s'il ne se moquait pas d'eux.
" - Et la patrie ?" fit le brigadier.
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François le savait que c'était le premier jour de l'an. C'était même le premier jour du siècle : le maître d'école le lui avait expliqué, en soulignant l'importance de l'événement. Aussi François n'avait-il pas fermé l’œil de la nuit, espérant secrètement que le jour qui allait naître, ce matin du nouveau siècle, lui apporterait quelque chose de neuf, d'exceptionnel, quelque chose que nul n'avait jamais connu.
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Au Pradel, nous n'avions rien, mais nous avions des Noëls Blancs. Et nous étions heureux, si heureux ce jour-là, tous réunis. Alors tu comprends, où que tu sois, même si c'est loin d'ici, il faut que tu nous reviennes ce jour-là.
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Ce qu'ils savaient seulement, c'est qu'ils étaient restés eux-mêmes, fidèles à la mémoire de tous leurs disparus, de ces parents qui n'étaient plus là, mais qui demeuraient vivants, cependant, et ce matin, leur semblait-t-il, plus que de coutume.
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Il aurait bien voulu ne pas penser, François, mais il songeait qu’en trois semaines il avait failli mourir plusieurs fois et il s’imaginait la douleur d’Aloïse. Oui, ce n’était pas pour lui qu’il avait peur, c’était pour elle, qui avait peut-être laissé la fenêtre ouverte à cette heure. Il ferma les yeux, revit la cime des sapins éclairés par la lune sur la route de la montagne. Au bout du monde. Au bout de la vie. Il se sentit perdu, soudain et il eut la certitude qu’il ne la reverrait plus. « J’avais tout », se dit-il et quelque chose creva au fond de lui.
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Mais ce qu’il aimait par-dessus tout, c’étaient les livres que le maître lui confiait chaque début d’année, surtout ceux de lecture et d’histoire, dont il lisait quelques pages, le soir, à la veillée, ébloui de pouvoir quitter son monde et aborder à d’autres, tellement différents, tellement mystérieux…
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