Je n'ai jamais raconté l'histoire aux autres gamins à l'école, mais ma mère est née le jour de la Saint-Valentin. Elle a toujours adoré cette journée parce qu'elle recevait plein de preuves d'amour ce jour-là, qu'elle ait ou non un Valentin.
Le plus fou, c'est de sentir nos cœurs battre l'un contre l'autre, comme s'ils communiquaient dans leur propre langue pour se raconter ce qui va se passer après.
-Et voici la vérité que personne ne veut admettre quand la mort se pointe, ou qu'on est encore en plein deuil : tant qu'on existe, ça veut dire qu'on respire toujours, et si on respire toujours, ça veut dire qu'un jour on recommencera à vivre.
Celui qui reçoit l'appel de Death-Cast n'est pas le seul à mourir. Si on tient vraiment à quelqu'un, on meurt un peu aussi avec lui.
C'est dingue comme parfois on essaie d'épargner les adultes.
Ce n'est pas juste. On a beau tout faire bien, on peut quand même finir blessé parce qu'un autre aura fait une connerie.
J'ai beau ne pas avoir d'avenir, je peux tout de même vivre dans le présent.
Je me force à détourner le regard même si j'ai vraiment, vraiment, vraiment, vraiment, vraiment envie de continuer à le mater. Fais chier, je suis faible. Je ne tiens même pas une seconde entière avant de lui jeter un nouveau coup d'œil, espérant à moitié qu'il ne me grille pas, à moitié qu'il le fasse.
Personne ne capte à quel point tout ça me ronge.
Mon cœur n'hésite pas à entrer dans la partie; c'est dingue combien le fait d'être attiré par quelqu'un se traduit à la fois par une surexcitation et un sentiment de danger, comme si ce garçon pouvait tout autant me faire du bien que du mal.