J'écris des histoires courtes parce que la mienne en est une.
Je préférerais que ce soit un roman.
À quelques battements de coeur de minuit, je sais que mon dernier chapitre est proche.
Je lève les yeux sur Valentino, me demandant ce que la vie aurait pu m'offrir si j'avais d'avantage de pages en moi.
Orion réprime ricanemment ; il pivote et s'apprête à sortir mais je le rattrape et le ramène contre moi pour le serrer dans mes bras en riant aux éclats. Jamais je n'aurais pensé rire comme ça le jour de ma mort.
Et voici la vérité que personne ne veut admettre quand la mort se pointe, ou quand on est encore en plein deuil : tant qu'on existe, ça veut dire qu'on respire toujours, et si on respire toujours, ça veut dire qu'un jour on recommencera à vivre.
- Je sais que je ne mourrai pas aujourd'hui, c'est au moins le bon côté de Death-Cast.
- Ça ne veut pas dire que tu ne peux pas être blessé...ou avoir le cœur brisé.
L'atmosphère est soudain si tendue que j'ai peur d'exploser en mille morceaux. Je m'embarque dans une traversée à haut risque pour garder en vie un garçon destiné à mourir. Chaque minute arrachée à la mort me permettra de mieux le connaître. Et mieux je le connaîtrai, plus ça sera douloureux.
Je ne suis pas capable de prédire l'avenir, pourtant je sais déjà que mon histoire avec Valentino se terminera dans les larmes.
- Tu n'as plus besoin de liste d'attente, Orion. Je vais te donner mon cœur.
Ça me fend le cœur de constater combien ça coûte de rester en vie quand on est en permanence en train de mourir.
Celui qui reçoit l'appel de Death-Cast n'est pas le seul à mourir. Si on tient vraiment à quelqu'un, on meurt un peu aussi avec lui.
Il faut que je vive mes premières fois - et peut-être même mes dernières- tant que c'est encore possible.
C'est vraiment pas une vie de flipper de la mort à chaque instant, et pourtant c'est fou le monde qui passe sa vie à ça.
« Tu n’as plus besoin de liste d’attente, Orion. Je vais te donner mon coeur »